Musique ••• Classique ••• J.S. Bach, The English Suites, Zhu Xiao-Mei
Guy Degrenne, la Mère Denis et Salvador Dalí sont dans une maison
La pub est-elle seulement faite par des bonimenteurs pour des neuneus afin de vendre des nouilles, des slips Petit Bateau ou des paquets de lessive ? A cette question, la Maison de la Pub, créée en 1980, a répondu : non.
Comme son nom l’indique, La Maison de la Pub sévit dans un genre mal-aimé, la publicité, qui vaut sans doute bien plus que son objectif initial, d’abord commercial. Finalement, de quoi nous parlent ces publicités, hormis les produits qu’elles sont sensées nous vendre ? De tout, de tous et de nous.
La patine du temps a fait des courts films qui nous sont familiers des morceaux sociologiques, pour ne pas dire anthropologiques. Sans nul doute, les historiens, ethnologues et chercheurs des siècles à venir viendront puiser dans le trésor collecté depuis 1980 par la Maison de la Pub des documents d’une valeur sociologique et esthétique inestimable.
Le fonds de la Maison de la Pub comprend plus de 500 000 films, affiches, et autres réclames radiophoniques, du début du XXe siècle à nos jours. Un véritable trésor vers lequel viennent s’alimenter pléthores de médias du monde entier, pour les besoins de leurs chaînes de télévision et de radio, mais aussi des institutions culturelles et artistiques pour des expositions ou des festivals.
C’est la preuve que la pub est entrée dans une nouvelle dimension. Nombre de réclames, spots publicitaires et autres messages à caractère commerciaux sont devenus des icônes de nos sociétés contemporaines.
Les perles inventées par de géniaux communicant à des fins mercantiles sont entrés dans l’esprit collectif, que ce soit le "Indécent !" pour des bonbons Dupont D’Isigny ("le seul bonbon à particule"), l’immeuble fantasmagorique habité par des mannequins furieuses pour le parfum "égoïste" ou bien le papier du chocolat Milka enveloppé par des marmottes ("Mais bien sûr !"). Ces fulgurances, chocs visuels et autres punchlines font encore nos délices. Et ne parlons pas de ces personnages devenus des icônes : la Mère Denis, Monsieur Propre ou bien… Salvador Dalí dans le rôle à contre-emploi d’ambassadeur d’une marque de chocolat.
La patine du temps a transformé de très nombreuses publicités, a priori anodines, en puissants marqueurs sociaux, que ce soit dans le domaine de la mode, de la vie quotidienne, de l’alimentation ou encore des arts. Artistiquement, les clips de Mondino continuent à faire référence alors que la série de films commerciaux sur le fabriquant de couverts Guy Degrenne est passée au rang de mythe.
S’intéresser à la Maison de la Publicité c’est déjà porter un regard un peu différent sur ces spots souvent énervants mais finalement diablement enrichissants pour qui veut s’y intéresser avec sérieux.
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