Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : jazz

  • Il était une fois… Maestro

    Attention, nostalgie !

    Celles et ceux qui étaient enfants dans les années 80 sont certainement restés scotchés devant la série de dessins animés Il était une fois…

    Cette saga française proposait de parler de manière simple, didactique et amusante de nos savoirs essentiels  : Il était une fois... la vie, Il était une fois... l'homme, Il était une fois... l'espace, Il était une fois... les Amériques, Il était une fois... les découvreurs, Il était une fois... les explorateurs, Il était une fois... notre terre. Ces émissions étaient produites par Procidis.

    Monument de la télévision, encore visible aujourd’hui des décennies plus tard sur la TNT mais aussi sur Netflix, ces dessins animés ont également marqué les esprits grâce à leurs musiques.  Elles sont aujourd'hui intégralement disponibles sur toutes les plateformes de streaming en partenariat, avec Sony Music Entertainment.

    Œuvres du compositeur aux 3 Oscars, Michel Legrand a composé les musiques de 6 séries sur les 7 qui composent la saga Il était une fois... Elles comptent désormais parmi les classiques connus et reconnus de plusieurs générations de téléspectateurs.

    Les musiques des séries Il était une fois...  révèlent une part moins connue du travail de Michel Legrand qui a écrit des BO ancrées dans l'imaginaire collectif et naviguant entre jazz, musiques de chambre, symphonies, sans oublier la musique électronique et le rock.

    "La vie, la vie, la vie, la vie !"

    "Hymne à la vie", le générique de Il était une fois... la vie est resté légendaire. Composé par Michel Legrand, ses paroles ont été écrites par Albert Barillé, créateur des séries de Maestro, une sorte d'homologue imaginaire de Léonard de Vinci. La chanson est interprétée par Sandra Kim qui a remporté le Concours Eurovision de la chanson pour la Belgique en 1986, année de la première diffusion de la série. Souvenez-vous de ces paroles et de la mélodie devenus cultes : "La vie, la vie, la vie, la vie !"

    Moins commun et plus culotté, pour Il était une fois... l'homme, Albert Barillé adapte la Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach pour créer un impressionnant générique qui a marqué durablement les enfants comme les plus grands. Pour cette série, le compositeur Yasuo Sugiyama a composé toutes les musiques de la première série de la saga. La chanson du générique de Il était une fois... l'espace est interprétée par Jean-Pierre Savelli que le grand public a découvert plus tard dans le célèbre duo Peter et Sloane.

    L'ensemble des génériques et bandes-son de chacune des séries ainsi qu'une playlist des meilleures musiques sont disponibles depuis le 15 janvier 2021 sur les plateformes de streaming  ainsi qu'à la vente en téléchargement sur iTunes.

    Hello Maestro, Sony Music Entertainment, 2021
    www.hellomaestro.fr
    www.facebook.com/HelloMaestro
    https://store.sonymusic.fr/iletaitunefois/fr

    Voir aussi : "Si la musique est bonne"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

    Suivez aussi Arsène K. sur Twitter et Facebook

  • Suivez Aïtone

    Aïtone revient avec un deuxième album, Follow, à la facture des plus séduisante. C’est à l’image du premier titre, "Inner Child", une pop éthérée, d’une belle délicatesse, très british (tout l’album est en anglais), avec la voix juste et haute d’Aïtone.

    Oui, il faut suivre Aïtone, pour reprendre le titre du morceau qui donne son nom à l’album ("Follow"). Son deuxième opus prend des chemins pop, et même britpop, avec ses sonorités claires et ses intonations que l’on dirait vaporeuses. On peut dire que le mystère court sur Follow, un mystère non exempt de souffrances et de mélancolie ("As Fire We Fall").

    On baigne dans cet album comme dans un océan musical aux délicats reflets musicaux ("Happy Thought"), aux teintes pastel ("Sail Away"). Le tout est appuyé par une production et une orchestration sans faille. Du grand classique et un vrai retour aux sources, dans une pop non sans teintes psychédéliques.

    Pour l'enregistrement de ce nouvel opus, Aïtone a fait appel à François Poitou, arrangeur au sonorités originellement plutôt tournées vers le jazz, et qui apporte aux compositions un souffle et une ampleur nouvelles. Nous retrouvons aussi sur le disque Benjamin Colin et Quentin Gouraud à la batterie et aux guitares, et François Poitou à la basse. 

    Un océan musical aux délicats reflets musicaux

    Mais le rock et la fureur ne sont pas absents, à l’instar du morceau très eighties, "We’re The Same" ou "Le temps de l’autre" – en anglais, contrairement à ce que son titre l’indique, sans doute l’un des meilleurs extraits de l’opus.

    L’auditeur sera sans doute plus sensible à la superbe ballade "Nightmare", sans doute l’une des plus jolies créations de l’album. Aïtone est comme ça : il propose une pop à la fois sophistiquée, moderne, avançant à petits pas, et avec une sensibilité qui frappe au cœur. C’est le très joli "Yards Of Limbs", l’autre très grand morceau de l’opus qui mériterait de figurer sur beaucoup de playlists.

    Après un "Cold & Fever" franchement planant et fiévreux – justement –, Follow se clôt de la plus belle des manière avec "Set On Fire", ballade faisant le pari de la mélancolie et de l’une forme classique avec cordes, à l’instar des Tindersticks. Un vrai retour aux sources. 

    Aïtone, Follow, Musigamy / Inouïe Distribution, 2023
    https://www.aitonemusic.com/music
    https://www.facebook.com/aitone
    https://www.instagram.com/aitonemusic

    Voir aussi : "Louis Arlette, classique et moderne"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Un premier pour la route

    Si l’on s’arrêtait dans un de ces nombreux bistrots, avec un groupe de potes venus raconter quelques histoires ? Telle est la promesse d'Au comptoir des histoires, une bande de six ami·e·s savoyard·e·s proposant avec leur premier album, Trêve de comptoir, quelques tranches de vie à croquer simplement, comme une gouleyante bière fraîche à consommer avec modération.

    Si l’on peut coller un lieu ou un endroit à cet opus, c’est bien celui du bistrot, lieu a priori familier de Au comptoir des histoires.  Le titre qui ouvre l’opus, "Le tavernier", illustre l’univers du groupe : on entre dans un bar minable, une mauvaise affaire, mais aussi un lieu plein de vie dans lequel "solidarité" rime avec "convivialité", et moins avec "sobriété" : "Un genre de repère, pour venir  consommer / Consommer pour venir consoler ses frères".

    Delphine Larpin, Albin Ficagna, Etienne Cheilan, Abdelkader Bouhassoune, Steve Jon et Marlon Nemoz, aux manettes de Trêve de comptoir, proposent une série de confidences, de souvenirs et de récits à se raconter entre potes, à l’image du morceau phare "Au comptoir des histoires".

    Il semble que tout soit prétexte à faire la fête et chanter, y compris lorsqu’il est question de solitude ("Solitude") de mort (la valse mélancolique "Au gré du vent"), de la dèche ("Restes du cœur"), de l’écologie ("Substance") ou de la bêtise humaine ("Hymne aux cons").

    Voilà qui fait de cet album un vrai exemple de sociologie

    Sans complexe et avec simplicité, les cinq amis d'Au comptoir des histoires savent chanter la fête, les amis et l’amour, bien sûr ("Toute belle").  Ils mettent tout autant en musique l’enfance, les mauvais souvenirs de l’école, le temps qui passe et le plaisir des jeux de gamins ("Nos rêves de gosses").

    La chanson française du groupe savoyard, qui commence à sillonner son pays, la France et la Navarre à un rythme soutenu pour fouler les planches des scènes locales, festivals, tremplins et autres premières parties, se pare d’influences du côté du jazz manouche ("La solitude"), de rythmes antillais ("Les assoiffés"), non sans un  passage par Bobby Lapointe ("Désosser Annie") ou de Georges Brassens ("Hymne aux cons").

    Voilà qui fait de cet album un vrai exemple de sociologie : la Province française des années 2020, celle des campagnes désœuvrées, des bistrots modestes et des gens simples abandonnés, le tout enveloppé dans une album jazzy produit avec soin et à écouter le soir, l’été, en plein air, avec celles et ceux que l’on aime. Et si vous tombez sur une date de ces six amis, n’hésitez pas : allez les voir et les écouter. 

