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Derrière MPL, se cachent cinq bonhommes : Julien Abitbol, Cédric Bouteiller, Arthur Dagallier, Andreas Radwan et Manuel Rouzier.
Dans un clip bourré d’humour de Jacques Pinault, le groupe propose un de ces petits trésors mêlant l’impertinence, l’innocence et beaucoup d’esprit. Sur une musique enlevée, MPL propose son dernier single, "Bonhommes", parlant aussi bien d’enfance, des rêves de gamins mais aussi d’éducation stéréotypée : "On serait des bonhommes / On serait des durs / On en ferait des tonnes / Pour être bien sûrs".
Mais où est la tendresse, bordel, se demandent en substance les cinq garçons ? "Nos idoles de jeunesse ne nous font plus rêver", constatent-ils. Avec ce titre, nul doute que les musiciens ont un peu retrouvé de leur naïveté et leur fragilité de gamin. Non, vraiment, leur clip est à regarder autant qu’à écouter.
La facture du chef d’œuvre de Ryūsuke Hamaguchi, Drive My Car, peut surprendre : le générique n’arrive qu’au bout de 39 minutes. Entre temps, le cinéaste aura patiemment campé le personnage principal, Yūsuke Kafuku, metteur en scène et acteur marié à Oto, une scénariste bien installée comme lui. C’est donc une histoire d’amour a priori idyllique entre deux artistes parfaitement assortis. Lui connaît une réelle reconnaissance avec sa mise en scène d’En attendant Godot de Beckett ; elle semble s’épanouir à la télévision. Pourtant, Yūsuke expérimente une fin du monde à la fois invisible et indicible : après qu’on lui a détecté un glaucome, le metteur en scène découvre l’infidélité d’Otto. Peu de temps plus tard, le jour où elle s'apprête à lui révéler quelque chose, elle décède accidentellement.
C’est sur cette ruine personnelle que commence la lente et délicate reconstruction d’un homme, à la faveur d’une pièce de théâtre qu’une compagnie lui demande de créer dans la région d’Hiroshima – là encore le lieu choisi est loin d’être anodin, d’autant plus que l’on peut y voir une référence à Marguerite Duras et son Hiroshima mon amour. Pour ce travail de commande, une adaptation d’Oncle Vania de Tchekhov, on lui adjoint une chauffeuse chargée de conduire sa vieille Saab. Yūsuke accepte de se laisser conduire, ce qui lui permet d’écouter la pièce sur son autoradio. Entre l’artiste et la conductrice, les relations sont d’abord distantes, pour ne pas dire polies et glaciales.
Une référence à Marguerite Duras et son Hiroshima mon amour
On se laisse conduire par le drame intime de Ryūsuke Hamaguchi et par ses près de trois heures. La magie opère. Pour preuve, le film a été multi récompensé : prix du scénario à Cannes, Golden Globes du meilleur film étranger et des nominations aux Césars et aux Oscars.
Pour justifier toute la valeur de ce drame intime traitant du deuil, de la reconstruction et de l’amour, sur fond de littérature et d’art, précisons que Drive My Car est une adaptation d’une nouvelle de Haruki Murakami (1Q84).
Sur cette histoire de deuil – ou plutôt de deuils multiples – Ryūsuke Hamaguchi choisit la retenue, la sensibilité mais aussi les non-dits. Évidemment, l’environnement théâtral n’est pas un hasard : alors que le début du film montre Yūsuke en plein travail sur le chef d’œuvre de l’absurde qu’est En attendant Godot, c’est Tchekhov qui est au cœur de la partie centrale du film. Le choix de la mise en scène de Yūsuke est révélatrice : le mélange des langues (y compris le langage des signes) parle – si j’ose dire – d’universalité mais aussi d’incommunicabilité.
Le spectateur est témoin tout au long du film de la distance, d’abord physique, entre la chauffeuse et son client. Le réalisateur utilise les allusions, les ellipses (par exemple la dernière séquence du long-métrage) et les regards pour évoquer la douleur d’un auteur reconnu et d’une femme issue d’un milieu populaire, que tout semble séparer. Lorsque les mots et les confidences surgissent, les révélations frappent, voire tétanisent.
Voilà qui fait de Drive My Car un long-métrage bouleversant, choisissant l’intelligence, l’émotion mais aussi les références au théâtre, au cinéma et à la littérature. Bref, un très, très grand film.
Selon un nouveau décompte, 152 sites culturels en Ukraine ont été détruits partiellement ou totalement depuis le début de la guerre. L’UNESCO réitère son appel au respect du droit international et poursuit ses actions de soutien aux professionnels de la culture sur le terrain.
L’UNESCO publie jeudi un bilan actualisé des dommages causés aux sites culturels en Ukraine depuis le 24 février 2022, date du début de l’offensive russe. Selon les vérifications effectuées par ses experts, 152 sites culturels ont été détruits partiellement ou totalement en raison des combats, dont 70 édifices religieux, 30 bâtiments historiques, 18 centres culturels, 15 monuments, 12 musées et 7 bibliothèques.
"Ces atteintes répétées aux sites culturels ukrainiens doivent cesser. Le patrimoine culturel, sous toutes ses formes, ne saurait en aucun cas être pris pour cible. Je réitère mon appel au respect du droit international humanitaire, notamment de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé", déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Trois régions concentrent trois-quarts des sites endommagés : la région de Donetsk, où les combats sont toujours particulièrement intenses – avec 45 sites culturels endommagés – celle de Kharkiv – 40 sites endommagés – et celle de Kyiv – 26 sites endommagés.
Dès le début de la guerre, la Directrice générale de l’UNESCO a impulsé une série de mesures d’urgence pour prévenir au maximum les destructions. L’Organisation a prodigué des conseils techniques aux professionnels de la culture sur le terrain pour protéger les bâtiments et inventorier les œuvres, des refuges ont été identifiés pour mettre en sécurité les objets qui pouvaient être déplacés, les dispositifs anti-incendie ont aussi été renforcés.
L’UNESCO a par ailleurs accompagné les autorités ukrainiennes dans le marquage des sites culturels avec l’emblème distinctif du bouclier bleu. Ce symbole indique que le bien est protégé au titre de la Convention de La Haye de 1954. Dès lors, toute atteinte est considérée comme une violation du droit international et peut faire l’objet de poursuites contre ses auteurs. Il est par ailleurs à noter qu’aucun des 7 sites inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO n’a été touché à ce jour.
En recensant et en documentant les dommages et les destructions des sites culturels, l’UNESCO non seulement alerte sur la gravité de la situation, mais prépare aussi la future reconstruction. S’il est encore trop tôt pour engager des chantiers, l’Organisation onusienne a d’ores et déjà créé un fonds dédié aux actions en soutien de l’Ukraine et a lancé un appel à contributions à ses États-membres pour une réponse rapide.
Dans le même objectif, l’UNESCO est en train de constituer une équipe dédiée à la protection des biens culturels, basée à Kyiv, et enverra prochainement une mission d’experts du patrimoine sur place.
La liste des sites culturels ukrainiens partiellement ou totalement détruits est accessible en ligne au lien suivant. Elle est mise à jour chaque semaine par l’UNESCO.
On avait déjà parlé du groupe Edgär à l’occasion de leur tout premier EP, Persona. C’était il y a cinq ans, déjà. Revoilà le duo amiénois dans leur album long, Secret. Nous avions parlé de Persona comme un EP proposant de "l’électro à visage humain". Son nouvel opus a un parfum eighties, comme le montre le premier titre "Nuit" qui fleure bon la new-wave : boîte à rythme, nappes de synthés et univers noctambule ("Nuit", "Réveille-moi"), sans pour autant renier l’électro qui leur va tout aussi bien.
Sortez les Perfectos et les maquillages gothiques : voilà un gros coup de voyage dans le temps avec un album, mêlant le français et l’anglais, qui ne goûte pas son plaisir !
Pour "Réveille-moi", le groupe se fait onirique et romantique – mais d’un romantisme noir. Plutôt que mentionner le groupe Cure, avançons-nous en considérant que le "paradis" mentionné dans ce morceau peut être vu comme un clin d’œil à Michel Berger.
Sortez les Perfectos et les maquillages gothiques
"Me voudras-tu ?", tout autant inspiré par le regretté chanteur de "Seras-tu là ?" a et esprit très pop à la Partenaire Particulier. Les courbes enflammés, la nuit à deux, les draps, la fièvre : il est question d’une histoire d’amour ("Moi aussi je te veux"), avec son lot de questions ("Me voudras-tu encore de moi ?") mais aussi de certitudes ("Les erreurs de la nuit n’existent pas"). Tout aussi mélancolique, "Secret" propose une pop plus traditionnelle, ballade mélancolique, "Laisse ton chagrin voguer / Vers les rivages brûlés / Avant de devenir fou" Une séparation.
