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Rechercher : jazz

  • Les bonnes fées de Sarah Lancman

    De bonnes fées semblent s’être penchées au-dessus du berceau de Sarah Lancman, qui nous offre en ce moment son troisième album, À Contretemps. La Parisienne n’est pas une inconnue puisqu’elle avait obtenu en 2012 le premier prix du Concours International Shure Jazz Vocal au Festival de Montreux, non sans faire l’admiration du président du jury de l’époque, Quincy Jones : "She’s truly a great new voice for jazz," avait-il déclaré, dithyrambique.

    Sarah Lancman confirme dans son dernier opus être cette grande voix du jazz, capable de captiver, d'émouvoir et de faire chavirer. À Contretemps a cette simplicité et cette efficacité des meilleurs disques de crooners, à l’exemple du premier titre Don’t loose me. La voix suave et colorée de l’artiste sert des chansons originales qu’elle a composée seule ou en collaboration avec le plus français des pianistes italiens, Giovanni Mirabassi. Cette présence, avec celle du jazzman nippon Toku, fait d’À Contretemps un album très international, enregistré en Thaïlande, et aux multiples influences : américaines, françaises, asiatiques et même brésiliennes (Tout bas).

    Sarah Lancman nous ballade du côté de Broadway lorsqu’elle interprète en duo avec le trompettiste et chanteur japonais Toku le langoureux Love me just your way ou le très swing I wan’t your love, repris d’ailleurs en fin d’album dans une version japonaise.

    Une convaincante héritière de Michel Legrand

    À côté de cette incursion du côté des crooners américains, Sarah Lancman s’impose comme une convaincante héritière de Michel Legrand. Elle est au texte et au micro pour les délicates chansons Ça n’a plus d’importance, On s’est aimé (écrit en collaboration avec Francis Lalanne) et Choro pour les amants éternels.

    Dans la veine des comédies musicales de Jacques Demy, Sarah Lancman fait passer les sentiments amoureux dans tous ses états : la passion ("Ils se sont vus, ils se sont plus / Devenus amants d’un jour, / Amants toujours aimantés, même éperdus, / Perdus dans l’envie de vivre, / Cet amour qui enivre", Choro pour les Amants éternels), la nostalgie ("On s’est aimés quand on s’est vus / On s’est aimé à cœur perdu / Passent les jours et les saisons / Avec amour avec passion," On s’est aimé), la fantaisie ("« Je » aime à travers toi / Et « Tu » m’aimes en hors-la-loi / Les mots, la vie, le charme, les joies, / Passent les jours, passe l’émoi," Conjugaison amoureuse) ou les regrets ("Si nous n’étions plus amants maudits, / Sans rêve et interdits, / Est-ce qu’on s’aimerait encore et encore, / Corps à corps / Cœur à cœur et encore / est-ce qu’on changerait les choses ?," Ça n’a plus d’importance).

    Giovanni Mirabassi, découvert en France en 2001 avec son album Avanti !, fait ici merveille : comme compositeur musical de titres dignes des Demoiselles de Rochefort tout d’abord, mais aussi comme pianiste capable tout autant de grâce, de chaleur que de virtuosité (Ça n’a plus d’importance). Le jazzman italien, récompensé en 2002 par une Victoire de la Musique, et qui a aussi produit cet album, ne déçoit pas, tant l’osmose avec Sarah Lancman paraît évidente. Il nous offre notamment le très convaincant blues claptonien, Wrong or right ? (Sarah blues), avec Toku à la trompette.

    Sarah Lancman est aux manettes de A à Z dans le morceau qui donne son titre à l’album, À contretemps, preuve que l’artiste multiplie les talents : "Le temps des amants se moque du genre humain / Il n’aime qu’au présent / Et se fout du lendemain / Les saisons défilent / Le quotidien futile / On s’aime à contretemps." La voix caressante, toute de spleen et de grâce, porte une chanson que l’on se plaît à écouter et réécouter, encore et encore.

    Chanteuse surdouée, jazzwoman incandescente, compositrice talentueuse et musicienne que l’on rêverait de voir un jour en duo avec Michel Legrand, Sarah Lancman offre avec À Contretemps l’une des plus belles surprises musicales de ce début d’année.

    Sarah Lancman, À contretemps, Jazz Eleven, 2018
    https://www.sarahlancman.com
    https://www.giovannimirabassi.com
    http://toku-jazz.com

    Photo © Hugo Chevallier & Daniel Lober

  • Pas bugle, le jazz chanté de Christophe Gendron

    Il est question de jazz et de chansons avec cet étonnant EP de Christophe Gendron (Standart, vol. I). Il se livre avec son trio dans des reprises jazz de Jean-Louis Aubert ("N.Y Avec Toi"), Jean-Jacques Goldman ("Au Bout De Mes Rêves"), Jacques Dutronc ("Les cactus") et le moins connu "Docteur" de Claude Nougaro.

    L’artiste dit se réapproprier les grands titres de Claude Nougaro

    Le musicien bugliste parle d'un style "à la mode Chet Baker", avec une formule assumée : contrebasse, guitare, chant et bien sûr trompette, "se prêtant parfaitement au genre".

    Une sacrée découverte, et qui annonce très certainement une suite. 

    Christophe Gendron, Standard, vol. I, 2020
    https://www.facebook.com/christophegendrontrio/
    https://www.youtube.com/channel

    Voir aussi : "Ex-pop"

    Photographe Emoi

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  • Pas de monodiète de jazz pour les Old School Funky Family

    C’est de fusion jazz que je vais vous parler aujourd’hui, avec le groupe Old School Funky Family. Après 15 ans d’existence, les 8 musiciens proposent leur 4e et nouvel album, Tonus ! C’est  un jazz à la fois bigarré, inventif et joyeux, à l’image de la pochette de l’album ou de quelques titres de morceaux : "Bûche", "Le bon, la brute et le centriste" ou "Monodiète de pommes post-réveillon".

    Voilà qui dénote un solide sens de l’humour autant que de swing ("Bûche") dans cet opus riche de 9 morceaux et deux interludes. Tonus ! se démarque comme un album aux teintes rafraîchissantes, qui se déguste comme un bon Tarantino, à l’instar du morceau qui a donné son nom à l’opus.

    Avec "Kampala", un morceau rutilant et au solide caractère, le groupe Old School Funky Family, mixe jazz, funk et sons mystérieux avec une sérieuse envie comme l’aurait dit notre Johnny national.

    L’octuor de musiciens fusionne leur jazz d’influences tous azimuts, y compris dans la musique traditionnelle, à l’instar de l’étonnant "Le bon, la brute et le centriste" qui voit l’intrusion de l’accordéon de Maider Martineau mais aussi de nappes de synthétiseurs hanter ce morceau de bravoure. 

    Un feu d’artifice de sons, dont le funk se taille la part du lion

    La richesse et l’audace séduisent dans cet album imaginé et construit comme un feu d’artifice de sons, dont le funk se taille la part du lion ("Cupid’s Funk").

    La sensualité est au rendez-vous avec le formidable titre à la fois mélancolique et sensuel, "Closer To Eternity", chanté par Rébecca M’Boungou. Il y est question de blessures réparées et d’amour indicible capable des plus beaux miracles : "I was moving so slowly until you found me / Your love is healing / Now, I can see clearly / I've stopped feeding my shadows since you reveal the best part of me".

    Old School Funky Family propose deux reprises : l’électrisant "Dean Town", écrit par Jack Stratton et Woody Goss, sorti en 2016 sur l'album The Beautiful Game du groupe Vulfpeck et le désormais classique "Big Blow" de Manu Dibango (1976).

    La mélancolie est au rendez-vous sur la dernière piste, avec le très séduisant "Monodiète de pommes post-réveillon", comme un dernier en-cas doucement sucré, telle une friandise venant clôturer de délicieuses agapes.

    Old School Funky Family, Tonus !, Pleins Poumons Productions / Take It Easy Agency, 2020
    https://www.osff.fr
    https://www.facebook.com/theosff

    Voir aussi : "Les bonnes fées de Sarah Lancman"

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  • Destination Pondicergy, France

    Pondicergy Airlines : derrière ce titre en forme de boutade se cache un opus étonnant à la musique pop et world éclatante de fraîcheur et de rythmes. Pour être plus explicite sur le nom de l’album, ce dernier nous transporte entre Pondichéry d'où vient la famille de Stéphane Edouard et Cergy où a grandi le musicien. L’instrumental éponyme qui ouvre l’opus offre une belle entrée en matière, avec un morceau faisant appel à la tabla, au kanjira, à la flûte mais aussi aux guitares.