    Au comptoir des histoires, Trêve de comptoir, Bel, 2022
    https://www.facebook.com/ACDH74
    https://www.instagram.com/aucomptoirdeshistoire/%20

    Voir aussi : "Chef, un petit verre"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Un bock party de Radio Kaizman

    Il y a comme un retour  dans les années 70 avec ce surprenant et très urbain EP de Radio Kaizman, Block Party. Quelques années avant l’arrivée du hip-hop, aux États-Unis, les "block parties" inauguraient une nouvelle manière de faire de la musique : une rue fermée de part et d’autre devenait le lieu de concerts improvisés pour faire la fête, avec un son mêlant soul, funk mais aussi jazz. Le rap allait naître de ces "block parties" dans des quartiers désœuvrés et souvent interlopes, une manière comme une autre de donner de la vie mais aussi parler de son mal-être et du mal-vivre.

    Block Party reprend cette tradition avec leur brass band et des instruments traditionnels : flûte, trompette, trombone, caisse claire, soubassophone, sans oublier les voix de Delphine Morel et de Stéphane Benhaddou. Clément Drigon, Quentin Duthu, Romain Maitrot, Brice Parizot et Aldric Plisson complètent le groupe.

    Mettre "les rimes en barres"

    Formé en 2013, Radio Kaizman est avant tout un groupe de scène. Profondément inspiré des sonorités urbaines, du groove et des rythmes typiques des marching bands de la Nouvelle Orléans.

    Dans leur dernier EP plein de vie, produit avec un soin remarquable, les Radio Kaizman rappellent la culture des block parties en réalisant le leur. Les six titres urbains et soul parlent de la manière de vivre dans des quartiers mal aimés ("Drive"), de choix impossibles et de "faux débats" ("Kidding – On se tape des barres"). Le flow de Radio Kaizman est à l’avenant d’une musique lumineuse et funk : le groupe carbure à la vitamine et au son.

    La générosité est là, dans ces tableaux pourtant gris et urbains : "Pensée pour tous ces migrants, qui affrontent vents et marées / Mari femme et enfant, l’enfer avant la liberté" ("Hubris – Traversée"). Le message du groupe ? Le plaisir de faire monter les décibels et de mettre "les rimes en barres" ("I Don’t Know").

    Dans cet EP, comme dans ces block parties des années 70, le dernier mot est à la musique : "Vas-y rentre dans la danse / Cadence, détente, rythme entêtant, / P’tites boîtes grands rêves / Ici la place est métisse."

    La preuve avec ce mini-album franchement réjouissant, et assurément dansant.  

    Radio Kaizman, Block Party, Youz Prod, 2022
    https://www.radiokaizman.com/wp
    https://www.facebook.com/RadioKaizman
    https://www.instagram.com/radiokaizman_official

    En concert le 26 août, Détour en Tournugeois, Lacrost (71), le 28 août, Fanfarefelues, Vitré (35),
    les 17 et 18 septembre Cergy Soit, Cergy (95), le 9 septembre, Asso Lézarts, Colmar (68),
    les  22 et 23 septembre, La Faïencerie, Creil (60) et le 29 octobre, Lavoir Entendu, Épinal (88)

    Voir aussi : "Les incantations de MLD"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Stéphanie St. Clair, alias Queenie

    Quel bonheur lorsqu’un livre, et a fortiori une bande dessinée (pardon, un "roman graphique"!) nous fait découvrir un pan méconnu de la grande histoire, et plus spécialement une personnalité exceptionnelle ! C’est le cas du livre d’Elizabeth Colomba (au dessin) et Aurélie Lévy (au scénario), auteures de Queenie, La marraine de Harlem, paru chez Anne Carrière il y a deux ans. Il est temps de faire une séance de rattrapage et découvrir ou redécouvrir cette passionnante BD.

    Queenie est le surnom à New York de Stéphanie Sainte-Clair, née pauvre en Martinique, brillante jeune fille, très douée dans les chiffres (ce qui lui sera très utile lorsqu’il s’agira de monter ses affaires - illégales - dans les années 30). Maltraitée, violée et promise à la misère, la jeune femme part aux États-Unis, contrée guère plus réjouissante pour une femme noire.

    Au moment où commence Queenie, Stéphanie sort de prison. Nous sommes en 1933 et la fin de la Prohibition a rabattu les cartes. L’homme de main de Queenie, Bumpy Johnson, l’attend pour faire le point sur leur business. Les clans mafieux, dont celui de l’impitoyable Dutch Schultz, déclarent la guerre à celle qui a fait fortune grâce au jeu. Queenie s’avère coriace. Elle use de tous les stratagèmes pour sauver sa fortune et sa vie. Avec succès, car Queenie mourra dans son lit à la fin des années 60 – fait exceptionnel pour une membre éminente de la mafia.  