Outre la délicate ballade folk "Dead end", il faut s’arrêter sur "Incendies", un extrait qui se veut romantique dans le joli portrait d’une femme aimée : "Elle se nourrit de mes peines / Quand je la serre contre moi / Elle délie toutes mes haines / Me délivre même de toi". L’amour est un incendie autant qu’une "harmonie", qui reste malgré tout fragile : "J’ai rompu le lien à jamais". On peut tout autant être séduit par "The lights", lumineux comme l’indique le titre qui est un formidable appel à la fête et à la vie.
Retour à la new-wave avec "Sable blanc". Ce morceau est digne de devenir un vrai hit pour cet été : "Viens explorer ce t autre monde et animons nos ondes de songes cachés", interprète le duo, dans une chanson qui est une invite à l’insouciance et à la joie de vivre.
Outre une reprise du classique de Simon & Garfunkel, "The Sound Of Silence", l’auditeur s’arrêtera sur le titre "Dictators", derrière lequel on pourra voir en écho les pitreries dégueulasses de Poutine en Ukraine. Aussi noir que de la new-wave et aux propos engagés et bienvenus : "I’m on another side of the moon / While dictators die".
Le café philosophique de Montargis proposera une nouveau séance le vendredi 24 juin 2022 au Belman, à 19 heures. Le débat portera autour de ce sujet, un rien provocateur : "Peut-on réussir sans aucun effort ni aucun talent ?"
Voilà un sujet qui fait écho à certains travers de notre société : celui de célébrités venus de nulle part, des réseaux sociaux notamment, et dont la réussite semble d’autant plus miraculeuse qu’elle semble être spontanée.
Mais qu’est-ce que la réussite ? Peut-on parler de « réussir sa vie » ou de « réussir dans la vie » ? Le travail peut-il servir à s’accomplir ? Il sera aussi question du talent, une notion qui peut être débattue. Le talent est-il inné ou bien est-il le fruit d’un travail ?
Ce sont autant de questions qui seront débattues au cours de cette soirée philosophique qui promet d’être riche en surprises.
Rendez-vous donc au Belman à Montargis (entrée par l’Hôtel de France), le vendredi 24 juin 2022 à 19 heures.
Andréel est un musicien à suivre, aussi bizarre soit-il. Son univers immédiatement attachant est enveloppé par un style et une orchestration a priori traditionnel : instruments acoustiques, facture jazzy. Bref, une chanson française qui revendique ses origines, tout autant qu’elle affirme une singularité et une forte personnalité. La preuve avec Mr Bizarre, son dernier opus, sorti un an aprèsTu m’apprends.
Pour autant, le "Monsieur Bizarre" dont il est question est avant tout une autre personne qu’Andréel lui-même : le titre éponyme entend faire le portrait d’un homme singulier, silencieux mais qui sait fait rire les enfants. M. Bizarre est un clown autant qu’un poète facétieux sachant "parler la langue des oiseaux".
À côté de ce portrait plein de mélancolie, Andréel se fait plus incisif dans "Marianne" qui se veut le constat d’une histoire d’amour remplie d’incompréhensions, et finalement vaine : "Laisse-moi te montrer comment tu es belle / Quand tu ne laisses pas couler le sang de la haine".
Si Andréel se présente sur la pochette de l’album tel un clown triste. Il est vrai que la sensibilité de l’artiste est patente, lorsque, par exemple, dans le morceau "Sans toi", le chanteur évoque sa maman sur un air de tango. Le chanteur capte avec émotion l’auditeur lorsque, jeune papa, il regarde avec amour en direction de sa mère, comme un modèle autant qu’un soutien et un amour qu’il voudrait retrouver. "Je gravirai la montagne qui me sépare du monde / Je retrouverai qui je suis… / Nous nous aimerons plus fort".
Influences jazz qui nous renvoie aux premiers albums de Gainsbourg, période "Black trombone"
Andréel touche énormément avec cet album intime, pour ne pas dire introspectif. La preuve encore avec "Jeune et ivre", un titre plus pop : Andréel se fait sombre dans ce portrait d’un homme à la dérive, abandonné et seul. Il faut y lire un regret de l’enfance et de l’insouciance lorsqu’il chante ainsi : "Je voudrais encore vivre dans ce pays de jeux / Où j’étais jeune et ivre / Où j’étais heureux". En d’autres termes, l’artiste se sent "étranger" dans un monde violent, obscur et hypocrite qui n’est pas fait pour lui.
Dans Tu m'apprends, son précédent album, Andréel s’était entouré de chanteuses et souvent comédiennes - Natacha Régnier, Amandine Bourgeois, Lucile Chriqui et Judith Chemla. Le voici cette fois avec Agathe Bonitzer dans "Quelle magie de vivre", une jolie ballade jazzy en duo dans un talk-over amoureux et romantique : "Donne-moi tes mots / un sourire, une phrase, un regard… Pour vider ta douleur, il faut que tu sois vrai. Les formules empruntées me sont insupportables".
