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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Marmaille. Il sera visible du 1er au 7 janvier 2025. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 7 janvier 2025 à 20H30.
Thomas, un adolescent réunionnais de 15 ans, n’aspire qu’à remporter un concours de breakdance et partir pour la métropole. Mais quand sa mère le met brutalement à la rue ainsi que sa sœur Audrey, leur monde s’effondre. Placés chez leur père inconnu et livrés à eux-mêmes, ils doivent surmonter l’abandon et se reconstruire.
Pour terminer cette année 2024, quoi de mieux que de le faire avec Gabriel Fauré dont nous fêtons les 100 ans de sa mort. Une "Année Fauré", donc, et qui mérite ce Florilège proposé par Indésens. Les enregistrements proposés sur 2 CD s’étalent sur 50 ans, de 1974 à 2024.
La première partie de l’album est constituée du Quatuor pour piano et cordes n°2 op. 45 et de la première Sonate pour violon op. 13. Ces œuvres ont été enregistrées entre 2017 et 2024.
Gabriel Fauré, dont la musique est parfois considérée à tort comme mièvre et trop classique, surprend par sa franche énergie et son audace romantique dans le Quatuor op. 45. L’ensemble constitué par Lauriane Corneille (piano), Hugues Borsarello (violon), Arnaud Thorette (alto) et Raphaël Perraud (violoncelle) restituent de concert la densité de cette pièce de 1886, en particulier l’Allegro molto moderato. La jeunesse, la vivacité et l’audace de l’Allegro molto frappent aux oreilles. On peut aussi parler d’efficacité du langage comme du sens mélodique du compositeur français. Ringard et dépassé, Fauré ? Sûrement pas à l’écoute du troisième mouvement Adagio ma non troppo, mystérieux, raffiné, élégant mais aussi doué d’une singulière modernité avec son piano central dans le quatuor (le jeu inspiré de Lauriane Corneille fait particulièrement merveille). Le finale Allegro molto achève de nous convaincre de l’importance de cette pièce à la fois puissante et lyrique.
Le premier CD est complété par la Sonate pour violon n°1 op. 13. Elle est jouée ici au violon par Tatiana Samouil, avec David Lively au piano. La gestation de l’œuvre a duré deux ans, de 1875 à 1877, avant de trouver sa forme définitive qui a immédiatement conquis le public. Fauré impose son style fait de recherches mélodiques, d’élégance mais aussi de virtuosité (Allegro molto). Il y a cette délicatesse et cette onctuosité propre à la musique française durant la Belle Époque (le léger et espiègle Andante). Fauré insuffle tout autant une fraîcheur bienvenue dans l’avant-dernier mouvement Allegro vivo avant un finale Allegro quasi presto, enlevé, joyeux et que le duo Tatiana Samouil-David Lively mène avec éclat.
De véritables tubes classiques
La seconde partie de ce double-album de Gabriel Fauré est consacré à des pièces brèves, et pour certaines archi-célèbres. Mettons de côté le Chant funéraire op. 117, tardif (il a été composé en 1921), seul opus religieux de l’album et dont la retenue méditative renvoie à son chef d’œuvre qu’est le Requiem. Le Chant funéraire est ici proposé dans une version de l’Orchestre d’harmonie des Gardiens de la paix, dirigé par Désiré Dondeyne. Mélodies et Romances dominent ce programme, dans des enregistrements s’étalant sur 50 ans. La harpiste Marie-Pierre Langlament et le violoncelliste Martin Löhr sont les interprètes majoritairement représentés.
Le terme angliciste de best-of n’est pas galvaudé pour ce qui est un choix de musique de chambre, à telle enseigne que les curieux et curieuses désirant mieux connaître Gabriel Fauré seront bien inspirés de se précipiter sur ce double album, et en particulier sur le second CD passionnant.
On image l’embarras pour ne pas dire le déchirement des programmateurs dans le choix des pièces. Remarquons cependant que la première Mélodie, op. 7 (Après un rêve), est proposée dans deux versions, l’une avec harpe et violoncelle (Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr), l’autre, plus éclatante, avec trompette et piano (Eric Aubier et Pascal Gallet).
