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  • L'espion qui venait du froid

    roman,john le carre,confrérie,espionnage,espion,guerre froideL'Espion qui venait du Froid, l'un des premiers romans d'espionnage de John Le Carré, a révolutionné le genre. A l'antipode des James Bond, les histoires de John Le Carré sont complexes, les personnages ne sont pas des héros mais des hommes et des femmes ordinaires et souvent désabusés, l'espionnage n'est plus qu'une activité professionnelle, voire ennuyeuse et les enjeux (idéaux politiques et stratégiques) n'ont finalement aucun intérêt.

    L'Espion qui venait du Froid débute par le démantèlement à Berlin, en pleine Guerre Froide, du réseau d'Alec Leamas par le service du contre-espionnage est-allemand dirigé par un certain Mundt. De retour à Londres, Leamas est grillé et mis sur la touche. Jusqu'à quand ? Voilà un roman intéressant par son parti-pris de désacraliser le roman d'espionnage.

    J'ai trouvé ce livre vraiment passionnant pendant les 100 premières pages. J'ai moins accroché pour la suite : on se perd dans les magouilles d'espionnage (c'est voulu par l'auteur). Par contre, le personnage de Liz, la petite amie d'Alec, donne un vrai beau supplément d'âme. Un classique du roman d'espionnage à découvrir.

    John Le Carré, L'Espion qui venait du Froid, éd. Folio, 312 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/05/08/17825143.html
    https://www.librairie-gallimard.com

    Voir aussi : "Médecin malgré moi"

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  • Noga en lumière

    Un  très beau titre anglo-saxon vient éclairer – si l’on peut dire – LEV, le superbe album de la chanteuse suisse Noga : Songs That Light The Night, littéralement : "Chansons qui éclairent la nuit". Et il est vrai que la lumière illumine cet opus, à l’instar du premier morceau "Rakia". Après les premières mesures tourmentées et très contemporaines, Noga s’installe, tout en douceur, grâce à une pop-folk qui ne peut pas laisser l’auditeur insensible, d’autant plus que de morceau s’inspire d’un psaume hébraïque.   

    Née de parents émigrés d'Israël, l’artiste propose un retour à ses origines et à sa culture en puisant son inspiration dans des poèmes ancestraux, issus des Psaumes (Le Livre des Téhilim) donc, mais aussi dans des chants traditionnels, à l’instar de cet "Eli Ata" dont Noga propose une version  jazzy. Jazz encore avec le beau, mélancolique "Shir", mêlant instruments traditionnels et sons électro (une prière psalmodiée par une voix masculine), et dans lequel la chanteuse suisse se laisse aller à la méditation. 

    On est avec LEV dans un album se plaçant à la confluence de la pop-folk, du jazz de la musique traditionnelle, sans qu’aucun des genres ne soit trahi ni dénaturé. L’auditeur s’en rendra compte avec le très beau "Me-Ayin", qui peut s’écouter comme une séduisante et langoureuse ballade. 

    Grâce à Nolan, les Psaumes habituellement confinés dans la sphère religieuses deviennent d’authentiques textes proches de nous, y compris pour les non-croyants

    Grâce à Nolan, les Psaumes habituellement confinés dans la sphère religieuses deviennent d’authentiques textes proches de nous, y compris pour les non-croyants. Que l’on pense au très beau "Shevet Hachayot", aux accents orientaux et au rythme envoûtant. La chanteuse en fait de très beaux joyeux musicaux, à l’exemple de "Lev", qui donne son titre à l’opus. De même, les textes multimillénaires semblent ne pas avoir pris une ride et parviennent à nos oreilles avec une nouvelle fraîcheur (l’étonnant et séduisant "Roi" se déployant avec volupté). Les collaborations des musiciens Patrick Bebey, Arnaud Laprêt aux percussions, Daniel de Morais (théorbe) ou Asher Varadi – ajoutons aussi Guillaume André, Sonja Morgenegg pour le vocal et Sohar Varadi au shofar – n’y sont bien entendu pas pour rien.

    Il faut abandonner l’impression que LEV serait un album sérieux et purement conceptuel. Il y a au contraire de la légèreté ("Honneni") mais aussi du modernisme indéniable, y compris dans les mises en musique de textes traditionnels ("Shalom Halechem"). Cela donne des titres singulièrement proches de nous ("Pitchu-Li"). 

    Saluons aussi le travail sur les voix de cet album. Il faut rappeler ici que Noga est aussi connue pour son association Catalyse qu’elle a fondée et qu’elle préside, avec à Genève un centre dédié à la voix. 

    On ne sera pas étonné que l’album de Noga se termine avec "hallelu",  comme un ultime hommage, salut et rappel à la réconciliation entre traditions, religions et création musicale. Et cette fois, c’est sur un rythme de gospel que la chanteuse suisse mâtine ce psaume. 

    Noga, LEV – Songs that light the night, Evidence Musique, 2023
    https://www.nogaspace.com
    https://www.facebook.com/Nogaofficiel
    https://www.instagram.com/nogaofficiel
    https://www.catalyse.ch

    Voir aussi : "Éternelle et musicale Norvège"

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  • Croquer la vie à pleines dents

    Le Café philosophique de Montargis fixe son prochain rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 26 mai prochain, à 19 heures. Dans le cadre d’un cycle sur la gourmandise, le Café philosophique de Montargis proposera de débattre sur ce sujet : "Qu’entend-on par « croquer la vie à pleines dents » ?"

    Voilà une expression populaire qui, a priori, semble faire peu débat. Croquer la vie à pleines dents aurait cette notion d’insouciance et de joie de vivre.

    Qui pourrait reprocher à tel ou telle de profiter de son existence sur terre, à partir du moment où cela ne nuit pas autrui ? Sauf que, faisant cela, n’est-ce pas la notion d’individualité qui pose problème ? De même, « coquer la vie à pleines dents » est souvent un encouragement de notre société de consommation ("C’est bon la honte", proclamait ainsi une publicité pour des desserts). Cette expression est donc si anodine que cela ? Et puis, pour reprendre un autre diction populaire, ne risque-t-on pas de "brûler la chandelle par les deux bouts" ?

    La vie ne serait-elle qu’un bien que nous passerions notre temps à déguster, voire à croquer, avec plus ou moins de plaisir ? Au contraire, la vie ne serait-elle pas qu’une suite de contraintes, de souffrances et de travail à subir ? Il pourra être discuté au cours de cette séance de la valeur intrinsèque que nous mettons dans la vie. Les concepts de bonheur, de plaisir, d’hédonisme et d’épicurisme auront toute leur place dans ce débat que l’équipe du café philo souhaite "gourmand" dans les échanges. 
    Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 26 mai 2023 à 19 heures pour cette nouvelle séance.

    La participation sera libre et gratuite.  

    Café Philosophique de Montargis, séance à la Médiathèque de Montargis
    "Qu’entend-on par « croquer la vie à pleines dents » ?"
    Vendredi 26 mai 2023, 19 heure, à l'Atrium
    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com
    https://www.agorame.fr

    Voir aussi : "La peur est-elle mauvaise conseillère ?"

    Photo : Pexels - Criativithy

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  • Majeur !

    Derrière le singulier titre Bach’s Book Of Zen se cache l’une des œuvres musicales les plus exceptionnelles de l’histoire de la musique. La pianiste Edna Stern s’attaque en vérité à une véritable montagne : Le Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach, et plus précisément le livre I.

    Il a été beaucoup écrit au sujet de cette œuvre à la fois magnétique, conceptuelle et pédagogique, dans laquelle Bach a composé 24 préludes et fugues dans toutes les tonalités (do majeur et do mineur, ré majeur et ré mineur, etc.).

    La fascination pour Le Clavier bien tempéré doit sans doute beaucoup à Glenn Gould qui en a fait, au XXe siècle, de passionnantes relectures.  Edna Stern s’y attaque elle aussi dans ce passionnant enregistrement, moins rythmé que Glenn Gould, mais d’un très beau classicisme, presque romantique (le Prélude n°7 en mi bémol majeur, le Prélude n°10 en mi mineur ou encore le Prélude n°18 en sol dièse mineur), et non sans puissance (la magnétique Fugue n°4 en do dièse mineur).

    L’auditeur y trouvera les véritables "tubes" que sont le premier Prélude en do majeur BWV 846 et le deuxième Prélude BWV 848 en do dièse majeur qui semble avancer masqué, comme si la pianiste se montrait tout en retenue. On prend tout autant plaisir à redécouvrir le célèbre Prélude n°6 en ré mineur.