Et si derrière Andréel ne se cachait pas l’influence du Serge Gainsbourg des premières années ? La résonance de l’"homme à tête de chou" apparaît évidente dans "La saxophoniste", avec ses influences jazz qui nous renvoie aux premiers albums de Gainsbourg, période "Black trombone".
La sensibilité, la sensualité et la fausse légèreté sont tout autant des marqueurs pour cet autre titre, "Où l’on s’est rencontrés", une ballade écrite par Isild Le Besco dans laquelle l’attente se fait désir, en attendant de se revoir en tête-à-tête.
Dans la même veine, "Ce n’est pas grave", peut s’écouter comme une chanson sur un départ et une séparation, aux sons joliment succédanés ("Ce n’est pas grave de partir / Mais c’est dommage sans rien dire"). C’est aussi le joli portrait d’une femme que l’on imagine irrésistible : "Votre rire traversait Paris", dit-il avec émotion. Andréel s’avère doué dans sa manière de faire de la souffrance des mélodies légères et faussement insouciantes.
Après le plus rock et plus incisif "Têtes de cons", "Votre bouche » vient conclure en couleur l’album d’un clown blanc, sur des rythmiques et des sons world music. Andréel y parle d’une femme, d’une histoire d’amour avec elle, et conclut par un constat amer : "C’était cuit / Je pris ma liberté".
Brightvale, petit village d’environ 1000 habitants, a, au sein de sa communauté, six "Fils du Soleil Noir". Une incongruité statistique, alors que 0,1 % seulement de la population mondiale peut être identifié comme tel, soit 6 millions de personnes.
Mais que sont ces "Fils du Soleil Noir" ? Ce terme désigne un phénomène inexpliqué : seize ans plus tôt, un matin, les habitants du globe ont découvert au-dessus de leur tête un astre noir. Il s’est levé pour une journée de 24 heures avant de laisser place le lendemain à un soleil normal. Quatre ans plus tard, le même phénomène s’est reproduit : "Ce jour-là, les gens furent victimes d’une tristesse terrible. un désespoir profond et sans fin, comme cela n’était jamais arrivé auparavant". Dans la petite bourgade de Brightvale, les conversations tournent régulièrement autour de cette bizarrerie que des scientifiques n’ont jamais pu expliquer, en dépit d’hypothèses des plus sérieuses aux plus farfelues : prions, physique quantique ou ésotérisme.
Les fils du Soleil Noir sont ces enfants nés suite à ce phénomène étrange : "Toutes les femmes qui furent… fécondées… sous l’influence de cet astre obscur, donnèrent naissance à des enfants avec de petites mais importantes altérations génétiques". Matthew et Clementine font partie de ces parias et ne peuvent compter que sur leur amitié et leur soutien respectif pour lutter contre les rejets des habitants.
Fable horrifique autour du rejet, de la peur de l’étranger et des superstitions
Soleil noir, de Dario Sicchio, Letizia Cadonici et Francesco Segala (édité en France chez Shockdom), n’est pas seulement une histoire de SF dont l’influence du Village des Damnés de John Carpenter (1995) semble être évidente. C’est aussi une fable horrifique autour du rejet, de la peur de l’étranger et des superstitions. Matthew et Clementine incarnent les victimes innocentes dans un village des plus ordinaires tombant dans la paranoïa. Pour autant, les auteurs refusent tout manichéisme, grâce à ces deux personnages interlopes que sont Ivan et Ofelia.
Soleil noir nous parle aussi de superstitions, de religions, de peur apocalyptique, dans un livre dont les chapitres sont imaginés comme un compte-à-rebours impitoyable. Qui sont les monstres, se demandent en substance les trois auteurs italiens ? "Le soleil noir n’est pas juste sorti du néant. Il y est aussi retourné. Tout ce qu’il reste de cette horreur, c’est vous".
But de couple propose avec "Première fois" un titre qui va ravir, enthousiasmer et faire fondre des milliers de couples, jeunes et moins jeunes.
Pour son dernier single, But de couple (740 000 abonnés sur Instagram et 100 000 vues par story en moyenne) a décidé de s’entourer d’autres artistes pour une compilation autour de l’amour.
Pour le titre "Première fois", il s’est entouré de Guard et Jovan pour un morceau à la fois délicat et sensuel : "Ce soir on va le faire pour la première fois / Ce soir tu veux le faire pour la première fois".