Matthieu Suprin, l’art du portrait (12/10/2016)

De ses voyages en Asie, Mathieu Suprin a rapporté une série de portraits frappants et touchants. Pas de sensationnalisme, de dépaysement facile ou de sensiblerie dans ses clichés au plus près de ces personnes mais des témoignages glanées au fil des rencontres avec des hommes, des femmes, des enfants.

Né en 1976 à Auxerre, Mathieu Suprin se destinait à une carrière toute tracée dans les médias, la communication et la publicité avant que la photographie ne s’impose à lui via le portrait, de ses proches d’abord, avant une première exposition en 2011 suite à un voyage au Burkina-Faso.

Dans sa dernière exposition, "La croisée des chemins", présentée à la galerie Art En Transe Gallery (Paris 3e), c’est l’Asie que Mathieu Suprin met à l’honneur après une série de périples de en Birmanie, au Cambodge et au Laos. Ces portraits ramenés de l’autre bout du monde captivants par leur proximité et leur humanisme.

Matthieu Suprin capte au plus près les visages, les bouches et surtout les regards tour à tour interrogatifs, implorants, rieurs, perdus, cabotins ou innocents.

Arpentant l’Asie, le photographe a ramené des clichés sans artifice ni misérabilisme, des "morceaux d’une vie" comme il le dit lui-même : scènes de baignades, moments de méditations ou de prières, personnages assoupis ou inconnus pris sur le vif dans leur vie quotidienne . Ce n’est pas l’exotisme que Matthieu Suprin. Son approche artistique est guidée par l’humanité, la simplicité et le respect du sujet : "Il faut parvenir à s’abandonner à un pays, une culture et des gens différents. Prendre le temps d’apprivoiser un nouvel environnement et faire en sorte qu’il nous adopte en retour, et agir avec le plus de respect et d’humilité possible", dit-il.

L’œil aiguisé, la technique (le sens du cadrage, l’éclairage, le grain) mais aussi "le lâcher prise" du photographe parviennent à capter des moments d’une rare densité que l’on croirait parfois tirées d’un film : la course gracieuse d’une Birmane s’élevant au milieu de colonnades d’un temple, ce pêcheur remontant son filet, un joueur de billard cambodgien immortalisé dans ce qui ressemble à un tripot d’un autre âge ou bien encore cette femme endormie dans son magasin au milieu d’une forêt de statuettes.

Matthieu Suprin se place à la distance idéale de ces femmes, de ces hommes et de ces enfants pour nous les révéler dans leur intimité, avec humanité et respect.

Matthieu Suprin ,"La croisée des chemins",
Art En Transe Gallery, 4 rue Roger Verlomme, Paris, 3e

http://www.matthieusuprin.com

© Matthieu Suprin

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00:00 Écrit par Bruno Chiron | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |