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De la brosse comme prolongement du geste de l’artiste
Il avait été question sur Bla Bla Blog de Luca Simonini, à l’occasion de sa précédente exposition à la galerie Art En Transe Gallery. L’artiste faisait une incursion dans la danse, son univers fétiche, grâce à des œuvres immortalisant des empreintes de mouvements chorégraphiques.
En ce moment et jusqu’au 21 octobre, à la galerie New Image (Paris 3e), Luca Simonini nous parle encore d’empreintes et de traces dans sa dernière exposition, "Coups de Pinceau", une série consacrée aux brosses. La brosse, a priori simple instrument de l’artiste, est en effet au centre d’une passionnante production dont la cohérence et le message méritent d’être soulignés et commentés.
Luca Simonini expose quelques-uns de ses outils de travail telles de précieuses reliques, encadrées, suspendues ou reproduites à la manière d’œuvres sacrées. Le bloggeur ferait un raccourci s’il résumait cette entreprise autour de la brosse comme d’un ready-made inspiré des accumulations d’Arman : Luca Simonini n’est en effet pas, ici, dans l’imitation. "Coups de Pinceau" parle d’abord du travail de l’artiste, de cette banale brosse vue comme le prolongement du geste de l’artiste. Luca Simonini prend le parti de sacraliser et d’esthétiser cet objet. Dans plusieurs triptyques, la brosse est mise en scène dans une nudité impressionnante, cristallisant du même coup le geste artistique avec une économie de moyens qui est à souligner.
Mais le spectateur peut voir autre chose dans ces brosses de toute nature. Sans doute est-il aussi question de vanité. Regardez ces brosses suspendues ou leurs empreintes à l’encre de Chine, semble nous dire l’artiste. Qu’y voyez-vous ? Pas simplement des reliques ou des souvenirs passées à l’ombre d’un atelier mais aussi des figures allégoriques ou anthropoïdes : brosses de toutes tailles fragiles et suspendues, brosses comme fossilisées reproduites sur toile ou sur papier marouflé, brosses alignées telles des os humains.
Luca Simonini fait de la brosse non seulement le prolongement du geste de l’artiste mais aussi une vanité contemporaine, humanisant de simples brosses : une bouleversante création, un coup à l’âme.
"Coups de Pinceau, Luca Simonini"
Galerie New Image, 31 rue des Tournelles, 75003 Paris
Jusqu’au 21 octobre 2016
© Luca Simonini