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Grammaire sexy

Karine Dijoud est la chroniqueuse et influenceuse des Parenthèses élémentaires, un compte dédié à la langue française et à la grammaire. A priori, rien de très sexy. Pour beaucoup en plus, traumatisés par les cours de français, voilà qui en pourrait faire fuir plus d’un et plus d’une.

Et pourtant, Karine Dijoud a su fédérer un public fidèle passionné par le style, l’utilisation de la langue de Molière et désireux d’éviter les nombreux pièges que nous faisons tous les jours. Sans propos moralisateurs ni culpabilisations, Karine Dijoud propose, cette fois en livre, ses Miscellanées publiées aux prestigieuses éditions Le Robert, célèbre pour ses dictionnaires.

Ces "mélanges" – car les "miscellanées" désignent dans Le Robert un "recueil varié de textes littéraires ou scientifiques" – n’ont pas la prétention de l’érudition, de l’exhaustivité ou de l’explication définitive de telle ou telle règle. Il s’agit plutôt d’un ensemble de découvertes au pays des mots, ponctuées par des lettres ouvertes adressées à des personnes proches ou admirées par l’auteure (Alain Rey, Daniel Pennac, Ryad Sattouf ou le regretté Bernard Pivot).

Il y a d’abord ces termes oubliés, tombés en désuétude, parfois injustement, mais qui peuvent très bien redevenir tendance – pardon, à la mode. Certains peuvent paraître barbares – "anachorètes", "capucinade" ou "obombrer". D’autres mots, peu connus, méritent à leur tour de sortir de l’obsolescence : "Divulgâcher" (que nos amis Québécois adorent), l’étrange "murmuration" ou le délicieux et éloquent "ultracrépidarianisme" qui désigne l’art de parler avec assurance de choses que l’on ne connaît pas. 

Chapitres en forme de vade-mecum

Un autre chapitre de ces  Miscellanées parle des figures de styles enseignées à l’école, que ce soit la métaphore, le zeugma ou l’hypallage. Elle aborde également l’épineux problème des accords ou celui des prépositions, ces petits mots "discrets mais indispensables" ("à", "dans", "par", "pour", etc.). 

Le lecteur ou la lectrice s’arrêtera avec curiosité sur les fautes de goûts que nous faisons souvent. Il y a les pléonasmes, ces répétitions inutiles ("accalmie provisoire", "bip sonore", "dénouement final", "krach boursier", "marche à pied"), les anglicismes parfois inutiles ("crowdfunding", "faire sens" ou "matcher"). Un autre chapitre est dédié aux ressemblances et dissonances du type "à nouveau/de nouveau", "durant/pendant" ou "enfantin/infantile". Karine Dijoud sait surprendre, lorsque par exemple elle aborde la question des termes de "deuxième" et "second", affirmant que leur utilisation est subtile et que "second" peut être suivi de "troisième", "quatrième", etc.

Les barbarismes ne sont pas oubliés ("opprobre" et non pas "opprobe", "dilemme" au lieu de "dilemne" ou "poser un problème" à la place de "poser problème").

Ces Miscellanées de Karine Dijoud peuvent également être très utiles dans notre vie de tous les jours avec ces chapitres en forme de vade-mecum : "Comment aborder une conversation", la manière de réussir "l’art oratoire" et des méthodes pour maîtriser ses courriels.

Voilà des  mélanges à la fois passionnants et divertissants pour que nous faisions un peu moins de fautes et pour que la grammaire devienne un jeu. 

Karine Dijoud, Miscellanées, l'élégance de la langue française, éd. Le Robert, 2024, 192 p.
https://www.lerobert.com
https://www.instagram.com/lesparentheseselementaires

Voir aussi : "Ceci est de la philosophie"
"Top 10 de Bla Bla Blog en 2024"

 
 
 
 
 
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