Vivre malgré tout (17/01/2025)

Un premier opus est souvent un autoportrait. Celui d’Axel Zimmermann, Exister, ne déroge pas à la règle. Dès les premières mesures, dans un morceau qui donne son titre à l’album, l’artiste s’y dévoile avec sincérité et dans un son pop-rock : "J’voudrais sentir ce que ça fait d’avoir le frisson de l’excès / D’avoir une vie, une vraie", Exister). L’impression d’étouffer dans une existence morne et grise trouve sa réponse dans l’extrait suivant, Justine, dans lequel Axel Zimmermann, sur un rythme envolé, se félicite d’être sous l’emprise d’une drogue planante et bien vivante : "Je suis comme sous morphine, / Je suis sûr, je suis sous Justine").

Comment vivre vraiment sa vie ? C’est la question centrale de cet album. Axel Zimmermann interroge son propre art tout autant que la vanité de nos existences et le temps qui passe (Rien n’a changé). Le titre plus léger, l’estival et dansant Summer Santana, cache mal un album sobre et sombre, imaginé par l’ancien guitariste métalleux du groupe BlackRain. Le titre Buy n’Obey, l’un des meilleurs sans doute de l’opus, fait d’ailleurs la part belle aux riffs de gratte dans un morceau où le chanteur ne cache, là encore, ni son mal-être ni son amertume face aux faux-semblants, y compris dans les relations humaines et amoureuses ("Il faut se faire adopter pour avoir ton numéro / La seule chose qu’on te donne, c’est du mauvais porno").

Exister se termine ainsi, sur des notes personnelles

L’auditeur sera sans doute attendri pas cette singulière page de tendresse qu’est La reine du Queen. Il y fait le portrait d’une artiste de la nuit, avec sincérité, sensibilité et sans cacher la noirceur de ces existences festives et nocturnes : "Elle n’est plus si fraîche, quant au petit matin / Elle retrouve un lit vide, personne pour lui tenir la main / Elle veut se persuader qu’elle s’est bien amusée / Elle finira quand même par pleurer dans son oreiller".

"N’abandonne jamais tes rêves d’enfant", chante-t-il encore dans le très joli titre Mon père m’a dit qui est aussi un remerciement et un hommage à son paternel ("Je peux lui dire merci").

Artiste sans fard et brut, Axel Zimmerman sait se dévoiler avec grâce, à l’instar du formidable Une fleur en hiver, une déclaration touchante à une femme partie mais que le chanteur ne veut pas oublier : "Mais moi, j’y croyais, à tes yeux clairs / Mais toi, tu te fanais, comme une fleur en hiver". Il y a aussi cet autre portrait tout autant attachant, celui de son enfant (Petit rubis).

Exister se termine ainsi, sur des notes personnelles, comme si la vanité du début de l’opus laissait place à l’essentiel : les proches, la famille et les êtres que l’on aime. Rien ne s’éternise, le dernier titre est d’ailleurs un autre portrait, celui d’un homme simple et ordinaire, le propre grand-père de l’artiste. Un dernier hommage en forme d’apaisement.  

Axel Zimmerman, Exister, Single Bel, 2024
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Voir aussi : "Vraies rencontres vraies"
"Calmos !"

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00:00 Écrit par Bruno Chiron | Tags : axel zimmerman, chanteur, chanson, chanson française, sp, blackrain | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |