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  • Nouveaux plans à Troie

    achille,troie,iliade,homère,sexe,érotisme,antiquitéVoici donc le troisième et dernier tome d'Achille de Cosimo Ferri (éd. Tabou), une série historico-érotico-littéraire, qui ne s’embarrasse pas de liberté avec ce patrimoine qu’est l’Iliade d’Homère.

    C’est la lutte finale à Troie. Priam s’inquiète des victoires d’Achille, désespéré après la mort de son ami et amant Patrocle mais qui sent que la guerre de 10 ans peut se terminer avec la victoire des Achéens. Les batailles s’enchaînent (contre Penthésilée la reine des Amazones par exemple), mais aussi les prisonniers et les captives, dont la sémillante Briséis que les Troyens cherchent à récupérer.

    Mais c’est une autre femme qui va dénouer le récit :  Polyxène, la plus jeune fille du roi Priam, qu’Achille rencontre par hasard, et qui tombe dans ses bras. Leurs étreintes éloignent quelque peu le fils de Thétis des champs de bataille alors que les victoires s’enchaînent. L’union de la princesse troyenne et du guerrier grec pourrait bien signifier la fin des hostilités. Mais c’est sans compter le talon d’Achille.

    Le lecteur trouvera dans ce dernier volume les héros du cycle troyen : Achille, bien sûr, mais aussi Priam, la belle Hélène, Pâris, Ménélas, Memnon, le "demi-dieu" et roi des Ethiopiens, Briséis et Cassandre. La Guerre de Troie est revisitée en respectant dans ses grandes lignes le récit et le souffle homérique, mais en y insufflant de l’érotisme, de l’ardeur, des guerriers statufiés et des corps à corps enfiévrés.

    On connaît la fin de l’histoire – le Cheval de Troie, la prise de la ville et la fuite d’Énée. Il reste que Cosimo Ferri a réussi à redonner vie et vigueur - beaucoup de vigueur, même ! - à ses personnages.

    Reste maintenant à savoir si, après cette trilogie troyenne, l’auteur ne s’attaquera pas à l’Odyssée.

    Cosimo Ferri, Achille, tome 3, De Fer et de Chair, éd. Tabou, 2020, 64 p.
    https://www.cosimoferri.com
    https://www.facebook.com/cosimoferriart
    http://www.tabou-editions.com

    Voir aussi : "Plans à Troie"

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  • Clap de début

    Ou plutôt "Clap de fin" : car tel est le titre du nouveau single d’Akyal. Ce morceau est aussi un hommage au groupe Fauve pour "les remercier pour ce qu’ils ont apporté à la scène française et pour ce qu’ils ont véhiculé dans la tête des uns et des autres", comme ils le disent eux-même.

    Dans un talk-over électro-pop, Akyal chante l’amour. Un amour passionné, fou, éphémère, fruit d’une rencontre d’un soir mais qui peut marquer une vie : "Même si c’était que pour un coup / Ça m’a ouvert les yeux / Parce que t’étais différente / Parce que t’étais fauve."

    Le clip est une jolie création mêlant images volées en noir et blanc et étreintes sensuelles couleur rouge sang.

    Akyal, Clap de fin, 2021
    https://www.facebook.com/AKYALmusic
    https://www.instagram.com/akyalofficiel

    Voir aussi : "Les horizons de Falaises"

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  • Zola au cœur de la Commune

    Voilà une sortie littéraire qui tombe à point. Alors que nous fêtons cette année les 150 ans de la Commune de Paris, Claude Sabatier propose le deuxième tome des Chroniques politiques d’Emile Zola (éd. Classiques Garnier), des articles qui couvrent les années 1871 et 1872. Une période importante, tourmentée et qui marque aussi le début de la IIIe République.

    De février 1871 à août 1872, Zola rédige, pour La Cloche les chroniques parlementaires envoyées de Bordeaux, puis de Versailles, qui analysent les débuts de la IIIe  République. Il rédige, pour Le Sémaphore de Marseille des lettres de Paris où il évoque le drame de la Commune. Ces comptes rendus politiques vont du pamphlet à la satire. En ces années charnières, ils résonnent des débats qui traversent une époque mouvementée – entre pacifisme et nationalisme, république et monarchie, province et Paris, libéralisme et ordre moral. Le journaliste élabore des motifs et des situations que le romancier développera ou transposera dans La Curée, Nana ou Son Excellence Eugène Rougon.

