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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Norah. Il sera visible du 20 au 26 novembre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 26 novembre 2024 à 20H30.
Arabie Saoudite, dans les années 90. Le nouvel instituteur, Nader, arrive dans un village isolé. Il rencontre Norah, une jeune femme en quête de liberté. Leur relation secrète, nourrie par l’art et la beauté, va libérer les forces créatrices qui animent ces deux âmes sœurs… malgré le danger.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Rue du Conservatoire. Il sera visible du 20 au 26 novembre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le lundi 25 novembre 2024 à 20H30.
"En 1996 j’ai passé le concours du conservatoire. Je l’ai raté. Il y a un an on m’a demandé d’y faire une masterclass sur le jeu d’acteur au cinéma. J’y suis allée. J’ai rencontré une jeunesse vivante, joyeuse et passionnée. Parmi mes élèves il y avait Clémence. L’année d’après, elle m’a demandé de filmer leur dernier spectacle. J’ai ressenti son urgence et la peur qu’elle avait de quitter ce lieu mythique. Alors j’ai accepté. En filmant cette jeunesse, j’ai revisité la mienne." Valérie Donzelli
Oui, la musique contemporaine sait aller droit au cœur autant qu’à l’esprit. La preuve avec ce somptueux album de la pianiste Hanni Liang, le deuxième de l'instrumentiste, Voices for solo piano. Ce sont des voix de la création moderne et contemporaine que la musicienne propose de découvrir dans un programme dédié à des compositrices des XXe et XXIe siècle, toutes engagées pour leur combat en faveur de l'égalité hommes-femmes, ce qui lui permet de "désinvisibiliser" ces artistes. "Avec tous les défis auxquels nous sommes confrontés dans le monde en ce moment, c'est la nécessité intérieure en moi d'élever ma voix. Ma voix, non seulement en tant que femme pour les femmes mais aussi en tant que citoyenne pour une société libre. C'est ce que symbolise cet album : briser le silence et élever la voix", affirme la pianiste.
Commençons par Ethel Smyth (1858-1944), compositrice, cheffe d’orchestre mais aussi suffragette. Féministe engagée, homosexuelle à une époque où la chose était impensable, elle resta amie et sans doute aussi amoureuse de Virginia Woolf jusqu’au suicide de cette dernière. Hanni Liang propose sa Sonate n°2 pour piano encore marquée par le romantisme (elle a été écrite en 1877). On y trouve l’influence de Brahms, de qui elle était proche en plus d’être admirée et soutenue par le maestro allemand. Hanni Liang s’empare de cette œuvre avec une belle aisance, donnant à chaque note sa place et sa dimension. On sent le goût de l’harmonie et de la mélodie d’Ethel Smyth dans ses Thèmes et Variations en ré bémol majeur, déroulés avec élégance (Variation VII Presto). On a beau découvrir la compositrice britannique, il semble néanmoins que ces morceaux nous sont déjà familiers, pour ne pas dire attachants. On pense à la Variation IV (Allegro: à la Phylis), joueuse et enfantine ou à la plus mélancolique et longue Variation V (Andante con moto). Hanni Liang y souligne les tourments d’une femme admirée mais mal en raison des mœurs de son pays.
Sacrément culottée
Sautons de quelques décennies et intéressons-nous à une autre compositrice anglaise, Sally Beamish. Toujours en activité, cette musicienne, violoniste et multi-récompensée pour ses travaux, est mise à l’honneur par la pianiste allemande grâce à la pièce Night Dances. Nous voilà dans une œuvre riche de silences, de notes suspendue, lui donnant un fort caractère d’introspection. Les hésitations rendent ce morceau particulièrement humain et proche de nous, mais non sans ce sentiment d’anxiété et d’inquiétude. Le rythme finit par s’emballer dans une danse infernale proche de la folie. Hanni Liang fait preuve là d’une technicité à souligner mais aussi d’une solidité à toute épreuve pour ces "danses de la nuit".
De la même génération, Errollyn Wallen propose une courte pièce, I Woundn’t Normally Say. La compositrice née au Belize, très demandée et très jouée, a puisé dans le jazz ce qu’il faut de rythme pour une pièce à la fois joyeuse et personnelle.
Après les Variations d’Ethel Smyth, place à celles de Chan Yi, née en Chine et vivant aujourd’hui aux États-Unis (Variations on "Awariguli"). Le Thème, les neuf Variations et le Coda, de trente secondes à un plus d’un minute, ne tournent pas le dos au classicisme. Chen le revendique au contraire et s’en empare, au service d’un combat moderne : celui des Ouïghours persécutés et de leur culture en train de disparaître. Le Thème est d’ailleurs tiré d’une musique folklorique de cette ethnie. Hanna Liang, née en Allemagne mais dont les racines chinoises restent importantes pour elle, interprète cet opus avec une vibrante intensité et de chaudes couleurs.
Eleanora Alberga vient clôturer ce programme avec Cwicseolfor. Un bien étrange titre pour une pièce qui ne l’est pas moins. La compositrice jamaïcaine l’a composée en 2021. Les transformations sont le fil conducteur de cet opus aux multiples variations, ne s’interdisant ni des passages rythmées et torturées ni de longues pauses de silence.
Sacrément culottée, Hanni Liang propose là un passionnant voyage musical à la découverte de compositrices aussi différentes qu’engagées. La pianiste y apporte son lustre et son enthousiasme. Vite, à découvrir !
Ce récit (l'auteur parle plutôt dans son 4ème de couverture de roman) est la chronique d'une aventure à la fois ordinaire et hors du commun : celle qui mène une femme vers un accouchement et la naissance d'un enfant. De l'annonce de la grossesse à la venue du bébé, en passant par la réaction des proches, les ennuis de santé, le choix du prénom et les petits détails administratifs,
Tatiana Colas nous fait suivre son parcours de jeune maman. Ce livre, divisé en 9 chapitres (comme les 9 mois de la grossesse), est plus qu'un témoignage pris sur le vif dans lequel une future maman pourrait trouver quelques informations (et il y en a quelques-unes, certes) : il s'agit aussi d'un petit manuel de philosophie dans lequel Levinas, Schopenhauer ou Leibniz accompagnent le cheminement d'une future jeune maman jusqu'à la naissance.
Après une série de chroniques tour à tour sur un opéra contemporain âpre, tragique et terrible (Les Bienveillantes d'Hèctor Parra), puis sur du théâtre lyrique XXe siècle tombé dans l’oubli (La Sorcière de Camille Erlanger) et des pièces contemporaines italiennes des XXe et XXIe siècle (le formidable programme de Claudia Chan, Toccare), place cette fois à du classique de chez classique, en l’occurrence Ludwig van Beethoven et trois de ses Symphonies, la 1ère, la 2e et la 4e. Elles nous sont proposées par l’Orchestre Consuelo dirigé par Victor Julien-Laferrière à la baguette.
Avec ce premier coffret, c’est une intégrale des Symphonies du génie allemand qui se construit, certes pas avec ses œuvres les plus célèbres. Mais n’est-ce pas un moyen de les redécouvrir – voire de les découvrir ? B.records, qui a fait du live sa spécialité, nous propose une captation impeccable à l’Abbatiale Saint-Robert lors du Festival de la Chaise-Dieu les 22 et 213 août 2023.
En deux CD, nous voilà au cœur de ces monuments musicaux que Beethoven a commencé à composer finalement assez tardivement. À 30 ans, date de l’écriture de la première symphonie, il a déjà derrière lui quelques chefs d’œuvres de musique de chambre, dont ses trois premiers concertos pour piano. C’est un musicien aguerri qui voit en 1800 sa Symphonie n°1 op. 21, écrite un an plus tôt, être jouée en grande pompe à Vienne. La fougue mozartienne (sans compter le mouvement Menuetto, si caractéristique du XVIIIe siècle), l’influence de son maître Haydn, la virtuosité, la densité et les riches couleurs frappent aux oreille. À l’époque de l’écriture de la Symphonie n°1, le compositeur a les yeux tournés vers la France de Napoléon, personnage qui le fascinera longtemps avant qu’il ne lui tourne définitivement le dos.
Fougue mozartienne
La Symphonie n°2 est composée un an plus tard. Le musicien est atteint des premiers symptômes de sa surdité, ce qui ne l’empêche pas d’écrire, et même d’écrire vite. Après la découverte mémorable de la première symphonie, celle-ci surprend moins. Enlevée, rythmée et tonique, elle reste paradoxalement peu jouée – sinon dans le cadre d’intégrales.