    L'artiste témoigne ainsi : "Cet album est le fruit de mon histoire symbolisée par les rencontres, les voyages, les destins. Au départ, Pondichéry, cet ancien comptoir français du sud de l’Inde d’où sont originaires mes parents, pour arriver à Cergy, la ville de mon enfance. L’Inde, à travers ses senteurs et sa musique, a marqué ma jeunesse et représente le noyau de cet album autour duquel orbitent des inspirations musicales venues de tous les continents. Cergy représente une autre part de mon enfance vécue en parallèle : le rock, le jazz, la world m'ont ouvert de nouveaux horizons totalement exaltants. Mon cœur a trouvé la juste mesure entre ces deux cultures".

    Pour le clip de "Pondicergy Airlines", le musicien a fait le choix d’images colorée et d’une mise en scène fluide et ébouriffante d’inventivité. 

    Une rare ambition musicale

    Dans l'album de Stéphane Edouard, les influences indiennes du musicien sont là ("Bada Khana", "Radjai Kanigal", "Salt March"), influences donnant à l’album une très grande richesse musicale. Ainsi, "Satya & Sohane" est un chant d’amour en hindou, digne de figurer dans un film de Bollywood grâce à un mariage entre la word music, la pop et le rock.

    Dans ce grand voyage musical proposé par Stéphane Edouard, il ne faut pas oublier les haltes dépaysantes du côté du jazz contemporain ("A Song For Sara"). Le jazz : voilà aussi l’autre affaire du musicien multi-instrumentiste qui ne se prive pas de montrer que le cool est aussi à l’aise du côté de Londres, New York ou Paris que de Delhi ("Full Metal" ou le luxuriant "Appa")

    Pop, world et jazz viennent donc se mêler avec une singulière évidence ("One Last Time"). L’auditeur sera amené dans un périple incroyable mêlant sons et rythmes ("Oh My Ghosh!", "Ondine" avec la sitar de Michel Guay), donnant au jazz un nouveau lustre et des sensations rarement entendues ("Rue du haut lieu").

    Né en France, Stéphane Edouard n’oublie pas le pays où il est né, avec le merveilleux chant d’amour à sa mère, "Mother’s Love (Amma)", un pur joyau aussi bouleversant et tendre que coloré et syncrétique.

    "Xol Naleu", un titre pop aux teintes jazzy et hindoues, écrit et interprété par Julia Sarr, vient clôturer un album d’une rare ambition musicale. 

    Stéphane Edouard, Pondicergy Airlines, Cjazz Productions / Absilone, 2021
    https://stephane-edouard.com
    https://www.facebook.com

    Voir aussi : "Les histoires caribéennes de Samy Thiébault"

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  • Il était une fois le jazz

    Morricone Stories, Le dernier album du saxophoniste italien Stefano di Battista est consacré, comme son nom l'indique, exclusivement à Ennio Morricone, l’homme aux 500 musiques de films, disparu en juillet 2020.

    Il faut souligner que le répertoire exceptionnel de Morricine ne se limitait pas aux BO de Sergio Leone, loin s’en faut. 
    C’est justement cette richesse qui est donnée à voir par Stefano di Battista, à travers ses 12 titres et adaptations, sachant jouer de couleurs, de rythmes mais aussi d’improvisations ("Il grande silenzio", "La donna della Domenica").

    L’auditeur pourra y trouver quelques œuvres phares ("Il était une fois en Amérique", "Gabriel’s Oboe", "Le bon, la brute et le truand") et d’autres moins connues ("La cosa buffa", "Verushka", le séduisant et mélancolique "Flora" ou "Metti, una sera a cena"). Les bandes originales de films sont bien entendu largement présentes (Il était une fois en Amérique, 1900, Mission, Le bon, la brute et le truand, Peur sur la ville, La Femme du dimanche, Le Grand Silence et Mais... qu'avez vous fait à Solange ?).

    La construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition

    L’auditeur pourra y faire de jolies découvertes, à l’instar du "Cosa avete fatto a Solange" mais aussi découvrir toute la palette de Stefano di Battista et de son quatuor (André Ceccarelli à la batterie, Frédéric Nardin au piano et Daniele Sorrentino à la contrebasse), des amis qui ne semblent pas tétanisés par ce titan de la musique, à l’exemple de leur version toute en densité de "Peur sur la ville", aux teintes très contemporaines. L’une des surprises de l’opus viendra sûrement du titre "Gabriel’s Oboe" (Mission), joué cette fois au saxophone et que l’on croirait avoir été composé pour un film de François Truffaut plutôt que pour un récit sur la colonisation sud-américaine à l’époque baroque.

    Jazz, contemporain et classique viennent se rencontrer avec élégance dans des harmonies colorées et des mélodies vivantes que n’aurait pas renié le maître italien  ("La cosa buffa"). Et pour le formidable "Verushka", le jazz se fait salsa. L’œuvre d’Ennio Morricone permet aussi au saxophoniste italien et à ses amis de se déployer avec bonheur et élégance, à l’exemple du morceau "Apertura della caccia", tiré du film 1900.

    Plus connu, si le "Thème de Deborah" ne surprendra pas dans son aspect mood, plus sentimental que mélancolique, il permet à l’auditeur d’apprécier la construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition.

    Un esprit sixties et seventies souffle indéniablement dans cet album qui surprend par sa fraîcheur et son audace rythmique ("Metti, una sera a cena"), sachant toujours rendre grâce aux créations mélodiques de Morricone ("Flora").

    L’auditeur sera enfin sûrement très attentif à la derrière piste, proposant une étonnante adaptation du thème Le Bon, la Brute et le Truand.  

    Voilà un  album qui ravira les fans de musiques de films comme les amoureux du jazz. Et l’on peut gager que Stefano di Battista ne s’arrêtera pas en si bon chemin dans sa relecture de l’œuvre de son génial compatriote. 

    Stefano Di Battista, Morricone Stories, Warner Music, 2021
    http://www.stefanodibattista.eu/fr
    https://www.facebook.com/stefano.d.battista.10

    Voir aussi : "Si la musique est bonne"

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  • Noga en lumière

    Un  très beau titre anglo-saxon vient éclairer – si l’on peut dire – LEV, le superbe album de la chanteuse suisse Noga : Songs That Light The Night, littéralement : "Chansons qui éclairent la nuit". Et il est vrai que la lumière illumine cet opus, à l’instar du premier morceau "Rakia". Après les premières mesures tourmentées et très contemporaines, Noga s’installe, tout en douceur, grâce à une pop-folk qui ne peut pas laisser l’auditeur insensible, d’autant plus que de morceau s’inspire d’un psaume hébraïque.   

    Née de parents émigrés d'Israël, l’artiste propose un retour à ses origines et à sa culture en puisant son inspiration dans des poèmes ancestraux, issus des Psaumes (Le Livre des Téhilim) donc, mais aussi dans des chants traditionnels, à l’instar de cet "Eli Ata" dont Noga propose une version  jazzy. Jazz encore avec le beau, mélancolique "Shir", mêlant instruments traditionnels et sons électro (une prière psalmodiée par une voix masculine), et dans lequel la chanteuse suisse se laisse aller à la méditation. 

    On est avec LEV dans un album se plaçant à la confluence de la pop-folk, du jazz de la musique traditionnelle, sans qu’aucun des genres ne soit trahi ni dénaturé. L’auditeur s’en rendra compte avec le très beau "Me-Ayin", qui peut s’écouter comme une séduisante et langoureuse ballade. 

    Grâce à Nolan, les Psaumes habituellement confinés dans la sphère religieuses deviennent d’authentiques textes proches de nous, y compris pour les non-croyants

    Grâce à Nolan, les Psaumes habituellement confinés dans la sphère religieuses deviennent d’authentiques textes proches de nous, y compris pour les non-croyants. Que l’on pense au très beau "Shevet Hachayot", aux accents orientaux et au rythme envoûtant. La chanteuse en fait de très beaux joyeux musicaux, à l’exemple de "Lev", qui donne son titre à l’opus. De même, les textes multimillénaires semblent ne pas avoir pris une ride et parviennent à nos oreilles avec une nouvelle fraîcheur (l’étonnant et séduisant "Roi" se déployant avec volupté). Les collaborations des musiciens Patrick Bebey, Arnaud Laprêt aux percussions, Daniel de Morais (théorbe) ou Asher Varadi – ajoutons aussi Guillaume André, Sonja Morgenegg pour le vocal et Sohar Varadi au shofar – n’y sont bien entendu pas pour rien.

    Il faut abandonner l’impression que LEV serait un album sérieux et purement conceptuel. Il y a au contraire de la légèreté ("Honneni") mais aussi du modernisme indéniable, y compris dans les mises en musique de textes traditionnels ("Shalom Halechem"). Cela donne des titres singulièrement proches de nous ("Pitchu-Li"). 

    Saluons aussi le travail sur les voix de cet album. Il faut rappeler ici que Noga est aussi connue pour son association Catalyse qu’elle a fondée et qu’elle préside, avec à Genève un centre dédié à la voix. 

