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• • Articles et blablas - Page 104

  • Lulu de retour à Bruxelles

    Il y a quelques temps déjà, je vous parlais de l’un des opéras les plus emblématiques du XXe siècle, Lulu, avec Barbara Hannigan dans une des interprétations les plus marquantes du personnage d’Albain Berg. La chanteuse canadienne a rendossé ce rôle pour le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, dans la même mise en scène de Krzysztof Warlikowski.

    C’est l’occasion de revenir sur la critique que j’avais faute en 2015 de l’opéra de Berg, un opéra disponible en DVD et Blu-Ray dans la version historique de Barbara Hannigan.

    Extrait : 
    Pour jouer Lulu, rôle phare de l'opéra le plus célèbre du XXe siècle, combien de sopranos auraient le coffre de s'y frotter ? Or, non content d'avoir relevé le gant pour la Monnaie de Bruxelles en 2012, Barbara Hannigan mérite de voir son interprétation devenir une référence légendaire.

    Lulu, l'opéra dodécaphonique en trois actes d'Alban Berg (le dodécaphonisme étant cette technique inventée par Arnold Schoenberg donnant une importance comparable aux douze notes de la gamme chromatique, rejetant de fait toute tonalité), écrit en 1935 et resté inachevé par le compositeur (le troisième acte a été terminé par Friedrich Cerha), conte le destin de Lulu.

    Celle que l'on nomme et surnomme également Eva, Mignon, Nelly ou Lilith est une beauté légendaire, une femme fatale, "un ange exterminateur" et "la putain la plus raffinée qui ait jamais ruiné un homme" comme le dit un de ses amants et victimes…

    La suite ici…

    Alban Berg, Lulu, dirigé par Alain Altinoglu, mise en scène de Krzysztof Warlikowski,
    avec Barbara Hannigan, Lilly Jørstad, Gérard Lavalle, Rainer Trost et Toby Spence

    https://www.lamonnaie.be/fr/program/1953-lulu
    http://www.barbarahannigan.com

    Voir aussi : "Barbara Hannigan est Lulu"

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  • Serments oubliés pour les héros d’Hippocrate

    Voilà la suite de la formidable série Hippocrate, produite et proposée par Canal+. On y retrouve Alyson, Hugo, Chloé mais aussi Arben, parti en fin de saison 1 en raison d’un problème de diplôme mais de retour dans des circonstances exceptionnelles que le public découvrira.

    Cette deuxième saison se déroule entre les murs de l'hôpital Raymond-Poincaré en bien mauvaise posture. Une fuite de canalisations permet d’appuyer sur le problème de moyens des hôpitaux. Conséquence directe : les jeunes médecins internes sont déplacés vers les urgences. C'est le coup dur pour Alysson, Hugo et Chloé confrontés à la misère humaine, à des malades parfois ingérables, aux absurdités administratives et à leurs propres problèmes. Comment, par exemple, Chloé va-t-elle poursuivre son travail avec ses soucis de santé ?

    Au cœur de l’intrigue, il y a aussi Olivier, le chef des urgences, qu’interprète avec maestria Bouli Lanners. C’est sur lui que se focalisent autant les jeunes médecins que le spectateur. Arben débarque suite à un accident sanitaire : devenu simple ambulancier, il va se révéler d’une aide précieuse.

    Des tensions bousculant autant les jeunes internes que le spectateur

    Cette saison 2 d'Hippocrate est une brillante réussite et concentre des tensions bousculant autant les jeunes internes, devenus urgentistes, que le spectateur. Toutes les cartes sont rebattues et ce qui se joue ici concerne aussi bien les carrières, les promesses que des vies humaines. Car l’humanité est omniprésente dans cette série, ce qui ne veut pas dire que l’on est dans un discours misérabiliste ou larmoyant. Les blessures des corps, des esprits et des âmes effleurent à chaque moment. Les drames aussi.

    C'est dans les toutes dernières minutes d’Hippocrate que le spectateur découvre qu’une saison 3 se dessine, inéluctable. Et celle-ci aura pour cadre le Covid-19. Vivement la suite des aventures de Chloé, d’Ugo et d’Alyson.

    Hippocrate, série médicale française de Thomas Lilti, avec Louise Bourgoin, Alice Belaïdi, Zacharie Chasseriaud et Karim Leklou, saison 2, 2021, Canal+
    https://www.canalplus.com/series/hippocrate/h/10566155_50001

    Voir aussi : "Lutte des classes au Chastain Hospital"

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  • "J’incarne en quelque sorte « la maîtresse d’école »"

    Flore Cherry a accepté de répondre aux questions de Bla Bla Blog à propos de son actualité. Il y a, pour commencer, sa pièce de théâtre Le plus beau jour (de votre vie). Mais il y a aussi le salon de la littérature érotique, de retour le 28 novembre, salon qu'elle organise avec la foi du charbonnier. Ou de la charbonnière. 

    Bla Bla Blog – Bonjour, Flore. Journaliste, rédactrice, entrepreneuse, animatrice, auteure… On ne t’arrête plus… A ce sujet, préfères-tu écrivain, écrivaine ou auteure ?  
    Flore Cherry – Je préfère que mon interlocuteur choisisse son propre vocabulaire, surtout. Si pour lui, un écrivain est une femme, c’est OK. Mais j’ai une petite corde sensible pour auteure. Avec un joli -e.

    BBB – Ta dernière actualité c’est une pièce de théâtre, Le plus beau jour (de votre vie), au Sweet Paradise. J’imagine que c’est une grosse satisfaction en tant qu’auteure mais aussi créatrice d’événements.  Quel bilan peux-tu déjà faire de l’accueil de cette pièce ? 
    FC – Très bon ! Nous avons d’excellents retours sur Billetsreduc, le site de réservation pour les pièces de théâtre – et nous sommes pratiquement complets chaque soir. C’est une vraie surprise car c’est toujours difficile d’attirer les foules dans un nouveau lieu, il faut faire ses preuves, redoubler d’efforts. Mais grâce à l’excellent metteur en scène Arthur Vernon, la mayonnaise s’est montée et  le texte a pris une saveur supplémentaire.

    BBB – La suite logique pourrait-elle être un roman ?
    FC – Tout à fait ! Suis-je si prévisible que ça ? Un roman est prévu pour une sortie le 6 janvier 2022 à la Musardine. Son titre ? Matriarchie. Des femmes qui prennent le pouvoir, bien sûr. Avec des scènes érotiques dedans.

    BBB – Le 28 novembre a lieu une nouvelle édition du Salon de la Littérature érotique, que Bla Bla Blog a soutenu dès la première année. Où aura-t-il lieu et qu’est-ce qui est prévu pour ce salon ? 
    FC – Il se déroule cette année à la Bellevilloise, comme chaque année, une vingtaine d’auteurs seront présents, ainsi qu’une bonne dizaine de conférences et d’animations. Au sein du salon de la littérature érotique, les participants ne sont pas juste des simples spectateurs mais sont également invités à s’investir, à jouer, à oser à travers des défis d’écriture érotique…

    "La drague, c’est comme le sexe. Si ça fait mal, c’est qu’il y a un problème"

    BBB – Où en est aujourd’hui, d’après toi la littérature érotique ? J’ai d’ailleurs l’impression que ce sont les femmes qui se démarquent le plus. 
    FC – Il y a en effet un gros regain d’intérêt de la part des plumes féminines ces dernières années ! Avec 50 Nuances de Grey, je pense qu’elles se trouvent plus légitimes à poser des mots sur leurs désirs, à décrire des situations qu’elles aimeraient vivre, vraiment. Je trouve que c’est un formidable pas féministe. 

