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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Alma Viva. Il sera visible du 13 au 18 juillet 2023.
Comme chaque été, la petite Salomé retrouve le village familial, niché au creux des montagnes portugaises, le temps des vacances. Tandis que celles-ci commencent dans l’insouciance, sa grand-mère adorée meurt subitement. Alors que les adultes se déchirent au sujet des obsèques, Salomé est hantée par l’esprit de celle que l’on considérait comme une sorcière.
Film présenté à la Semaine de la critique - Festival de Cannes 2022
Alma Viva, drame portuguais de Cristèle Alves Meira avec Lua Michel, Ana Padrão, Jacqueline Corado Scénario : Cristèle Alves Meira et Laurent Lunetta, 2023, 88 mn https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1347
Au jeu des références musicales, Giverny, la création contemporaine de Julian Loidan peut autant renvoyer au courant répétitif américain de Philip Glass ou Steve Reich qu’aux compositions de Yann Kiersen. Mais pas que.
C’est aussi avec les yeux que s’écoute l’album du jeune compositeur américain. L’auditeur pourra naviguer dans les, toiles de Claude Monet qui est le sujet, lui et son jardin, au cœur de l’opus. Ce sont les touches musicales du morceau "Giverny", comme autant de tâches de couleur d’une toile impressionniste. C’est aussi ces couleurs hivernales de "December Dreams", mêlant le gris, le jaune pâle, les teintes beiges et le blanc.
L’ambition de Giverny n’est ni plus ni moins que de voyager et se faire voyager au cœur du Jardin du Val d'Oise. Julian Loidan choisit une palette de sons : piano, vibraphone, percussions, machines, violons, voix éthérée pour naviguer entre la fin XIXe et 2023. Monet, le peintre français sans doute le plus adulé à l’étranger, devient un personnage de notre époque, comme ne le dit paradoxalement pas le mélancolique "You Will Be Missed" ou encore le nostalgique et pas moins triste "Surrender".
Julian Loidan choisit une palette de sons : piano, vibraphone, percussions, machines, violons, voix éthérée pour naviguer entre la fin XIXe et 2023
Cela n’empêche pas le musicien américain de s’emparer d’un classique de la musique française de l’époque de Monet, la fameuse "Gymnopédie n°1" d’Erik Satie, que le compositeur rehausse toutefois de teintes synthétiques. Cela donne un résultat séduisant, sans pour autant dénaturer le chef d’œuvre de l’ami de Claude Monet.
Pour son dernier album, Julian Loida choisit des chemins étonnants et séduisants, un peu à l’image des allées que suit le touriste pour admirer le domaine de Monet. Arrêtons-nous un instant sur "Sphere", mêlant jazz et rock pour un morceau tendant au psychédélisme tellement en vogue dans les années 70. Il y a un incontestable esprit New Age dans ce titre prenant son temps, au même titre sans doute qu’"Ambrosia", infiniment plus court (un peu plus d’une minute) et aussi astral que Giverny est terrien.
Avec "Beautiful Day" et "Collide", nous sommes carrément dans une pop bien dans notre époque, preuve supplémentaire que Julian Loida ne s’entend pas se limiter à une lecture classique de l’œuvre de Monet et de ses jardins.
Retour enfin à la musique contemporaine américaine avec "Waves", s’inscrivant dans la vague – si l’on peut se permettre ce jeu de mot – du mouvement répétitif américain, mais cette fois coloré de jazz et de pop, pour un morceau prenant son temps et choisissant de se perdre dans les jardins de Giverny. L’auditeur sera tout aussi marqué par le choix assumé de l’électronique pour "Look Up" , une nouvelle preuve s’il en est que Claude Monet reste éternel.
A Barcelone, dans les années 20, David Martin, jeune écrivain à la recherche du succès, est contacté par un mystérieux mécène pour l'écriture d'un livre religieux. David accepte ce juteux contrat avant de le regretter.
J'ai été déçu par ce thriller historique d'un des meilleurs écrivains espagnols actuels (l'auteur de L'Ombre du Vent, son premier livre, beaucoup plus réussi à ce qu'il paraît).
Certes, Le Jeu de l'Ange est bien écrit et bien mené, avec des chapitres courts qui rythment bien ce roman et des personnages bien construits (Isabella, Vidal, Sempere, Cristina). Cependant, j'ai été frustré par une histoire (de damnation ou d'immortalité) qui semble se perdre en cours de route : l'intrigue du cimetière des livres, bien imaginée, tombe à plat à la fin ; les motivations du criminel m'ont semblé en partie obscure ; l'identité du mécène est laissée (volontairement ?) dans l'ombre ; quant au dernier chapitre, il m'a laissé dubitatif.
Par contre, ce livre est à lire pour ce voyage dans le Barcelone des années 20 !