De véritables tubes classiques sont évidemment présents, que ce soit la troisième Romance sans paroles op. 17, avec Alexandre Gattet au hautbois et le pianiste Laurent Wagschal – que les fidèles de Bla Bla Blog connaissent bien maintenant. Autre pièce majeure, La Sicilienne op. 78, toujours avec Marie-Pierre Langlament à la harpe et Martin Löhr au violoncelle. Citons aussi le léger et gracieux Papillon op. 77. Cette pièce revient plus loin dans une étonnante version pour euphonium (Lilian Meurin) et piano (Victor Metral). N’oublions pas non plus la Fantaisie op. 79 aux allures de danse fantasmagorique, avec Vincent Luca à la flûte et Emmanuel Strosser au piano ou la Romance op. 69 – romantique et mélodieuse à souhait.
Des Huit pièces brèves op. 84, cinq ont été choisies. Laura Bennett Cameron au basson accompagnée de Roger Boutry au piano en proposent deux, le Caprocioso de la n°1 et l’Improvisation de la n°5, adaptés pour cet instrument à vent séduisant et de plus en plus en vogue. Absolument immanquable ! Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr sont de retour pour la délicate Sérénade op. 98. L’Élégie op. 24 ne pouvait pas ne pas figurer sur l’album. Elle est proposée dans une version pour harpe et violon.
Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr – encore eux – viennent conclure ce programme avec de nouveau les Romances sans paroles op. 17. Outre le retour de la 3e Romance, Andante moderato, figurent la 1ère Andante quasi allegretto et la 2e Allegro molto. Tout l’esprit de Fauré est là : lignes mélodiques irrésistibles et expressivité tout en retenue.
Voilà un double-album capital pour découvrir ou redécouvrir la musique de chambre d’un compositeur capital.
Parmi la pléthore d'ouvrages de vulgarisation philosophiques, celui-ci offre la particularité de s'intéresser aux grands concepts philosophiques. La caverne de Platon, le pari de Pascal, la dialectique de Hegel, le Cogito de Descartes, la mauvaise foi de Sartre ou le Surhomme de Nietzsche sont expliqués de manière claire.
Les lycéens de Terminale - mais aussi tous ceux qui s'intéressent un tant soit peu à la philosophie - trouveront certainement dans cet ouvrage matière à éclairer leur lanterne et à comprendre des théories parfois mal comprises.
Les auteurs ont également choisi de traiter de concepts moins connus : le théorème de Gödel, le cerveau dans une cuve, le sens commun de Moore ou... les zombies de Chalmers ! J'ai cependant quelques réserves à faire sur ce vade-mecum. Tout d'abord, on peut être frustré par ce livre aux articles si courts qu'ils restent parfois obscurs (je pense à la rubrique "Langage et logique" que j'ai trouvée très difficile). Le choix de grands chapitres est lui aussi critiquable : "Langage et logique", "Science et épistémologie", "Esprit et métaphysique", "Philosophie politique et éthique", "Religion", "Grands moments" (!) et "Philosophie européenne" (!). Un choix chronologique n'aurait-il pas été mieux ? Ensuite, ce livre prend le parti de faire l'impasse sur les philosophes eux-mêmes (leur biographie se limite à leur nom, prénom et dates, à l'exception de sept philosophes dont la vie et la carrière sont résumées en quelques lignes).
S'il veut aller plus loin, le lecteur est invité à se munir d'un dictionnaire. Disons que c'est un choix délibéré des auteurs. Mais la principale réserve reste sur la brièveté de ce manuel (qui est certes un argument en sa faveur) : en faisant de larges raccourcis, ce petit livre fait des choix arbitraires et - pire - des impasses assez peu compréhensibles. A côté des penseurs allemands ou grecs antiques incontournables, les auteurs ont offert une place de choix aux philosophes anglo-saxons et américains. Cela peut se comprendre pour des penseurs comme Hume ou Russell. Seulement, comment expliquer que des philosophes comme Ryle, Chalmers ou Kuhn aient droit à une rubrique alors que d'autres, comme Kierkegaard, Foucault ou les Encyclopédistes français aient été zappés ? Dommage.