En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
En cette période très particulière, une initiative de la Cité Internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême s’avère particulièrement la bienvenue. Depuis le 6 avril, en partenariat avec le ministère de la Culture et le Centre national du livre (CNL), la CIBDI d’Angoulême propose aux Français de se mettre au dessin et à la BD grâce à l’opération "Toute la France Dessine !" Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’année de la bande dessinée.
Les ambitions de la vénérable institution ? Rien de moins que "développer une meilleure connaissance de la BD et de ses codes tout en valorisant les pratiques amateurs."
Chaque semaine, un strip de quatre cases sera mis en ligne sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter et Youtube) avec le hashtag #ToutelaFranceDessine. Les deux premières cases seront dessinées par un auteur ou une autrice de BD. Elles constitueront le début d'une histoire qu'il s'agira de poursuivre en dessinant les cases vierges. Et ce sont les internautes qui s’en chargeront… Les participants auront juste à partager leurs créations sur les réseaux sociaux en mentionnant le hashtag #Toutelafrancedessine et en taggant le compte @2020annéeBD pour que l'on ne passe pas à côté de leur strip.
Les meilleures contributions seront publiée chaque semaine sur les sites et réseaux sociaux partenaires de l’opération et exposée lors du prochain festival d’Angoulême, en janvier 2021.
Les premiers auteur·e·s de l’opération "Toute la France Dessine !"sont sont Florence Cestac, marraine de l’Année de la Bande Dessinée, Jul, également parrain de l’Année de la bande dessinée et Giorgia Marras, autrice franco-italienne, ancienne résidente de la Maison des Auteurs à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, Angoulême.
Alors, tous à vos crayons, vos plumes et vos encres de chine : cette période de confinement s'y prête bien. Cette semaine, c'est Jul qui s'y colle.
Lorsque le confinement vire au grand art : parce que les artistes classiques sont concernés lui aussi par le Grand Confinement, les danseurs du Théâtre Mikhailovsky de Saint-Petersbourg ont décidé de continuer leurs pointes, portées, et autres pas de chat, cette fois sur Facebook.
L’internaute peut découvrir les prestations de ces artistes chez eux, en tutu, chaussons et collants… mais dans des activités les plus prosaïques : en pleine popote à la cuisine, chorégraphiant des pas sur le Don Quichotte tout en faisant la vaisselle, dans la salle de bain ou passant… le balai. Une magnifique manière de sourire par une troupe qui n’attend qu’une chose : retrouver la scène et le public. Le vrai.
Bienvenue demain, Bienvenue à Gattaca : L'Œil du frigo se penche cette semaine encore sur un film de science-fiction. Notre chroniqueur nous explique pourquoi les dates de péremption ne se trouvent pas forcément que dans les aliments stockés dans nos frigos.
Nous voici dans GATTACA, un beau thriller eugéniste d'Andrew Nichol. Ou, comment un frigo devient l'allié des tests en tout genre. Notre ami Jude Law est génétiquement parfait et son double, qui se fait passer pour lui, est un "dégénéré" à la génétique imparfaite. Programmé pour mourir à trente ans et deux mois. Mais la volonté change la donne : il veut partir dans la fusée qui l'emmènera dans un autre monde. Déjouer tous les contrôles est difficile surtout quand son double picole et se drogue.
Ces deux-là vivent ensemble : une colocation autour des frigos remplis d'échantillons en tout genre. Cette scène est très éloquente : de l'urine en sachet, suspendue dans un magnifique frigo du futur. Avec une taille extraordinaire. D'ailleurs, à ce stade, on appelle ça une chambre froide. Et, comme d'habitude dans le futur, les frigos sont vides. La conservation des produits dopants ou pas n'empêche pas d'acheter un petit quelque chose à manger. Ici, les dates de péremption sont importantes comme dans tous les frigos, on n'en parle jamais assez ! Rappelez vous que le héros a déjà dépassé sa date et que forcément il est en sursis pour atteindre son objectif. Les dates sur les sachets rappellent cet état de péremption, d'annulation, ce n'est pas anodin que certains produits d'ailleurs ne soient pas compatibles avec la machine.
Cela me fait penser, au-delà du futur, que, finalement, le périmé, l'éphémère, remplit nos frigos et nous, en consommant. Nous avons peut-être nous aussi dépassé notre date de péremption et notre frigo nous a mis sous perfusion pour encore quelques décennies (merci, la technologie 2.0 !). Cet appareil est vraiment le meilleur ami de l'homme et du cinéma. Imaginez si vous aviez un frigo avec des produits périmés : vous seriez mal. Vous mangeriez mal et votre date de péremption arriverait bien vite : CQFD. Je comprends mieux pourquoi les frigos du futur sont toujours vides. Aucun risque de mourir trop tôt à cause d'un frigo mal réglé sur les dates.
Je vous le dis et le redis : l'ADN de l'humanité se trouve dans les frigos qu'elle fabrique pour contenir toute mutation qui rendrait l'homme indépendant du lobbying des frigos... Je vais de ce pas voir quelle est ma date de fin. J'ai bien peur d'être dans le même processus que notre héros et avoir dépassé toutes les dates. Me restera plus qu'à fêter ça avec mon frigo maintenant que je suis pratiquement sûr d'être dans un sursis libérateur!
un bon film à voir.
ODF
Bienvenue à Gattaca, SF de Andrew Niccol avec Ethan Hawke, Uma Thurman et Jude LawPitt États-Unis, 1997, 106 mn
-M- Mathieu Chedid ne laisse pas tomber la musique et les concerts en cette période de confinement. Il propose sur Facebook et sur Instagram un concert live "Spécial Baïa" : au programme, des reprises à la gutare de ses créations (Baïa, Onde sensuelle, Le roi des ombres) mais aussi des reprises (Les mots bleus de Christophe, Le requiem pour un con de Serge Gainsbourg et C’est comme ça de Catherine Ringer et des Rita Mitsouko.
Confiné ou pas, M n’a pas abandonné le glam pour cette prestation chez lui : veste rouge, guitare rose, une étoile scintillante en arrière-plan.
Cette fois encore, les artistes et les musiciens sont devenus nos meilleurs amis en cette période de confinement.
Il y a des sagas dont l’ambition laisse pantois, lorsqu’elles ne nous excitent pas à l’idée de ce que donneront les volumes suivants. L’adaptation en bandes dessinées des Mille et une Nuits par Trif (éd. Tabou) en fait partie.
Les éditions Tabou proposent cette version du classique de la littérature arabe, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il risque de surprendre, pour ne pas dire heurter, pas mal de lecteurs.
Trif propose en effet une version BD épicée et érotique dans ces histoires légendaires mêlant drames et émois amoureux, jalousies, richesses et pouvoirs, rêves de richesse, mariages idylliques, corps somptueux et étreintes torrides. Vous ajoutez à cela des amants transits, des sultans impitoyables, quelques djinns et des favorites belles comme des déesses et redoutables comme des bataillons et vous aurez une idée de ce que peut proposer les éditions Tabou, spécialisés dans l’érotisme.
Ce premier volume en BD des Mille et Une Nuits commence, comme il se doit, par une introduction de ces contes légendaires racontés par Shéhérazade. Choisie comme courtisane, le sultan Shahriyar l’a promise à la mort après une seule nuit d’amour, comme toutes les autres épouses qui l’ont précédée. Promise à une mort certaine, Shéhérazade, la propre fille du vizir, n’entend pas être une nouvelle victime de Shahriyar. Lors de sa première (et potentiellement unique) nuit avec lui, elle lui raconte un premier conte, et, au petit matin, lui en promet d’autres aussi merveilleux : mais pour cela, le sultan doit lui laisser la vie sauve pour une nuit supplémentaire.
Amants transits, sultans impitoyables, quelques djinns et des favorites belles comme des déesses
La première de ces histoires, La Favorite et le Marchand Ghanim, est tiré du Conte d'Ayyûb le Marchand, de son fils Ghânim et de sa fille Fitna. Ghânim, un marchand de Bagdad, désargenté et seul, mais d’une grande probité, aperçoit un jour une superbe favorite dansant et chantant nue dans l’un des jardins du sultan. Bouleversé, le marchand entend la voir en secret régulièrement, jusqu’au jour où deux hommes enlèvent la jeune femme, la séquestre dans un coffre et l’emmènent dans le désert pour la tuer. Ghânim les suit pour délivrer la belle.
