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Rechercher : jazz

  • Rock’n’roll, rouflaquettes, chrome et pin-ups en Bourgogne

    Voyage dans le temps garanti cet été en Bourgogne avec le Vintageland, dont les organisateurs promettent ni plus ni moins qu’une immersion dans les années 50 à 80.

    Pour tenir cet engagement, du 31 juillet au 4 octobre, des animations sont proposées, mêlant cinéma, concerts (la troupe Abba story, le groupe Woodstock spirit, les Satin Dolls Sisters ou les Vagabonds), cabarets, arts forains et défilés de voitures anciennes, afin de revivre ce que l’on est tenté d’appeler avec du recul "les années insouciantes."

    Dans une ambiance musicale mêlant rock, blues, jazz, soul, pop et chanson française, le public passera dans une autre dimension : la grande roue de Grease, les motels américains sortis tout droit des sixties, un dress code pour coller à son époque favorite (cols pelles à tarte, jupes trapèze, perfectos, santiags, costumes à paillettes, bananes ou rouflaquette), sans oublier les traditionnelles pin-ups.

    "Les années insouciantes"

    Radio Vintageland diffusera les grandes voix de l'époque et les meilleurs moments de la soirée sur ses ondes.
    Au total, 51 expériences sont prévus par les organisateurs, Jacques Le Disez et David Butet, tous deux nostalgiques de la Nationale 6, "notre Route 66 à la française."

    Cette série d'événements, soutenue par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, entend préfigurer l'ouverture de Vintageland en 2021 : un concept unique sur la plus grande aire d'autoroute d'Europe. Plus de 20 hectares boisés seront aménagés au départ de l'aire pour la création du premier parc vintage réconciliant l’American Dream et "la France des jours heureux."

    Crise sanitaire oblige, le respect des consignes sanitaires est souligné par les organisateurs de Vintageland : Capacité maximale de 281 places, réparties en loges de 2, de 4 à 7 ou de 7 à 10 personnes.

    Vintageland, du 31 juillet au 4 octobre 2020
    Motel aire de Beaune, Tailly, 21190 Merceuil
    Tarif adulte : entre 89 et 139 euros (têtes d'affiche)
    www.vintageland.fr

    Voir aussi : "Chez Jedi Shop, en goodies tu te fourniras"

    Photo : Doll fenêtre caravane@Vintage Bel Air

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  • Jouer à Château perché

    Le Château Perché est cette opération surprenante et ambitieuse, jouant à fond la carte de l’originalité et de l’engagement. Il reste quelques jours seulement avant la fin de la compagne de crowdfunding pour son nouveau projet de Château Perché, le H²P, appelé autrement Le Havre dê Perche.

    Ce festival français de grande envergure entend se réapproprier le territoire national en naviguant de château en château. Elle œuvre désormais à acquérir son propre lieu, ce qui implique une levée de fonds.

    Le nouveau QG du Château Perché sera ce Havre dê Perche, une terre d'accueil pour des artistes et des militants "perchés." Les organisateurs et organisatrices ont à cœur d’insister sur la dimension artistique autant qu’activiste et sociale.

    Dimension artistique autant qu’activiste et sociale

    Le divertissement a aussi sa place, comme le prouve l’édition 2019 : 4 jours et 3 nuits de manifestation, 10 000 festivalier·ère·s, 12 scènes musicales aux styles variés (électro, classique, contemporain, jazz, jungle, breakbeat, hip hop ou zouk), un espace d’ateliers et d’expression, plus de 450 artistes musicien·ne·s, plasticien·ne·s, danseur·euse·s contemporain·ne·s, performeur·euse·s, comédien·ne·s ou sculpteur·trice·s.

    Voilà ce qu'annoncent les responsables : "Nous sommes en voie d’acheter un château, qui sera notre/votre Havre dê Perche. Un lieu où prendre le temps de créer, de construire, de penser, d’expérimenter, de s’exprimer et de vivre. Un lieu où réfléchir la fête pour qu’elle soit la plus curieuse, libérée, ouverte, tolérante, consciente, engagée, inclusive et égalitaire."

    Pour en savoir plus sur cette campagne de financement, rendez-vous sur leur site.

    Château Perché, campagne de crowfunding
    https://chateauperche.com

    Voir aussi : "Arthur, Merlin et compagnie sur Ulule"

    Photo : Kevin Srt - Château Perché - 2018

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  • Hila, entre France et Arménie

    21 d’Hila renvoie immédiatement à un autre album : celui d’Adele. Mais alors que ce chiffre renvoyait à l’âge de la chanteuse britannique au moment de sa sortie, celui du duo franco-arménien formé par Artyom Manukyan et le producteur Dawatile fait référence aux 21 jours d’enregistrement de l’opus.

    C'est un voyage musical dont il est question avec ce premier album. Perfect Fith, nous entraîne dans un trip hop diablement passionnant, avec en featuring Areni Agbabian et surtout john Goode, aux accents de Tricky. Hila puise aussi bien dans ce revival nineties que dans une écriture plus récente, celle d’une french touch à la Petit Biscuit  (Mirope).

    Mais 21 c'est aussi l'apport singulier de musiques que l'on ne penserait pas voir dans un album aussi underground: une world music héritière de l’Arménie soviétique des années 80 (Khouanlepins, Something on the ground), de très belles envolées lyriques avec flûte, chœurs et cordes (Something On The Ground), et une rythmique ethnique aux accents chamans.

    Un vrai voyage musical coloré et hétéroclite puisant largement dans le jazz (Glendale Soul Train), mais aussi le classique (22, Take A Sip) voire le hip hop (Xash Song). En concluant l'album avec Take A Sip, Hila fait le pari, à l'instar du groupe Rachel's, du minimalisme et d'une forme d'introspection.

    Un vrai syncrétisme musical pousse 21 dans des directions différentes pouvant décontenancer ou séduire - comme on voudra. Avec l'album de Hila, on est dans plusieurs univers et plusieurs époques, entre des âges ancestraux et un futur incertain (22).

    BC

    Hila, 21, Underdog Records, 2020
    https://www.facebook.com/officialartyommanukyan
    https://www.facebook.com/david.kiledjian

    Voir aussi : "Le temps d’une chanson"

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  • Mais qui sont ces Cubains ?

    Je vous invite à un voyage dans les Caraïbes avec l’album virevoltant et irrésistible Circo Circo du groupe ¿Who’s The Cuban?

    Mais qui sont au juste ces Cubains – ou plutôt ces franco-cubain ? Ce dernier terme serait en effet plus approprié. ¿Who’s The Cuban? est le retour sous un autre nom du combo Son Del Salón qui a donné plus de 500 concerts et produit trois albums. Les six musiciens reviennent sur scène pour ce nouvel opus, réalisé par Lucien Zerrad qui a choisi de revisiter à sa manière la musique cubaine.

    Dès les premières notes, nous voilà entraînés dans un tourbillon de rythmes, de cuivres et de voix chaleureuses, nous invitant à un lâchage en règle, avec ou sans alcool.

    C’est bien sûr au cœur de Cuba, bien sûr qu’il faut chercher le son de ¿Who’s The Cuban?. Le groupe y a puisé ses influences, non sans y ajouter par touches des influences pop ou rock (Todo lo hice). La musique métissée du groupe (Tukara) est une invitation à la danse et à la rencontre peau contre peau, joue contre joue, son contre son (El circo de la sombra).

    Cela n’empêche pas ¿Who’s The Cuban? de proposer des plages mélancoliques (Cómo, Rosana et le sautillant Guagüita), à l’orchestration plus discrète, avec cordes plutôt que cuivres.

    Avec Afro-Spleen, nous voilà du côté de l’afro-beat, dans un album dépassant les frontières des Caraïbes, lorgnant largement de ce côté-ci de l’Atlantique. Les Cubains savent puiser jusque dans le jazz, sans pour autant oublier leurs racines cubaines (Teología de Barra).

    Dans Circo Circo, l’auditeur s’arrêtera sur les deux titres Domingo 1 et Domingo 2, faisant des ruptures de rythme et de la fausse nonchalance tout le sel et l’épice de ce court diptyque qui nous plonge dans les ruelles de La Havane. L’électronique et des voix féminines introduisent Domingo 2, avant que le morceau ne s’emballe au rythme des percussions créoles.

    L’opus des ¿Who’s The Cuban? se termine avec Descarado, un morceau d’une belle densité rythmique, dans laquelle les cuivres tiennent le haut du pavé.

    ¿Who’s The Cuban?, Circo Circo, L'Autre Distribution, 2019
    https://www.whosthecuban.com
    https://www.facebook.com/whosthecuban

    Voir aussi : "Hop, Bongo Hop"

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  • Hop, Bongo Hop

    L’ouverture de Satingarona, le deuxième opus de Bongo Hop, laisse une première impression que l’auditeur va voyager dans un univers latino, créole et caribéen. Grenn pwonmennen, avec en featuring Kephny Eliacin, propose une visite dans les paysages haïtiens, mais avec une rythmique de samba… ramenée tout droit d’Angola. Un grand écart musical passionnant, surtout si l’on pense que Bongo Hop est né du côté de Lyon et est le fruit de la rencontre du trompettiste, journaliste et globe-trotteur Étienne Sevet et du producteur Patchworks.

    Il y une fraîcheur poétique assez incroyable dans le bien nommé Agua fría. La voix veloutée de Laurène Pierre-Magnani (Lord Rectangle) étire, sur un rythme chaloupé, son flow poétique d’une rare densité : "Supposons que je vienne d’ailleurs, que j’ai perdu mon chemin. J’ai oublié le jour et l’heure et le temps qu’il fera demain. Je viendrai vous parler d’un monde qui disparut en un instant. Les siècles qui passaient comme le secondes, comme on nous file un diamant."

    Un opus syncrétique, d’une belle sophistication

    Une certaine mélancolie, pour ne pas parler de gravité, est présent dans les titres de cette saison 2 : la déforestation (Grenn pwonmennen), un crash d’avion au Venezuela (La Carga, avec Nidia Gongora) ou le formidable titre urbain mené par Greg Frite (ex Triptik).

    Satingarona pt. 2 est une œuvre où le métissage est maître. Le français, le créole et l’espagnol se fondent dans un album avec paradoxalement une belle cohérence. Le voyage et l’expérience musicale, entre jazz, pop, samba, calypso et hip hop, guident la bande d’Étienne Sevet. L’album coloré, rythmé et souriant (O na ya, avec Cindy Pooch) ne verse jamais dans la caricature de l’album tropical, chaud et cool : Bongo Hop offre un opus syncrétique, d’une belle sophistication. Passionnant.

    The Bongo Hop, Satingarona pt. 2, Underdog / Big Wax / Believe, 2019
    https://www.facebook.com/bongohopmusic

    Voir aussi : "Odyssée musical pour Dowdelin"

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  • Nul n’est prophète en son pays

    Le nom de Riopy dira sans doute moins que la publicité pour une marque automobile dont il a signé la musique. Bliss, l’album qu’il sort cette année, a la même facture néo-classique : mélodies soignées et minimalistes, piano élégant et influence du courant répétitif contemporain ("La Vernatelle").

    Riopy s’est taillée une solide audience grâce à ses compositions alliant classicisme, contemporain, jazz et pop : le musicien français cumule près de 200 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming. Pour son dernier opus, les titres sont relativement brefs (aucun ne dépasse les 4 minutes), ce qui permet à l’auditeur de passer naturellement d’un univers à un autre grâce à des vagues de piano harmonieuses ("Epiphany").

    Bliss démontre que la musique actuelle peut revenir à des fondamentaux sans perdre son âme : l’art de la composition, l’interprétation juste, la simplicité ("Joy"), l’apaisement ("Sweet Awakening") et l’émotion distillée par touches impressionnistes ("Noah"). Debussy semble s’être penché au dessus des épaules de Riopy ("Blee", "Lullaby"), avec toujours cette mélancolie ( "Sense Of Hope").

    Celui qui le monde entier écoute reste peu connu dans son propre pays

    Au grand jeu des références, l’auditeur pourra retrouver l’influence du compositeur Michael Nyman ("Blee"). Riopy sait de qui il tient : une culture musicale soignée et un don pour des compositions immédiatement reconnaissables. Ainsi, "Be A Prelude" est un titre aux multiples éclats alliant romantisme et modernité et serait digne de figurer dans une bande originale de film.

    On peut aussi voir dans l’œuvre de Riopy des compositions aux vertus relaxantes, pour ne pas dire thérapeutiques. Mais comme nul n’est prophète en son pays, celui qui le monde entier écoute avec passion, que ce soit aux États-Unis ou en Chine, reste peu connu dans son propre pays. Inutile de dire qu’il est absolument à découvrir.

    Riopy, Bliss, Warner Classics, 2021
    https://www.riopymusic.com
    https://www.facebook.com/riopymusic

    Voir aussi : "Joli grabuge"

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  • Marie, j’adore

    Sur la pochette de son premier EP, L’été n’existe plus, le profil hiératique de Mârie Adôre donnerait à cette nouvelle figure de la chanson française une lointaine parenté entre Barbara et Marie Callas. Là s’arrête pourtant la ressemblance car, en réalité, c’est du côté de l’easy listening qu’il faut sans doute chercher les influences de Mârie Adôre.

    L’artiste puise dans la pop des années 50 et 60 l’inspiration pour un premier album élégant tout entier dédié à l’amour. Guitares langoureuses, cordes délicates, instruments acoustiques et voix assurée sont au service de chansons pop sucrées et acidulées.

    Mârie Adôre tourne autour de l’amour, qu’il soit passionné, grisant ou cruel : celui, éphémère, des amours d’été ("Coquillages et trucs cassés / Mon cœur s’est arrêté… / L’été a volé mon amour" dans L’été n’existe plus), l’amour aliénant qui peut être celui d’une femme fatale et inaccessible ("C'est comme un revolver capricieux, / elle te met en poussière quand elle veut", Et toi) ou de ces sirènes séductrices en diable ("Fiancé de passage / ma providence / ton naufrage / viens goûter le sel sur ma peau / viens voguer sur mes flots", Les Sirènes). La grande aventure de l’amour trouve son illustration la plus géniale dans le dernier titre, Un dernier baiser, composé à la manière d’une bande originale… de western. Et pourquoi pas ?

    Mârie Adôre offre à l’auditeur un premier EP travaillé avec soin. La pop sixties, mâtinée de blues et de jazz, est au service de chansons justes, cinématographiques et lyriques, interprétées par une artiste au tempérament bien trempé – et déjà attachante. Mârie Adôre : une "mauvaise fille", comme elle le chante ? Allons, allons…

    Mârie Adôre, L’été n’existe plus, 2016
    disponible sur Apple Music, Deezer et Spotify

    Mârie Adôre, Page Facebook officielle
    Mârie Adôre sur Kiss Kiss Bank Bank

  • À l’ancienne

    Le groupe canadien The Brooks est de retour avec un son nouvel album, Any Day Now, dans lequel  les musiciens québécois menés par Alexandre Lapointe prennent un malin plaisir à sortir un opus funk à l’ancienne.

    À l’ancienne car l’influence de la musique noire des années 70, et en particulier de James Brown, est assumée avec plaisir par les Brooks ("Drinking", "Never Thought", "So Turned On" ou "Turn Up Thne Sound").

    Avec "Zender", nous voilà dans une musique  aux fortes influences afro-américaine et seventies digne de figurer dans une BO tarantinienne.  Les cuivres étincellent particulièrement dans les dernières mesures de ce titre enlevé. 

    Derrière le chanteur, trompettiste et tromboniste Alan Prater, les musiciens savent déconstruire et reconstruire leur funk, capable de faire le lien avec le mouvement hérité de la Blaxploitation et des sons actuels plus planants ("Moombean").

    Une composition futuriste, comme si Jackie Brown avait été catapultée dans l’espace intersidéral

    Avec "Issues" nous voilà carrément dans une composition futuriste, comme si Jackie Brown avait été catapultée dans l’espace intersidéral, avec costume d’astronaute comme il se doit.

    Pour "Gameplay", Les Brooks  ne se privent pas d’utiliser le potentiel du rock dans un titre funk, groove et bigarré, avec un art consommé de l’improvisation, jusqu’à une partie en fin d’album plus courte, rythmée et électro.

    Album plus conceptuel qu’il n’y paraît, Any Day Now est articulé autour de deux courtes interludes de respectivement 46 secondes et 1 minute 06 ("Headband" et "Blue Dream").

    "The Crown", qui arrive en fin d’opus, propose un funk mâtinée de rythme rap, avec des envolées pleines de chaleur et de virtuosité dans un morceau de près de 7 mn 30. L’auditeur saluera la grande richesse stylistique dans un morceau où se mêlent rap, pop, rock, funk et même jazz – Herbie Hancock faisant partie des influences des Brooks. Un album à découvrir absolumentt.

    The Brooks, Any Day Now, Underdog Records, 2020
    https://www.facebook.com/TheBrooksMTL

    Voir aussi : "Brassage musical"

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