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Pas mon fils
Les Choses humaines est une adaptation du roman de Karine Tuil sorti en 2019 et récompensé la même année d’un prix Interallié et d’un Goncourt des lycéens. Voilà qui donne une idée de l’importance de ce récit, mis en image par Yvan Attal, avec sa compagne Charlotte Gainsbourg et leur fils Ben Attal, dans le rôle du jeune Alexandre Farel.
Ce dernier est de retour des États-Unis où il entend bien poursuivre ses brillantes études supérieures. Il rejoint sa famille, en réalité sa mère, Claire, chercheuse et séparée de son mari, Jean Farel, un célèbre présentateur télé. Claire Farel vit avec Adam Wizman (Mathieu Kassovitz), un homme divorcé qui a eu une fille, Mila (la très convaincante Suzanne Jouannet), d’un premier mariage. Le soir de son arrivée en France, Alexandre accompagne Mila à une fête d’anciens élèves du lycée Henri IV. Le lendemain, la jeune femme l’accuse de viol. La machine judiciaire se met en marche et le jeune étudiant se trouve en garde à vue.
Les familles des deux protagonistes se déchirent autour de cette accusation touchant un garçon au dessus de tout soupçon, jusqu’au tribunal où se déchirent les deux parties, afin que la vérité surgisse.
Une lutte des classes feutrée
Un agression sexuelle, un homme mis en accusation, un scandale médiatique : Les Choses humaines fait partie de ces désormais nombreuses œuvres – littéraires et cinématographiques – suivant le mouvement #Metoo. Yvan Attal se sort plutôt bien de cette adaptation en trois parties distinctes, dont deux suivent les deux protagonistes principaux. Cette adaptation Que nous dirions "familiale », avec mari (Yvan Attal), femme (Charlotte Gainsbourg) et enfant (Ben Attal), n’est toutefois pas sans défauts.
Les Choses humaines, plus que le récit d’une affaire criminelle, entend aussi être une lutte des classes feutrée, jusque dans la salle du tribunal. C’est d’ailleurs dans ce lieu que se conclue le récit. Force reste à la justice, semblent dire l’auteure et les scénaristes de manière subliminale.
Sans dévoiler le résultat du procès, il faut parler du message social des Choses humaines. Le récit met en scène une jeune femme vivant dans un milieu modeste et pieux (sa mère est une juive croyante) face à une famille bourgeoise et bobo, avec un père célèbre, une femme intello et un fils surdoué, appelé à une carrière brillante. Le spectateur sera sans doute troublé de voir ces nantis joués par des personnalités aussi installés que Charlotte Gainsbourg, Ben Attal ou Pierre Arditi, et mis en scène par Yvan Attal. Certains y verront sans doute une forme d’ironie.
Parlons enfin du gros point faible de ce film qui est la relation pour le moins malsaine entre Jean Farel et la stagiaire Quitterie (jouée par Camille Razat). Le trouble est réel, et plus encore les questions sur cette histoire semblant venir d’une autre époque. Des zones d’ombres existent sur ces deux personnages secondaires et que le film ne parvient pas à éclairer totalement, comme si les créateurs les avaient oubliés en cours de route. Dommage.
Les Choses humaines, drame français d’Yvan Attal, avec Ben Attal,
Suzanne Jouannet, Charlotte Gainsbourg, Mathieu Kassovitz, Pierre Arditi, Audrey Dana,
Benjamin Lavernhe et Judith Chemla, 2021, 138 mn, Canal+
Karine Tuil, Les Choses humaines, éd. Gallimard, 2019
https://www.unifrance.org/film/50911/les-choses-humaines
https://www.canalplus.com/cinema/les-choses-humaines/h/17534962_40099
Voir aussi : "Corpus dlicti"
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