Le second récit, Les deux Sorcières et le Prince Badr est inspiré de Jullanâr ou Badr Bâsim. Le sultan de Bassora a un fils, le beau et ténébreux Badr. Le vieil homme n’a pas de doute qu’il fera un mariage idéal. Mais l’héritier, naïf et insouciant, a déjà des visées : deux sœurs Giawara et Abdallah. Un soir, Badr décide de surprendre la première, "la plus belle fille de Bassora." Mal lui en prend.
Ces deux histoires composent le premier volume d’un ouvrage assez classique dans la facture qui n’est pas sans penser à Djinn, la série orientalisante de Jean Dufaux et d'Ana Mirallès. Mais la comparaison s’arrête là, car la sensualité est arrosée d’une bonne dose d’érotisme, avec des courtisanes et des amants – du reste, souvent des sultans, vizirs et autres sémillants héritiers – souvent très déshabillés et succombant à des tentations aux lourdes conséquences.
Voilà qui revisite Les Mille et Une Nuits d’une manière truculente, et finalement sans trop trahir l’esprit d’une œuvre classique qui ne parle après tout que d’amour.
Trif, Les Mille et une Nuits, volume 1, Le Parfum de Shéhérazade Éd. Tabou, 2020, 48 p. Adaptation de Claire Nyman et mise en couleur d’Andrea Celestini http://www.tabou-editions.com/
Tiger est de retour avec un quatre titres à la fois sobre, mélancolique et voyageur. Rien d’étonnant pour ce bourlingueur et chanteur qui nous offre un nouvel EP cool et indispensable en cette période troublée qui ne nous invite qu’à l’évasion et au zen.
"C’est un voyage qui alterne les ballades rêveuses et intemporelles. Des harmonies réconfortantes, mélancoliques, de la fin de l'été au milieu de l'automne émanent de la douceur des harmonies, en équilibre parfait avec la puissance et les mélodies de la guitare électrique," explique le songwriter.
Mais Tiger n’est pas seul dans cette aventure. Il est accompagné de ses amis des Homertons, à savoir la chanteuse et pianiste Célia Kleindienst, le guitariste Dário Ferreira et le bassiste et ingénieur du son Fabio Gentilin, rencontrés à Homerton High Street, à Londres – d’où le nom de ce groupe, indissociable de Tiger.
En attendant la sortie de leur premier album prévu cette année, Tiger & The Homertons proposent avec Shadow In The Dark un son pop-folk qui s’est nourri des influences de Neil Young ou de Tracy Chapman, mais aussi du rock psychédélique, à l'instar du titre qui donne son nom à l'EP. À maints égards, un vrai retour aux années 70 (Somewhere Else).
Aux riffs de guitares de Shadow in the Dark viennent répondre la simplicité, pour ne pas dire le minimalisme, de Winter et Follow You. Tout cela donne un EP impeccable, produit à la perfection, et qui s’écoute sans modération.
Marc Fichel a lui aussi choisi de continuer à se produire sur son Instagram. Bla Bla Blog avait consacré plusieurs chroniques à ce musicien navigant entre les studios d’enregistrement, les scènes et… le marché de Rungis.
Cette fois, le chanteur et pianiste, confiné comme nous tous, entend nous donner du baume au cœur, en musique. Confiné mais toujours motivé.
BlackPink : voilà un nom de groupe qui ne dira sans doute pas grand chose aux plus de 25 ans, et en tout cas rien à celles et à ceux qui ne sont pas familiers de la K-pop. Et pourtant, ces quatre filles chaperonnées par la maison de disque YG Entertainment ont entraîné une "hallyu" jamais vue, un terme qui désigne une vague irrésistible pour la pop coréenne.
