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Un premier pour la route
Si l’on s’arrêtait dans un de ces nombreux bistrots, avec un groupe de potes venus raconter quelques histoires ? Telle est la promesse d'Au comptoir des histoires, une bande de six ami·e·s savoyard·e·s proposant avec leur premier album, Trêve de comptoir, quelques tranches de vie à croquer simplement, comme une gouleyante bière fraîche à consommer avec modération.
Si l’on peut coller un lieu ou un endroit à cet opus, c’est bien celui du bistrot, lieu a priori familier de Au comptoir des histoires. Le titre qui ouvre l’opus, "Le tavernier", illustre l’univers du groupe : on entre dans un bar minable, une mauvaise affaire, mais aussi un lieu plein de vie dans lequel "solidarité" rime avec "convivialité", et moins avec "sobriété" : "Un genre de repère, pour venir consommer / Consommer pour venir consoler ses frères".
Delphine Larpin, Albin Ficagna, Etienne Cheilan, Abdelkader Bouhassoune, Steve Jon et Marlon Nemoz, aux manettes de Trêve de comptoir, proposent une série de confidences, de souvenirs et de récits à se raconter entre potes, à l’image du morceau phare "Au comptoir des histoires".
Il semble que tout soit prétexte à faire la fête et chanter, y compris lorsqu’il est question de solitude ("Solitude") de mort (la valse mélancolique "Au gré du vent"), de la dèche ("Restes du cœur"), de l’écologie ("Substance") ou de la bêtise humaine ("Hymne aux cons").
Voilà qui fait de cet album un vrai exemple de sociologie
Sans complexe et avec simplicité, les cinq amis d'Au comptoir des histoires savent chanter la fête, les amis et l’amour, bien sûr ("Toute belle"). Ils mettent tout autant en musique l’enfance, les mauvais souvenirs de l’école, le temps qui passe et le plaisir des jeux de gamins ("Nos rêves de gosses").
La chanson française du groupe savoyard, qui commence à sillonner son pays, la France et la Navarre à un rythme soutenu pour fouler les planches des scènes locales, festivals, tremplins et autres premières parties, se pare d’influences du côté du jazz manouche ("La solitude"), de rythmes antillais ("Les assoiffés"), non sans un passage par Bobby Lapointe ("Désosser Annie") ou de Georges Brassens ("Hymne aux cons").
Voilà qui fait de cet album un vrai exemple de sociologie : la Province française des années 2020, celle des campagnes désœuvrées, des bistrots modestes et des gens simples abandonnés, le tout enveloppé dans une album jazzy produit avec soin et à écouter le soir, l’été, en plein air, avec celles et ceux que l’on aime. Et si vous tombez sur une date de ces six amis, n’hésitez pas : allez les voir et les écouter.
Au comptoir des histoires, Trêve de comptoir, Bel, 2022
https://www.facebook.com/ACDH74
https://www.instagram.com/aucomptoirdeshistoire/%20
Voir aussi : "Chef, un petit verre"
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