    BBB – Quelles auteures te semblent d’ailleurs les plus intéressantes ? 
    FC – Maïa Mazaurette, bien sûr ! Ses livres sont des pépites de justesse, son écriture est souvent très enjouée, joyeuse, documentée. Dora Moutot également, même si son livre n’est pas érotique – il parle de l’érotisme et invite les femmes comme les hommes à une nouvelle réflexion au lit. Valérie Hervo également qui a signé Les Dessous des Chandelles, une plongée très intime dans le commencement des Chandelles, le club libertin le plus connu de France. 

    BBB – Quels sujets ou thèmes aimerais-tu voir aborder dans la littérature érotique ?  
    FC – Pour ma part, j’essaie de concilier féminisme et érotisme. Je pense que c’est le grand enjeu de ces prochaines années : trouver de nouvelles narrations sur nos sexualités, sans rapport de pouvoir, sans mépris, sans violence. 

    BBB – Je ne peux pas ne pas te demander de nous parler de ces ateliers polissons. Peux-tu nous parler de ces lieux de rencontres pas tout à fait comme les autres ? 
    FC – Cela fait maintenant sept années que j’organise ces événements qui m’animent toujours avec autant de joie ! J’incarne en quelque sorte "la maîtresse d’école", je donne des interros, des bons points, des exercices… les participants jouent de bon cœur à mes défis. Et repartent avec des cadeaux. Nous découvrons l’univers d’un auteur à chaque session. C’est vraiment un bon moment !

    BBB – Lors d’une rencontre il y a plus de trois ans, et quelques mois après le déclenchement de l’affaire Weinstein et du début de #MeToo, tu avais dit être consciente que certains hommes risquent, suite au coup de tonnerre de l'affaire Weinstein et du phénomène de société #MeToo, de réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une drague trop insistante. Avec le recul, dirais-tu la même chose aujourd’hui ? 
    FC – Oui, tout à fait. Je pense que la drague hétéro a été remise en question en 2018 brutalement, et qu’elle l’est toujours aujourd’hui. J’ai écrit Osez draguer un mec… pour offrir une alternative à cette drague masculine gênante, parfois intrusive, parfois ringarde quand l’homme se sent obligé de rouler des mécaniques alors qu’il manque de confiance en lui, parfois compétitive entre hommes… Comme si la drague masculine était quelque chose qui pouvait se résumer à "importuner", "conquérir", "insister". La drague, c’est comme le sexe. Si ça fait mal, c’est qu’il y a un problème. Au final, quand les femmes font le premier pas, on observe une séduction de bien meilleure qualité (pour celles qui osent et qui en ont envie).

    BBB – On sent chez toi l’envie de dédramatiser le sexe, si c’est encore possible, et d’en parler sous l’angle des étudiants et étudiantes, des parents ou de la business girl. Avons-nous encore tant à apprendre en 2021 sur le sexe ? 
    FC
    – Je pense qu’il y a eu une véritable révolution de la parole et de l’éducation autour du sexe, et que cela a fait beaucoup de bien à tout le monde, aux étudiants, aux jeunes parents, aux femmes actives… Je pense qu’il y a des choses qui s’apprennent – mais aujourd’hui beaucoup de médias, de livres et de comptes sur les réseaux sociaux s’expriment à ce sujet ! Et c’est super !

    BBB – Après le salon de la littérature érotique, quels sont tes autres projets ?  
    FC
    – 6 janvier 2022. Matriarchie. Mon premier roman ! Affaire à suivre…

    BBB – Merci, Flore.
    FC – Merci à toi !

    https://m.facebook.com/flore.cerise
    https://www.union.fr

    Voir aussi : "Au-delà de cette limite, votre bracelet n'est plus valable"
    "Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle"
    "Polissonne, mais pas que"
    "La vie (sexuelle) des jeunes"

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  • Des cris aux ventes aux enchères

    Nous avions parlé à plusieurs reprises de l’excellent travail de Christophe Keip, qui a immortalisé sur photo des anonymes poussant leur cri, "acte fondamental, au centre même du geste de la création", comme l’a décrit Charles Berling à propos de ce projet artistique.

    Après une première exposition à Aix-en-Provence ("Hurle la vie"), suivie d’un somptueux ouvrage, à l’occasion du salon Paris Photo qui se déroule du 11 au 14 novembre 2021, Christophe Keip et la maison de ventes Rossini organisent une vente inédite composée de 54 photographies en tirage d’artiste et leur NFT 1/1. La vente sera accessible sur le site Drouot online du 11 au 17 novembre.

    Entre janvier et mars 2021, 521 personnes sont venues hurler devant l’objectif de Christophe Keip, leurs colères, manifester frustrations et tristesses, crier le désir de vivre, ou de partager une joie.     Si pour chacun, il s’agit d’une expérience libératrice qui répond aux besoins d’une situation conjoncturelle, en l’occurrence la crise sanitaire, cette expérience est pour beaucoup un acte révélateur, une prise de conscience, un pas insoupçonné vers l’écoute de soi. Autant de portes ouvertes aux émotions durant la pandémie.

    Vente aux enchères 100% numérique, 100% NFT

    L'artiste propose aujourd’hui pour la première fois une sélection d’œuvres revêtant le double caractère du physique et du numérique, vente aux enchères 100% numérique, 100% NFT.

    Un petit mot sur la NFT : depuis quelques mois, les NFT ont envahi le monde du marché de l’art et ces objets numériques certifiés dans la blockchain passionnent tout particulièrement les artistes et les nouveaux collectionneurs férus de technologies.

    Cet acronyme (Non Fongible Token) pourrait être traduit en langue de Molière par actif numérique unique.
    Spécialement imaginé pour cette collaboration avec le site TokenToMe, ce travail a été divulgué dans les derniers jours de l’exposition "physique" et a ainsi créé une continuité digitale au travail commencé en début d’année. Une sélection emblématique des participants sera proposée au feu des enchères par la maison de Ventes Rossini, résolument tournée vers le numérique via le site Drouot digital.

    Alliant support physique et dématérialisation, l’artiste nous amène à nous poser la question de l’impermanence et de la persistante d’une image, d’un son, d’une émotion vécue par tous mais ressentie différemment par chaque personne. Une visite virtuelle et immersive sera proposée grâce à une toute nouvelle technologie.

    Cette collection qui portera le nom de cryptocries sera la première d’une série d’événements qui ouvriront de nouvelles perspectives pour l'art et les collections de demain.

    Christophe Keip, Paris Photo
    Drouot online, du 11 au 17 novembre 2021
    https://www.hurlealavie.com
    https://www.ckeip.com
    https://drouot.com
    http://www.rossini.fr
    http://www.oncyber.io/keip
    https://opensea.io/collection/ckeip

    Voir aussi : "#Hurlelavie en livre"
    "Faire tomber le masque"

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  • Fans de Pokémon

    Connaissez-vous les Pokéfans ? Ce néologisme désigne les fans de ces cartes apparus il y a 25 ans et qui faisiant fureur sur les cours de récréation. Faisaient et font fureur, aurions-nous en vite d’ajouter, car en 2021, il semble que les cartes Pokémon aient repris de la vigueur et soient devenus tendance. Un hors-série du magazine Collectionneur & Chineur revient sur cette "Folie des cartes Pokémon". Le numéro a été réalisé en partenariat avec le spécialiste InvestCollect.

    Un chiffre permet de se faire une idée sur ce nouvel engouement sur ces cartes que l’on aurait pu croire tombées dans l’oubli : entre 2019 et 2020, le volume de cartes échangées sur eBay a bondi de plus de 574%. Pas mal pour une idée venue tout droit de la tête de Satoshi Tajitri, un concepteur de jeu vidéo qui qui voulait "transmettre aux jeunes citadins le plaisir de « chasser » des créatures comme il le [faisait] enfant" avec de vrais insectes !"

    Dans un préambule éclairant réalisé par l’équipe d’InvestCollect, un focus est fait sur l’appétit grandissant pour la collection de ces cartes, des jeux sortis des cours de récréation pour entrer dans la sphère des passionnés, des monomaniaques de tous âges mais aussi des salles de vente (en janvier 2021, une carte "test" Dracaufeu Topsun de 1995 a été vendue plus de 418 000 euros).

    Le hors-série de Collectionneurs & Chineurs propose dans son numéro spécial de décrypter l’univers des Pokemon. Cela commence par un premier article sur l’univers de ces personnages venus du Japon : grâce à ce récapitulatif, les termes de "booster", de "carte énergie", de "dresseur" ou de "carte Rainbow" n’auront (presque) plus de secrets pour le lecteur qui pourra avoir quelques éléments pour commencer à jouer. D’ailleurs, les règles du  jeu font l’objet d’un article à part dans le magazine, de quoi peut-être vous permettre de devenir un joueur semi-professionnel, à l’instar de Stéphane Ivanoff, interviewé pour l’occasion.

    Le collectionneur ou futur collectionneur sera sans doute plus attentif aux deux pages suivantes qui présentent les caractéristiques visuelles de ces cartes Pokémon : illustrations, couleurs, symboles de rareté, PV et logos sont des éléments importants que prend en compte le collectionneur.

    Une carte "test" Dracaufeu Topsun de 1995 a été vendue plus de 418 000 euros

    Le magazine revient sur la culture Pokémon, une culture pop s’il en est, née dans les cours de récréation à l’aube des années 2000 et qui a drainé une foule de concepts et de produits dérivés : mangas, jeux vidéos, animés, compétitions officielles le fameux Pokémon Go ("un véritable délire planétaire", comme le dit le magazine) et pas moins de 20 films. Le lecteur pourra également novice apprendre ce qu’est l’indispensable Poké Ball.

    Le hors-série passionnera surtout les Pokefans grâce à plus de 75 pages consacrées aux collections, collectionneurs, marchés et cotes autour des petites cartes, dont certaines dépassent plusieurs centaines de milliers d’euros. Le lecteur de Collectionneur & Chineur découvrira que la folie des Pokémon concerne aussi des personnalités bien connues, que ce soit la chanteuse Hoshi (ce qui est loin d’être une surprise), les rappeurs Bigflo et Lorenzo ou, plus étonnant, le youtubeur et boxeur Logan Paul, qui s’est offert une carte Dracaufeu pour 150 000 $.

    Le collectionneur aguerri s’arrêtera surtout sur des articles consacrés à la certification officielle des cartes, au système de cotation, aux contrefaçons, non sans un passage par les salles de ventes aux enchères. La dernière partie du numéro, la plus ésotérique et sans doute aussi la plus prisée par les collectionneurs, est constituée des cotes de ces cartes Pokémon. De quoi espérer trouver chez soi ou chez nos enfants quelques raretés monnayables. On peut toujours rêver.   

    Hors-série "La folie des cartes Pokémon",  Collectionneur & Chineur, 2021
    https://www.collectionneur-chineur.fr
    https://investcollect.com
    https://www.pokemon.com

    Voir aussi : "Rêves violents" 

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  • Par ici la route

    Sur un rythme hypnotique et porté par des voix synthétiques, le dernier single de Grégory van Praet, " Get A Way" propose un voyage dans une ville futuriste qui pourrait être de maintenant ou de plus tard.

    "In my bed / Smell of death / Close my eyes / Agonize / Come with me / Run from me / I’m so afraid / Get away."

    Sur un clip aux couleurs acidulées et à l’esthétique pop, répondent des paroles neurasthéniques. Par un musicien qui sait où il va.

    Grégory van Praet, Get A Way, 2021
    https://gregoryvpmusic.wixsite.com/gvpm
    https://www.facebook.com/GregoryVPmusic
    @GregoryVPmusic

    Voir aussi : "Rouquine, Artists vainqueurs"

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  • Le cancer est un sport de combat

    Voilà un film, commençant comme une romance glacée mais qui finit par surprendre. Glacée comme la facture très américaine tournant autour de Carley Allison, jeune Canadienne promise à un bel avenir. Tel est le sujet de Kiss & Cry, avec Sarah Fisher dans le rôle-titre.

    Au début du film, patineuse douée, Carley vient de passer en catégorie Elite, sous la houlette de son coach, l’austère Shin. Optimiste, souriante, chanteuse à ses heures perdues, entourée d’une famille aimante et soudée qui l’aide et l’admire, rien ne manque à l’irrésistible jeune femme, pas même un petit ami, le fringant John, beau gosse, un rien provocateur. Commence une love story pour la sportive qui passe ses soirées sur la glace.

    C’est précisément sur la glace que tout dérape : Carley est prise d’une forte quinte de toux et d’un problème respiratoire. Elle s’avère en réalité beaucoup plus grave que prévu. Lors de sa première soirée en amoureuse avec John, ce dernier l’amène à l’hôpital, il s’avère que la jeune patineuse ne souffre pas d’asthme mais d’un mélanome malin sur la trachée. Une forme sévère de cancer, très rare. Elle avait une chance sur un milliard d’être touchée. Carley comme un combat contre sa maladie. 

    Un film édifiant sur le match d’une vie pour une vie

    Vous l’avez deviné, le patinage artistique est abandonné au premier tiers du film pour s’intéresser à la lutte de Carley Allison contre son cancer. Il faut d’ailleurs préciser que ce récit est tiré d’une histoire vraie, ce que montre le générique de fin avec des photos de la jeune femme et les témoignages de ses parents et de son petit ami.

    Le long-métrage, disponible sur Netflix, frôle parfois le mélodrame, sans jamais toutefois y tomber complètement. Disons aussi que le parti-pris est de faire un film édifiant sur le match d’une vie pour une vie. Le metteur en scène a choisi de rompre avec une facture classique grâce à la voix off de Carley, des confidences avec le spectateur mais aussi des seconds rôles intéressants : une infirmière mal embouchée mais aussi son coach, Shin.

    C’est du reste à lui que l’on doit l’une des phrases les plus fortes et les plus justes du film : "Il faut traiter les victoires comme des enterrements et les enterrements comme des victoires."

    Kiss & Cry, drame canadien de Sean Cisterna, avec Sarah Fisher,
    Luke Bilyk, Chantal Kreviazuk, 2017, 93 mn, Netflix
    https://carleysangels.ca

    https://www.netflix.com/fr/title/80178720

    Voir aussi : "Patins sur glace"

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  • Pauline Croze a la solution

    Pauline Croze revient avec un album libératoire qui est constitué de deux parties, avec une plus grise que l’autre. Après les Heures grises, justement, marque le grand retour de l’auteure de "T'es beau", dans un opus à la fois crépusculaire, engagé et personnel. "J’avais besoin de risque, de bousculer le fond autant que la forme, d’être éprouvée", explique l’artiste à propos de son disque.

    Personnel, le premier titre "Je suis un renard" l’est assurément. Appuyée par le piano omniprésent de Fils Cara, Pauline Croze parle des tourments d’un animal, un renard, "comme un bagnard". C’est aussi une confession d’une artiste libérée dans un monde dur et cruel : "Soyons forts, folkloriques… après les heures grises".

    C’est bien entendu cette dernière phrase qui donne son nom à l’album qui pourrait se décrire comme une "nuit d’errance", pour reprendre le titre du morceau éponyme, une élégante ballade au piano décrivant une résurrection après une rupture. "Déconstruire une histoire prend bien du temps", chante-t-elle sur une musique écrite par  le formidable Tim Dup.

    Il est encore question de libération dans "No derme". C’est aussi là que l’on peut admirer la voix singulière de Pauline Croze. Le titre s’avère aussi mystérieux et singulier que son sujet : la peau dans tous ses états, cette peau que l’on touche, celle du Moleskine, "la peau qu’on s’est donnée / La peau qu’on s’est chérie", mais aussi sa propre peau que l’on sauve.

    Pauline Croze s’avance à la fois fragile, écorchée vive et combattante dans un album attachant et aux messages qu’il faut bien écouter. C’est par exemple "Phobe", un morceau sombre aux sonorités urbaines consacré à notre "planète folle". Il a été co-réalisé et mixé par Nk.F (Damso, Orelsan). C’est aussi "Crever l’écran", morceau électro-rock sur une chanson d’amour qui s’est éteinte, tuée par le numérique : "L’écran m’a tué", constate avec force et rancœur la musicienne.

    "Kim", une chanson mélancolique qui transforme le dictateur nord-coréen Kim Jong-un en improbable objet pop et amoureux

    Le morceau "Le monde" ici ouvre dans l’opus une deuxième partie plus lumineuse (disons plus gris clair) avec, pour commencer, ce titre urbain parlant du monde : "Et je sens / Et je prends tendrement / Mon amant". Ici, "l’amour se répand" avant la fin de l’été. Pauline Croze entend profiter de l’instant présent avec son amant avant que "la nuit enveloppe le monde" ("Le monde").

    Impossible de ne pas parler de "Kim", une chanson mélancolique mais aussi géopolitique, co-écrite et réalisée par Romain Guerret (Aline, Alex Rossi) qui transforme le dictateur nord-coréen Kim Jong-un en improbable objet pop et amoureux. Il fallait le faire... 

    "La rocade", quant à elle, est un road-movie musical dans une déambulation poétique en voiture, sous forme de divagations mémorielles.

    Pauline Croze surprend par son audace avec notamment les deux derniers titres de l’opus. Elle ose l’électro-pop avec "Solution", réalisé par Charlie Trimbur (Eddy de Pretto) et Pierrick Devin (Phoenix, Lomepal). La chanteuse choisit de s’interroger à voix haute sur la manière de se sortir de situations impossibles. Comment s’en sortir, demande-t-elle en substance ? Y aurait-il une solution ? Mais à quoi ? Et laquelle ? "Y en a des centaines ou il y en a une / Dans cet inventaire où tout est contraire, il n'y en a qu'une / S-O-L-U-T-I-O-N / Y en a pas de centaines, y en a pas de centaines / Il n'y en a qu'une".

    Plus étonnant encore, Pauline Croze choisit, dans le dernier morceau d’Après les Heures grises de faire une longée musicale dans l’univers des courses. Voilà un sujet à ma connaissance jamais ou, du moins, très rarement abordé dans le répertoire musical. La chanteuse parle avec émotion de cette passion pour les cheveux, passion enivrante et catalyseur de rêves aussi : "Je veux savoir si mon emblème / Changera ma vie ce soir". 

    Pauline Croze, Après les Heures grises, Argentic / Capitol, 2021
    En tournée en France jusqu’en mai 2022, à Montpellier au Rockstore le 9 novembre,
    à  Aix en Provence au  Petit Duc le 10 novembre,
    à Savigny le Temple à L’Empreinte le 13 novembre,
    à Sotteville les Rouen au Festival Chants d’Elles le 16 novembre et à Paris aux Étoiles le 17 novembre
    https://www.facebook.com/paulinecrozeofficiel
    https://paulinecrozeofficiel.lnk.to
    https://www.instagram.com/paulinecrozeofficiel

    Voir aussi : "Stéphanie Acquette, visionneuse"

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