Pensez donc : depuis la création de ce girls band venu du soleil levant, BlackPink a pu compter sur une popularité sans faille de ses fans, qui se sont nommés les Blinks : des tubes au succès incroyable (Whistle, Square One, Ddu-Du Ddu-Du ou Solo), 100 millions de vues pour Kill This Love en trois jours, une série d’émissions de télé-réalité, des collaborations (notamment avec Dua Lipa pour le titre Kiss and Make Up), des récompenses, des concerts courus et la consécration avec une participation au prestigieux festival de Coachella au printemps 2019. Sans compter une véritable vénération pour les quatre artistes, Jisoo, Jennie, Rosé et Lisa, suivies par millions sur les réseaux sociaux et devenues en quelques mois des égéries de grandes marques de mode.
BlackPink, comme le montre Adrian Basley dans l’ouvrage qu’il leur consacre (Blackpink, Les reines de la K-pop, éd. Hors-Collection) est au croisement de la musique pop commerciale et internationale, de la danse, des réseaux sociaux (Instagram en tête) et de la mode, comme l'atteste leur propre site dédié.
Plus sans doute que les autres groupes k-pop (Twice, Red Velvet, BTS, EXO, NCT 127, SHINee, ou Taeyeon), la bande à Jisoo (dite "Miss Corée" et aussi leadeuse officieuse) a su faire de ce qui n’était au départ qu’un produit de marketing créé par le groupe YG Entertainment un phénomène culturel international, bien au-delà de la seule Corée du Sud.
"Stagiaire" : le mot a le mérite d’être éloquent
Au moment de la création de Blackpink en 2016, "YG avait plus de trente stagiaires et préparait trois idol groups" : Adrian Besley ne cache pas la naissance artificielle de ce girls band appelé à un avenir rayonnant. "Stagiaire" : le mot a le mérite d’être éloquent pour qualifier le statut des apprenti·e·s musicien·ne·s, coaché·e·s comme des athlètes de haut niveau, et dont la carrière est étudiée et gérée avec précision (attention par exemple aux histoires d’amour, qui ne doivent pas contrecarrer la vie du groupe). Pour autant, le lancement des quatre filles par YG est fait "à l’ancienne", "avec des photos et un clip." La puissance de frappe d’Internet et des réseaux sociaux fera le reste.
L’auteur et rédacteur pour la BBC suit pas à pas le recrutement et le début de ce groupe, dont l’alchimie va fonctionner au-delà de toutes les espérances. La danse et le look deviennent la marque de fabrique d’un groupe sans nul doute spectaculaire et ayant su se forger une personnalité assez originale au milieu d’autres girls band véhiculant "une image de gentillesse et d’innocence." Voilà qui peut sans doute en partie expliquer le succès de Jisoo, Jennie, Rosé et Lisa, quatre filles dans le vent pour reprendre le titre du mythique film sur les Beatles. Leur style plus agressif et l’hyper féminité porte un nom : "girl crush", un choix artistique pas nouveau dans la k-pop (Brown Eyed Girl, f(x), 4 Minute) mais modernisé chez les Blackpink "afin d’attirer les adolescentes et les jeunes adultes d’aujourd’hui." Musicalement, la bande à Jisoo et Jennie propose des titres pop en anglais puisant dans de multiples registres : la pop internationale, bien sûr, mais aussi le rap, le folk (Stay), la house music ou le reggaeton (As If It’s Your Last), avec ce qu’il faut de rythme, d’électro et de sex-appeal.
En peu de temps, ce qui n’était qu’un "hallyu" typiquement coréen – même si parmi les quatre chanteuses on trouve une Australienne, Rosé, et une Thaïlandaise, Lisa – devient un raz-de-marée mondial : d’abord le Japon, avant l’Europe puis les États-Unis et la consécration avec le festival de Coachella l’an dernier.
Les fans de Blackpink dévoreront d’autant plus ce livre que l’auteur, admiratif, n’est pas avare en propos dithyrambiques, transformant parfois l’ouvrage en véritable hagiographie : "Il fallait du courage et beaucoup de détermination à Blackpink pour ignorer ses détracteurs et laisser éclater son talent", "Elles étaient toujours superbes" ou "Il n’y avait aucun doute qu’elles étaient très proches, qu’elles prenaient soin les unes des autres et qu’elles étaient à l’aise ensemble." Des chapitres biographique sur chacune des quatre chanteuses du groupe ainsi que sur leur staff complètent ce vrai livre de fan sur un groupe pas tout à fait comme les autres.