    Si vous n'aimiez que moyennement le Zola "romancier", vous le découvrirez sous un jour nouveau, sous une forme brève et éclatée, en journaliste fourbissant ses armes et son style avant le fameux "J'accuse" du 13 janvier 1898. Outre que le Zola des années 1871-1872 prépare ses futures grandes œuvres, l’auteur et journaliste porte dans ses chroniques parlementaires un regard lucide et aigu sur les combats politiques de son époque. La lecture de ces textes rares de Zola sont éclairées par la préface de Claude Sabatier, sans oublier les notices, éclairages historiques ou littéraires et nombreuses notes.

    Nous l’avons dit : voilà un livre qui tombe à point nommé !

    Émile Zola, présenté par Claude Sabatier, Chroniques politiques ,
    tome 2 (1871-1872)
    , éd. Classiques Garnier, 2021, 1144 p.

    https://classiques-garnier.com

    Voir aussi : "Zola, le journaliste politique"

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  • Petite pirate

    Les salles de spectacle fermées, il reste le disque ou le support numérique pour découvrir la comédie musicale pour enfants Zélie la pirate.

    Aurélie Cabrel est à la manœuvre dans ce conte musical que n’aurait pas renié son chanteur de père, auteur du Soldat Rose 2 en 2013. 

    Pour Zélie la pirate, Aurélie Cabrel, dont la voix à la Olivia Ruiz fait merveille, s’est entourée d’Esthen Dehut, Bruno Garcia et Olivier Daguerre dans cette histoire de flibusterie teintée de forfaiture ("Prends garde à toi"), de récit initiatique ("Pirate demoiselle") et de aussi de féminisme ("Chanson de pirates").

    Zélie, 15 ans, est la fille du capitaine McPherson, commandant de l’Ara Macao, "le plus grand et le plus célèbre navire de pirates de la  mer des Saphirs". Cette vie de danger, la jeune fille aimerait bien la connaître, loin des Galeries La Playette à laquelle on voudrait la destiner comme vendeuse ("Boutique contre navire"). Le moins que l’on puisse dire c’est que Zélie a du caractère, et même "le sale caractère de sa mère", si bien que son père accepte de l’emmener avec lui sur son bateau. Le pirate Barbemolle est chargé de s’occuper d’elle comme de sa fille. La jeune fille a également pour compagnon un perroquet, Hashtag, son cadeau de naissance, mais aussi "le vrai génie à bord" ("Les consignes marines"). La nounou un peu particulière a isolé la jeune fille dans la cabine du capitaine, par sécurité, et non sans les protestations de Zélie contre la prudence de Barbemolle : "Ils auraient tout donné pour que l’un vive la vie de l’autre" ("On aura tout vu").

    Message féministe

    Sur le navire, il y a un beau gosse, Charles de la Mare de l’Étang sec, le second du navire, noble, prétentieux, ambitieux et sûr d’être un tombeur ("La chanson française de Charles"). Cet ambitieux dont les dents rayent la coque du navire ne laisse pas indifférent Zélie, impatiente de monter sur le pont pour rejoindre le bel officier ("C’est mon Charlie, mon Charlou / Mon Charlot, c’est mon Charles / Mon pirate, mon trésor", "Mon pirate mon trésor").

    Charles a une autre idée en tête : prendre la tête du bateau en s’emparant de Hashtag, le "perroquet magique", aussi efficace qu’un GPS et "beaucoup plus utile qu’il en a l’air". Le "secret" bien gardé de l’animal ("Hé, dis-moi !") parvient aux oreilles de Charles "qui veut devenir capitaine à la place du capitaine" grâce à un subterfuge dont Zélie sera la victime ("Lettre à Zélie").

    Un faux rendez-vous amoureux, une entorse à la sécurité de la jeune pirate, est un moyen de s’emparer du perroquet ("Minuit", "Hashtag n’est plus là").

    On s’en doute : c’est Zélie la vraie héroïne de cette histoire menée tambour battant, qui va mener la lutte, non sans un message féministe à l’attention des garçons et des filles ("Tu t’es fait battre par une fille !").

    Le conte musical Zélie la pirate est présenté dans un très bel objet : disque CD de 45 mn, avec un livret illustré de 48 pages par Guylaine Lafleur et Aurélie Cabrel.  

    La plus belle critique sur ce projet vient de Francis Cabrel lui-même : "Voilà que ma fille à qui j’ai raconté tant d’histoires dans sa chambre d’enfant vient à son tour m’en raconter une. Et une belle. Avec du vent dans les voiles, des personnages batailleurs, des mers lointaines, des pirates, des perroquets, des jambes de bois, une héroïne jolie à croquer et des chansons comme ses amis et elle savent si bien faire. Un navire, une énigme à résoudre, d’un coup c’était moi l’enfant, et je me suis laissé embarquer."

