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  • Grande exposition de poche

    Le projet de la Petite Collection a été initié par l’artiste Florence Lucas qui a entamé une réflexion autour de la carte postale.

    En confiant à des artistes la réalisation de cartes postales originales, se pose d’abord le problème de l’échelle de l’œuvre d’art. Notre époque est férue de gigantisme. Contrairement à cette tendance au monumental, la carte postale réinvestit le domaine de l’intime. Inviter des artistes à travailler sur de petits formats devient un challenge et questionne sur les pratiques de l’art contemporain.

    De plus, le petit format facilite l’échange, le rend plus fluide. La carte postale se rit des transporteurs, des douanes et de toutes les formalités qui freinent la circulation des œuvres d’art et donc la constitution de collections. On peut alors imaginer des collections de poche. Marcel Duchamp avait bien réalisé son musée de poche dans une valise.

    À propos de la reproductibilité de l’œuvre d’art, la carte postale est tout particulièrement intéressante car elle a trouvé sa place avec la photographie. La Petite Collection fait appel à des pratiques traditionnelles comme le dessin ou la peinture, mais les œuvres sont destinées à être reproduites pour l’édition de cartes postales. Ce que l’œuvre va perdre en authenticité, elle le gagnera en visibilité.

    Par la diversité des genres et style dont témoigne "la petite collection", sont mises en évidence non seulement les procédures mais aussi les fonctions culturelles et politiques qui font de la carte postale un objet privilégié, à la croisée des inventions populaires et de la création contemporaine. Support discret de nouvelles "remises en jeu", la carte postale aux mains des artistes serait-elle un médium méconnu de la contemporanéité ? Autant de questions que posent la petite collection et qui nécessitent plusieurs éditions.

    Cette édition 2018, la quatrième de la Petite Collection, sera exposée à la galerie Bertrand Grimont qui a souhaité renouveler l’expérience de 2017.

    Les artistes de la quatrième édition de la Petite Collection sont : Laurent Ajina Pat Andrea Mateo Andrea Théophile Arcelin Sylvain Azam Azul Clément Bagot Caroline Ballet Pauline Bazignan Diane Benoit du Rey Joachim Biehler Bufalino Benedetto Mireille Blanc Ana Bloom Charlie Boisson Nathalie Borowski Léonard Bourgois Beaulieu Gwenael Billaud Rémi UcléBruno Bressolin Diana Burns Antoine Carbone de Chiara Grégory Derenne Luc Doerflinger Hélène Duplantier Cornelia Eichhorn Yoann Estevenin Jean Charles Federico Gabriel Folli Julia Gault Olivier Garand Daniele Gibrat Laurence Annie Gossart Paul Gounon Guacolda Michel Guéranger Cécile Hug CharlotteJankowski Christine Jean Chloe Julien Lucie Le Bouder Sophie Lecomte Nicolas Leto et Clara Thomas Levy Lasne Maud Louvrier Florence Lucas Ferdinand Makouvia Kokou Oscar Malessène Rachel Marks Anahita Masoudi Clément Morin Quentin Naudeau Daniel Otero Torres Aurore Baptiste Rabichon Sandrine Rondard Christina Ruiz Guinazu Alice Schneider Nathalie Sizaret Lise Stoufflet Florian Sumi Isabelle Taourel Victoire Thierrée Anne Touquet Maxime Touratier Clarisse Tranchard Rémi Uchéda Marine WallonLecomte Nicolas Leto et Clara Djian Thomas Levy Lasne Maud Louvrier Florence Lucas Ferdinand Makouvia Kokou Oscar Malessène Rachel Marque Marks Anahita Masoudi Alexane Morin Quentin Naudeau Daniel Otero Torres Palette Aurore Guillaume Pelloux Laurent Pernot Tancré Nelson Pernot Nathalie Sizaret Lise Stoufflet Florian Sumi Isabelle Taourel Victoire Thierrée Anne Touquet Maxime Touratier Clarisse Tranchard Rémi Uchéda Marine WallonLecomte Nicolas Leto et Clara Djian Thomas Levy Maud Louvrier Florence Lucas Ferdinand Makouvia Kokou Oscar Malessène Rachel Marque Marks Anahita Masoudi Alexane Morin Quentin Naudeau Poirier Aurore Guillaume Pelloux Laurent Pernot Nathalie Sizaret Lise Stoufflet Florian Sumi Isabelle Taourel Victoire Thierrée Anne Touquet Maxime Touratier Clarisse Tranchard Rémi Uchéda Marine WallonAnahita Masoudi Alexane Morin Quentin Naudeau Daniel Otero Torres Aurore Pallet Guillaume Pelloux Laurent Pernot Tanc Nelson Pernisco Clémentine Poquet Baptiste Rabichon Sandrine RondardAnahita Masoudi Alexane Morin Quentin Naudeau Daniel Otero Torres Aurore Pallet Guillaume Pelloux Laurent Pernot Tanc Nelson Pernisco Clémentine Poquet Baptiste Rabichon Sandrine RondardStoufflet Florian Sumi Isabelle Taourel Victoire Thierrée Anne Touquet Maxime Touratier Clarisse Tranchard Rémi Uchéda Marine WallonStoufflet Florian Sumi Isabelle Taourel Victoire Thierrée Anne Touquet Maxime Touratier Clarisse Tranchard Rémi Uchéda Marine Wallon.

    Cette exposition est soutenue par Bla Bla Blog.

    La Petite Collection, Galerie Bertrand Grimont
    Du jeudi 13 au samedi 15 décembre, de 14 heures à 19 heures
    https://www.espace-co2.com

    © Christina Ruiz Guinazu

    Voir aussi : "Anna Uchiyama, notre muse"

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  • Frigo espagnol

    Cette semaine, L’‎Œil du Frigo voyage et se rend de l'autre côté de la Méditerranée pour s'intéresser au film de Cédric Klapish, L'Auberge espagnole.   

    Nous sommes enfin dans l'international, dans le "frigo espagnol" dans cette folie qu'ont eut les hommes de se dire " Tiens et si on se mélangeait un peu." Quelle bonne idée, et voilà une brochette d'acteurs partie faire l'auberge espagnole ! On peut disserter longtemps sur ce concept mais il est vrai que le seul moyen de résumer la situation c'est de montrer ce frigo.

    Quelle bonne idée de la part du réalisateur, une image vaut mieux qu'un long discours et tout est dit. On voit alors un frigo à plusieurs étages, achalandé avec les origines de chaque pays et les régimes de chacun. Evidemment on y trouve aussi une paire de lunettes... Je ne vous ai pas déjà dit qu'on trouvait de tout dans un frigo ?

    Alors je me pose quand même des questions. A qui appartiennent les œufs dans la porte du frigo ? Et voilà, j'ai mis le bazar (une seule question et tout s'effondre) ! Et oui parce que, là, il n'y a pas d'étiquette... Ou alors nous avons affaire à un rebelle frigoristique !

    Pour ma part, et en grand spécialiste du frigo, cela ne remet pas du tout en cause cet excellent film. J'aurais opté pour un frigo sans frontière ou tout est à partager dans l'espace frigorifique. Comment peut on faire progresser l'humanité si l'on fixe des frontières dans un frigo ? Aberrant, le concept de l'auberge espagnole n'est-il pas justement ce partage ? Il ne faudrait pas grand chose pour imaginer un espace gestationnel des victuailles de diverses nationalités aboutissant à la naissance d'un mélange des mets dans des recettes nouvelles et gustatives.

    Pas difficile en somme : il faudrait juste un rebelle du frigo qui durant la nuit enlèverait les étiquettes des prénoms et mélangerait le tout. Bref faire une grosse omelette de frigo. C'est peut être l'idée de celui qui a mis les œufs sur la porte, il est sans doute en embuscade d'un état libre du frigo.

    Un bon film à voir avec ses petites histoires de cœurs, et de frigo...

    ODF

    L'Auberge espagnole, comédie dramatique de Cédric Klapisch,
    avec Romain Duris, Cécile de France, Judith Godrèche et Audrey Tautou,
    France, 2002, 122 mn

    Voir aussi :
    "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Auberge espagnol frigo"

     

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  • Trahisons et cachotteries

    Parmi les onze nouvelles de Son Carnet Rouge, publié par Tatiana de Rosnay en 2014, neuf avaient fait l’objet d’un précédent recueil, Mariés, Pères de Famille (1995). Son Carnet rouge, titre bref et énigmatique – et qui est aussi celui d’une des histoires –, s’avère plus fidèle que Mariés, Pères de Famille. "Fidèle", comme le thème de ce recueil qui entend, contrairement à la précédente version, mettre les femmes au centre du jeu – et non plus les maris.

    L’adultère est décliné à travers neuf histoires tour à tour cruelles, cyniques, drôles ou tragiques. Les protagonistes de ces récits ? Le plus souvent des femmes, des mères de famille soit trompées (La Clé USB) ou suspectes d’être trompées (La jeune Fille au Pair), soit elles-même infidèles (Son Carnet rouge).

    Tatiana de Rosnay s’empare de ce sujet sulfureux, mais pas de la manière que l’on penserait : chez elle, pas d’idylles amoureuses, de cinq à sept ou de scènes torrides (si l’on excepte un passage cocasse dans « Toki-Baby ») mais des constats. Les personnages du Carnet Rouge sont au bord du vide plus que dans le brasier d’une relation sexuelle. Ce qui est en jeu est l’après, le bilan, les conséquences et, finalement, la responsabilité dans ces histoires de cachotteries et de trahisons.

    Dans la nouvelle qui porte le titre du livre, la découverte d’un journal intime met au jour la déliquescence d’un couple. Dans Le Bois, l’auteure suit un homme dans plusieurs de ses nombreuses aventures avec des prostituées, jusqu’à l’entrée en scène de l'épouse trompée. La Brune de la Rue du Ranelagh est cette mystérieuse femme qu’un mari visite régulièrement et dont son épouse apprend l’existence.

    La vie du couple subit de sérieux coups de canif

    La vie du couple subit, tout au fil de ses onze nouvelles, de sérieux coups de canif : il est d’abord question de mensonges, de dissimulations, de secrets, voire de mépris pour le pas dire de détestations et de haines ("Guy est irréprochable. Il est d’un ennui mortel. Que faire, à part le tromper, ce qui est le cas depuis belle lurette ?", Son Carnet rouge).

    Le retour de bâton est souvent terrible dans ces histoires de personnages cocufiés : ici, c’est la réaction d’une future "ex-femme" lors de la découverte d’un cheveu suspect (Le Cheveu) ; là, c’est la vengeance toute romanesque d’Hunter, une étudiante humiliée par un professeur pour le moins goujat (Le Mot de Passe). L’infidélité est terrible mais Tatiana de Rosnay a l’art d’en parler avec une sorte de détachement, voire avec un humour tout flegmatique, à l’exemple de la conversation entre Marie et Marguerite dans La Jeune Fille au Pair.

    On trouvera dans Hotel Room la marque de la romancière dans cette histoire de rendez-vous secret se transformant en drame insurmontable. Du beau suspense, comme Tatiana de Rosnay sait en faire dans ce recueil vif et acide.

    Tatiana de Rosnay, Son Carnet rouge, éd. Héloïse d’Ormesson, 2014, 190 p.
    http://www.tatianaderosnay.com

    Voir aussi : "Tatiana de Rosnay, son œuvre"
    "Juste un moment d’égarement"

     

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  • Cali transforme l’essai

    Il y avait plusieurs Cali lors de son concert à la salle des fêtes de Montargis, la suite de sa tournée placée sous le signe de Léo Ferré. Son dernier album, Cali Chante Léo Ferré était sorti en octobre dernier. Il restait à l’auteur d’Elle m'a dit de venir sur scène proposer ses adaptations d’un poète qui aurait eu 102 ans cette année.

    Mais d’abord, comment rendre hommage et réinterpréter ces classiques que sont Avec Le Temps, Les Anarchistes ou C’est Extra ? La réponse de Cali a été cet opus électrique, moderne et engagé, une vraie réussite comme nous le disions sur Bla Bla Blog.

    Le passionné de rugby à quinze transformait l’essai sur scène. Avec une énergie et une chaleur incroyable, ce n’est pas un seul Cali qui se livre mais une dizaine, et autant d’adaptations de Léo Ferré.

    Ceux qui s’attendaient à des interprétations arides, désincarnées et austères en ont été pour leurs frais. Après un démarrage sombre et bouleversant avec ces deux standards que sont C’est Extra et L’Enfance, Cali montre un Léo Ferré revitalisé, débarrassé des oripeaux du poète classique étudié à l’école. C’était un Ferré tour à tour pop, folk, rap et même punk. Une quinzaine de Ferré et de Cali différents.

    Le chanteur parvient ainsi à faire se lever le public grâce à une Jolie Môme très pogo. Véritable showman, l’artiste a offert un concert de plus de deux heures. Deux heures avec un Léo Ferré plus d’actualité que jamais.

    Prochaines dates, le 5 décembre à Perpignan
    et le 6 décembre à Saint-Orens (Haute-Garonne)

    Cali, Cali chante Léo Ferré, BMG, 2018
    https://www.calimusic.fr
    https://laviecali.wordpress.com

    Voir aussi : "Cali, métamec"

    © Photo : Jimmy Phan, photographe live Cali

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