Musique ••• Classique ••• J.S. Bach, The English Suites, Zhu Xiao-Mei
Dans le futur, les frigos sont toujours immondes, vides, moisis et froids
Place pour cette chronique de L'Œil du frigo à un très grand film de science-fiction de Steven Spielberg. Minority Report nous montre un Tom Cruise face à un frigo inquiétant et glaçant, comme du reste tous les frigos dans les films futuristes. D'où le titre de cette chronique.
Bonjour à tous ceux qui suivent cette chronique existentielle. Je sais : il faut parfois du courage pour aller jusqu'au bout de ses idées, voire de ses lectures débiles, et le courage est une denrée rare de nos jours. Mais pas dans le futur de Steven Spielberg, où son film dystopique place son héros, le beau Tom Cruise, dans une situation plus que courageuse. Imaginez ce qu'il est obligé de faire : se faire remplacer les yeux (non, je ne vous dirai pas pourquoi), zoner dans un appartement pourri avec comme seule compagnie un frigo et.... un écran plan. Ça c'est pour le supplice, surtout quand on a les yeux bandés. Cela laisse pantois, non ? Évidemment, tout le monde pense qu'il va se ruer dans le frigo, ce bel animal de compagnie : et il le fait… Il ouvre cette magnifique porte et va tâtonner sur de la nourriture, bonne, blanche, appétissante, végan… Il y est presque… Puis, un étage au-dessus, elle devient verte, puis immonde. J 'ai même eu peur de mettre cette séquence en plein écran tellement cela avait l'air hideux. Et là, on comprend ce que veux nous dire Spielberg : non pas que le frigo est sale – il y a des lieux bien plus sales – ni qu'on ne fricote pas avec un frigo moisi dans le futur. Non, vous n'y êtes pas du tout : Spielberg met à sa façon en image la loi de Murphy: "Dans un frigo, ce dont vous avez besoin tous les jours migre systématiquement vers le fond" ou encore : "S'il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu'au moins l'une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie." Et là, on y est en plein. Regardez encore la scène et vous comprendrez. Forcément, à la fin ça nous fait un peu gerber… À ce stade, on peut dire que le héros a pris tous les risques. Il a viré ses yeux. Il mange du moisi vert et dégoûtant. S'enfile un liquide dans un bidon. On sait sans nul doute qu'il va réussir parce qu'après avoir passé toutes ces épreuves, que lui reste-t-il à vivre de pire ? Et si vous ne me croyez pas, laissez moisir un club dans votre frigo, bandez vous les yeux, prenez votre petit courage à deux mains et mangez un morceau : après ça, vous pourrez affronter le monde, voire la galaxie. Encore une fois, l'épreuve du frigo est capitale pour ce film. Je remarque quand même que dans le futur, les frigos sont toujours immondes, vides, moisis et froids… (Cf. Le Cinquième Élément) enfin pour un frigo, froid c'est un pléonasme.
ODF
Minority Report, science-fiction de Steven Spielberg
avec Tom Cruise, Colin Farrell, Max von Sydow et Samantha Morton
États-Unis, 2002, 145 mn
Voir aussi : "L’Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
"Minority Report"
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