    Il y a du modernisme dans ce Bach’s Book Of Zen, à l’instar de la sixième Fugue en ré mineur, tout comme ce je ne sais quoi de récréatif (la septième Fugue en mi bémol majeur). Il semble qu’à tout moment le "cantor de Leipzig" prenne son monde par surprise. Que l’on pense aux sophistiqués Prélude et Fugue n°19 en la majeur ou encore au plus ludique Prélude n°20 en la mineur.

    Une véritable montagne

    Dans cette œuvre pédagogique, le génie Bach insuffle ces moments de grâce, bouleversants (le Prélude n°8 en mi bémol et ré dièse mineur ou la Fugue n°11 en fa majeur BWV 856).  

    Tout l’esprit Bach est dans cette superbe interprétation du Clavier Bien Tempéré, que ce soit dans ce mélange et de justesse (les Prélude et Fugue n°13 en fa dièse majeur BWV 858), l’harmonie élevée au rang de création géniale (Prélude n°17 en la bémol majeur). L’auditeur devra écouter à ce sujet le bouleversant Prélude n°14, cette fois en fa dièse mineur, à la concision – on aimerait même dire efficacité – remarquable. Bach a déployé tout son talent dans cette œuvre, y compris dans des morceaux brefs, de moins d’une minute (le Prélude n°15 en sol majeur BWV 860 en sol majeur) ou au contraire plus longs et se déployant sans esbroufe (La Fugue n°20 en la mineur d’un peu plus de quatre minutes).

    Edna Stern se révèle aussi impeccable lorsqu’elle se laisse aller à une certaine langueur (Prélude n°16 BWV 861 en sol mineur) ou au contraire lorsqu’elle s’approprie l’étonnante et moderne Fugue en sol mineur. La pianiste parvient à étonner l’auditeur lorsqu’elle fait le choix d’un jeu "gouldien" dans la Fugue n°18 en sol dièse mineur. Edna Stern sait jouer de la nuance, comme le montre le délicat Prélude n°22 en si bémol mineur ou encore la magnétique Fugue n°23 en si majeur.

    On sort de Bach’s Book Of Zen de la plus belle manière, avec les Préludes et Fugues n° 24 les plus longs du premier volume du Clavier bien tempéré. Comme si le cantor de Leipzig et son interprète proposait une dernière promenade musicale. Avant bien sûr de se pencher sur le Livre II

    Bach, Bach’s Book Of Zen, Edna Stern, piano, 2 CD, Audio Note Music, 2023
    https://www.edna-stern.com
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100015246303750
    https://www.youtube.com/channel/UC8xTdVDa1sRrvtGdlz7Xp3g/featured

    Voir aussi : "Amour, musique et nostalgie"

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  • Ennio Morricone, une vie filmée et en musique

    Impressionnant, exemplaire, passionnant : les qualificatifs élogieux seraient bien plus nombreux pour qualifier Ennio, le documentaire de  Giuseppe Tornatore consacré à Ennio Morricone, décédé en 2020. Sorti un an plus tard, Ennio fazit figure autant de film testamentaire que d’hommage à l’un des plus grands compositeurs des XXe et XXIe siècle. Mais aussi celui qui a su donner ses lettres de noblesse à la musique de film.

    Il fallait bien deux heures trente pour retracer une carrière impressionnante : 60 ans de créations, 500 musiques de films pour le ciné ma et la télévision, des dizaines de millions de disques vendus, des récompenses par centaine mais – seulement – deux Oscars, dont un pour l’ensemble de sa carrière et un autre pour la BO du film Les Huit Salopards de Quentin Tarantino.

    Le cinéaste américain fait d’ailleurs parti des nombreux témoins du documentaire de Giuseppe Tornatore, pour qui Ennio Morricone a d’ailleurs composé plusieurs BO, dont Cinema Paradisio.

    Il est impossible de nommer tous les grands artistes venus témoigner leur admiration pour le génie italien : l’acteur puis réalisateur Clint Eastwood, le compatriote Bernardo Bertolucci, John Williams, une autre des grandes figures de la musique de films, sans compter Dario Argento (car on oublie que les collaborations entre le cinéaste et le compositeur ont été riches et fructueuses). Singulièrement, la France qui a tant aimé Ennio Morricone, est assez peu représentée, si l’on omet un passage passionnant consacré à la musique du Clan des Siciliens. 

