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• • Articles et blablas - Page 153

  • "Rock'n'love" : extrait 4

    Après un retour dans les années 1990, Peter Alabama avait disparu de la circulation, la faute à un album considéré par beaucoup comme raté. Cet échec coïncidait avec les décès rapprochés de son père et surtout de sa mère, Peggy Paloma. L’ex-chanteur des Babydolls s’était donc enfui en Californie, officiellement pour se « régénérer », officieusement pour soigner une dépression. Il fit tout de même quelques concerts dans des salles confidentielles, à Los Angeles, mais le public français finit par s’habituer à son absence.

    Arsène K., Rock’n’love, éd. Harlequin, coll. HQN, 2020, 237 p.
    au format numérique
    https://www.harlequin.fr/livre/13167/hqn/rock-n-love

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Rock’n’love : extrait 2"

    Photo : Thibault Trillet - Pexels

    arsène k,roman,lucrèce,mes publications mes créations

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  • Électro twerk jamaïcain

    Un peu de légèreté en cette période estivale avec le Mash Up Di Place du musicien et producteur congolais Jam Fever, en featuring avec la star jamaïcaine Cé'Cile.

    Un titre à écouter à plein volume avec vos meilleur.e.s ami·e·s pour se vider la tête, à grand renfort de rythmes caribéens, de piste de danse chaude comme la braise, de collés-serrés et ce qu’il faut de twerks.

    Ce mélange d’électro, de tempo jamaïcain et de sons urbains métissés s’avère comme la recette idéale pour cet été.

    Jam Fever, Mash Up Di Place, feat Cé'Cile, 2020
    https://www.facebook.com/JamFeverofficiel
    https://www.instagram.com/jamfeverofficiel

    Voir aussi : "La Baie animée"

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  • Matthew Rhys sur les pas de Raymond Burr

    On l’a sans doute un peu oublié, mais Perry Mason fait figure de monument télé depuis une cinquantaine d’années. L’avocat américain créé par l'écrivain Erle Stanley Gardner a fait l’objet de plus de 80 romans policiers avant de devenir célèbre dans le monde entier grâce à une série télé dans les années 60, incarnée par le non-moins légendaire Raymond Burr. Un Raymond Burr qui reviendra presque vingt ans plus tard pour rempiler dans une trentaine de téléfilms, jusqu’à la mort de l’acteur.

    HBO a eu la bonne idée de redonner vie à Perry Mason, tout en choisissant de propulser notre avocat particulièrement obstiné, dans les années 30. Les fans de Raymond Burr s’en étonneront sans doute, mais, réflexion faire, ce choix paraît judicieux pour un personnage qui a été créé en pleine Dépression américaine.

    Pour jouer le rôle de Perry Mason, il fallait un acteur d’envergure qui puisse faire oublier l’acteur qui lui a donné vie pendant cinquante ans. Pour la série sortie cette année, c’est Matthew Rhys qui se colle à l’exercice, et l’on est bien obligé d’admettre qu’il incarne avec justesse et talent le rôle de cet avocat, qui n'est plus la figure aristocratique incarnée par Raymond Burr mais un homme blessé par son passé et un écorché vif.

    Monument télé

    Celui qui n’est au début de la série qu’un détective privée attaché au service du cabinet d’avocat d’EB Jonathan peine à se remettre de son expérience sur le front français pendant la Grande Guerre.

    Dans le Los Angeles des années 30 pourri par la crise et la misère, un enfant est tué après avoir été enlevé à ses parents, deux fervents croyants d’une secte chrétienne, menée par une gourou illuminée, sœur Alice McKeegan (Tatiana Maslany). Cette histoire de meurtre sordide devient bientôt une affaire dans laquelle se mêlent politique, religion, business, règlements de compte mais aussi les rumeurs les plus folles puisque le père puis la mère du petit Charlie sont tour à tour accusés de la mort e leur propre enfant. Perry Mason suit l’affaire qui va bientôt avoir des conséquences inattendues.