    Des planches soignées au noir et blanc somptueux et au graphisme élégant

    Le lecteur découvrira avec sans doute passion une personnalité hors-norme de l’histoire américaine. Une mafiosa, qui plus est. La Française née dans les Antilles est devenue en quelques années une membre du grand banditisme capable de faits d’armes les plus audacieux. Que l’on pense à la manière dont elle usait des médias pour asseoir son pouvoir.

    Les auteures parlent aussi de la police new-yorkaise qui a eu le plus grand mal à empêcher cette guerre des clans. Queenie, richement documenté, propose des focus sur l’enfance et l’arrivée de Stéphanie St. Clair sur le sol américain. La ségrégation et les méfaits du Ku Klux Klan ne sont pas tus, grâce à une série de flash-back.

    Mieux qu’un essai, la bande dessinée propose, grâce à des planches soignées au noir et blanc somptueux et au graphisme élégant, une plongée dans cette Amérique légendaire. Il ne manque ni les immeubles de Harlem, ni les clubs de jazz (dont le Cotton Club), ni les personnages légendaires tels que le boxeur Jack Johnson, les musiciens Thelonious Monk et Duke Ellington, ni bien sûr les mafieux Dutch Schultz ou Lucky Luciano qui, eux, ont plus mal finis que Queenie. Véritable anti héroïne qui s'est avérée bien plus maligne que ces bonhommes. 

    Elizabeth Colomba et Aurélie Lévy, Queenie, La marraine de Harlem,
    éd. Anne Carrière, 2021, 168 p.

    https://anne-carriere.fr/livre/queenie-la-marraine-de-harlem
    https://www.instagram.com/elizabethcolomba
    https://www.instagram.com/aurelielevy1

    Voir aussi : "Pieds bandés"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Leo Sidran fait tomber le masque

    What’s Trending est le huitième album de Leo Sidran. Une solide expérience, donc, au service d’un opus à la production, au son et à la richesse instrumentale impeccables. On retrouve à ses côtés un casting d’invités de marque comme Janis Siegel (Manhattan Transfer), Louis Cato (le chef d’orchestre de The Late Show), Jon Lampley (Huntertones), Jake Sherman, Lauren Henderson et Michael Leonhart (Steely Dan).

    "What’s trendig", qui donne son titre à l’album, est un joli morceau à mi-chemin entre la soul, la pop, avec je ne sais quoi de jazz, en featuring avec sa fille Sol Sidran et sa voix juvénile, veloutée et chaloupée. Sans oublier les cuivres de Michael Leonhart. Le chanteur et musicien y aborde un thème plutôt rare dans la pop comme dans la chanson : celui des tendances, de la mode et, partant, le lien qui unit les générations entre elles. C’est encore Sol Sidran ("L'ultime adepte des nouvelles tendances") qui l’accompagne dans le titre le plus incroyable et le plus émouvant de l’opus, "Hanging By A Thread").

    Tendances

    On est encore dans la soul avec le délicat et velouté "Keep It Wild" : pas si sauvage que ça après tout, dans cette construction soyeuse. Osons dire que l’on retrouve un peu de l’influence de Michael Jackson, période Thriller et Bad, lorsque le roi de la pop osait des slows langoureux comme jamais.

    L’influence du roi de la pop est plus visible encore avec le sophistiqué "When The Mask Comes Off", un morceau derrière lequel se devine à la fois la créativité, la sophistication  et la joie de vivre de Leo Sidran. L’artiste déploie son talent comme ses influences dans un album tout entier consacré à son amour du son et de la culture pop ("Sleepwalking"), sans pour autant faire un détour par des sons jazzy ("There Was A Fire"). 

    Ainsi, Leo Sidran se livre avec délicatesse dans la ballade pop rock réjouissante "It’s All Right", le folk très seventies "After Summer’s Gone" ou le titre plus soul "Everybody’s Faking Too". Quant à "Crazy People", en featuring avec Joy Dragland, avec son funk assuré, avec snaps à la clé, il a ce je ne sais quoi de gospel.

