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Lorsqu'un génie de la littérature parle d'un géant de la philosophie, cela donne forcément un livre hors norme. Ce petit essai est plus le portrait qu'une véritable biographie de Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844-1900).
Stefan Zweig insiste sur la soif de liberté jusqu'à la folie de celui que l'on a caricaturé jusqu'à en faire un des inspirateurs du nazisme. En réalité, Nietzsche a rejeté son pays, sa famille et ses amis jusqu'à vivre dans une parfaite solitude. Un ermite toujours en mouvement, insatiable chercheur de vérité, conscient qu'avec sa mort s'éteignait un ancien monde.
Sa prédiction d'une grande guerre européenne rend d'autant plus son oeuvre intéressante.
Pour la sixième année consécutive, les Cramés de la bobine ont décidé de mettre à l’honneur le cinéma italien contemporain.
Les samedi 7 et dimanche 8 octobre, six films italiens seront proposés aux spectateurs, à l’Alticiné à Montargis, séances ouvertes à tous. Les débats seront animés par Jean-Claude Mirabella, universitaire spécialiste du cinéma italien, auteur de nombreux ouvrages, critique dans la presse spécialisée (Paese, La Voce), collaborateur à la programmation des festivals de Villerupt, Bastia et Toulouse, tous trois consacrés au cinéma italien. Il revient à Montargis après cinq éditions depuis 2018 couronnées de succès.
Alors qu’à la Mostra de Venise arrivent les films italiens dont certains font déjà parler d’eux, que nous ne verrons qu’en 2024, tels Lubo de Giorgio Diritti qui nous avait tant émus avec Je voulais me cacher, Comandante de Edoardo de Angelis, Moi Capitaine de Matteo Garonne (l’un des plus grands cinéastes italiens et cinéaste tout court), nous avons préparé ce Week End Italien, et il y a bien des frustrations, songeons que nous ne présentons que 6 films ! Et pas Anima Bella, ni le Colibri… Mais c’est parce que la concurrence est rude, tellement rude…
Résumons ce Week-End, il commence à 14 heures par Il Boemo de Petr Vaclav à l’excellence du scénario s’ajoute le décor somptueux de Venise, les costumes, la musique qui l’accompagne… C’est un sublime enchantement.
Pour suivre, en deuxième moitié de ce samedi, Un Avenir Radieux de Nanni Moretti, comme souvent il est acteur, avec ses 50 ans de carrière et 35 films tournés qui constituent une œuvre parfaitement cohérente et originale. Mais chut… Dimanche Matin Jean-Claude Mirabella nous propose une conférence sur Nanni Moretti. Venons l’écouter.
Et, le samedi soir, Dernière Nuit à Milan de Andrea Di Stefano, certains se souviendront peut-être de Bienvenue en Sicile… Comment les libérateurs américains à partir de 1943 ont (à leur corps défendant ?) renforcé la mafia. Ici, un honnête et scrupuleux policier (l’excellent Pierfrancesco Favino) part à la retraite, une belle soirée de fête prolongée en perspective… Mais cette nuit va être la plus longue de sa carrière. Un film de suspens et d’action. Un film fait de rebondissements avec des prises de vue tout à fait étonnantes.
Dimanche à 14 heures sera projeté Giulia de Ciro de Caro, un premier film sorti en plein confinement, pas de chance ! L’actrice principale est Rosia Palaciano, elle est bouleversante.
À 6H30, le dimanche 7, ce sera L’Enlèvement de Marco Bellochio, qui est déjà à la troisième place du box-office italien. Nous connaissons bien le réalisateur : Vincere, Le Traitre, Fais de beaux rêves. Aucun de ses films ne laisse indifférent. Là nous sommes en 1858, les autorités pontificales enlèvent un enfant juif qui a été baptisé en douce…
Dimanche à 20H30, il sera temps de clôturer ce week-end italien avec Seconde Jeunesse de Gianni di Gregorio, en 2020.
Que n’a-t-on écrit sur Léonard de Vinci ! Peu d’artistes ont été à ce point évoqués avec passion. Et peu de tableaux ont été aussi étudiés que La Joconde, sans pour autant que le tableau le plus célèbre du monde ait dévoilé tous ses secrets. Autant dire que le roman de Michel Douard, On m'a piqué la Joconde (éd. Eyrolles) n’entend pas élucider les secrets de Mona Lisa. Dans la postface de son roman historique, l’auteur revendique son travail de romancier, devant faire des zones d’ombres des espaces de fiction.
On m'a piqué la Joconde retrace les dernières années de la vie du génie italien. Lorsque le roman commence, le peintre se morfond à Rome, sous-utilisé par son mécène, le pape et l’Église. Or, arrive 1515, la célèbre Bataille de Marignan qui voit François Ier triompher. Le jeune roi français en profite pour rencontre Léonard de Vinci et lui proposer de le suivre en Touraine pour y travailler en toute liberté et être logé "comme un prince". L’occasion est trop belle pour l’artiste qui accepte la proposition. Il amène avec lui ses disciples Mezlzi et Salaï ("son démon"), son serviteur Battista, ainsi qu’un tableau inachevé, La Joconde.
Un objet pop
Un nouveau roman historique sur la Renaissance, François Ier et Léonard de Vinci ? Rien de nouveau sous le soleil ? Et pourtant, si. Car le livre de Michel Douard entend revisiter un genre parfois poussiéreux pour en faire un objet pop. Comment ? D’abord par la facture éditoriale – couverture potache, tranche verte flashy – mais surtout par le style virevoltant de l’auteur.
Michel Douard ne s’ennuie pas et n’ennuie pas non plus une seconde le lecteur, avec une histoire se déroulant entre les années 1515 et 1519 – non sans un flash-back vers les premières années du génie italien. L’humour est omniprésent dans ce formidable roman, en particulier dans les dialogues hyper modernes et parsemés de citations de chansons que beaucoup reconnaîtront ("Où sont les femmes ?", "Là-bas"…).
On m'a piqué la Joconde frappe également par ses passages sur la relation mi amicale mi filiale entre le vieux maestro italien et le jeune roi âgé d’une vingtaine d’années. Entre les deux, il y a aussi et surtout cette Mona Lisa, étrange tableau dont la disparition au milieu du roman propose une explication partielle de l’existence de plusieurs versions de La Joconde. Après la lecture de ce formidable roman, il ne reste plus qu’à se précipiter vers un de ces nombreux essais sur Léonard de Vinci et sur La Joconde.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Assaut. Il sera visible du 5 au 10 octobre 2023. Soirée débat le mardi 10 octobre à 20H30.
Les élèves d’un lycée sont pris en otage par des inconnus armés et masqués. Apprenant que l’armée n’arrivera que dans deux jours car une tempête de neige fait rage, Tazshi, le professeur de mathématiques, prend la décision de partir à l’assaut avec son ex-femme, un policier du village, un vétéran d’Afghanistan, un alcoolique, un professeur d’EPS et le directeur de l’école…
César Franck : voilà un compositeur discret, pour ne pas dire oublié, et dont la popularité semble beaucoup se limiter au "Panis angelicus". Dommage. On doit remercier le pianiste français Ingmar Lazar pour ce choix d’œuvres pour piano, à commence par la délicate première sonate commençant par un "Larghuetto-Allegro moderato" tout en finesse.
Avec César Franck, on est au cœur de cette musique française de la deuxième moitié du XIXe siècle. Alors que la musique allemande et romantique domine et que le modernisme s'annonce, la France reste dans une facture classique, avec parfois une fausse candeur ("Adagio, andante moderato"), mais sans jamais vendre au diable son élégance, ni ses influences romantiques (le troisième mouvement de la Sonate n°1, "Rondo, allegro vicace").
L’auditeur trouvera ce puissant, subtil et ambitieux "Grand Caprice" (1843), aux arabesques sonores incroyables et demandant à l’interprète – ici, Ingmar Lazar – une virtuosité implacable.
Puissant, subtil et ambitieux
L’album proposé par Hänssler et Ingmar Lazar propose un premier "Prélude, aria et fugue" en trois parties, avec toujours cette facture romantique au classicisme très "musique française". On se croirait dans les salons bourgeois du début de la IIIe République, car l’œuvre a été écrite entre 1886 et 1887. César Franck se déploie avec tact et brillance les trois mouvements.
L’auditeur s’arrêtera sans doute avec plaisir sur le lent, tourmenté et aux accents nostalgiques et douloureux "Aria" ("lento"), avant un "Final" enlevé, pour ne pas dire agité ("allegro molto ed agitato").
L’album d’Ingmar Lazar se termine par un dernier "Prélude, choral et fugue". Écrite en 1884, l’œuvre se place d’emblée, à travers son titre, sur les pas de Jean-Sébastien Bach, avec un "Prélude" moderato au romantisme bouillonnant. Le "Choral, "poco più lento" se déploie avec une grâce indéniable, servi par un pianiste magnétique.
Avec le dernier mouvement, "Fugue", nous voilà chez Bach. Mais un Bach catapulté en pleine deuxième mouvement du XIXe siècle, avec cette touche française propre à César Franck.
Et si l’on concluait en disant que l’album propose là l’une des plus séduisantes découvertes du compositeur français ?
Voici un petit livre parfait pour qui veut avoir une initiation de l’œuvre d'Arthur Schopenhauer.
Philippe Perrot parvient à nous faire comprendre les grands concepts philosophiques du penseur allemand : son pessimisme exacerbé (pour ne pas dire son dégoût) de l'homme, son rejet de la religion comme moyen de salut, son intérêt pour le corps et surtout le concept de la Volonté qu'il place au centre de la condition humaine.
Après lui, et en dépit des contradictions de ses théories (que l'auteur esquisse dans une seconde partie à la fois plus intéressante et/car engagée), Schopenhauer a ouvert un boulevard à des penseurs majeurs comme Nietzsche ou Freud. Philippe Perrot voit même dans Schopenhauer un précurseur de l'engouement occidental pour la sagesse orientale.
Après cette courte approche, il ne reste plus qu'à s'atteler au Monde comme Volonté et comme Représentation, l’œuvre phare de Schopenhauer. Mais ceci est une autre histoire...