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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Blackbird, blackberry. Il sera visible du 1er au 6 février 2024. Soirée débat le mardi 6 février à 20h30.
Ethéro tient une épicerie dans un petit village reculé en Géorgie. À 48 ans, cette femme indépendante et solitaire découvre tardivement l’amour et sa sexualité. Alors que cette passion nouvelle change sa façon d’envisager son avenir, elle doit faire face aux commérages des femmes de sa communauté et aux fantômes des figures patriarcales de sa famille.
Blackbird, blackberry, drame géorgien d’Elene Naveriani Avec Eka Chavleishvili, Teimuraz Chinchinadze, Lia Abuladze, 2023, 101 mn Scénario d’Elene Naveriani et Nikoloz Mdivani https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1413
L’ouvrage Franquin, les Secrets d’une Oeuvre (éd. du Rocher) interroge d’emblée sur la portée d’une œuvre sans doute sous-estimée. Bob Garcia rapporte d’abord ces propos élogieux du grand Hergé interrogé par Numa Sadoul : "Quand je vois un Franquin, par exemple, je me dis : « Mais comment peut-on nous comparer ? Lui, c’est un grand artiste, à côté duquel je ne suis qu’un piètre dessinateur »".
Franquin, c’est Spirou, le Marsupilami, Modeste et Pompon et surtout Gaston Lagaffe, ce héros maladroit, poète, rêveur et humaniste, une sorte de double du dessinateur belge.
Spirou est le personnage qui a fait connaître Franquin. Bob Garcia rappelle que le garçon est au départ une création de Jijé pour le magazine Spirou – justement. Bob Garcia revient sur les 30 albums que Franquin a patiemment dessiné et en grande partie scénarisé. Contextes de création, influences et clins d’œil permettent d’éclairer la genèse, l’histoire et l’importance des albums aussi différents que Les Voleurs du Marsupilami, Le Dictateur du Champignon, Le Nid des Marsupilamis ou encore Z comme Zorglub. L’étude des albums de Spirou constitue une grosse moitié de l’essai, une importance toutefois inversement proportionnelle à l’influence artistique de Gaston Lagaffe et surtout des Idées noires.
Une importance inversement proportionnelle à l’influence artistique de Gaston Lagaffe et surtout des Idées noires
Comme le note Bob Garcia en fin de son ouvrage, l’œuvre de Franquin apparaît comme un chaînon manquant entre la bande dessinée pour enfants (Spirou) et la BD adultes (Les Idées noires).
Après une biographie d’une dizaine de pages, l’auteur plonge avec passion, érudition dans les albums que Franquin a écrits et dessinés jusqu’à épuisement, au point d’abandonner Spirou à la fin des années 60.
Même si les aventures du jeune groom, de son ami journaliste Fantasio et du Marsupilami apparaissent comme des BD de pures aventures destinées aux enfants et adolescents, Franquin les enrichit de clins d’œil à Tintin, au cinéma, à l’actualité des Trente Glorieuses mais aussi à la société de consommation.
Le lecteur passera rapidement la courte partie consacrée au jeune couple Modeste et Pompon, une création toutefois importante en ce qu’elle traduit une rupture artistique avec le magazine Spirou, avant qu’il ne retourne dans son giron pour Gaston Lagaffe. Jusqu’en 1991, Franquin fait de ce garçon lunaire, inventeur à la fois génial et raté, collègue insupportable et amoureux transi de la jolie femme à lunettes "M’oiselle Jeanne", un anti-héros plus révolutionnaire qu’il n’y paraît. Rappelons qu’il est vraiment né comme personnage autonome quelques années avant 1968. Gaston se fait même engagé dans plusieurs histoires où sont abordés des sujets aussi graves que la peine de mort, l’écologie, la société de consommation ou l’antimilitarisme.