    Avec "1982", nous sommes, comme le titre du morceau l’indique, au cœur des eighties. Le musicien s’y déploie avec bonheur et plaisir, donnant à ce morceau un petit air de madeleine de Proust, à la gloire des figures et des références de cette période – Toto, The Police, Hall and Oates ou Stevie Wonder. Pour autant, Leo Sidran ne se laisse pas aller longtemps à la nostalgie. Le morceau qui suit, "Spin" a la facture d’un morceau urbain, ne rechignant pas à un peu d’électro, comme au rythme rap.

    L’auditeur sera sans doute sensible au somptueux duo avec Lauren Henderson, "Nobody Kisses Anymore", véritable appel à l’amour, à la tendresse et au romantisme dans notre époque d’hypermoderne solitude. À l’harmonica, Jake Sherman vient parfaire ce joli moment de sensualité. 

    Leo Sidran, What's Trending, Bonsaï Music, 2023
    http://www.leosidran.com
    https://www.facebook.com/leo.sidran
    https://www.instagram.com/leosidran
    https://www.bonsaimusic.fr

    Voir aussi : "Comme un air de James Bond Girl"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Âme franco-suisse

    Sur des rythmes mystérieux et lancinants, Sophie Darly, une de ces très jolies découvertes pop de cet automne, débute son nouvel album, en anglais, Show Down Fast, par un titre à la fois pop et soul, appuyé par un orchestre d’une belle densité. "Living The Dream" est autant une confession qu’une une invitation à vivre de ses rêves : "Here I go, my world has fallen / My world has fallen down / Here I come, out of the boredom / Somewhere out of sight / I will plant everything of seed / Of Love, live and joy".

    La Franco-suisse prend à bras le corps des influences du sud américain – blues, folk et rock – pour bâtir un troisième opus convaincant. L’élégance et le timbre de Sophie Darly font d'ailleurs merveille dans le morceau blues "Miracle".

    La musicienne s’épanouit dans un répertoire de songs au large éventail. Elle opte pour la pop très nineties dans le délicat, poétique et touchant "J&A" aux fort bienvenues ruptures de rythme. Pop encore avec le très réussi et terrible "The Trap" qui parle d’amour et de ces pervers narcissiques, tellement doués pour tendre leurs pièges sentimentaux.

    Sophie Darly séduit par sa manière de revisiter la soul et le blues, avec la fougue de l’Européenne qu’elle est


    Mine de rien, Sophie Darly séduit par sa manière de revisiter la soul et le blues, avec la fougue de l’Européenne qu’elle est. Que l’on pense au vibrant "Love with A Twist", enrichi et colorée par une orchestration jazz – et le saxophone incroyable de Pierre Pédron. L’artiste y parle d’amour et des difficultés de la vie à deux, possible uniquement avec des compromis et, justement, d’une danse à deux – qu’elle soit valse ou twist.

    Sophie Darly est aussi capable de jolies tergiversations, à l’instar de "Monster B",  où son talent de chrooneuses fait merveille dans ce titre faussement léger.      

    Pour "Frozen Love", la chanteuse démarre par un piano-voix moins sombre que mélancolique. L’album se termine avec le délicat et touchant "In The Silence Of The Night". Une bonne manière de clôturer un opus à la fois sincère, vivant et au solide tempérament. Toute l'âme du sud, quoi... Pardon, de la soul.

    Sophie Darly, Show Down Fast, Broz Records label/ L’Autre Distribution, 2023
    Sophie Darly en concert le 19 janvier 2024 au Studio de l’Ermitage à Paris
    Et au Grand Studio du Conservatoire du 14ème, le 26 avril 2024, en hommage aux femmes compositrices
    https://sophiedarlymusic.com
    https://www.facebook.com/sophiedarlymusic
    https://www.instagram.com/sophiedarly

    Voir aussi : "Brune et chauffée à blanc"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Comme un ouragan

    Et si l’on refaisait un petit retour en arrière ? Il y a trois ans, sortait le 2e album de Leïla Huissoud, Auguste. Sa découverte récente me donne l’occasion de vous encourager à découvrir un opus d’autant plus sincère qu’il revendique ses influences assumées : le jazz manouche mais aussi…  Georges Brassens.

    Il faut aussi préciser que la chanteuse était en tournée cet été, tournée marquée par son hospitalisation début août. On lui souhaite bien entendu un prompt et heureux rétablissement.  