On imagine les auditeurs de l’époque secoués malgré tout par le dynamisme de cette construction musicale menée par un Orchestre Consuelo franchement emballant. La direction de Victor Julien-Laferrière ne s’embarrasse pas de temps morts ou d’une revisite qui aurait été vaine. Cette 2e Symphonie est à écouter pour le deuxième mouvement Larghetto. Ample et mélodieuse, cette partie est le gros point fort d’une symphonie souvent poliment écoutée et encore fortement influencée par Mozart et Haydn, même si Beethoven commence déjà à s’en détacher. Il n’y a cependant pas encore ce souffle héroïque (le bref mouvement Allegretto) et romantique (Allegro Molto) que l’on trouvera dans la symphonie suivante, la 3e, "Héroïque", justement.
Sombre majesté
Le 2e CD est consacré à une seule symphonie, la 4e en si bémol majeur op. 60. C’est sur des notes funèbres que commence cet opus, plus long mais aussi plus mystérieux. Il y a une sombre majesté planant sur cette symphonie débutant singulièrement par un Adagio, un mouvement lent, certes, mais complété par un Allegro vivace, enjoué.
Composée entre la Symphonie Héroïque – la 3e – et l’incroyable 5e (les fameux et populaires "pom pom pom pom" d’introduction), celle-ci semble se chercher. Marchant là encore sur les traces de ses brillants aînés – Mozart et Haydn – Beethoven l’écrit en 1806 sur une commande du comte Franz von Oppersdorff. Le compositeur propose là une œuvre de qualité, certes, mais n’ayant pas pour ambition de renverser la table. L’auditeur sera charmé par l’écriture subtile et mélodieuse, avec un deuxième mouvement Adagio paisible et plein de noblesse.
Victor Julien-Laferrière conduit l’Orchestre Consuelo avec ardeur et sans se poser de questions sur cette Quatrième mal-aimée (car) coincée entre les deux monuments que sont la Troisième et la Cinquième. Saluons la technicité et la maîtrise du chef dans l’appréhension d’un troisième mouvement aux indications aussi précises que Allegro molto e vivace – Un poco meno allegro – Tempo primo ! Et si la "révolution Beethoven" était déjà en marche dans ces "symphonies paires", déroulant une cadence infernale et construites comme des machineries à la fois redoutables et profondément humaines ? Le dernier mouvement Allegro ma non troppo séduit par sa tonicité et sa puissance dramatique pour ne pas dire romantique.
Voilà un premier volume passionnant, augurant une Intégrale alléchante.
Derrière Raphaël Zaoui se cache l’un des deux fondateurs du groupe mythique des années 2010, Therapie Taxi, dissous en octobre 2021 au grand désespoir de ses fans. On ne trouvera cependant pas dans Le Dernier sur la piste (éd. HarperCollins) l’histoire du groupe pop le plus singulier et le plus remuant de ces 20 dernières années. Même s'il l'évoque, Zaoui ne cite cependant pas le nom de son acolyte Adé (Adélaïde Chabannes de Balsac), l’incroyable chanteuse des tubes Coma idyllique, PVP ou Été 90.
Ce dont il est finalement dans le roman de Raphaël Zaoui, en réalité le récit d’un artiste au talent dingue, c’est l’histoire d’un homme tentant de construire sa vie au milieu des affres et des affreux de la création. Tout commence à Paris lorsque le modeste musicien vit de galère en galère jusqu'à sa rencontre avec celle qui deviendra Adé, les deux propulsant leur nouveau groupe à des hauteurs rarement vues.
Zaoui allonge ses mots sur plus de 200 pages afin de se laisser aller à ce qui ressemble à une thérapie, entre désir d'accomplir son destin d'artiste, ivresse du succès, interrogations sur sa vie privée et le décès brutal de sa mère.
Des pages aussi crues, vibrantes et sincères que les titres de Therapie Taxi
Raphaël Zaoui n’a pas choisi la facilité ni le compromis pour son premier livre. Rien d’étonnant pour un musicien à l’origine des titres les plus pop et les plus acides de ces dernières années. L’artiste aurait-il trouvé la potion magique, entre composition musicales raffinées et textes cash ? Sans doute, écrit-il, mais là n’est pas l’essentiel.
Disons-le, les fans de Therapie Taxi se précipiteront sur les confessions du cofondateur du groupe. Mais ils trouveront surtout confidences sur son parcours, les galères des débuts puis le succès incroyable. La suite ? Des concerts, des abus – drogue, sexe et une odeur de perdition – et l’amour surgissant comme par magie.
