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• • Articles et blablas - Page 102

  • Bertold Brecht au Gouvernail

    Il faut absolument voir et revoir Bertold Brecht, en particulier cette pièce engagée qu’est Grand'Peur & Misère du IIIe Reich, actuellement au Théâtre du Gouvernail, dans une mise en scène de Christophe Daci.

    On imagine le courage du dramaturge allemand lorsqu’il entreprend ce brûlot, alors que le parti nazi l’a déchu de sa nationalité. Par la suite, ses pièces de théâtre sont interdites puis brûlées.

    Entre 1935 et 1938, Bertolt Brecht, avec la collaboration de Margarete Steffin, s’inspire directement de coupures de presse et de témoignages oculaires pour nous dépeindre l'enracinement profond du régime nazi et les répercussions sur toutes les sphères de la société allemande. La "grandeur" du régime du IIIe Reich devient cette "Grand’Peur", dans un titre parodiant avec férocité le sous-titre des Pensées de Pascal, Grandeur et Misère de l’Homme

    Christophe Daci a choisi 10 saynètes sur les 24 écrites par Brecht

    Christophe Daci a choisi 10 saynètes sur les 24 écrites par Brecht qui parlent de la manière dont le nazisme a soufflé dans toutes les strates de la société allemande : "Les relations humaines sont le fil conducteur durant la montée du régime fasciste et ses conséquences. Que se passe t’il quand vous doutez de l’intégrité de votre enfant ? Que vous craignez qu’un voisin vous dénonce ? Que les opinions de votre mari s’avèrent dangereuses pour votre propre sécurité ? Peut-on encore se fier à son frère, un collègue ou un ami ?", explique le metteur en scène.

    Étienne Dos-Santos a collaboré dans la composition musicale pour transcrire l’état d’urgence, la menace et l’innocence perdue : "On y retrouve les ingrédients qui permettent de suggérer la peur, la parole asphyxiée, l’oppression", commente ainsi le compositeur.

    Grand'Peur & Misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht est visible au Théâtre du Gouvernail jusqu'au 13 décembre.

    Grand'Peur & Misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht, Compagnie des Malappris
    Théâtre du Gouvernail, 5 passage de Thionville, 75019 Paris
    Jusqu’au 13 décembre 2021
    Mise en scène de Christophe Daci, avec Maxime Canat, Jospeh Dekkers, Souri Dekkers, Gabriel Greffier, Sevan Krimian, Loïc Renaudier et Léna Soulié
    https://lesmalappris.fr
    https://theatredugouvernail.fr

    Voir aussi : "Quincaillerie de Noël"

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  • Faites un vœu

    Salvatore Callerami au texte et au dessin et Antonio Fassio à la couleur signent le premier volume de la bande dessinée Dandelion (éd. Shockdom).

    Ce n’est pas une mais trois histoires qui sont proposées, en plus d’un prologue. La magie est le dénominateur commun de ces contes, destinés autant aux adultes qu’aux enfants.  

    Wéma est la charmante petite héroïne du volume. Il s’agit d’une dandelion, un esprit invisible née à partir d’un pissenlit sur lequel on souffle – le dandelion étant en botanique l’autre nom de cette fleur commune.

    Wéma ("Bienveillance") est une créature protégée par son guide, le lion Jua. La mission du dandelion ? Contribuer à rendre le monde et les hommes meilleurs en réalisant des vœux ("Le mal est partout. Il peut surgir au coin de la rue… la plupart du temps il se manifeste… comme une vocation naturelle de l’être humain"). Une petite fille lui donne l’occasion d’exercer son pouvoir le jour où elle souffle sur un pissenlit : Wéma doit répondre au vœu de rendre le chat de cet enfant éternel. Sur les conseils d’Yvonne, une déesse de retour d’exil, le dandelion part à la recherche de Kadish, une magicienne et protectrice des chats. Wéma s’embarque dans une aventure délicate et dangereuse. 

    Un chant d’amour pour les chats

    Le premier volume de Dandelion se lit comme un ensemble de contes à la fois fantastiques et philosophiques. Dans ce récit initiatique, Il y est question de l’enfance, de la cruauté de la vie et de la consolation que peuvent-être les souvenirs et la mémoire : "Apprendre à connaître le souvenir est important. Mais aussi savoir maintenir l’équilibre entre les plus tristes et les plus heureux".

    Le récit de Wéma ("Les lunes des chats") est suivi par deux autres histoires. L’une est consacrée à la genèse de Kadish, l’esprit des chats ("Kadish, la Dame des Chats") tandis que l’autre, plus moderne, raconte l’histoire de "Liubov, la petite fille à la robe de soie", dans une mise en page pastel, aux traits esquissés et au graphisme s’approchant de celui de certains mangas.

    La bande dessinée de Callerami et Fansion est aussi un chant d’amour pour les chats : "Égocentriques et toujours à la recherche d’attentions. [Les chats] ont l’habitude d’enchanter ceux qui les aiment par des miaulements langoureux, pour que l’homme préserve leur mémoire, seul moyen que leur esprit ne se dissipe pas complètement… Des souvenirs qui peuvent apporter du plaisir, mais aussi nous faire regretter ce que nous avons perdu."

    Salvatore Callerami et Antonio Fassio, Dandelion, vol. 1, Faites un vœu,
    éd. Shockdom, 2021, 96 p.

    https://shockdom.com
    https://www.facebook.com/salvo.callerami
    https://www.facebook.com/fassioantonio

    Voir aussi : "Frohe Weihnachten, Giulia"

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  • Quincaillerie de Noël 

    La Quincaillerie, café théâtre situé au cœur du bocage vendéen, ose une programmation hétéroclite qui plaît beaucoup à Bla Bla Blog : one-man-show, théâtre, concerts ou spectacles pour le jeune public. Pour cette fin d’année, la Quincaillerie des Herbiers n’est pas en reste et propose des rendez-vous pour tous les goûts.

    Voici un petit aperçu pour ce mois de décembre vendéen.

    Commençons par le concert gratuite le 2 décembre du groupe de folk-rock Purple Gibs et du Stellaire Trio, venu de différents horizons.

    Les 3 et 4 décembre, le café-théâtre proposera Denise Jardinière vous invite chez elle de Thibaut Boidin. Cette comédie a reçu le prix du meilleur spectacle au festival off d’Avignon 2019 et le Prix de la rédaction de "Avignon à L’unisson". Les spectateurs seront conviés à une mystérieuse soirée chez Denise Jardinière mais ils ignorent tout de leur hôte. C’est une étrange gouvernante qui accueille les convives mais rien ne se passe comme prévu.

    Autre date, cette fois pour les enfants à partir de 4 ans : Djoungo, le 5 décembre à 11 heures. L'histoire : Le 27 juin 1967, Sir David Dabelton, explorateur et son fidèle compagnon Feignant Rose entrent par accident dans la forêt de Kytangua. Durant leur périple, nos deux acolytes rencontrent Djoungo, un vieux gorille, passeur d’histoires. Ses récits qui nous viennent du tout début du début de l’humanité aideront-ils les deux compères à sortir de cette jungle inextricable ?

    Un concert sera proposé le 9 décembre à partir de 20 heures, celui de San Carol, alias Maxime Dobosz, et de sa pop toute en simplicité. L’autre artiste de cette soirée est Chau, un vrai navigateur voyageant sur une mer de mélancolie à bord d’un rafiot tranquille. Au répertoire de ce musicien : ukulélé, pagaie et synthétiseurs.

    Talons aiguilles et poils aux pattes

    Les 10 et 11 décembre à 20 heures 30, Rose et Anna nous entraîneront dans une soirée décomplexée, à la faveur d’un réveil digne de Very Bad Trip. Talons aiguilles et poils aux pattes (oui, oui!), leur spectacle, mettra la lumière sur une soirée bien arrosée qu’elles ont entièrement oubliée.  Ce qui est sûr, c’est qu’elles ont trop fait la fête, mais que s’est-il réellement passé ? Entre aveux, coquard, drogues, argent et talons aiguilles, ces deux amies vont devoir affronter leurs pires démons : elles-mêmes !

    La programmation 2021 se terminera avec Cadavre exquis, les 17 et 18 décembre à 20H30. Il est rare que l’on demande à un auteur de ne pas aller au bout de son idée et encore moins de suivre celle d’un autre. C’est pourtant de cette contrainte acceptée qu’est née Cadavre Exquis, une comédie écrite par six auteurs, dans un seul but : faire rire… À l’origine, le cadavre exquis est un jeu littéraire qui consiste à composer un texte, un poème, à plusieurs mains. Chaque auteur ne voit qu’un fragment de l’écrit précédent, qui lui sert de point de départ à sa propre contribution.

    À ces spectacles que nous avons remarqués, il faut ajouter les spectacle pour jeune public La Cuisine de Léo (le 19 décembre à 11 heures et 17 heures), Ty Tom, le 20 décembre à 11 heures et 17 heures et Ozo, le cabaret bestial le 21 décembre, toujours à 11 heures et 17 heures.

    Une sacrée Quincaillerie que ce café-théâtre !

    La Quincaillerie, Les Herbiers (85)
    1 rue de la Bienfaisance
    85500 Les Herbiers
    https://www.theatrelaquincaillerie.fr
    https://www.facebook.com/theatrelaquincaillerie

    Voir aussi : "La Quincaillerie, en vrac"

    Photo : Talons aiguilles et poils aux pattes

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  • Qui êtes-vous, Evaristo ?

    La Fondation Renaud accueille jusqu’au 19 décembre l'exposition "Evaristo : au-delà du trait reflets d'âmes". Une évidence pour cet organisme qui s’est donné pour mission de de conserver et de présenter des œuvres créées par des artistes ayant travaillé à Lyon et dans la région.

    En 2017, la famille Estivill a souhaité faire don à la Fondation Renaud d’une sélection d’œuvres provenant de l’atelier d’Evaristo, décédé huit ans auparavant. Ce sont au total 165 peintures , 410 dessins, 9 carnets à dessin, 319 gouaches et 20 sculptures qui sont entrés dans le fond de la fondation lyonnaise.

    L’exposition commencée le 24 octobre 2021, accompagnée d’une représentation de la compagnie Godot et d’un atelier créatif, présente les toiles, les dessins, les gouaches et les sculptures les plus belles et représentatives du travail d’Evaristo, un peintre dont l’humanité explose à chaque création.

    Inclassable, en marge des grands courants de l’Histoire de l’Art et pourvu d’un talent pour le dessin, Evaristo n’a pas eu peur d’exprimer au travers de ses œuvres, la condition humaine, la cruauté de la guerre et la beauté de la vie à laquelle ne pouvait s’attacher qu’un message d’espoir. Stéphanie Rojas-Perrin, commissaire de l’exposition parle d’une œuvre qui "n’est pas autobiographique mais [qui] représente une certaine universalité de la condition de l’être humain".

    Né en Espagne en 1923, Evaristo, jeune berger à l'époque, est obligé de quitter son pays pour la France en raison de la Guerre Civile. Cet épisode le marque toute sa vie, lui qui parle de "la Retirada" lorsqu’il parle de l’exil massif des Espagnols. Installé à Lyon après la seconde guerre mondiale, ouvrier le jour, il consacre le reste de son temps à l’apprentissage de la peinture. 

    Evaristo reconstruit des paysages où l’homme et la nature ne forment qu’un seul élément

    L'exposition présente les toiles, les dessins, les gouaches et les sculptures les plus belles et les plus représentatives de son travail, afin de donner à voir un peintre empreint d'humanité, mais capable aussi de montrer la noirceur de notre condition humaine ("Face à la muraille", 1971). "En regardant les peintures d´Evaristo Estivill, comment ne pas penser à cet autre enfant berger et artiste autodidacte qu’était Miguel Hernández ?", commente Juan López-Herrera, Consul Général d’Espagne à Lyon.

    La peinture naïve, lumineuse et coloré d’Evaristo le distingue ("Paysage au ciel jaune", 1970). L'artiste commente ainsi : "Si vous regardez bien, mes toiles abstraites ou mes gouaches, on retrouve toujours le même esprit pour la couleur, parce que je croyais effacer la figuration avec la couleur et la forme pour exprimer complètement ma spiritualité, sans figuration".

    L’autre grand thème de l’artiste est la nature ("Paysage Sampzon", 1955, "Personnages suspendus", 1976) : normal pour un homme qui fut berger dans ses jeunes années. Evaristo reconstruit des paysages où l’homme et la nature ne forment qu’un seul élément, que ce soit par la représentation de paysages habités d’animaux, en huile sur toile ou en gouache, par ses dessins ou encore par ses sculptures réalisées à partir de troncs d’oliviers. Mais cette nature peut aussi cacher des créatures fantastiques ("Papillon", 1959).

    Dans les années 1950, Evaristo rejoint le groupe Contraste initié par l’artiste Jean-Marcel Héraut (1920-1982). A ses débuts, Evaristo a peint de manière boulimique. Il utilise l’art comme méthode d'expression pour témoigner. Puis, très vite, il commence à exposer ses œuvres dans plusieurs galeries à Lyon en débutant par la galerie Bellecour. Suivront, dans les années 70, la galerie Cassiopée et la galerie puis la galerie Dettinger-Meyer dans les années 90, jusqu’à sa mort.