Voilà qui nous mène presque naturellement vers l’une des œuvres les moins connues du grand public, ces fameuses Idées noires. Franquin fait une infidélité à Gaston en proposant, en 1977, des planches destinées pour le Trombone illustré, "journal « pirate » de 8 pages insérés dans le magazine Spirou". Puis, il continue l’aventure dans Fluide Glacial. Franquin parle à l’époque de "rigolade". Voire. Ces Idées noires sont une manière de desserrer le "carcan" de Spirou pour proposer des sujets plus sérieux, voire plus provocateurs. Un besoin pour Franquin qui veut ainsi s’exprimer comme artiste engagé. La pollution, la guerre, les religions, la malbouffe, l’enfance martyrisée font partie des sujets traités. Mais aussi, plus frappant, la pandémie. En 1982, soit près de cinquante ans avant le Covid-19, Franquin imagine un virus s’abattant sur le monde et contraignant ses habitants à vivre masqués. Franquin apparaît là non plus comme un dessinateur perfectionniste mais aussi comme un intellectuel doué d’une "lucidité extraordinaire". Bref, un génie que Bob Garcia nous propose de connaître un peu mieux.
Toute l’histoire se résume au titre de ce roman. Penny Parker-Jones est une sexy, naïve et scandaleuse poule de luxe dans l’Angleterre pudibonde des années 60. "Protégée" par un brillant médecin ayant ses entrées dans la bonne société londonienne, la jeune femme tombe dans les bras de quelques aristocrates en mal de divertissements, d’un peu fréquentable espion soviétique (nous sommes en pleine guerre froide) et d’un improbable malfrat jamaïcain.
Le scandale éclate lorsque la presse apprend que Penny Parker-Jones a surtout eu des relations "terriblement profondes" avec un ministre conservateur. Shocking ! Inspiré de l’affaire Profumo, ce roman épicé, insolent et à l’humour so british ne manque pas d’élégance et se lit comme du petit lait.
Un grand coup de chapeau à son auteur, Stéphanie des Horts : une Française, of course !
Partons à la découverte d’un petit film de série B venu tout droit de Finlande (même s’il a été produit en partie aux Etats-Unis). Sisu, car c’est de lui qu’il s’agit, est sous-titré "De l’or et du sang", des termes qui vont un gant à ce long-métrage d’action ne lésinant pas sur l’hémoglobine.
Les premières images sont un peu trompeuses. Car si le cadre de Sisu est la Finlande en 1944, pays pris en tenaille entre l’URSS communiste et l’Allemagne nazie, l’histoire laisse vite de côté la géostratégie militaire pour s’arrêter sur un chercheur d’or, ancien militaire pour le moins rustre, tombant nez à nez avec une troupe de soldats du IIIe Reich.
Les sbires d’Hitler vont regretter – du moins ceux qui survivront suffisamment longtemps – d’être tombés sur cet homme solitaire prêt à tout pour défendre son or.
C’est du côté d’Inglorious Basterds et de Tarantino qu’il faut aller chercher les références de ce petit film européen
C’est du côté d’Inglorious Basterds et de Tarantino qu’il faut aller chercher les références de ce petit film européen bâti sur un scénario tenant sur une page à peine. Il n’y a quasiment pas de dialogue et le fil conducteur est la survie d’un homme dans une région à feu et à sang. Au passage, notre "poor lonesome gold digger" va tomber sur des captives de la Laponie, utilisées comme objets sexuels par des soldats allemands dont la cruauté va être punie à sa juste mesure.
Dans un paysage désertique, notre héros, rustre, taiseux et sachant se servir aussi bien d’un fusil, d’un couteau que d’une pioche, incarne moins l’esprit de résistance – un rôle plus dévolu aux prisonnières dans la scène de la poursuite en camion – que la nature brute, la solitude et l'appât du gain.
Le sang coule à flot dans Sisu, non sans humour noir. C’est tellement énorme que cela en devient surréaliste, à l’instar du premier Kill Bill. Un vrai film de série B, disions-nous, qui se regarde non sans plaisir. Et avec curiosité.