    Il est certain qu’il ne sera pas le seul. 

    Zélie La Pirate, chapitre 1, Baboo Music, 2021
    https://www.zelielapirate.com
    https://www.facebook.com/zelielapirate

    Voir aussi : "Marie Cherrier : Les comédies musicales m'ont toujours beaucoup attirées"

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  • Colette, Lucie et Jean-Pierre

    C’est le documentaire surprise du moment. Il a bouleversé l’Académie des Oscars qui lui a décerné le prix du meilleur court-métrage documentaire. Réalisé par l’Américain Anthony Giacchino, Colette: The French resistance fighter confronting a été produit en France grâce à Alice Doyard.

    La Colette du titre est Colette Marin-Catherine, 90 ans, une ancienne résistante normande pendant la seconde guerre mondiale et qui a vu son frère Jean-Pierre, résistant lui aussi, arrêté et mourir au camp de concentration de Dora en Allemagne le 22 mars 1945.

    Marquée par cet événement, la vieille dame n’a cependant jamais visité aucun camp, désireuse qu’elle a été d’oublier cette période. Lucile Fouble, une lycéenne de 17 ans, décide de la contacter pour travailler sur un dossier historique en rapport avec cette période. Le film démarre par une visite de l’impressionnante Coupole dans le Nord, un ancien bunker de fusées V2 transformé en site historique remarquable. Lucile parvient à convaincre Colette d’effectuer un voyage en Allemagne, à Dora, là où est mort le frère de cette dernière en 1945, à peine plus âgé que la lycéenne.

    L’ancienne résistante "qui ne pleure jamais"

    Sitôt passée la frontière allemande, l’ancienne résistante "qui ne pleure jamais" fait tomber l’armure dont elle s’était caparaçonnée durant des années. La découverte du camp de concentration où des dizaines de milliers de déportés étaient transformés en esclaves pour construire les terrifiantes fusées V2 devient un de ces moments rares tout autant que pénibles. Les échanges, les confidences, les secrets jamais dévoilés, refont surface. Colette et Lucile s’en trouvent bouleversées. Nous aussi.

    Sur ce voyage mémoriel d’une vieille dame et d’une jeune lycéenne, Anthony Giacchino laisse parler ses témoins. La caméra suit avec grâce, tact et sensibilité une expérience indicible. 

    Le film est visible gratuitement sur Youtube et sur le compte de The Guardian.

    Colette: The French resistance fighter confronting, documentaire français d’Anthony Giacchino,
    avec Colette Marin-Catherine et Lucie Fouble, 2021, 24 mn 50

    https://www.youtube.com/watch?v=J7uBf1gD6JY

    Voir aussi : "Terrible sourire"

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  • Iphigénie d’Europe

    mes publications mes créations,théâtre,drame,iphigénie,europe,libéralismeAu départ d'Iphigénie d’Europe il y a eu un défi : écrire une pièce de théâtre burlesque en vers de douze pieds sur un sujet très actuel : le libéralisme économique et la mondialisation.

    Ce postulat de départ n’est pas si étonnant qu’il n’y paraît : les drames de Racine ou de Corneille n’ont-ils pas pour toile de fond une guerre ? Et aujourd’hui la mondialisation n’est-elle pas une forme de guerre, moins sanglante certes mais tout aussi brutale ?

    Le mythe de la Guerre de Troie a été choisi comme modèle pour cette tragi-comédie.

    Iphigénie d’Europe se déroule de nos jours dans une entreprise informatique. Achille, son président, se voit proposer la veille de son mariage avec Hélène une alliance avec un de ses concurrents Jan Patrocle. L’objectif est in fine de conquérir le marché chinois. Hésitant d’abord, Achille finira, sous la pression d’Hélène, par accepter une fusion amicale. Ce sera le départ d’une catastrophe qui balaiera sur son passage destins, rêves et espoirs. Emportés par la fièvre de l’argent et du pouvoir, à l’époque du libéralisme triomphant, chaque personnage montrera finalement son vrai visage : le visage de ce que l'on pourrait nommer "des animaux économiques" !

    Au cœur de cette lutte, il y a aussi un double triangle amoureux – Achille-Hélène-Jan Patrocle d'une part et Hélène-Iphigénie-Ulysse d'autre part – triangle dans lequel l’argent est l’épicentre.

