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  • Que le rituel commence

    Révélée il y a trois ans comme une nouvelle voix de la pop, Tess revient avec son EP, Origin. "Origine" comme celle de cette chanteuse venue tout droit de la Réunion et qui entend bien bousculer les canons de l’électro pop.

    Les 4 titres de son mini-album se veulent, comme elle le dit, une véritable introspection de l’âme mais aussi une ode à la vie, à l’amour de l’être et surtout à l’acceptation de soi. Un message qui parlera évidemment à tout le monde.

    Mais intéressons-nous plutôt au premier extrait d’Origin. "The Ritual" a le mérite de désarçonner l'auditeur avec un sujet fort : réhabiliter nos démons. La chanteuse le dit sans faille dans un clip somptueux, à la fois gothique et sensuel, réalisé par Francis Courbin : "Que le rituel commence… / Je parle à mes démons… J'ai besoin de toi dans ma vie / Je n'ai pas besoin de les appeler / Ils sont là depuis toujours" ("Let the ritual begin /  I talk to my demons / I don’t need to call them/ They’re right here have always been").

    L’univers de Tess et ses choix artistiques sont assumées : voilà qui rend sa découverte si importante.

    Elle sera à suivre coup sûr les prochains mois et les prochaines années. 

    Tess, Origin, EP, 2021
    https://www.facebook.com/TessOfficial
    Lien d’écoute
    @tessofficial
    https://msha.ke/tessoceane

    Voir aussi : "Mémorable évidence"

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  • Homme fatal

    Présenté comme un drame intime et amoureux, L’enfant rêvé de Raphaël Jacoulot, avec Jalil Lespert, Louise Bourgoin et Mélanie Doutey dans les rôles titres, peut aussi se voir comme un thriller, avec le classique triangle amoureux : le mari, sa maîtresse et sa femme.  

    Dans les forêts magnifiques du Jura, François (Jalil Lespert,) dirige une scierie. Il est épaulé par sa femme Noémie (Mélanie Doutey, toujours impeccable). L’entreprise familiale périclite, avec, épine supplémentaire, le poids des parents, attentifs à ce que l’entrepreneur fasse les bonnes décisions. Le couple vit d’autres difficultés, privées cette fois : désireux d’avoir un enfant, ils se sont lancées dans des FIV à la fois pénibles et vaines. Bientôt, la solution de l’adoption est mise sur la table par Noémie en dépit des réticences de son mari.

    C’est alors que débarque dans leur région un nouveau couple, Patricia et Philippe (Louise Bourgoin et Nathan Willcocks). François tombe aussitôt amoureux de la jeune femme et les deux commencent une relation adultère passionnée. Lorsqu’elle lui apprend qu’elle est enceinte, François est tenaillé entre le bonheur d’être enfin père et le devoir d’assumer cette situation d’amant et de futur père. Patricia le presse de tout avouer à sa femme mais il hésite.

    En filigrane la question des liens masculins pour ne pas dire paternalistes

    Les scénaristes (Raphaël Jacoulot, Benjamin Adam, Fadette Drouard et Iris Kaltenbäck) ont fait le choix de centrer leur histoire sur la figure d’un homme complexe, séduisant, tour à tour robuste et fragile, interprété par le formidable Jalil Lespert. Sa relation amoureuse avec Patricia, filmée avec délicatesse et sensualité, est finalement aussi importante que l’imbroglio intime et familial du chef d’entreprise cerné de toute part.

    Car la question de quitter ou non sa femme est croisée par une autre beaucoup plus cruciale : faut-il être père à tout prix ? L’enfant rêvé (pour François, il ne peut être que né de son propre sang plutôt qu'adopté) ne représente-t-il pas une chute inexorable ? Et puis, il y a en filigrane la question des liens masculins pour ne pas dire paternalistes, omniprésents avec la figure du père (Jean-Marie Winling). Il faut aussi compter avec l’intrusion discrète mais réelle du neveu, prêt à prendre la place de François dans la scierie. Ces ingrédients explosifs sont là pour faire perdre pied à un homme ordinaire.