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film coréen About Kim Sohee. Il sera visible du 6 au 11 juillet 2023. La séance du mardi 11 juillet à 20h30 sera suivie d'un débat.
Kim Sohee est une lycéenne au caractère bien trempé. Pour son stage de fin d’étude, elle intègre un centre d’appel de Korea Telecom. En quelques mois, son moral décline sous le poids de conditions de travail dégradantes et d’objectifs de plus en plus difficiles à tenir. Une suite d’événements suspects survenus au sein de l’entreprise éveille l’attention des autorités locales. En charge de l’enquête, l’inspectrice Yoo-jin est profondément ébranlée par ce qu’elle découvre. Seule, elle remet en cause le système.
Il fallait bien que Bla Bla Blog s’intéresse à Sophie Le Cam, puisque la chanteuse avait fait l’objet de plusieurs chroniques. La dernière était consacrée à son single "Mais c'est Roland Garros", avant son premier album Vedette qui sortira le 1er septembre 2023 au label Le Furieux. Rencontre inédite avec une voix et une personnalité singulière, à l’univers très riche.
Bla Bla Blog – Bonjour, Sophie. Votre dernier single "Mais c'est Roland Garros" vient de sortir. C’est l’occasion de vous demander si vous avez suivi le tournoi de cette année et, si oui, qu’en avez-vous pensé. Sophie Le Cam – Hélas cette année je n’ai pu voir que deux matchs en entier : le dernier tour de Léolia Jeanjean dont le parcours atypique me fascine et la finale hommes dans laquelle j’aurais préféré voir Alcaraz, mon chouchou !
BBB – Dans ce single, chanter Roland Garros semble dépasser le strict cadre sportif. De quoi notre tournoi du grand chelem est-il évocateur ? Des révisions du bac quand vous étiez lycéenne ? Des après-midi de chaleur l’été ? Des vacances approchant ? De la grosse glande ? Ou d’autre chose ? SLC – Ce tournoi est à la fois une madeleine de Proust et un antidépresseur puissant: voir du grand tennis – sport que j’ai beaucoup pratiqué –, espérer qu’un français passe la première semaine, s’envelopper dans le son des frappes, des glissades sur la terre battue, des spectateurs, des commentaires, toucher du doigt les beaux jours, l’approche des vacances, éprouver le soulagement de ne pas avoir à réviser le bac, retrouver des souvenirs de lycée, retrouver Nelson Monfort… Tout ça forme une parenthèse infiniment réjouissante.
BBB – "Chanson Hype" était le premier extrait de votre futur album, Vedette, qui sortira le 1er septembre prochain. "Vedette" : voilà d’ailleurs un étrange mot que vous sortez du vocabulaire des années 80, période "Champs-Élysées" et Michel Drucker. Alors Sophie, nostalgique de cette période – si tant est que vous l’ayez connue ? SLC – Je ne suis pas nostalgique de cette période mais je suis férue d’expressions et de mots désuets. Je fais une petite collection.
"Je suis férue d’expressions et de mots désuets"
BBB – Quel sera le fil rouge de ce premier album, tant du point de vue musical que textuel ? Et d’ailleurs, y aura-t-il un fil conducteur ? SLC – L’album est un kaléidoscope de rêveries juvéniles. Sur la forme, les synthés lo-fi et les boîtes à rythmes des années 90 tissent le fil conducteur, agrémentés par quelques petites touches acoustiques (guitare, piano, bugle).
BBB – Quels sont vos influences ? On pense à Philippe Katerine, Renaud, mais aussi Giedré – en moins trash. Vrai ou faux ? J’imagine aussi vous allez nous citer d’autres noms. SLC – Katerine et Renaud sont des influences majeures et s’il faut en citer d’autres je vous parlerais de Dutronc, Souchon et Vincent Delerm. J’aime beaucoup le travail de Giedré bien que je l’ai découvert alors que mes chansons étaient déjà nées, il y a donc probablement une cousinade plutôt qu’une influence.
BBB – Il y a un côté artisanal dans vos créations, que ce soit musicalement ou dans les clips. Comment travaillez-vous, et où ? SLC – L’album a été enregistré dans ma chambre d’adolescente, ou tout comme, et il a été réalisé par Antoine Sahler qui souhaitait en effet conférer aux arrangements un côté lo-fi délibérément minimaliste. Un petit défi d’enregistrer un premier album en pyjama pilou, dans une chambre encore tapissée de posters des Spice Girls ou de Léonardo Di Caprio. Pour les clips et de manière générale l’aspect visuel de mon travail, il est vrai que je nourris un goût certain pour le décalé, le kitch, l’auto-dérision et la poésie de la maladresse.
