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Quand on arrive en ville
Guillaume Chansarel expose cette semaine à la Galerie Detais / Sabine Bayasli le fruit de son dernier projet, Drawing Art : un parcours de New York en long et en large, soit 22 kilomètres, à raison de trois kilomètres et 35 dessins par jour pour immortaliser Harlem, Colombus Circle, Central Park, Times Square ou Wall Street. Bla Bla Blog est partenaire de cette exposition, qui aura lieu du 5 au 9 juin 2018. C’est l’occasion de découvrir un artiste, soutenu notamment par Frédéric Beigbeder qui signe le texte de son catalogue, Drawing Avenue, 247 dessins en 7 jours.
Dire que Guillaume Chansarel a fait des métropoles son terrain de jeu est un euphémisme. De fait, l’artiste s’y installe, s’y meut et s’y déploie comme un poisson dans l’eau. "New York, plan fixe", "Tokyo", "London", "Chicago" (Galerie Flora), "Versailles-Paris" (Galerie Jamault) ou "Roma" (Galerie Egidio, Rome) : les thèmes de ses expositions font sens. Le peintre fait des villes non plus des endroits impersonnels et inhumains (et ce, même si ses habitants sont rarement représentés) mais des espaces ouverts et captés de manière inédite.
Fort opportunément, Guillaume Chansarel cite en guise de présentation de son site Internet l’écrivain et critique d’art britannique John Ruskin : "Toute beauté est fondée sur les lois des formes naturelles. L’architecture d’une ville est d’émouvoir et non d’offrir un simple service au corps de l’homme."
Le Londres de la reine Victoria, de Jack L’Éventreur et de Turner
C’est en grand voyageur que Guillaume Chansarel conçoit son art. La préparation de ses explorations urbaines se limitent à un plan cadastral, sans rien qui puisse influencer son œil. Un œil qui parvient à capter l’essence même d’une ville, voire à la transcender. Ainsi, le Londres de Chansarel redevient la City du XIXe siècle, celle de la reine Victoria, de Jack L’Éventreur et de Turner. De Tokyo, ville trépidante et hyper-moderne, Guillaume Chansarel retient des quartiers hors du temps, bigarrés, aux enseignes colorées et aux fils téléphoniques et électriques striant le paysage. Pour Chicago et New York c’est la perspective, la profondeur et le travail sur le noir qui intéressent le peintre. Les métros de Chicago prennent vie et les contre-plongées sur les buildings de la Grosse Pomme nous plongent dans des décors de cinéma dignes d’Il était une Fois en Amérique.
Guillaume Chansarel est un bourlingueur avide de découvrir. Il n’en reste pas moins un artiste pouvant embrasser aussi bien l’hyperréalisme, lorsqu’il immortalise Rome ou Hong Kong, que l’impressionnisme, telle cette vue imprenable de Londres sous la neige.
Et si nous approchions de plus près encore les œuvres de Guillaume Chansarel ? Et si nous allions au-delà de ces paysages vertigineux et créés dans l’urgence et la passion ? Nous y découvririons l’essence profonde de son travail : les supports de ces tableaux, des livres anciens à qui il offre une nouvelle vie, et comme un témoignage du temps passé. Les pages retrouvées et oubliées sont travaillées, marouflées en atelier puis mis sur des châssis traditionnels : ce recyclage préalable redonne son importance à des objets ramenés souvent du bout du monde. Chez Guillaume Chansarel, la modernité et l’urbanité font corps avec le passé. Mieux, elles s’en nourrissent.
Exposition "Drawing Art", du 5 au 9 juin 2018
Du mardi au samedi de 14H à 19H et sur rendez-vous
Galerie Detais / Sabine Bayasli, 39 rue Notre-Dame de Lorette, Paris 9e
Guillaume Chansarel et Frédéric Beigbeder, Drawing Avenue, 247 dessins en 7 jours, exemplaire à réserver en ligne ou sur place à la galerie Detais / Sabine Bayasli
https://www.guillaume-chansarel.com