Le Dernier sur la piste se lit d’une traite, à la rencontre d’un musicien qui ne cache (presque) rien, du deuil de sa mère à l’amour pour son fils, en passant par une séparation aussi cruelle que bienvenue. Tout cela donne des pages aussi crues, vibrantes et sincères que les titres de Therapie Taxi. Les fans du groupe se précipiteront sur ce livre cash et passionnant.
Parlons d’un de ces événements singuliers, a priori léger, mais qui, au fil des années, a su marquer son empreinte en faisant allier livres, arts, érotisme et engagements. Le Salon de la littérature érotique est de retour pour sa 8e édition le 17 novembre 2024 à La Bellevilloise (Paris, 20e). Bla Bla Blog, qui a accompagné cet événement dès sa naissance, ne pouvait pas ne pas en parler. Cette année encore, des auteur·e·s, des dédicaces, des conférences, des débats, des animations insolites, des jeux et des défis.
Flore Cherry et son organisateur Polissonneriestient toujours avec passion et pugnacité un salon qui entend faire de la littérature érotique un domaine ouvert à tous et à toutes en parlant de l’intimité, de l'amour, mais aussi de l’identité et de faits sociaux, à commencer par le féminisme et les nouveaux paysages de la sexualité.
De nombreuses auteures explorent les bouleversements intimes provoqués par l’omniprésence des algorithmes, l'essor des sex-toys, l'explosion de la pornographie ou encore les avancées en neurosciences. Ces transformations invisibles, mais profondes, transforment nos relations et nos désirs. Les essais présentés au salon nous invitent à prendre conscience de ces évolutions pour mieux les comprendre et les apprivoiser.
Ces autrices qui ont contribué depuis quelques années à secouer le visage souvent plan-plan de la littérature érotique
Parmi les invitées, il fait citer Aurélie Jean, scientifique et numéricienne, autrice de Le code a changé : amour et sexualité au temps des algorithmes (éd. de L'Observatoire), Aurore Malet-Karas, docteure en neurosciences présentera Cerveau, Sexe et Amour (Ed. HumenScience), Amandine Jonniaux, journaliste au Journal du Geek et son enquête vibrante sur l’univers des sex-toys : Oh my Gode ! (Ed. La Musardine), Thérèse Hargot, sexothérapeute, qui présentera Tout le monde en regarde ou presque (Ed. Albin Michel). Elle animera une conférence sur la distinction entre érotisme et pornographie. Une question ancienne mais plus que jamais d’actualité. Ajoutons également Janine Mossuz-Lavau, politologue française, autrice de La vie sexuelle en France : comment s'aime-t-on aujourd'hui ? (Ed. La Martinière). Elle viendra apporter sa vision socio-politique sur un domaine qui nous concerne tous et toutes.
Enfin et surtout, parlons de ces auteurs et surtout de ces autrices qui ont contribué depuis quelques années à secouer le visage souvent plan-plan de la littérature érotique. L’audace, la liberté mais aussi l’authenticité de ces artistes contribuent à briser les tabous et à s’émanciper des récits conventionnels, à l’instar de Camille Emmanuelle qui dénonce les romances édulcorées dans son roman Cucul (éd. Verso). Citons aussi Axelle de Sade (Kink, éd. Anne Carrière), Clarissa Rivière (Villages des Soumises, éd. Tabou), Alice Rameliet (Martin en voyage, éd. L'amour des Maux), Ann Bonny (Une heure libertine dans un monde libertaire, éd. le Murmure) ou Léa Grosson (Depuis cette Nuit, éd. La Musardine), dont nous parlerons bientôt sur Bla Bla Blog.
Rendez-vous donc à La Bellevilloise le 17 novembre prochain, de 15H à 21H, pour un événement à la fois sexy, intelligent et actuel.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film The Outrun. Il sera visible du 13 au 19 novembre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 19 novembre 2024 à 20H30.
Rona, bientôt la trentaine, brûle sa vie dans les excès et se perd dans les nuits londoniennes. Après l’échec de son couple et pour faire face à ses addictions, elle trouve refuge dans les Orcades, ces îles du nord de l’Écosse où elle a grandi. Au contact de sa famille et des habitants de l’archipel, les souvenirs d’enfance reviennent et se mêlent, jusqu’à s’y confondre, avec ceux de ses virées urbaines. C’est là, dans cette nature sauvage qui la traverse, qu’elle trouvera un nouveau souffle, fragile mais chaque jour plus puissant.