    Sorti confidentiellement, ce thriller intime mérite vraiment d’être découvert, ne serait-ce que pour les interprétations de Jalil Lespert, Louise Bourgoin et Mélanie Doutey. 

    L’enfant rêvé, drame et thriller français de Raphaël Jacoulot, avec Jalil Lespert, Louise Bourgoin et Mélanie Doutey, 2020, 107 mn, Canal+
    https://www.unifrance.org/film/48925/l-enfant-reve

    Voir aussi : "Voir ou revoir le Napoléon d’Abel Gance"

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  • Fantasque, fantastique et Fantask

    Fantask, dont le premier numéro est sorti chez nous ce mois de juin, est la version française du mythique magazine américain de bande dessinée créé en 1969. Le premier numéro français, sorti le 28 mai dernier et disponible ce semestriel, se veut à la fois précis, sérieux, moderne, dérangeant et engagé. Il entend aussi élargir le sujet en balayant aussi bien la BD que le cinéma, la littérature, la musique et la culture en général. Un vrai magazine pop, en sorte, qui ne pouvait qu’intéresser Bla Bla Blog. Un magazine avec une vraie personnalité, et qui le revendique comme le dit à sa manière l’éditorial : "Le tsunami de la marchandisation a tué ce que la pop culture recelait d’insurrection spirituelle, l’a broyé et aseptisé en l’abandonnant aux mâchoires de des professionnels du mainstream."

    Le premier numéro du Fantask français est consacré aux figures du mal : serial killers, "pères fouettards", figures sexy à l’instar de Dexter, vamps plus ou moins habillées, génies du mal tels qu’Hannibal Lecter, sans oublier l’incontournable Hitler et ses condisciples (la "nazie-exploitation").

    Érudit, décalé, drôle, intelligent, le numéro français propose tout d’abord une traduction de la conversation entre Jodie Foster et Anthony Hopkins, alias respectivement Clarice Starling, la célèbre élève du FBI, et Hannibal Lecter, le tueur en série cannibale : ce sont les deux héros du mythique Silence des Agneaux (rappelons au passage que la série Clarice est proposée en France en ce moment sur Salto). Cette rencontre tout simplement passionnante entre l’actrice et l’acteur permet de revenir sur ce thriller horrifique ayant marqué l’histoire du cinéma mais aussi sur Jonathan Demme, décédé en 2017.

    Pour ce numéro dédié aux figures du mal, il fallait bien faire une place à Satan en personne, ce qui est fait à travers une analyse des iconographies du Prince des Ténèbres à travers les siècles, des eaux fortes du XIXe siècle aux films d’animation de Disney, en passant par les peintures Renaissance ou les créations contemporaines et la publicité. Dans son appétence pour des analyses fouillées, les journalistes de Fantask consacrent une interview à Jean-François Colosimo, spécialiste du christianisme. Il donne son analyse des incarnations modernes du diable. Il parle d’une véritable mutation de ce personnage "débaptisé, déraciné, défavorisé", au point de rendre le diable "presque" positif. À ces pages consacrées à un diable désacralisé vient répondre les images des "satanes", ces vamps ultra sexy qui peuvent prendre la forme de sorcières, de possédées plus ou moins illuminées  (voir à ce sujet l'article consacré à la kitsch et incroyable Church of Satan créée par le mystérieux Anton LaVey), de goulves, de vampires et même des "louves SS".

    "Le nazi c’est pop ?"