    Dans cette série estampillée HBO, la qualité est au rendez-vous pour ce qui s’apparente à une superproduction avec costumes d’époque et reconstitution fidèle du Los Angeles des années 30. Matthew Rhys, qui avait été révélé dans cet autre chef d’œuvre qu’est The Americans, parvient à faire oublier Raymond Burr en donnant à son Perry Mason l’épaisseur d’un antihéros pugnace, perspicace mais aussi fragile. À noter aussi la présence de Della Street, interprétée par la formidable Juliet Rylance.

    J’oubliais : on apprend cette semaine qu’une deuxième saison de Perry Mason est déjà programmée. Chic.

    Perry Mason, série dramatique américaine de Rolin Jones et Ron Fitzgerald,
    avec Matthew Rhys, Tatiana Maslany, John Lithgow,
    Chris Chalk, Shea Whigham et Juliet Rylance,
    HBO, saison 1, 8 épisodes, 2020, sur OCS et Canal+

    https://www.hbo.com/perry-mason
    https://www.canalplus.com
    https://www.ocs.fr

    Voir aussi : "Le paradis d'Hollywood"

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  • Jouer à Château perché

    Le Château Perché est cette opération surprenante et ambitieuse, jouant à fond la carte de l’originalité et de l’engagement. Il reste quelques jours seulement avant la fin de la compagne de crowdfunding pour son nouveau projet de Château Perché, le H²P, appelé autrement Le Havre dê Perche.

    Ce festival français de grande envergure entend se réapproprier le territoire national en naviguant de château en château. Elle œuvre désormais à acquérir son propre lieu, ce qui implique une levée de fonds.

    Le nouveau QG du Château Perché sera ce Havre dê Perche, une terre d'accueil pour des artistes et des militants "perchés." Les organisateurs et organisatrices ont à cœur d’insister sur la dimension artistique autant qu’activiste et sociale.

    Dimension artistique autant qu’activiste et sociale

    Le divertissement a aussi sa place, comme le prouve l’édition 2019 : 4 jours et 3 nuits de manifestation, 10 000 festivalier·ère·s, 12 scènes musicales aux styles variés (électro, classique, contemporain, jazz, jungle, breakbeat, hip hop ou zouk), un espace d’ateliers et d’expression, plus de 450 artistes musicien·ne·s, plasticien·ne·s, danseur·euse·s contemporain·ne·s, performeur·euse·s, comédien·ne·s ou sculpteur·trice·s.

    Voilà ce qu'annoncent les responsables : "Nous sommes en voie d’acheter un château, qui sera notre/votre Havre dê Perche. Un lieu où prendre le temps de créer, de construire, de penser, d’expérimenter, de s’exprimer et de vivre. Un lieu où réfléchir la fête pour qu’elle soit la plus curieuse, libérée, ouverte, tolérante, consciente, engagée, inclusive et égalitaire."

    Pour en savoir plus sur cette campagne de financement, rendez-vous sur leur site.

    Château Perché, campagne de crowfunding
    https://chateauperche.com

    Voir aussi : "Arthur, Merlin et compagnie sur Ulule"

    Photo : Kevin Srt - Château Perché - 2018

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  • De larges et étranges horizons

    Si le jazz du XXIe siècle pouvait être attribué à un album, sans doute pourrait-il choisir le futuriste Wallsdown d’Enzo Carniel. Pour preuve, l’illustration en couverture de l’album imaginée par Laure Nicolaï : un paysage sorti tout droit d’un roman de Franck Herbert.

    Dans le groupe House of Echo, figure en premier lieu Enzo Carniel. Il est au piano, aux synthétiseurs et à l'électronique. L’accompagnent Marc Antoine Perrio à la guitare et à l'électronique (il est également à la composition pour le titre Winds). Il y a aussi Simon Tailleu à la contrebasse et Ariel Tessier à la batterie et aux percussions.