En ce début d’année, et alors que nous sommes toujours nombreux à trouver une bonne série à se mettre sous les dents, pourquoi ne pas se tourner vers la télévision publique ? La série "Sambre" avait, à juste titre, suscité l’enthousiasme. L’une des meilleures de 2023, osons le dire. Bla Bla Blog en avait parlé. Voilà une autre qui mérite tout notre intérêt.
Elle se nomme Les Invisibles et se présente comme une passionnante saga policière. Nous suivons un groupe de quatre enquêteurs du Nord, sous la direction du commandant Darius. Il est secondé par l’expérimentée et râleuse Marijo, la jeune lieutenant fraîchement recrutée surnommée Duchesse, sans oublier Ben, un autre lieutenant, père de famille exemplaire capable de jouer des poings en cas de besoin. Ces quatre-là ont une semaine pour identifier des morts anonymes, surnommés des "invisibles". Une chasse à l’identité qui devient vite une course à l’assassin.
Plusieurs fils rouges traversent la série
En 2023, Les Invisibles en est est déjà à trois saisons, la dernière réservant une surprise de taille dans ses dernières secondes. Chaque épisode s’attache à une victime mystérieuse, sans nom et sans identité. Les quatre policiers ont fort à faire pour rendre à ces morts une histoire autant qu’une dignité, avant de leur rendre justice.
Il y a cette jeune femme trouvée dans un cimetière, au fond d’une tombe ("Sycomore"). Il y a aussi ces morceaux de corps repêchés dans un canal ("Pachelbel") ou encore ce corps retrouvé dans la cheminée d’un château ("Garenne").
Plusieurs fils rouges traversent la série. Il y a d’abord les relations pour le moins tumultueuses entre Duchesse et Ben (saison 1) ou l’histoire familiale de Darius qui vient percuter de plein fouet une enquête sur un Invisibles (à partir de "Cassel", dans la saison 3).
Les personnages sont bien campés, les acteurs et actrices impeccables et les enquêtes sont bien fichues. Voilà qui rend la découverte de cette série obligatoire. En attendant une saison 4. Du moins, espérons.
Les invisibles, série policière française d’Olivier Norek, Patrick Tringale, Christian Mouchart, avec Guillaume Cramoisan, Déborah Krey, Nathalie Cerda, Quentin Faure, Cécile Rebboah et Jérémie Covillault, trois saisons depuis 2021, France 2 https://www.france.tv/france-2/les-invisibles
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Augure. Il sera visible du 25 au 30 janvier 2024. Soirée débat le mardi 30 janvier à 20h30.
Après 15 ans d’absence, Koffi retourne au Congo pour présenter sa femme, enceinte, à sa famille. Considéré comme un sorcier par les siens, il rencontre trois autres personnages qui, comme lui, veulent s’affranchir du poids des croyances et de leur assignation. Seule l’entraide et la réconciliation leur permettront de se détacher de la malédiction qui les touche.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Pierre, Feuille, Pistolet. Il sera visible du 25 au 30 janvier 2024. Soirée débat le lundi 29 janvier à 20h30.
Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.
Il y aura toujours une place pour Loulia sur Bla Bla Blog. On aime son univers, sa manière de naviguer à l’aise dans une pop internationale, sans se fixer de barrières. Que l’on pense à son intrusion dans la k-pop, où elle se meut avec aisance et plaisir – '따뜻해' (Warm) – ou à son clin d’œil appuyé en direction des mythiques James Bond Girls – Booty Girl.
Loulia est de retour avec un titre en anglais, I’m Done. La voix veloutée sert parfaitement ce morceau langoureux, déclaration d’un amour ("I hear you creep into my dreams") même s'il s’agit d’un amour imparfait. "Les émotions ne sont pas ta priorité / Tu m’appelles au téléphone quand tu te sens seul" chante-t-elle ("Emotions are not your priority / You hit up my phone when you feel alone"). Aimer, oui, dit en substance Loulia, mais priorité est donnée à la liberté : "Je ne suis pas un jouet".