    Voilà qui nous mène à ce dossier incroyable et passionnant présenté sous dorme d’une question provocatrice : "Le nazi c’est pop ?"  Cette interrogation porte sur l’imaginaire de la croix gammée, de la figure d’Hitler et sur l’esthétisation du nazi devenu une marchandise de divertissement "spectaculaire" : "La barbarie du Troisième Reich semble s’allier avec la logique culturelle du néocapitalisme, elle est barbarisée" écrit Vicenzo Suca en introduction. Hitler ne pouvait être qu’un personnage idéal au service des uchronies les plus incroyables : "Et s’il était vivant ?" s’interrogent plusieurs artistes ("What if Hitler… ?"), dont les créateurs de la BD Hitler (tout simplement), qui n’aura droit qu’à deux numéros. Fantask propose quelques planches de cette œuvre incroyable… interdite par la loi en 1978.

    Dans la culture pop, l’imagerie nazie a une place importante soulignent Stéphane François et Nicolas d’Estienne d’Orves, à l’instar d’Indiana Jones, du jeu Wolfenstein ou du film plus confidentiel Iron Sky. Les spécialistes parlent d’une "aura magique et mystique qui entoure encore Hitler et ses sbires", avec en particulier Himmler, apparaissant comme le personnage le plus ésotérique au point d’être considéré comme "la figure du mal absolu".

    Le magazine quitte la thématique inquiétante du nazisme pour s’intéresser aux autres représentations du mal, séduisantes et sexy : Morgan Dexter, Le Joker, Tahar Rahim dans la série Netflix Le Serpent ou encore Charles Manson. Fantask a encore la bonne idée de s’intéresser au clown tueur et au romancier français Maxime Chattam, sans publier toutes ces femmes tueuses, minoritaires mais marquantes.

    Les 250 pages du semestriel proposent une inquiétante mais passionnante plongée dans le mal. De quoi donner des frissons mais aussi envie de se plonger ou se replonger dans des œuvres marquantes, terrifiantes et maléfiques.

    Fantask, numéro 1, semestriel, juin 2021
    http://huginnmuninn.fr/fr/book/fantask-n-1-la-tentation-du-mal

    Voir aussi : "La Route 66 des échecs"

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  • Forever Bastien et Taly

    On entre dans le premier EP du duo Bastien & Taly avec le sourire, tant la joie de vivre, de danser et d’aimer éclate à chaque note. "Mibalé" s’écoute comme un vrai futur tube de world chaleureux et lancinant, porté par la voix de Taly, originaire de la République Démocratique du Congo et qui chante ici en lingala.

    La musique représente un moyen pour Bastien et Taly de faire passer un message d’acceptation de l’autre. Leur projet musical est aussi l’occasion de constituer un espace d’expression pour intervenir sur la question de la diversité culturelle. Pour, Taly qui chante depuis son plus jeune âge, son art est autant un exutoire qu’un moyen d’expression, comme elle le dit elle-même.

    Avec "Elikia" nous sommes toujours dans une appropriation des sons africains, ce qui ne veut pas dire que leur EP éponyme reste sur les rivages de l’Afrique. Car Fabien et Tally savent se baigner dans le courant pop international avec plaisir comme le prouvent "Thanks", une pop funk intense et aux qualités dansantes indéniables. "Forever", en anglais lui aussi est une chanson qui appelle au lâcher prise, à l’appréciation du moment présent et au retour à soi.

    Bastien & Tali proposent avec leur EP métissé et envoûtant le meilleur des remèdes à la morosité qui viendrait vous clouer sur place. À écouter sans modération.

    Bastien & Taly, Bastien & Tally, EP, Baco Music, 2021
    https://www.facebook.com/Bastien.and.Taly
    https://www.instagram.com/bastien_taly
    Lien digital

    Voir aussi : "50 ans et un double album pour Zaïko Langa-Langa"

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  • Pourquoi il faut soutenir l’ICM

    Nous avons choisi de faire un focus sur l’ICM (Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière), engagé depuis plus de dix ans dans la lutte et la recherche contre des maladies aussi terribles que la sclérose en plaques, Parkinson ou Alzheimer.