    Wallsdown est un album organique et à bien des égards novateur dans sa manière de faire du jazz une musique du futur, tout en puisant largement dans des influences tous azimuts, à l’exemple du titre Dreamhouse, avec ses rythmiques tribales ou Ruines circulaires, se nourrissant de pop-rock.

    Avec l’électo-jazz – le mot est lâché – de Rituel Horizon, nous sommes dans une musique des sphères, et presque new age ("Break the wall / open your mind"), dans lequel le piano étincelant d’Enzo Carniel se mêle à des sons électroniques et planants (Wallsdown, Winds ).

    Une réincarnation du jazz cool au XXVe siècle, dans l’univers de Buck Rodgers

    Mais l’univers SF du musicien sait se faire aussi sombre que Blade Runner (Tones of Stones), une gravité traversée dans d’autres morceau d’espaces sonores lumineux, à l’exemple de Traya ou de Lune, un titre aux accents debussyens, comme si le compositeur de Pelléas et Mélisande venait s’asseoir quelques minutes devant un clavier de synthétiseur.

    L’auditeur se laissera porter par Unwall, aux arabesques de couleurs, de sons, de rythmes et de flux et reflux, comme une réincarnation du jazz cool au XXVe siècle, dans l’univers de Buck Rodgers.

    Pour marquer la sortie de l'album Wallsdown, Enzo Carniel a décidé de confier la vidéo à l’artiste plasticien Louis-Cyprien Rials. Celui-ci nous emmène dans l’intérieur des appartements abandonnés du complexe Al-Sawaber bâti en 1981 par l’architecte Arthur Erickson, et qui fut l’un des endroits les plus multiculturels du Koweït, mélangeant des habitants de toutes les confessions et origines lorsque le bâtiment fut abandonné après la guerre du Golfe en 1990.

    C’est dire l’ambition universelle de Wallsdowsn, poussant les murs de tout côté et élargissant les horizons bien au-delà du jazz :  "J’ai imaginé une relation entre les différents plans sonores de cette musique, allant de la Terre à l’Esprit (de la pierre à l’électronique) : comme une connexion intemporelle où la matérialité et la spiritualité se fondent l’une dans l’autre..."

    Enzo Carniel & House of Echo, Wallsdown, Jazz&People, 2020
    https://www.enzocarniel.com
    https://www.facebook.com/jazzenzo

    Voir aussi : "Jazz Méditerranée"

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  • Mathias Mareschal, de retour de résidence

    Après deux mois de résidence à la galerie Lawangwangi à Bandung en Indonésie, Mathias Mareschal présente à La Chapelle Des Dames Blanches et au Centre Intermondes de La Rochelle du 17 juillet au 6 septembre 2020 ses créations de retour de résidence.

    Les expositions de la Rochelle ont été organisées en partenariat avec le Centre Intermondes, la Ville de La Rochelle, l’Institut français et Artsociates Indonesia.

    C’est l’occasion de découvrir un artiste qui réussit à faire une synthèse remarquable entre une nouvelle abstraction lyrique occidentale et un sens de l’épure propre à la culture asiatique.

    Le travail sur les textures (Froissement), le grain des toiles (Bleu de cobalt sur toile métis), la finesse des dessins (Dentrite) et les jeux d’ombres (Sans titre, acrylique) : Mathias Mareschal opte pour des créations d’une simplicité désarmante et essentielle. "Je mets en présence, dans une économie de gestes et de moyens, quelques traces d’encres au pourtour d’une zone définie, vierge, couleur du support. Je ne peins pas, ne donne pas de « coups de pinceau » mais marque le support au moyen de pliages, froissements-défroissements, déversement de la couleur directement sur le support", écrit-il.

    Ces œuvres, que le public pourra découvrir tout cet été à La Rochelle, deviennent organiques grâce à ce jeu de l’épure et du geste, à l’exemple de ces très belles céramiques qui semblent nous regarder.

    Exposition "À la lisière" de Mathias Mareschal
    La Chapelle Des Dames Blanches et le Centre Intermondes de La Rochelle
    Du 17 juillet au 6 septembre 2020
    http://www.mathiasmareschal.com
    @mathiasmareschal

    Voir aussi : "Mes sœurs, mes semblables"

    © Mathias Mareschal

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  • Dans une cuisine, y'a un frigo

    Place cette semaine avec Cuisine et Dépendances, tiré et adapté de la pièce de théâtre du même titre d'Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri. Une cuisine, nous dit-on ; et aussi un frigo, aurait pu nous préciser notre chroniqueur de L’‎Œil du frigo qui n'avait que l'embarras du choix pour sa série inimitable.

    On ne présente plus Cuisine et Dépendances, un film à voir ou à revoir sans fin, tellement tout y est à sa place. Mais je ne l'avais jamais regardé avec le point de vue d'un frigo, et franchement ça change la donne. Le réalisateur d'ailleurs ne s'en cache pas : dans une cuisine il y a un frigo, et il va s'en servir. J'aurais pu vous en montrer à la pelle... j'aurais eu l'air intelligent, moins vide que le frigo du voisin. Car des séquences de frigo qui s'ouvrent et qui se ferment dans ce film, il y en pléthore.

    j'ai donc choisi la première séquence car elle est nouvelle, inédite. Nous avons un champ contre champ entre frigo. Du jamais vu. Un dialogue de porte ouverte et de loupiote entre deux machines à froid. Du grand, grand art !

    Le regard de Bacri se ballade au dessus des toits et tombe sur un voisin plongé dans sa solitude. Elle est tellement prégnante qu'il ouvre machinalement le frigo, dont on imagine qu'il est à moitié vide, et prend quelque chose sans grande conviction. Ceux qui se sont déjà retrouvés seuls à tourner en rond, atteints d'insomnie ou pas, savent de quoi je parle. Il arrive toujours un moment où l'on ouvre le frigo. On sait pourtant qu'il n'y a personne et qu'il n'y a pas grand chose pour vous réconforter, mais on l'ouvre, comme on ouvre son âme dans le vide. Et puis, rien. Alors, on prend un fromage moisi ou un yaourt périmé, et on le mange sans trop de conviction. Dans les moments les plus graves, on y retourne même... C'est dire si l'attraction frigoristique est grande !

    Et à coté de Bacri, il y a la vie, le stress, la vie sociale... Sam Karman se ramène dans la cuisine à fond, pose et ouvre le frigo dont on voit la joie de vivre. C'est rapide, furtif, mais il y a assez dans le frigo pour nourrir tout le bâtiment. La bouteille de champagne s'extrait rapidement, et hop, la soirée va commencer.

    C'est un champ contre champ subtil, vous avez une vie qui frôle le désert et une autre haute en couleur. Les deux frigos fournissent pourtant le même froid, mais c'est comme toujours : cela dépend de ce que l'on en fait. Alors, je vous le dis : ne vous laissez pas abattre quand rien ne va, que le monde s'écroule et que la vie se vide : remplissez votre frigo. Achetez des bons produits avec de la couleur, des odeurs et ouvrez votre frigo aussi souvent que vous voulez. Le moral repointera assez rapidement son nez. Pour les autres, qui ont une vie sociale bien achalandée, laissez tranquille votre frigo : Il vous le rendra dans les moments les plus sombres.

    ODF

    Cuisine et Dépendances, comédie française de Philippe Muyl
    avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Zabou,
    Sam Karmann et Jean-Pierre Darroussin,
    1992, 96 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Cuisine et Dépendances Frigo"
     

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  • "Rock'n'love" : inédit 2

    Je vous propose de découvrir un nouveau texte inédit de Rock'n'love. Cette fois il est question d'une dispute qui aura des conséquences non négligeables par la suite.

    Je sentais toutefois que ce n’était la fin que du premier acte.

    Le deuxième survint des années plus tard lorsque Max me mit devant un fait accompli : il avait accepté des responsabilités au sein de Radius, l’entreprise qui l’employait. Son N+1, Guillaume Soros, l’avait à la bonne. Contre une augmentation minime, une prime annuelle de quelques centaines d’euros et un poste de sous-directeur que ses responsables lui promettaient dans un proche avenir, Max allait avoir en charge des responsabilités auprès de la direction. Je n’avais pas été que stupéfaite de l’apprendre le jour où il avait pris ses fonctions. J’étais effarée d’apprendre les fonctions qu’il occupait, pour une rémunération à peine supérieure au poste qu’il occupait précédemment. Je pouvais encore comprendre qu’un junior tombe dans le panneau, mais pas à un homme avec l’expérience de Max. Il se faisait rouler dans la farine en beauté. Son patron, le fondateur de Radius, était trop heureux de se décharger de tâches à quelques années de la retraite, et à moindre frais.

    Notre discussion au sujet de ses nouvelles fonctions de Consultant Expert Senior dégénéra un soir de décembre en dispute homérique. À l’époque, nous approchions des fêtes. Le sapin était décoré et la télévision diffusait La Traviata sur Arte. Max m’avait annoncé avec de la désinvolture qu’il avait accepté des responsabilités dans son entreprise, par amitié pour son supérieur qui lui avait fait gravir les échelons. J’eus le malheur de douter du bien fondé de sa décision. Il prit mal mes critiques et se défendit par l’attaque. Il me reprochait de mettre en doute ses choix professionnels et ses ambitions alors que pendant des années il avait tout mis entre parenthèses pour moi.

    — OK, si tu veux prendre ce risque, vas-y.

    Ce n’était pas un blanc-seing, mais une manière de me laver les mains : vas-y, mon chéri, prends tes responsabilités, mais ne viens pas pleurer si ça tourne au vinaigre. Ce genre de truc. C’est là où je me dis que des millénaires de patriarcat prenaient leur revanche sur notre couple que je trouvais moderne, justement parce que pour une fois c’était moi, la femme et épouse, qui mettait en avant sa carrière. Max argumentait en utilisant des termes qui fleuraient bon la frustration et les non-dits : « sacrifice », « non-choix », « suivisme », « humiliation »…

    — OK.

    Je le toisais avec calme, attendant qu’il vide son sac. Il n’en finissait pas. Il parlait de Nina, avec qui les relations allaient de mal en pis. Il mettait sur le tapis Janus que j’impressionnais (première nouvelle !). Il évoquait sa mère qu’il ne voyait pas suffisamment. Il citait une soirée au cours de laquelle je l’avais contredit avec une assurance qui frisait la correctionnelle.

    — OK.

    Je n’avais pas envie de discuter. Pendant des années, notre couple avait fonctionné correctement.
    Je tentais de clore la conversation par des « OK »conciliants mais il tournait en boucle ses reproches, les reprenant, les étirant, les déclinant, apportant ça et là un détail supplémentaire ou un dialogue. Les larmes me venaient aux yeux, comme si je m’apercevais que je venais de perdre une guerre et que l’ennemi me présentait mon offre de capitulation qu’il ne me restait plus qu’à signer.

    — OK.

    Je me retenais. Moi, l’avocate, j’étais l’accusée dans ma propre maison. Je ne voulais qu’une chose : fuir. Je regardais autour de moi : notre intérieur était si parfait, si ordonné, si bien agencé. Je n’en voulais plus. La soirée avec Jonathan avait eu lieu quelques jours plus tard, et ce n’était pas un hasard..

    Arsène K., Rock’n’love, éd. Harlequin, coll. HQN, 2020, 237 p.
    au format numérique
    https://www.harlequin.fr/livre/13167/hqn/rock-n-love

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Rock’n’love : extrait 2"

    Photo : Anastasia Shuraeva - Pexels

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