    Le maestro italien a réussi à réconcilier musique contemporaine et concrète, musique classique et musique populaire

    Impossible – sauf à être hermétique, indifférent et insensible – de ne pas être scotché devant ce documentaire récompensé par plusieurs prix au David di Donatello 2022. La caméra suit Morricone chez lui, dans son bureau, au travail devant ses partitions (car le musicien composait "à l’ancienne", en silence, grâce à son oreille absolue) et surtout assis face à l’objectif pour témoigner, avec sincérité et non sans émotion.

    Ennio est aussi un film parcourant plusieurs dizaines d’années de la vie culturelle italienne : cinéma, télévision, musique. Quelque part, Morricone est un acteur (sans jeu de mot) et un témoin essentiel de cette période, avec quelques figures incontournables de cette période, dont Pasolini, le compositeur contemporain Goffredo Petrassi ou la chanteuse populaire Milva.

    Évidemment, une large partie du documentaire est consacré aux apports exceptionnels de Morricone dans la musique de films. Et l’on découvre comment le bruit d’une échelle, le son d’un coyote ou les martellements de tambours lors d’une manifestation ont influencé le maestro pour tel ou tel thème. Les musiques des films de Sergio Leone (Pour une poignée de dollars, Le Bon, la Brute et le Truand, Il était une fois dans l’Ouest, Il était une fois en Amérique) sont traités avec enthousiasme, tout comme ces autres BO tout aussi passionnantes que sont Mission, Les Incorruptibles, Sacco et Vanzetti ou Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, dont la composition a impressionné jusqu’à Kubrick qui a essayé, lui aussi, de travailler avec Morricone, en vain.

    Ennio est remarquable à plus d’un titre. Exemplaire aussi, dans le sens où Ennio Morricone, longtemps critiqué et rejeté par ses pairs (des compositeurs de musique dite "savante") a finalement été reconnu par un des plus grands créateurs de ce siècle et du siècle d’avant. Mais ce qui marque aussi et surtout c’est à quel point le maestro italien a réussi à réconcilier musique contemporaine et concrète, musique classique et musique populaire. 

    Ennio, documentaire italien, allemand, belge chinois, japonais et néerlandais de Giuseppe Tornatore,
    avec Ennio Morricone, Giuseppe Tornatore, Bernardo Bertolucci,
    Dario Argento, Quentin Tarantino, Hans Zimmer, John Williams, Oliver Stone,
    Clint Eastwood, Terrence Malick, Wong Kar-wai, Quincy Jones,
    Roland Joffé et Marco Bellocchio, 2021, 156 mn, Canal+

    https://le-pacte.com/france/film/ennio
    https://www.canalplus.com/cinema/ennio/h/19876949_40099

    Voir aussi : "Western ou northern ?"
    "Retenez-moi ou je fais un malheur"

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  • Comme un air de James Bond Girl

    C’est avec un esprit seventies, joyeux et drôle que Loulia revient.

    "Booty Girl" virevolte, danse, chaloupe et bouge ses fesses. No stress, semble nous lancer la craquante Loulia, à la vie artistique et personnelle déjà très riche : un passage par Séoul puis par Berlin, avec plusieurs shows TV et radio, sans oublier des concerts et des collaborations.  Voilà qui installe une artiste au rang des vraies jolies révélations.

    "Booty Girl" s’écoute avec un plaisir non dissimulée et promet de devenir notre meilleure amie, car, comme le dit la chanteuse, "Quand tout semble trop difficile, trop triste, trop fade, l n'y a pas d'inquiétude à avoir, car big butt Booty Girl est là pour vous sauver !"

    Loulia, Booty Girl, 2023
    https://www.instagram.com/loulia_officiel
    https://www.tiktok.com/@loulia_officiel
    https://twitter.com/Loulia_Officiel

    Voir aussi : "Loulia prend date"

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  • Médecin malgré moi

    médecin malgré moi,médecine,patrick de funès,confrérie,documentAprès lecture de ce livre, vous ne verrez plus la médecine et les médecins de la même manière. Patrick de Funès, fils du célèbre et regretté acteur du même nom, nous parle dans Médecin malgré moi (éd. du Cherche-Midi) de son expérience du milieu médical.

    Grâce à des anecdotes aussi croustillantes qu'édifiantes, il s'attaque à une corporation choyée par le pouvoir et certaine de sa toute-puissance : formations médicales se limitant à des réunions récréatives ou à des colloques grassement payés, ordre des médecins (né en 1942 sous la France de Vichy !) influent et plus soucieux de protéger son corporatisme que les patients, omniprésence de "diafoirus" jusque (et surtout !) dans les milieux les plus huppés, "professeurs médaillés qui nous terrorisent à la télévision" ou campagnes de prévention (contre le cancer du sein, notamment, que la France poursuit en dépit d'avertissements de nombreux spécialistes) qui s'avèrent aussi inutiles que dangereuses pour la santé publique mais qui, par contre, sont devenues de bien belles sources de revenus.

    Un essai salutaire, et ce, quelques années avec le Covid. Pas sûr du tout que les choses se soient améliorées depuis. Hélas !      

    Patrick de Funès, Médecin malgré moi, éd. Le Cherche-Midi, Paris, 2012, 236 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/05/15/17906138.html
    https://www.lisez.com/ebook/medecin-malgre-moi/9782749121642
    http://patrickdefunes.over-blog.com

    Voir aussi : "Justine"

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  • Leo Sidran fait tomber le masque

    What’s Trending est le huitième album de Leo Sidran. Une solide expérience, donc, au service d’un opus à la production, au son et à la richesse instrumentale impeccables. On retrouve à ses côtés un casting d’invités de marque comme Janis Siegel (Manhattan Transfer), Louis Cato (le chef d’orchestre de The Late Show), Jon Lampley (Huntertones), Jake Sherman, Lauren Henderson et Michael Leonhart (Steely Dan).

    "What’s trendig", qui donne son titre à l’album, est un joli morceau à mi-chemin entre la soul, la pop, avec je ne sais quoi de jazz, en featuring avec sa fille Sol Sidran et sa voix juvénile, veloutée et chaloupée. Sans oublier les cuivres de Michael Leonhart. Le chanteur et musicien y aborde un thème plutôt rare dans la pop comme dans la chanson : celui des tendances, de la mode et, partant, le lien qui unit les générations entre elles. C’est encore Sol Sidran ("L'ultime adepte des nouvelles tendances") qui l’accompagne dans le titre le plus incroyable et le plus émouvant de l’opus, "Hanging By A Thread").

    Tendances

    On est encore dans la soul avec le délicat et velouté "Keep It Wild" : pas si sauvage que ça après tout, dans cette construction soyeuse. Osons dire que l’on retrouve un peu de l’influence de Michael Jackson, période Thriller et Bad, lorsque le roi de la pop osait des slows langoureux comme jamais.

    L’influence du roi de la pop est plus visible encore avec le sophistiqué "When The Mask Comes Off", un morceau derrière lequel se devine à la fois la créativité, la sophistication  et la joie de vivre de Leo Sidran. L’artiste déploie son talent comme ses influences dans un album tout entier consacré à son amour du son et de la culture pop ("Sleepwalking"), sans pour autant faire un détour par des sons jazzy ("There Was A Fire"). 

    Ainsi, Leo Sidran se livre avec délicatesse dans la ballade pop rock réjouissante "It’s All Right", le folk très seventies "After Summer’s Gone" ou le titre plus soul "Everybody’s Faking Too". Quant à "Crazy People", en featuring avec Joy Dragland, avec son funk assuré, avec snaps à la clé, il a ce je ne sais quoi de gospel.

    Avec "1982", nous sommes, comme le titre du morceau l’indique, au cœur des eighties. Le musicien s’y déploie avec bonheur et plaisir, donnant à ce morceau un petit air de madeleine de Proust, à la gloire des figures et des références de cette période – Toto, The Police, Hall and Oates ou Stevie Wonder. Pour autant, Leo Sidran ne se laisse pas aller longtemps à la nostalgie. Le morceau qui suit, "Spin" a la facture d’un morceau urbain, ne rechignant pas à un peu d’électro, comme au rythme rap.

    L’auditeur sera sans doute sensible au somptueux duo avec Lauren Henderson, "Nobody Kisses Anymore", véritable appel à l’amour, à la tendresse et au romantisme dans notre époque d’hypermoderne solitude. À l’harmonica, Jake Sherman vient parfaire ce joli moment de sensualité. 

    Leo Sidran, What's Trending, Bonsaï Music, 2023
    http://www.leosidran.com
    https://www.facebook.com/leo.sidran
    https://www.instagram.com/leosidran
    https://www.bonsaimusic.fr

    Voir aussi : "Comme un air de James Bond Girl"

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