    C’est l’occasion de rappeler ici l’existence d’une cagnotte en faveur de Sandrine, qui vient de décéder à 43 ans, victime d’une sclérose en plaques après 15 ans de maladie.

    Les maladies du système nerveux affectent actuellement 1 personne sur 8 en Europe, et avec le vieillissement de la population ce chiffre va encore augmenter. L’une des priorités de l’ICM est de trouver des traitements destinés à freiner l’évolution et guérir des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. Pour cela, l’ICM a créé un modèle innovant où malades, médecins et chercheurs sont réunis au sein d’un espace unique afin d’améliorer le diagnostic et mettre au point plus rapidement des traitements contre les maladies neurodégénératives.

    L’ICM est l’un des tout premiers centres mondiaux pour la prise en charge des maladies du système nerveux. L’ICM contribue à améliorer l’efficience de la recherche en neurosciences en favorisant la recherche translationnelle et en fournissant à plus de 600 chercheurs et ingénieurs, des équipements à la pointe du progrès. En intégrant des domaines aussi variés que la biologie moléculaire et cellulaire, la neurophysiologie et les sciences cognitives, en étroit maillage avec une recherche clinique, il se fixe comme but d’apporter des réponses concrètes pour prévenir et guérir les affections du système nerveux.

    Parmi les maladies qui intéressent l’ICM, il y a la sclérose en plaques, qui touche particulièrement les femmes. Plusieurs hypothèses ont été avancées sur l’implication de phénomènes hormonaux agissant sur le système immunitaire, sur des mécanismes d’épigénétique ou encore sur des facteurs environnementaux influençant les hommes et les femmes de façon différentielle. A ce jour aucune de ces hypothèses n’a pu être confirmé scientifiquement.

    La SEP est la 2e cause nationale de handicap acquis chez l’adulte jeune après les traumatismes  avec un âge moyen d’apparition de 30 ans

    La Sclérose en Plaques (SEP) est la 2e cause nationale de handicap acquis chez l’adulte jeune après les traumatismes. Elle touche aujourd’hui environ 100 000 personnes en France avec 3 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Cette maladie constitue un enjeu majeur de santé publique car elle affecte une population active, en phase de construction de projet de vie, avec un âge moyen d’apparition de 30 ans.

    La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du système nerveux central entraînant une destruction progressive de la gaine de myéline entourant les neurones, indispensable à leur protection et à la transmission de l’influx nerveux. 
    Les lésions de sclérose en plaques, ou "plaques", observées dans le cerveau, la moelle épinière ou les nerfs optiques se caractérisent par une inflammation et une démyélinisation qui est parfois suivie d’une régénération de la myéline (remyélinisation). Cependant, cette remyélinisation est hétérogène selon les patients et échoue avec la progression de la maladie. Cet échec de la remyélinisation conduit à une neurodégénérescence, à l’origine de la progression irréversible des déficits moteurs et sensoriels chez les patients. L’enjeu majeur des recherches actuelles vise donc à développer des stratégies régénératives de la myéline, afin de limiter la neurodégénérescence et par voie de conséquence la progression de la maladie.

    Oui, la recherche avance, mais il y a encore beaucoup de travail et de recherche avant que des maladies comme la sclérose en plaques soient vaincues. L’un des moyens les plus efficaces est d’aider l’ICM par des dons. Même les plus modestes seront les bienvenus.

    ICM - Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière
    Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47 bd de l’Hôpital, 75013 Paris 
    https://www.lepotcommun.fr/pot/282uo0bp
    https://institutducerveau-icm.org/fr
    https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/sclerose-en-plaques-modeles-experimentaux
    https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/modelisation-mathematique-mecanisme-inflammatoire-sclerose-en-plaques

    Voir aussi : "Dons pour l’ICM, en hommage à Sandrine, victime d’une sclérose en plaques"

    Photos : Jimmy Delpire

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