    On ne sera pas étonné que l’album de Noga se termine avec "hallelu",  comme un ultime hommage, salut et rappel à la réconciliation entre traditions, religions et création musicale. Et cette fois, c’est sur un rythme de gospel que la chanteuse suisse mâtine ce psaume. 

    Noga, LEV – Songs that light the night, Evidence Musique, 2023
    https://www.nogaspace.com
    https://www.facebook.com/Nogaofficiel
    https://www.instagram.com/nogaofficiel
    https://www.catalyse.ch

    Voir aussi : "Éternelle et musicale Norvège"

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  • Le b.a.-ba de Pamina Beroff

    C’est le label Jazz Eleven qui a fait signer Pamina Beroff pour son premier EP, Slides. Quatre des morceaux ont été écrits par Pamina Beroff et composés par le trompettiste Roman Reidid. Le cinquième est la reprise d'un standard. 

    Le jazz de Pamina Beroff est à la fois chaleureux et sans esbroufe. La jazzwoman s’y déploie avec une aisance bluffante. Il faut écouter "Rêverie", dans lequel elle commence le morceau sur la pointe des pieds, avant de laisser faire tout son talent de crooneuse.

    le deuxième extrait, "B.A", prouve que même la plus belle des voix ne se transcende jamais mieux qu’accompagnée par de bons instrumentistes. La production musicale de Jazz Eleven propose le meilleur du son, avec ces timbres étincelants et la voix délicate et presque fragile de la Parisienne. 

    Pamina Beroff prouve avec "I’ve Never Felt" qu’elle sait mettre de côté la virtuosité vocale pour capturer l’essence d’une ballade jazz se déployant avec insouciance, prouvant par là-même que la simplicité peut être élevée au rang des beaux-arts.

    Bien joué !

    "How Long", un morceau au  caractère bien trempé, aurait toute sa place dans n’importe quel excellent club de jazz qui se mérite. Pamina Beroff s'y meut avec grâce et un plaisir manifeste.

    L’album se termine avec une reprise du standard "In the Wee Small Hours of the Morning" de David Mann et Bob Hilliard, immortalisée par Frank Sinatra en 1955. La jazzwoman y insuffle sa modernité, sa féminité et ce quelque chose supplémentaire qui pourrait s’appeler la nonchalance, la jeunesse et la légèreté : "In the wee small hours of the morning / While the whole wide world is fast asleep / You lie awake and think about the girl / And never, ever think of counting sheep."

    Avec l’arrivée de cette nouvelle voix féminine, Jazz Eleven a sans aucun doute frappé un  joli coup. Bien joué !

    Pamina Beroff et son quartet sera en concert à Paris pour présenter Sides. Elle sera en featuring avec Giovanni Mirabassi. Cela se passera sur la scène du Bal Blomet ce jeudi 3 février à 20 heures.

    Pamina Beroff, Sides, Jazz Eleven, 2021
    Pamina Beroff quartet Feat Giovanni Mirabassi, au Bal Blomet, Paris 15e, jeudi 3 février 2022, 20 heures 
    https://www.paminaberoff.com
    https://www.facebook.com/pamina.beroff
    https://www.jazzeleven.com/product-page/pamina-beroff-sides

    Voir aussi : "Impressions soleil jazzant"
    "À contretemps avec Sarah Lancman"

    Photo © Constance Gay

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  • Bon anniversaire, Bla Bla Blog !

    Bla Bla Blog fête aujourd’hui ses 8 ans.

    Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre ce blog curieux et toujours à la recherche de nouveautés dans les domaines de la musique, du cinéma, des livres ou des expos.

    Après cette coupure estivale, Bla Bla Blog va revenir avec des nouveautés. Côté musiques, je vous parlerai de la jazzwoman Laura Anglade et ses reprises de standards de la chanson française. Il sera aussi question de l’électro de MLD, du groupe Les Marmottes et de Célestin.

    Côté cinéma, je vous parlerai du remake de Mon garçon par Christian Caron (My son). Une série nous intéressera : Anatomie d'un scandale. Les fans de Downton Abbey seront aux anges : vous saurez bientôt pourquoi.

    Il sera aussi question du Vendée Globe 2024 et d’une opération caritative mais aussi du festival parisien Aux Arts !, à la rentrée. 
    Côté livres, je vous parlerai du document de Betty Milan consacré à Jacques Lacan, d’un beau livre des éditions Larousse sur les chefs-d'œuvre de la peinture mais aussi de fantasy.

    Ce ne seront que quelques-unes des surprises prévues.

    A bientôt.

    Photo : Lilartsy - Pexels

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