    En 1973, il obtient le Prix de la Critique d’Art lyonnaise et il est présent au Salon d’Automne et du Sud-Est à partir de 1950. Il a pu bénéficier de nombreuses rétrospectives de son vivant, notamment celle organisée par la Ville de Villeurbanne en 1996, celle de la collégiale Saint-Barnard de Romans-sur-Isère en 2000 ou encore celle de Vallon-Pont-d’Arc en 2006, trois avant sa mort, alors que l’artiste est touché par la maladie d’Alzheimer.

    Il est urgent de découvrir ou redécouvrir l’œuvre d’Evaristo. Elle est proposée par la Fondation Renaud au  Fort de Vaise jusqu’au 19 décembre 2021.

    Exposition "Evaristo - au-delà du trait reflets d'âmes",  Fondation Renaud, Fort de Vaise, Lyon
    24 octobre – 19 décembre 2021
    Ouverture du mercredi au dimanche, de 14H à 18H
    https://www.fondation-renaud.com

    Voir aussi : "Des émaux, des choses et des chats"

    "Sermon sur la montagne", Evaristo, 1960, huile sur toile, coll. Fondation Renaud

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  • De la dynamite pour les braves

    On va être clair au sujet de L'Enfer sous terre, ce long-métrage anglais sorti cette année : sa principale qualité est dans le récit d’un fait peu connu de la Grande Guerre.

    En 1916, les armées alliées et allemandes sont embourbées dans une guerre de position : tranchées, batailles au corps à corps et à la baïonnette, attaques au gaz, vie misérable des poilus dans la boue, percées meurtrières et inutiles. Le moral des soldats, qu’ils soient anglais, français ou germaniques, est au plus bas et toutes les stratégies sont bonnes pour se sortir d’un conflit meurtrier.

    Côté britannique, une solution est proposée par le colonel Hellfire (Tom Goodman-Hill) : faire sauter à la dynamite des forts allemands ennemis. Pour cela, il décide de faire appel à une équipe de mineurs spécialisés dans les explosions souterraines qui devront former des soldats. Contre toute attente, William Hackett (Sam Hazeldine) et ses acolytes, qui n'ont pas été mobilisés et travaillent toujours en Grande-Bretagne, se portent volontaires pour effectuer eux-mêmes cette tâche dangereuse et technique. Ils sont engagés comme volontaires et partent sur le front des Flandres.

    L'une de ces mines explosant dans les Flandres a été si forte qu’elle a été entendue… jusqu’à Londres

    Peu de personnes connaissent ce fait d’arme de la première guerre mondiale. On savait que les gaz asphyxiants, les chars d’assaut et les avions – des moyens nouveaux à l’époque – avaient été utilisés par des commandements au service d’un conflit particulièrement meurtrier. Ici, c’est la dynamite qui fait figure de moyen stratégique, avec en plus des difficultés techniques qui la rend infiniment dangereux : creuser plusieurs mètres sous terre, avancer sur des centaines de mètres au risque d’être surpris par l’ennemi et surprendre l’adversaire. 19 charges ont explosé en tout (le film n'en évoque que deux), causant environ 10 000 soldats allemands. Le spectateur apprend que l’une de ces mines explosant dans les Flandres a été si forte qu’elle a été entendue… jusqu’à Londres.

    Pour mener ce récit, J. P. Watts a fait le choix d’un film académique, non sans facilités et manichéisme parfois. La réalité de la vie dans les tranchées est par contre montrée sans fard (les cadavres, les rats, la boue ou les excréments), sans compter les absurdités du commandement militaire.

    De ce récit honorablement montré, on gardera en mémoire le destin de ces braves lancés dans un conflit qu’ils n’auraient jamais dû mener et qui n'a finalement pas fait basculer le récit, comme ils l'espéraient. 

    L'Enfer sous terre, drame historique anglais de J. P. Watts, avec Sam Hazeldine, Alexa Morden, 
    Tom Goodman-Hill, eElliot James Langridge t Andrew Scarboroug, 2021, 92 mn
    https://www.canalplus.com/cinema/l-enfer-sous-terre/h/15647011_50001

    Voir aussi : "En cage"

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  • Fishbach se téléporte

    Fishbach, est de retour avec un futur album, prévu pour février 2022.

    On a hâte de découvrir l’opus de l’une des artistes les plus passionnantes de la scène française. Elle propose en cette fin d’année le premier extrait de son album à venir.

    "Masque d'or" est le premier extrait officiel du nouvel album de Fishbach qui paraitra en février 2022 et annoncé avec la mise en ligne surprise du titre "Téléportation".

    Le single "Téléportation" porte d’ores et déjà la marque de la musicienne : sa voix écorchée vive, son électro-pop tout droit sorti des années 80 et bien entendu ses textes tranchants.

    Fishbach présente ainsi son projet musical : "Je suis absolument secrète, je vous assure. Je n’ai pas besoin d’interprètes, j’ai des chaussures". 

    Fishbach sera en concert à L’Olympia le 30 novembre 2022.

    Fishbach, Masque d'or, Sony Music, 2021
    Fishbach, Téléportation, Sony Music, 2021

    https://fishbach.lnk.to/teleportation
    https://sme.mtl.fm/Masquedor#!/connect

    https://www.facebook.com/FFishbach
    https://www.instagram.com/ffishbachh

    Voir aussi : "À la merci de Fishbach"

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  • Des balles aux prisonniers 

    Au moment de chroniquer la série à succès coréenne Squid Game, devenue un véritable phénomène de société, débarrassons-nous tout de suite de ce qui a créé la polémique, spécialement en France. Les autorités, et pour commencer le ministre de l’Éducation nationale, ont pointé du doigt la violence de la série, qui s’est immiscée sur les cours de récréation. Squid Game est devenu un jeu malsain parfois pratiqué par des enfants – à qui la série est d’ailleurs vivement déconseillée, à commencer par Netflix qui la propose sur sa plateforme. Les mises en garde ne sont bien entendu pas pour rien dans le succès planétaire de cette création venue de Corée du Sud qui met au cœur d’un jeu sanglant d’anodins jeux pour enfants. Disons-le enfin : Squid Game est à interdire formellement aux moins de 16 ans et est, une fois cette mise en garde faire, une excellente série. 

    Fermons la parenthèse et parlons maintenant de la série. Seong Gi-hun vit désœuvré chez sa vieille mère après un divorce compliqué. Son seul bonheur est sa fille, dont il s’occupe avec plus ou moins d’attention, mais qui devrait bientôt s’envoler avec sa mère et son nouveau compagnon à des milliers de kilomètres de chez lui. Professionnellement, cela ne va pas mieux pour le quadra désœuvré. Petits boulots, jeux d’argent, dettes, menaces de petits malfrats : Seong Gi-hun voit son avenir bouché. Le salut finit pourtant par venir au détour d’une station de métro : un inconnu lui propose de gagner beaucoup d’argent grâce à un jeu. Seong Gi-hun appelle un mystérieux numéro de téléphone et se voit embarquer avec 500 autres personnes dans une compétition de survie. Il dévient un simple numéro – 456 – et croise d’autres compagnons de jeu, dont un ami d’enfance, un vieil homme, une mystérieuse femme nord-coréenne et un immigré. Bientôt le petit groupe fait équipe pour survivre. 

    Les mêmes ficelles que Dix petits Nègres, puissance 10

    Malins, les créateurs de Squid Game ont imaginé un jeu de massacre impitoyable et sadique laissant le spectateur pantois et à cran, car la série nous propose qu’au bout du compte, tel Koh Lanta, "il n’en restera qu’un" (ou qu’une) !

    La critique anticapitaliste a ressurgi dans les critiques sur cette création télé pas comme les autres. Bien qu’elle peut être discutée, il n’en reste pas moins vrai que ce qui ressort de Squid Game est  l’esthétique pop : couleurs acidulées, cadrages méticuleux qui ont leur importance scénaristique, omniprésence de formes géométriques – symboles, portes, agencements des salles – ou costumes des prisonniers et de leurs gardiens. À ce sujet, une intrigue secondaire s’enclenche, à la faveur de l’irruption d’un policier à la recherche de son frère.

    L’esthétique pop est d’autant plus troublante qu’elle s’appuie sur un univers concentrationnaire et dictatorial, maquillé par des règles de jeu simples (le "un, deux, trois, soleil", un jeu de billes ou un tir à la corde cruel), des directives énoncées par une voix suave et des accessoires sadiques (des cercueils enveloppés de cadeaux d’emballage).  

    Il reste le scénario utilisant les mêmes ficelles que Dix petits Nègres (Ils étaient Dix), puissance 10 : qui survivra dans ce jeu de massacre ? Il faut aller jusqu’au bout de la série pour découvrir toute l’essence du récit. Un récit, encore une fois à interdire formellement aux enfants !

    Squid Game, série coréenne de Hwang Dong-hyeok,
    avec Lee Jung-jae, Park Hae-soo, Wi Ha-joon et Jung Ho-yeon, 2021, saison 1, 2021, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/81040344

    Voir aussi : "Serments oubliés pour les héros d’Hippocrate"

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  • Big in Japan à Lyon

    Amoureux de la culture nippone, le Festival Japan Touch est fait pour vous. Il se déroulera à Lyon les 27 et 28 novembre prochain.

    Au total, le festival propose plus de 30 000 m² dédiés à la culture asiatique, avec cette année un espace géant dédié aux arts martiaux : tatamis géants, musée des arts martiaux, aire de sumos, reconstitution d'un dojo et de deux campements féodaux japonais et coréen avec tir à l’arc, tambours, calligraphie et sabre.

    Le Salon de l'Asie est, lui, dédié à la culture birmane et au continent asiatique, avec des expositions, des rencontres et des animations.  

    Il faut aussi absolument citer, pour la tête comme pour les estomacs, le salon Asian Kitchen, inauguré en 2019, autour des cuisines d'Asie. Avec une vingtaine de restaurants, des ateliers, des démonstrations et plus de 1 600 places assises. Les organisateurs le présentent comme "le plus grand food court asiatique de France".

    Pour cet événement qui ravira les passionnés du Japon et de l’Asie, les animations et activité jouent la carte de la variété, de la découverte des traditions mais aussi de la culture pop. Il y a ce défilé de kimonos aux couleurs de Lilibetz. Plus étonnant, le premier Kpop Dance Battle est organisé : 8 groupes - ou solo - s’affronteront en face à face. Ambiance et musiques k-pop garanties !

    Le public pourra découvrir l’art du spectacle de kamishibaï, le Kamishibaï étant un théâtre dessiné, ancêtre du manga. Cet événement est animé par Philippe Robert, passeur passionné qui souhaite renouveler cet art ancestral.

    Des conférences, tables rondes et ateliers viendront compléter cette découverte du japon, y compris par des chemins détournés, voire osés

    Autre tradition, le yosakoi, la danse traditionnelle japonaise créée dans les années 1950, fait l’objet d’un spectacle, avec notamment la troupe Komainu pour des démonstrations et des initiations durant tout le week-end.

    Le salon sur deux jours proposera bien évidemment deux autres exhibitions : l’une consacrée au cosplay ("Show Cosplay") et l’autre au sumo.

    Outre du catch féminin et un espace de 500 m² consacré aux jeux vidéos, des expositions seront au cœur de ces deux jours : "L’arbre à Tanzaku", une exposition "Samouraïs et Kimonos" de l’artiste peintre Mary Hedonis, une présentation de bonsaïs grâce au spécialiste français Bruno Heller, maître dans l’art du bonsaï. Il faut aussi cité une exposition "Japonais de France", sans oublier les sculptures de Jérôme Gantelet ("Samouraï et méduse").

    Des conférences, tables rondes et ateliers viendront compléter cette découverte du japon, y compris par des chemins détournés, voire osés. Parmi ces ateliers, citons pour commencer celui du shibari, l'art du bondage japonais : du sexe, du raffinement et de l’esthétisme pour un voyage émotionnel – interdit aux moins de 18 ans. Parmi les autres ateliers, il y a le shiatsu, une thérapie manuelle, énergétique et holistique, le kokedama, un art floral créé dans les années 90 au Japon, les créations de maquettes et de papercraft mais aussi l’espace Just Dance, proposé par l’association AA Prod.

    Ces deux jours à Lyon promettent d’être deux jours d’immersion au japon et en Asie. Voilà qui confirme, s’il en était besoin, que la France noue avec le japon une relation forte où se mêlent l’admiration, la passion et la fascination.

    Festival Japan Touch & Salon de l’Asie, Lyon, Eurexpo
    Boulevard de l’Europe, 69680 Lyon Chassieu
    Le samedi 27 novembre de 10H à 19H
    et le dimanche 28 novembre de 10H à 18H
    www.japan-touch.com
    www.salondelasie.com

    Voir aussi : "Des émaux, des choses et des chats"

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