    Revenons à Auguste, l’album qui la révèle d’ores et déjà comme une artiste au caractère bien trempé et à l’univers singulier. Celui de Leïla Huissoud est celui d’une saltimbanque se moquant des convenances et de l’académisme comme elle le dit dans "La mineure", le morceau qui clôture l’album : "Peut-être que je chanterai pas / La chanson qui vous a fait venir / Et les rappels, quand y'en a pas / C'est qu'j'ai plus rien à dire / Alors si mon art piège, je peux vous l'accorder / J'suis une merde en solfège, et pour la note / J'vous laisse payer."

    L’artiste, passée par The Voice, le résume dans cet autre titre, "La chianteuse" : "Papa, maman, j'me suis trouvé / Si un jour je grandi / Je serai grogneuse amplifiée / Pour gagner ma vie… / Une chieuse en un mot / Je serai chanteuse, applaudissez." La "chianteuse", qui a choisi l’exigeant chemin de l’exigence, le dit autrement dans "Les tours de rond-point" : "J'ai des projets de débutante / Des rêves pas plus hauts que la vie / Parce que les sommets font les pentes / Je préfère quand ils sont petits."

    Comme le titre de l’opus l’indique, les influences de Leïla Huissoud sont à voir d’abord du côté du cirque et de ces saltimbanques qui l’inspirent. C’est "La farce" et surtout "Auguste", qui est un des plus beaux hommages qui soit à ces personnages emblématiques des chapiteaux : "Ce sera Auguste, on choisit pas / De quel côté des rires on va / Moi j'ai pioché les doigts moqueurs / Qui vous pointent le cœur / La rime est simple mais j'hésite pas / Vous savez au bout d'un doigt".

    La "chianteuse" a choisi l’exigeant chemin de l’exigence

    Leïla Huissoud s’est entourée de musiciens pour colorer son album de jazz manouche ("La farce", "Auguste" ou "Écrit d'invention"). La musicienne a fait le choix d’instruments traditionnels et d’une orchestration ramassée (les tangos de "Caracole" et de "La chianteuse"), quand elle ne choisit pas l’option voix-instument solo : ce sont les cordes de "La chianteuse", le piano ("En fermant mes yeux") ou bien la guitare ("Lettre à la Suisse"). En parlant de guitare, il faut absolument mentionner l’hommage à Georges Brassens dans "Le vendeur de paratonnerre", dans un titre revendiquant son affiliation et dans le texte et dans la facture à l'auteur de L'Auvergnat – guitare sèche incluse.

    Voilà qui rend cet album si attachant, a fortiori lorsque Leïla Huissoud évoque ses rêves amoureux et personnels, que ce soit  "Un enfant communiste" en duo avec Mathias Malzieu, le récit d’une liaison éphémère ("En fermant les yeux") ou bien "Écrit d'invention". Le très beau morceau "Lettre à la Suisse" peut aussi bien s’écouter comme un hommage à sa Suisse d’adoption ("Froide comme une fille trop jolie / Qu'a forcément rien d'une battante / Je parle pas d'argent, ça c'est ton histoire / C'est tes finances, c'est tes connard") que comme une chanson d’amour ("C'est sûrement comme ça les étoiles / J'ai jamais pu le remercier / Le monsieur qui m'as fait venir chanter / Un mois de Janvier, à Lausanne / Grâce à lui, je t'ai découverte / Pleine de chansons et d'amitié / Ça fait pas long, l'effet de ma fenêtre".

    Enfin, il ne faut absolument pas passer à côté de ce joyau que sont "Jolies frangines", formidable hommage doux amer aux deux sœurs de Leïla Huissoud. Le titre a été récompensé par un mérité Prix Georges Moustaki en 2019 : "Ça fait longtemps qu’on nous a pas / Appeler en criant / « Les filles » : c’était nous trois / Même que ça semblait évident / Je me dis que j’aurais dû profiter / Quand on confondait nos prénoms / J’étais la petite sœur de mes aînées / La peste, le tourbillon".

    Auguste va bientôt fêter ses trois ans mais il est indubitablement à découvrir ou redécouvrir. Et on attend avec impatience le retour de Leïla Huissoud, en grande forme, bien entendu. 

    Leïla Huissoud, Auguste, Mad, 2018
    https://www.leilahuissoud.com
    https://www.facebook.com/LeilaHuissoudofficiel

     
    Voir aussi : "Leïla Huissoud, la « chianteuse »"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !