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• • Articles et blablas - Page 131

  • Escroquerie et vieilles dentelles

    On devrait tous se méfier des vieux. Voilà la première pensée qui vient au visionnage de l’excellent polar L’Art du Mensonge. Un film à la fois cynique, pervers, retors et non sans humour noir. Et pour ne rien gâcher, il est diablement interprété par les excellents Ian McKellen (que l’on a notamment vu dans le rôle de Gandalf dans Le Seigneur des Anneaux) et Helen Mirren (qui endossait le rôle d’Elisabeth II dans The Queen en 2006). Deux acteurs chevronnés, donc, au cœur d’une escroquerie qui va s’avérer riche en surprises et rebondissements.

    Roy Courtnay est un as de l’arnaque. Son allure de vieux gentleman est son principale atout, tout comme son expérience et son culot. Au moment où il pigeonne deux hommes incrédules dans un investissement bidon, il est bien décidé à se faire une autre proie de choix : grâce à un site de rencontres sur Internet, il drague Betty McLeish, une veuve fortunée. Grâce à la complicité de son ami Vincent (Jim Carter, que l'on avait déjà bu dans Downton Abbey), il tisse son filet pour lui pomper son argent. Mais les choses ne vont pas tout à fait se passer comme prévu.

    J’arrête là ce résumé pour éviter de vous spoiler la suite, car L'Art du mensonge est un film aux multiples facettes : polar, jeu de dupes, récit sur la dissimulation et implacable machinerie.

    Pour jouer le rôle des deux personnages principaux – l’escroc qui a des kilomètres au compteur et l’ancienne professeure naïve – Ian McKellen et Helen Mirren font merveille. Au final, L'Art du mensonge s’avère un joli film noir à déguster avec un plaisir – presque – coupable. 

    L'Art du mensonge, polar américano-franco-allemand de Bill Condon,
    avec Ian McKellen, Helen Mirren, Russell Tovey et Jim Carter, 2019, 109 mn, Canal+

    http://www.mckellen.com
    https://www.warnerbros.fr

    Voir aussi : "Oh les filles, oh les filles"

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  • Goodbook, le couteau suisse du livre

    En cette période de crise sanitaire où l’Internet semble être le dernier espace où la culture peut s’exprimer, la plateforme Goodbook entend faire entendre sa petite musique, cette fois dans le domaine du livre. Son objectif ? Fédérer les acteurs du livre que sont les auteurs, les éditeurs, les lecteurs, les librairies, les bibliothèques, les festivals ad hoc, les médias ou les blogs.

    Goodbook se propose de centraliser une somme d’informations en proposant des news sur le livre, des animations éditoriales, des contenus (articles, vidéos, podcasts) et des services d’indexation (des recherches par auteurs, titres, éditeurs, sujets, etc.). En tant que plateforme en ligne, c’est bien évidemment le digital qui est au cœur de sa politique.

    Le lecteur lambda a bien entendu toute sa place. Il peut se créer un compte, établir son profil (genres littéraires, librairies préférées, réseaux sociaux, etc.), alimenter sa PAL (Pile À Lire), sa wishlist, publier ses avis et s’engager, aimer, s’indigner, partager… Tour cela gratuitement. Alors, certes, d’autres sites proposent de tels services, mais Goodbook a vocation à être exhaustif dans son approche du livre.

    Les professionnels ne sont pas oubliés, avec des abonnements spécifiques pour les libraires comme pour les professionnels. La plateforme met en avant un catalogue d’ouvrages pour les éditeurs qui peuvent consulter l’ensemble des contenus liés à leur activité (textes, podcasts, vidéos, événements). Quant aux libraires, ils peuvent publier leur contenu (avis, coups de cœurs, vidéos, etc.), voire communiquer sur leurs événements.

    Goodbook s’avère d’ores et déjà comme un vrai couteau suisse pour tous les amoureux et professionnels du livre. 

    https://goodbook.fr

    Voir aussi : "Le retour de Madame Bowary"
    "Le livre moche à la française"

    goodbook,plateforme,livre,éditeur

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  • Les signes de Vaiteani

    Je crois que l’on dit que derrière chaque grande artiste, se cache un homme. C’est bien l’expression exacte ?  Luc Totterwitz, l’autre moitié – alsacienne – de Vaiteani, ne s’offusquera sans doute pas si je dis que ce duo est essentiellement porté par sa chanteuse, Vaiteani Teaniniuraitemoana.

    Un peu plus de trois ans après leur premier opus et la remarquée et remarquable adaptation de "Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante", le groupe propose un très bel album, Signs, mariant pop anglaise et musique polynésienne (mais aucun titre en français), avec neuf chansons aux titres sibyllins : "Embrace", "Signs", "Reason", "Angry" ou "Waters". Pour l’occasion, le groupe s’est allié le concours de la même équipe : le réalisateur artistique David Grumel (The Pirouettes, Neeskens) avec qui ils co-réalisent le disque, avec également le concours du producteur Manju pour leur reggae "Angry".

    Ce mélange des couleurs donne un opus lumineux qui nous titille agréablement les oreilles, tout en sachant apporter ce supplément d’âme fait d’humanisme, de générosité et d’amour, à l’exemple du titre "Embace" ("I embrace it all / The anger and the laughter / The pain that goes with the pleasure" / "J'embrasse tout / La colère et le rire / La douleur qui accompagne le plaisir."). Les musiciens ne disent pas autre chose : "Il y a toujours une façon d’entrevoir la beauté des êtres, même perdus".

    Folk polynésien

    On peut sans doute taxer ce nouvel album d’opus de world music, grâce à ses teintes océaniques et tahitiennes – Vaiteani Teaniniuraitemoana y est originaire. Que l'on pense aux morceau "Kiss Kiss" et surtout au formidable "Homai". "Écoutez le son de ma voix", commence en maori la chanteuse : "Te mau hoa ē / ’A fa’aro’o mai / I tō’u reo ē / ’A ti’a ’e ’a ’ori mai", avant d’enchaîner en anglais, avec la même générosité : "I don’t need no make up / I don’t need no dress / Tonight I wear the rhythm / My fabric be my dance" ("Pas besoin de maquillage / Pas besoin de robe / Ce soir je porte le rythme / Mon tissu est ma danse").

    Signs séduit par la pop mélodique et mélancolique ("My Life"). Le titre qui donne son nom à l’opus est une balade autant qu'une l’histoire d’amour riche de promesses : "You sending me signs / So that I lift my eyes to the skies / To read your love in the clouds" ("Signs").

    On pourra trouver dans les morceaux de l'album autant l’influence de cette pop-folk internationale héritée de Tracy Chapman qu’un rappel des origines et de la culture de la chanteuse de Vaiteani. À cet égard, on peut même parler de "folk polynésien". Ainsi, "Reason" est teintée de sons tahitiens, sans oublier le ukulélé joué par Luc Totterwitz, alors que "Heitiare" une très jolie ballade en maori, avec voix et piano. N’oublions pas non plus le reggae du morceau "Angry", signe que le duo entend bien surfer sur des influences venues de tous horizons.

    "Waters", un titre à l’électro-pop très actuel et à la belle luminosité, vient clôturer cette parenthèse enchantée et séduisante.

    Vaiteani, Signs, Motu Hani / Believe, 2020
    https://www.vaiteani.com
    https://www.facebook.com/vaiteanimusic

    Voir aussi : "Laura Perrudin en perspective"

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  • Oh pop pop !

    Dans la grande série des magazines culturels, j’appelle "Popopop". Ce rendez-vous quotidien (sauf le week-end) est animé par Antoine de Caunes et Charline Roux, sur France Inter à partir de 16 heures.

    On connaît le facétieux présentateur des regrettés "Rapido" ou "Nulle Part Ailleurs". On oublie un peu trop souvent que le bouillonnant journaliste est un puits de science et un dénicheur de talents, comme il le prouve dans sa quotidienne radiophonique.

    L’essayer c’est l’adopter, comme pouvait le dire ces publicités des années 80, slogan qu’une ancienne et future candidate à la Présidence de la République a remis au goût du jour pour laver plus blanc que blanc auprès de ses électeurs… Mais je m’égare.

    Je parlais années 80 : cette décennie, mais aussi les suivantes, ne sont pas oubliées par Antoine de Caunes et Charline Roux qui font de "Popopop" un vrai magazine pop, cool et populaire. La pop culture est déclinée sous toutes ses formes : musique pop-rock, séries télés, bandes dessinées, blockbusters, romans, théâtre ou pub.

    Au cœur de chaque émission, un invité vient se prêter au "pop portrait", aux dernières infos les plus pop du jour, à la question "Qu’est-ce que la pop culture ?" ou à leur pop liste en musique, télévision, cinéma et bien sûr musique.

    La voix de Madame soleil qui dit l'horoscope

    Parmi les derniers invités, Antoine de Caunes mettait avec bienveillance sur le grill la journaliste et auteure Tania de Montaigne pour sa pièce Noire, et l’on apprenait que le son qui lui rappelait  la pop culture était… la voix de Madame soleil qui dit l'horoscope. L’équipe de "Popopop" recevait également dernièrement la scénariste Virginie Ollagnier, la dessinatrice Carole Maurel, mais aussi Julien Clerc pour son dernier album ou Florence Aubenas pour son enquête sur le meurtre de Catherine Burgod et ses rencontres avec Gérald Thomassin.

    Et au milieu de tout cela, l’équipe de la quotidienne propose des choix pertinents de morceaux, allant de Gorillaz aux Beatles, en passant par Beyonce ou Salavatore Amado. Les surprises sont quotidiennes. J’en ai retenu au moins une : une,vidéo de Brie Larson (alias Captain Marvel) qui reprend le titre "Je sais pas danser" de Pomme. Rien que pour cette découverte, on poussera un big up pour Antoine de Caunes et Charline Roux.

    Popopop, animé par Antoine de Caunes
    France Inter, du lundi au vendredi de 16H à 17H
    Egalement en podcast

    https://www.franceinter.fr/emissions/popopop

    Voir aussi : "Histoire sensible"

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  • En suivant le fil de Khatia Buniatishvili

    Dans l’univers du classique, Khatia Buniatishvili fait partie des très grandes stars, à côté de figures comme Lang Lang ou Yuja Wang, pianistes comme elle.

    Aussi française que géorgienne, son pays d’origine, Khatia Buniatishvili a sorti il y a quelques semaines sa compilation, Labyrinth, que la musicienne décrit ainsi : "Le labyrinthe est notre esprit, souvenirs de notre enfance dans une perspective d’adulte… Le labyrinthe est notre destin et notre création."

    La pianiste laisse de côté les grands incontournables de cet instrument – si l’on excepte la première Gymnopédie de Satie, la Badinerie enlevée et jazzy de Bach et le Prélude op. 28/4 de Chopin – au profit de morceaux choisis avec soin pour illustrer les aspirations de l’instrumentiste dont le public d’admirateurs ne cesse de croître : "les rêves brisés" ("Le thème de Deborah"), "la Mère Nature" (la "Suite Orchestrale" de Bach), les émois adolescents (une "Vocalise" de Rachmaninoff), l’amour ("La Javanaise") ou la consolation (Liszt).

    Dans une pérégrination mêlant romantisme, classicisme, modernisme, audace, revisites et clins d’œil, Khatia Buniatishvili s’amuse à sauter à pieds joints d’un siècle et d’une époque à l’autre, sans se soucier des époques et des styles : sa version funèbre du "Thème de Deborah" d’Ennio Morricone côtoie "La Sicilienne" de Vivaldi et Bach, un "Intermezzo" de Brahms, une sonate de Scarlatti mais aussi les somptueuses "Barricades mystérieuses" de François Couperin.

    Une pérégrination mêlant romantisme, classicisme, modernisme, audace, revisites et clins d’œil

    Le contemporain a une place de choix avec Philip Glass ("I’m Going To Make A Cake"), Heitor Villa-Lobos ("Valsa da dor"), Arvo Pärt ("Pari intervallo") ou l’étude "Arc-en-ciel" de György Ligeti, un morceau aux envolées cosmiques, ponctuées de trouées sombres et de perles de pluie.

    Serge Gainsbourg a même les honneurs de la pianiste : l’admirateur de Chopin et Sibelius apprécierait certainement. À ce sujet, les fans de Gainsbourg et de Jane Birkin auront très certainement deviné derrière le "Prélude en mi mineur" de Chopin le thème de "Jane B." Plus étonnant encore, Khatia Buniatishvili propose une 17e piste intitulée 4’33’’ : l’auditeur n’entendra aucun son de ce morceau de John Cage qui propose 4 minutes 33 de silence métaphysique !

    La pianiste franco-géorgienne cache décidément bien son jeu : elle se fait également arrangeuse pour "La Sicilienne" de Vivaldi et Bach ou la célèbre "Badinerie" du Cantor de Leipzig, et même joueuse de jazz dans son adaptation de "La Javanaise" de Gainsbourg.

    Khatia Buniatishvili sort indéniablement des sentiers battus avec cet album classique mais aussi très personnel, à l’image de son interprétation bouleversante et de son commentaire sur l’Adagio de Bach réarrangé par Alessandro Marcello, qu'elle commente ainsi : "Si elle n’avait pas été absente, elle aurait marché pieds nus sur la terre chaude, elle aurait pensé : « Le printemps d’un autre est agréable regarder aussi. »"

    Khatia Buniatishvili, Labyrinth, Sony Classical, 2020
    https://www.facebook.com/khatiabuniatishvili
    http://www.khatiabuniatishvili.com

    Voir aussi : "Le trio Sōra vous souhaite un joyeux anniversaire, M. Beethoven"

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  • Les Fabuleuses

    roman,fables,fabuleuses,poésie,mes publications mes créationsLes Fabuleuses est toujours disponible.

    C’est une ferme. Une ferme comme il existe des milliers sur cette terre. Les Fabuleuses, qui se présente comme un recueil de fables, est moins sage qu’il n’y paraît. Ces 25 histoires montrent la cohabitation avec plus ou moins de bonheur d'animaux dans une ferme dirigée de main de maître par une dynastie de cochons "sacrés" présidents.

    À la faveur d’une peste, un cochon, élu roi, prend en main les destinées de ses congénères. Rude tâche pour cette nation en miniature qui devra affronter guerres, révolutions, épidémies, conflits religieux – autour de la relique de la Sainte-Rillette – et tous les désordres et tracas de la vie quotidienne qui sont capables de faire tourner en bourrique la plus paisible des vaches !

    Conçues comme des saynètes (parfois très courtes), Les Fabuleuses mettent en scène tout un peuple aux comportements très humains. Il y a le roi-président Cochon, autoritaire et imbu. Il est secondé par une belette, juriste machiavélique qui parvient toujours à se sortir des mauvais coups. On y trouve des ânes savants, des chevaux impétueux, un rat de bibliothèque, des vaches paisibles et des moutons dévots. Un coq s’est aussi érigé en artiste alors qu’un rat et une souris se chamaillent à propos d’une bibliothèque et qu’une maladie mystérieuse décime les paisibles vaches. Bref, ces animaux vivent ensemble ou du moins coexistent, cahin-caha. Regardez-les : c’est de nous qu’ils parlent… 

    George Orwell, Ésope et Jean de La Fontaine ne sont pas très loin dans ces poèmes mettant en  scène les travers de la race  humaine : l'orgueil, la cruauté, la lâcheté, la jalousie ou la vanité.

    Les Fabuleuses se distinguent surtout par un style volontairement archaïque qui prend à contre-pied la poésie contemporaine, l'auteur ayant choisi la versification classique pour donner à son premier livre un aspect suranné.

    Bruno Chiron, Les Fabuleuses, Le Manuscrit, 2002, 82 p.
    http://www.manuscrit.com

    Voir aussi : "« Rock'n'Love » d'Arsène K., toujours disponible »"
    "Les publications du blogger"

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  • Pour terminer ces étreintes orientales

    trif,celestini,érotisme,shéhérazadeVoici le second tome de cette adaptation des Mille et une Nuits, par Trif et Andrea Celestini, dans une relecture érotique.

    Le premier tome s’arrêtait assez longuement sur la manière dont la courtisane Shéhérazade, promise à une mort certaine par le sultan, parvient à retarder son exécution grâce aux contes qu’elle raconte. En promettant pour le lendemain des histoires aussi extraordinaires les unes que les autres, elle parvient à différer sans fin l’heure fatale.

    Lorsque le deuxième tome commence, le sultan Shahriyar est mariée à Shéhérazade, qui voit d’un très mauvais œil son mari continuer à coucher avec d’autres courtisanes. Elle entame un nouveau cycle d’histoires. Il y en a précisément deux dans ce nouveau tome : "L’histoire de la fille, de l’esclave et du tigre" et "L’histoire d’Agib et des 40 vierges".

    On retrouve dans ce volume le sens de la mise en image de Trif. Il y a un certain classicisme dans la facture de ce… "classique" de la littérature mondiale. Les corps féminins sont représentés avec soin et les auteurs savent donner aux héroïnes un rôle central, à l’image de la jeune fille enlevée par un djinn aux intentions criminelles. Il s’agit de l’histoire la plus captivante de ce tome, en plus d’être une fable sur la liberté et l’émancipation.

    Après l’histoire des 40 vierges, un conte mal connu en dépit de sa réputation, les auteurs ont choisi de clôturer ce cycle sous forme d’un happy-end. Dommage que d’autres tomes ne soient pas prévus pour rendre aux Mile et une Nuits toute son impressionnante richesse. En tout cas, la sensualité est bien au rendez-vous de cette adaptation particulièrement réussie.

    Trif et Andrea Celestini, Les Mille et une Nuits, tome 2, Le paradis aux 40 vierges, éd. Tabou, 2021, 48 p.
    http://www.tabou-editions.com

    Voir aussi : "Étreintes orientales"

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  • Oh les filles, oh les filles

    A l’évidence, parler du documentaire Adolescentes de Sébastien Lifshitz, primé de trois Césars ce week-end (dont celui du meilleur montage, largement mérité si l’on pense aux kilomètres de rush tournés), renvoie à un autre film, une fiction cette fois. En 2014, Boyhood, de Richard Linklater, proposait une fiction tournée sur près de 12 ans, permettant de raconter l’histoire – fictive, donc – d’un garçon, jusqu’à sa majorité.

    Adolescentes suit fois deux adolescentes sur cinq années du Collège à la fin du lycée. Emma et Anaïs vivent à Brive, dans deux milieux différents. Elles sont amies. De 13 à 18 ans, elles sont face à des changements et à des choix qui vont être déterminants dans leur vie. Le réalisateur a choisi de les suivre, avec pudeur, tact et tendresse, dessinant également le portrait d’une jeune génération et aussi d’une France en plein changement. Études, conflits avec les parents, premiers émois amoureux, engagements – ou non – et passions (on pense notamment à Emma et à son combat contre sa mère pour imposer à sa mère des études qu’elle voudrait faire).

    Sur deux heures de film,  Sébastien Lifshitz propose ce documentaire, Adolescentes, bien plus ambitieux que beaucoup de films sortis ces dernières années. Un Prix Louis-Delluc a salué cette performance, et donc trois Césars : Meilleur film documentaire, Meilleur son et Meilleur montage. Il est cependant dommage que la musique, signée des Tinderstics, n’ait pas eu droit elle aussi à sa statuette. 

    Adolescentes, documentaire français de Sébastien Lifshitz, 2019, 115 mn, sur Canal+
    https://www.advitamdistribution.com/films/adolescentes
    https://www.canalplus.com/cinema/adolescentes/h/13545792_40099

    Voir aussi : "L'histoire d'un garçon" 

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