    Cette tragi-comédie est autant une réécriture de la Guerre de Troie qu'un hommage au théâtre, hommage où le pastiche n’est jamais très loin : de la tragédie classique au théâtre de l’absurde en passant par la comédie musicale, la poésie homérique, la création contemporaine (Joyce, Beckett ou Pinget), la danse ou la farce. Le chant épique côtoie la comptine et la lamentation amoureuse peut surgir après une déclaration des plus prosaïques, sur une recette de cuisine par exemple.

    Bruno Chiron, Iphigénie d'Europe. Manuscrit.com, 2007, 165 p.
    http://www.manuscrit.com/book.aspx?id=10246
     
    Voir aussi : "« Rock'n'Love » d'Arsène K., toujours disponible »"
    "Les publications du blogger"
    "Les Fabuleuses"

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  • La compassion sauvera le monde

    Manga et fiction, Invincibles (éd. Massot) est aussi et surtout un récit de vie scénarisé par Sofia Stril-Rever, spécialiste du Tibet et biographe du Dalaï-lama. La mise en images de l’histoire a été assurée par la mangaka japonaise Kan Takahama. On lui doit notamment l’adaptation de L’Amant de Marguerite Duras que nous avions chroniquée sur Bla Bla Blog.

    Invincibles, BD engagée, avec la figure du Dalaï-lama bien présente, conte d’abord l’histoire d’un combat personnel : suite à un attentat en plein Paris, Maya, 19 ans, se retrouve hospitalisée et gravement blessée. Elle a dû être amputée d’une jambe et doit commencer un combat douloureux pour accepter son handicap. Elle trouve son salut grâce à une vidéo Youtube dans laquelle le Dalaï-lama est interviewée par une certaine Sofia. Maya la contacte.

    Cette spécialiste du Tibet encourage la jeune femme à se reconstruire grâce à la méditation. La victime du terrorisme trouve en même temps une voie et un projet qui passe par la compassion, l’aide aux personnes touchées par l’amputation et aussi par le Tibet.

    Sofia Stril-Rever fait se rencontrer bourreaux et victimes

    Après s'être envolée en Inde pour y rencontrer le Dalaï-lama, contre toute attente Maya se lance dans un projet fou et dangereux : secourir au Tibet un résistant bouddhiste, devenu handicapé comme elle. La mission est hautement dangereuse dans un pays occupé par la Chine, impitoyable contre les Tibétains attachés à leur culture, à leur religion et au 14e Dalaï-lama .

    Sofia Stril-Rever et Kan Takahama ont intelligemment joué le jeu du manga et de l’intrigue romanesque pour diffuser des messages sur l’altruisme, la compassion, la reconstruction, le courage  et la générosité. Les auteures précisent que leur fiction est basée sur des faits réels, avec des personnages réels : il y a bien entendu le 14e Dalaï-lama, en fuite de son pays depuis 1959 et Prix Nobel de la Paix en 1989, mais aussi la dissidente Nyima Lhamoi ou le professeur Bernard Dubreuil. L’histoire du personnage fictif Lobsang Tenzin renvoie, quant à lui, aux nombreuses victimes des répressions chinoises au Tibet.

    Dans un manga alternant planches en couleur et en noir et blanc, Sofia Stril-Rever fait se rencontrer bourreaux et victimes, transmettant par là-même une série de messages engagés, certes difficiles à assimiler (le pardon, la compassion envers son agresseur) mais en tout cas essentiel "face aux crises actuelles". Des propos du Dalaï-lama résonnent avec force : "Ils sont la dernière génération à pouvoir remédier à la menace d’extinction actuelle. Le futur est entre vos mains."

    Kan Takahama et Sofia Stril-Rever, Invincibles, éd. Massot, 2021, 164 p. 
    https://massot.com/collections/invincibles
    https://savetibet.org
    https://www.dalailama.com
    https://www.bethelove.global

    Voir aussi : "Aung San Suu Kyi et les bouddhistes extrémistes"
    "Mon amant chinois"

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  • "Assez de bla bla" #3 : Roxane Arnal

    La nouvelle chronique de "Assez de Bla Bla", diffusée sur la radio C2L et sur le magazine Entre Loire et Loing est consacrée au premier album de Roxane Arnal, Doorways

    Merci à Pascal Weber pour la réalisation et le montage.

    "Assez de bla bla", les capsules de Bla Bla Blog
    http://www.c2l-radio.fr/-Entre-Loire-Loing-le-magazine-du-Gatinais-135-.html
    https://www.facebook.com/entreLoireetLoing
    https://www.youtube.com/watch?v=BbcwOh0LZyg

    Voir aussi : "Qui connaît Roxane Arnal ?"

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