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  • Annulation du Carmen de la Fabrique Opéra Toulouse

    1706276907.JPGJ'avais parlé il y a peu du joli projet de la Fabrique Opéra de Toulouse.

    Les 3, 4, 8 et 9 mai 2016 le Zénith de Toulouse devait accueillir pour la première fois Carmen par La Fabrique Opéra Toulouse. Malheureusement, les organisateurs toulousains sont dans l’obligation d’annuler pour des rasions économiques le spectacle à la suite de la décision de La Fabrique Opéra nationale de rompre unilatéralement la convention qui les unissait depuis 2015.

    Les organisateurs toulousains communiquent et remercient l’ensemble des élèves et des établissements qui étaient impliqués depuis plusieurs mois à leurs côtés pour créer un spectacle hors du commun ainsi que tous les partenaires et mécènes qui les soutenaient.

    "Carmen ou Comment fabriquer un opéra"

  • Lettres à mon utérus

    Logo-LAMU.jpgCherry Erotic Corner propose de découvrir les Écrits polissons le mercredi 13 avril 2016, avec entre autre la présence d'Octavie Delvaux, auteure d'une trentaine d'ouvrages et Julia Palombe, artiste prolifique aux multiples talents, elle chante, danse, joue, avec le sens de l'engagement pour la liberté, l'égalité et les sexualités. Ces deux intervenantes ont participé à l'ouvrage collectif Lettres à mon Utérus (éd. La Musardine.

    Le rendez-vous des "Écrits polissons", c'est un atelier d'écriture érotique ludique, une rencontre avec un ou une intervenant(e), des jeux, un travail d'écriture en groupe et un cocktail. Flore Cherry est l'initiatrice et l'organisatrice de ce concept.

    Cette manière d'aborder de renouveler les traditionnels ateliers d'écriture promet d'en ringardiser plus d'eux et d'attirer un nouveau public. Comme le disent les organisateurs : "Que vous soyez seul ou accompagné, jeune ou moins jeune, homme charmant ou femme aventureuse, que vous ne connaissiez pas l'orthographe précise de "khammassoutra" ou que vous soyez un sex'crivain averti... Venez comme vous êtes, on vous fera une petite place !"

    Cherry Erotic Corner
    Les Écrits polissons, mercredi 13 avril
    au 153, rue Saint-Martin - 75003 Paris
    (Métro - Les Halles ou Rambuteau)
    19H30 à 21H30
    Entrée : 10 €

  • Aurélie Dubois unmakes sex

    "Qui es-tu pour ne pas te reconnaître ?" annonce le site Internet d’Aurélie Dubois. La citation de Daniel Androvski, psychanalyste et écrivain, annonce la couleur : les œuvres qui sont proposées par l’artiste risquent d’en dérouter plus d’un et nous tendre un miroir dérangeant sur le corps, le désir, le fantasme et le sexe. Une démarche revendiquée par Aurélie Dubois, "artiste de garde", qui affirme ceci : "Je considère que je ne fais que traduire la météo des pulsions."

    Graphiquement, l’influence de la bande dessinée est flagrante dans les œuvres de l'artiste datées de 2006. Il y a aussi de l’Egon Schiele dans cette manière de représenter ses nus et ses scènes de couples : corps contorsionnés, visages grotesques, scènes de sexe caricaturales, travail sur les cadrages. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Aurélie Dubois reste une artiste au talent de portraitiste indéniable, comme le prouvent ces portraits de 2007 et 2012, ainsi que ces autres dessins de 2008 à 2010 d’une élégante maîtrise graphique – ce qui n’exclut pas son travail sur la déstructuration des corps.

    À partir de 2010, Aurélie Dubois a travaillé sur les lavis. Exit le réalisme graphique. Cette fois, les personnages sont ces masses sombres grimaçantes, des êtres hybrides sortis de nulle part et rejetant des sécrétions de toute nature (urine, sperme, excréments et cetera).

    2011 voit arriver une série de dessins tout aussi surréalistes : les personnages qu’Aurélie Dubois met en scène sont ces petits êtres que l’on croirait tout droit sorti d’une autre planète. Têtes surdimensionnées, yeux globuleux, absence d’oreilles et de cheveux... mais pourvus de sexes. Ces aliens – mais nous sont-ils si étrangers que cela ? – se tancent, copulent (en couple ou en groupe), se mutilent, se démembrent et se torturent.

    aurélie duboisLe spectateur peut être troublé par ces œuvres. Il le sera sans doute bien plus par cette série de dessins de 2013, faits sur des pages de cahiers d’écolier. "Mes parents m’ont donné la vie par le sexe" annonce le texte en écriture cursive et scolaire. La série de dessins est un parcours fait de douleurs, de tortures et de mutilations d’une jeune fille. On pourra y voir autant des scènes tout droit sortis d’un livre du Marquis de Sade que des représentations de meurtres sordides si familiers des rubriques faits-divers ou bien des représentations symboliques de la souffrance humaine.

    Tout en gardant son attrait pour les corps déstructurées, les dessins suivants de 2013 et 2015 brillent par leur fausse naïveté (voir ces exemples), leur maîtrise graphique et ce surréalisme poétique non dénué d’humour noir. Aurélie Dubois "décapite" également le genre masculin dans cette autre série pour s’intéresser aux femmes : scène de nativité, nues dans des positions atypiques, filles démembrées ou écorchées, femmes-arbres, danseuses, arlequin, acrobate, scènes érotiques lesbiennes ou encore ce somptueux trio rouge et noir.

    Les lavis au format Jésus (2015) frappent par leur noirceur, le travail d’ombres et de représentation des corps et des organes dans tous leurs états : disputes apocalyptiques, accouchements monstrueux, meurtres, mutilations, scènes familiales où l’inceste n’est jamais loin.

    Dans ses dessins les plus récents datant de 2015, Aurélie Dubois propose des scènes faussement naïves et bourrées d’humour noir que Topor ne renierait pas avec ces personnages grotesques voire libidineux. Les lavis à l’eau croupie (sic), présentent, eux, des portraits à la facture expressionniste.

    aurélie duboisAurélie Dubois est aussi photographe. Son site nous donne un aperçu de son travail, basé sur l’autoportrait. Des portraits naviguant entre intimité, humour décalé (HDA love) et mises en scène morbides (Cut). Une troublante série de trois photographies de l’auteure buvant à un robinet, avant qu’elle ne disparaisse du champ (Urolanie). Des montages photographique de l’artiste dupliquée (Insexualité). L’humour noir, le travail sur le corps et le sexe et le fantasme se matérialise avec ces personnages grotesques, mutants et grimaçants (n’y aurait-il d'ailleurs pas l’influence du peintre chinois Yue Minjun dans un de ces personnages au rictus si caractéristique ?) : Skin, Mutants, Dirty water et Human Behavior (2013).

    aurélie duboisAurélie Dubois est présente au salon d’exposition collective Salo IV du 8 au 10 avril 2016. Elle y présente son oeuvre-phare, "Mes tresses s'amusent" (papier moisi et mine graphite, 150x188cm). Ce dessin, pièce maîtresse du salon, marque une étape importante dans l'oeuvre d'Aurélie Dubois. Mes tresses s'amusent frappe par ses dimensions (150x188cm) mais aussi par sa construction. Le visage centrale de la fille aux tresses, inquiétante de douleur, le visage marqué et comme écorché, alpague le spectateur. Dans un décor floral digne de ces vieilles tapisseries qui ont pu marquer notre enfance, une ronde de personnages surgit. Ces créatures apparaissent, flottent, nous interrogent ou se font menaçant. Deux mains se serrent, applaudissent ou se crispent. Une tête de mort est portée par une ménade. Une fillette que l'on croirait sortie d'un roman de Stephen King semble attendre son heure tout en se laissant envelopper par "des tresses-lianes". Une femme repose, endormie - ou morte  ? - dans les bras de son amant. Et toujours ces tresses, fil conducteur d'une oeuvre si complexe que l'on peut s'y perdre des heures. Chaque figure, chaque personnage apporte son lot de questions. Qui sont-ils ? Des souvenirs ? Nos rêves ? Les représentations d'un inconscient ?  Mes tresses s'amusent est le titre calembour choisi par une artiste qui se plaît à user de l'humour noir pour ses créations. Cette œuvre dessinée parvient à transcender l'érotisme, grâce à la maîtrise d'une artiste qui a fait du sexe et du fantasme son terrain de recherche.

    Le bloggeur ne peut enfin qu’inviter à se plonger dans le passionnant portrait filmé Dans l’Atelier d’Aurélie Dubois. Ce reportage sous forme de questionnaire de Proust permet de comprendre cette archéologue du désir et du fantasme au talent immense et féroce. Ses œuvres graphiques, photographies, performances et vidéos (The Corridors, Anamnèse ou Amour écrit en Fer) entendent nous remuer, nous interpeller, avec une vraie éthique : "éviter le toc de la morale".

    Le site d'Aurélie Dubois
    Page Wikipédia consacrée à Aurélie Dubois 

    Dans l’Atelier d’Aurélie Dubois
    Chez Cherry Gallery
    Salo IV, Salon du dessin érotique, du 8 au 10 avril 2016, 11 heures -20 heures
    Entrée libre, interdit aux moins de 16 ans
    © Aurélie Dubois 2016

    Dans l'Atelier d'Aurélie Dubois from Aurelie Dubois Artiste de Garde on Vimeo

  • Un peu de dépoussiérage

    Ce site va connaître d'ici quelques jours un coup de dépoussiérage et de rafraîchissement.

    Après presque deux ans de fonctionnement intense, il était temps de voir Bla Bla Blog se transformer.

    Au menu : une nouvelle apparence, plus de fonctionnalités, de nouvelles options, une navigation plus agréable et plus design.

    Côté contenus, il sera toujours question sur ce site de littérature, de musiques, de cinéma, de musées ou de philosophie. Ainsi, je vous parlerai bientôt de la talentueuse chanteuse Laurie Darmon, d'Aurélie Dubois que j'avais déjà évoquée au sujet de l'exposition "Salo IV", de Bertrand Russell et des autofictions d'Edouard Louis, alias Eddy Bellegueule.

  • Moteur, silence, ça pousse

    Portrait.jpgJ'avais parlé il y a plusieurs mois du couple de sculpteurs Marthe et Jean-Marie Simonnet ("Les Simonnet en pleine(s) forme(s)"). Le vendredi 8 avril, à 21h40, le couple de sculpteurs seront dans dans l’émission Silence ça pousse sur France 5, pour un reportage sur leurs sculptures en herbe et résine.

    Silence ça pousse, France 5, vendredi 8 avril 2015
    "Les Simonnet en pleine(s) forme(s)"

  • Salo IV

    SALO-AD.gif"Salo" s’installe pour la quatrième fois à Paris depuis 2013. Pendant quatre jours, du 8 au 10 avril 2016, à l’Espace 24 Beaubourg, le salon du dessin érotique ouvre ses portes au public pour présenter les œuvres de 70 artistes.

    Aux sceptiques qui verraient dans "Salo IV" un événement au titre sadien et pasolinien qui n’a pas de quoi fouetter un chat, Laurent Quénéhen, le commissaire d’exposition, évoque la pertinence et l’utilité civique d’un tel salon : "Quoiqu’on en dise, une chape de plomb a recouvert l’insouciance, une arrière pensée traîne dans nos sorties et les extrêmes de tous bords se sont engouffrés dans la voie de la peur. Même les courants politiques les plus ouverts se crispent, cèdent à la panique financière et moraliste."

    La représentation des corps et plus largement la liberté d’expression auraient-elles fait de grands bonds en arrière depuis plusieurs années ? Beaucoup le pensent : "Ce que portait une majorité sans souci est devenu rare ; nous marchons en arrière, revenons à l’après-guerre. L’art lui-même s’en ressent, s’autocensure ou devient gros, lisse et cher, comme une berline de luxe."

    Souvent et longtemps brocardé comme un art grossier, l’érotisme parle aussi de nous, de l’inconscient, de la société, du féminisme et, bien entendu, de l’amour sous toutes ses formes.

    Laurent Quénéhen souligne que Salo IV est majoritairement féminin : "Peut-être [les femmes artistes] s’intéressent-elles moins au gros œuvre de l’art qui à l’instar des grands fauves pissent un peu partout."

    Mentionnons parmi ces femmes Aurélie Dubois, l’une des artistes françaises les plus en vue. Elle y présentera son dernier dessin "Mes Tresses s’amusent", issu de la série "Céleste fond de culotte". Cette œuvre réalisée en mine graphite sur papier moisi est "un coup de bistouri dans le monde du dessin, une épisiotomie de la Renaissance et de la tapisserie symbolique et, surtout, un face-à-face avec nos petites morts puisqu’elle laisse pour tout commentaire que ce seul épitaphe, repris à Daniel Androvski « Qui es-tu pour ne pas te reconnaître ? »"

    Nous aurons bientôt l’occasion de parler de cette artiste.

    Salo IV, Salon du dessin érotique, du 8 au 10 avril 2016, 11 heures -20 heures
    Entrée libre, interdit aux moins de 16 ans

     

  • Ne vous méprenez pas, je continue à écrire

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