BBB – J’ai envie de vous demander si vous avez d’autres sources d’inspiration : cinéma, livres, séries, expositions. Peut-être aussi le sport, pour en revenir à Roland Garros ? SLC – Le cinéma, que j’ai étudié à l’université, m’inspire beaucoup, ainsi que le théâtre, discipline à laquelle je me suis formée au conservatoire. Le sport a énormément compté dans ma construction personnelle et il y un caractère intrinsèquement très visuel, très codé, très théâtral en somme, que je trouve intéressant à transposer en vidéo ou sur scène.
BBB – En plus de ce futur album, qui est un événement important, quelle sera vote actualité pour le deuxième semestre 2023 et le début 2024 ? SLC – Je n’ai pas encore de visibilité sur cette période. J’espère que la sortie de cet album aura porté ses fruits.
Roman graphique, magazine ou concept d’art contemporain ? Il y a un peu de tout cela à la fois dans La Dimension perdue, le deuxième numéro proposé Nicolas Le Bault.
Bla Bla Blog suit avec passion depuis plusieurs années l’aventure de White Rabbit, à l’origine de plusieurs projets tout aussi passionnants que dingues. On retrouve dans ce deuxième numéro de La Dimension perdue ce qui fait l’univers et la facture de Nicolas Le Bault.
Rêve ou cauchemar ? Les nuits de Karine sont des plus perturbées. Elle se réveille dans la maison de son enfance. Son père a quitté son lit pour descendre à la cave. Elle l’y trouve, ivre, et, en poursuivant sa quête, découvre une adolescente prisonnière.
Psychanalyse et tourments sociaux
Il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier volume de La Dimension perdue pour découvrir ce numéro à ne pas mettre entre toutes les mains. Le sexe la violence, l’inceste et la souffrance servent de matériaux à Nicolas Le Bault pour parler de l’intimité, des peurs, des cauchemars et des innocences sacrifiées.
On est dans une zone crépusculaire où la psychanalyse, les tourments sociaux et l’underground se fondent dans une histoire au graphisme de Nicolas Le Bault identifiable entre tous : personnages naïfs, couleur omniprésente, ligne claire et symbolisme fort.
Nicolas Le Bault poursuit son roman graphique avec une foi de charbonnier intacte. Et c’est très bien.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis leur film de la semaine, Sept Hivers à Téhéran. Il sera visible du 6 au 11 juillet 2023. La séance du mardi 11 juillet à 20h30 sera suivie d'un débat.
En 2007 à Téhéran, Reyhaneh Jabbari, 19 ans, poignarde l’homme sur le point de la violer. Elle est accusée de meurtre et condamnée à mort. A partir d’images filmées clandestinement, Sept hivers à Téhéran montre le combat de la famille pour tenter de sauver Reyhaneh, devenue symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran.
Sacré Disney ! Avec son incroyable Prey, la firme aux grandes oreilles n’a pas seulement proposé un inédit et une plongée dans l’Amérique des peuples indiens. Elle proposait la résurrection d’un des personnages emblématiques du cinéma de SF ! Mais lequel ?
Nous sommes en 1719. L’Amérique est encore un vaste territoire indien, pas encore colonisé totalement par les immigrés européens. Un peuple de Comanches vit paisiblement sur ses terres. Parmi cette tribu, Naru, intrépide et farouche, tente de faire valoir ses dispositions à la guerre, au même titre que son frère Taabe.
Les deux vont devoir unir leurs forces lorsqu’ils découvrent qu’un monstre venu du ciel s’en prend aux hommes qu’il croise.
Où est le monstre ?
On ne sait pas ce qui a prit Disney de vouloir ressusciter Predator, personnage de la SF horrifique des années 80 qui n’a jamais vraiment inspiré les créateurs qui se sont penchés sur lui (le piteux Alien vs. Predator pour ne citer que lui). Or, voilà que Disney choisit de relancer la franchise grâce… à une Indienne du XVIIIe siècle. Et pourquoi pas ?
Dans la lignée de Cowboys & Envahisseurs (2011), Dan Trachtenberg fait marier SF et western. Il donne à une adolescente indienne, courageuse et obstinée, le rôle-titre, avec évidemment un message très inclusif. Les scènes d’action sont d’une belle efficacité et réservées à un public averti. De ce point de vue, le cahier des charges de la franchise Predator est respecté.
Prey, pur divertissement, se fait en plus métaphorique, en ce qu’il fait se rencontrer tribus autochtones, alien venu de l’espace et pionniers à peine moins brutaux venus d’un autre monde. Où est le véritable monstre, semble nous glisser Disney à l’oreille ? Bien vu, terrifiant et annonciateur de futurs massacres, barbaries cruautés, bien réels, héls, ceux-là.
Prey, horreur et science-fiction américain de Dan Trachtenberg, avec Amber Midthunder, Dakota Beavers, Dane DiLiegro, Stormee Kipp et Michelle Thrush, 2022, 99 mn, Disney+ https://www.disneyplus.com/fr-fr/movies/prey/5Y0VIrKjUDWm