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Sortie prochaine de Rock’n’love d'Arsène K., chez Harlequin au format numérique.
De sa carrière de brillante avocate à son quotidien de maman dévouée, Lucrèce a toujours réglé sa vie comme du papier à musique. Sans l’ombre d’un doute, cet équilibre était la clé de son bonheur. Mais, en quelques jours à peine, celui-ci a volé en éclats. Alors que sa fille a fugué sans laisser de trace, son ex-petit ami, Alessandro, réapparaît sans prévenir. Ce chanteur célèbre au corps d’Apollon, à qui elle n’a pas parlé depuis vingt ans, est empêtré dans une affaire de plagiat qu’elle seule peut démêler. Prête à le défendre, Lucrèce doit pourtant rester prudente. Car, elle le sait, si elle se laisse de nouveau charmer par le rockeur, la partition qui accordait sa vie ne sera plus jamais la même.
Rock’n’love paraîtra chez Harlequin au format numérique à partir du 1er juillet 2020.
On aime l’univers de MoonCCat, musicien, photographe et poète assumant à 200 % un dandysme qui se serait transporté en plein XXIe siècle. Un style fin de siècle donc, mêlant textes saturniens et musque pop-rock, à mi-chemin entre Jim Morrison (Shoot The Poet) et lo-fi nighties (Sanatorium Europa). L’artiste le dit à sa manière sur son site : "Musicien, photographe et écrivain, MoonCCat a été le premier voyageur temporel à essayer la machine à explorer le temps de H.G. Wells en 1895. Elle l'a conduit au XXIème siècle sans possibilité de retour."
MoonCCat revient avec Forget Me Knot, album autoproduit, sombre mais traversé aussi de brillants éclats de lumière. Ce côté romantique noir, le chanteur l’assume avec un bel aplomb, en mettant en musique les vers de Gérard de Nerval (Vers dorés), de Baudelaire (Baudelaire 20 décembre 1855) et même... d’Alphonse Daudet (L’oiseau bleu). Disons aussi que les influences du chanteur sont à chercher autant du côté de Rimbaud ou Verlaine Edgar Alan Poe que de celui de Bram Stoker ou de Hermann Hesse.
MoonCCat est également au texte dans des titres tout autant convaincants et acides : Le voyage ("Il ne faut pas regretter / Ce que la vie nous offre / Il ne faut pas penser que ce n’est pas assez… / Il ne faut pas espérer que les choses s’améliorent"), Le chat Haret, L’idole ou Ton souvenir.
Comme s'il était catapulté dans notre époque, MoonCCat y apporte sa part de mystère, mêlant, dans un album résolument rock, mâtinée de pop eighties (Baudelaire 20 décembre 1855, L’idole), du mysticisme (Le chat Haret), du désespoir (Le voyage), de sensualité (Morganella Morganii qui "provoque des incendies"), de la poésie (Shoot the poet) et du gothique éclatant de lyrisme (Shadow, L’obscurité des nuits).
"Le premier voyageur temporel à essayer la machine à explorer le temps de H.G. Wells"
Dans cet album d’une belle cohérence figure un morceau énigmatique. Avec Sanatorium Europa, le plus dandy des chanteurs nous transporte dans l’Europe des années 20, sur la trace de Thomas Mann et d’Herman Hesse, lors de son séjour à Monte Verità. Explication de texte par MoonCCat lui-même : "Si les deux auteurs allemands sont peut-être familiers à certains, notamment Thomas Mann et sa Montagne Magique, Monte Verità ne doit pas dire grand chose à grand monde car il s'agit d'une expérience communautaire assez étrange et aujourd'hui oubliée qui a eu lieu au début du XXe siècle en Suisse… Six jeunes gens de bonne famille se sont effectivement lancés dans une aventure unique en son genre : quitter la société moderne dont ils étaient dégoûtés pour créer un nouveau mode de vie destiné à retourner au plus proche de la nature en construisant de toutes pièces un village autarcique auto suffisant qui réunira artistes, peintres, danseurs, chorégraphes, occultistes, anarchistes, bref, une population très éclectique, en recherche d'authenticité. Le village s'éleva à Monte Verità, "la montagne de la vérité", à Ascona en Suisse… C'est une utopie communautaire qui s'est construite et a perduré durant une vingtaine d'années. Elle a brassé de grands noms comme Hermann Hesse, Carl Jung ou Isadora Duncan, entre autre… Le titre raconte le séjour de Hermann Hesse dans ce lieu hors norme. Il ne raconte pas sa rencontre avec un prophète étrange qui à ce moment là, avait quitté la communauté pour vivre en ermite dans une grotte : l'étrange Gustö Gräser, qui fut pour lui une rencontre déterminante et a certainement joué un rôle dans ses romans initiatiques comme Demian et Le Loup des Steppes, avec qui Gräser avait certains traits en commun…"
Sanatorium Europa est une vraie singularité dans un album à l’empreinte XIXe siècle, sombre, beau, érudit et douloureux : "J’ai dans mon cœur un oiseau bleu, / Une charmante créature, / Si mignonne que sa ceinture / N’a pas l’épaisseur d’un cheveu… / Et son bec fin comme une lame, / En continuant son chemin, / M’est entré jusqu’au fond de l’âme."
Appréhender le premier roman de Valérian Guillaume, Nul si découvert (éd. De l’Olivier) peut rebuter, en raison du double choix stylistique de l’auteur : proposer le long discours intérieur d’un narrateur sous la forme de phrases sans ponctuation.
Certes la forme n’est pas une nouveauté (que l’on pense à L’Automne du Patriarche de Gabriel García Márquez), mais cela reste tout de même suffisamment rare pour le signaler et pour décontenancer le lecteur. Quant au monologue à la Molly Bloom, s’il nous plonge dans le cerveau du narrateur grâce à ces flow de pensées, il a la particularité de nous donner peu d’informations sur lui. Tout juste sait-on que ce narrateur pour le moins déséquilibré est un jeune homme issu d’un milieu défavorisé, vivant seul (sa mère est morte et ses cendres sont conservée chez lui dans une urne), et dont les journées se passent essentiellement au cœur d’une cité sans âme.
C’est là justement la grande puissance de ce roman qui met le style au service d’un message sur notre monde contemporain, à plus d’un égard déshumanisé.
Cette déshumanisation est en effet au cœur du propos de Valérian Guillaume qui propose ici son premier roman. Il faut noter à ce sujet que l’artiste est également dramaturge (Désirades, Eclipses– et c’était quand même très bon, La Course), acteur (Les Oubliés de Julie Bertin et de Jade Herbulot à la Comédie Française), mais aussi scénariste pour la bande dessinée (prix Jeunes Talents 2018 du Festival International d’Angoulême avec le dessinateur Thibault Le Page).
Un roman qui met le style au service d’un message sur notre monde contemporain
Nul si découvert est une plongée dans un coin de France comme il en existe des milliers, avec ces zones périurbaines, ces parkings immenses, ces centres commerciaux sans âme et ses enseignes franchisées. Un de ces habitants, ce jeune homme paumé, vit là, se contentant de cet environnement froid, y voyant même une forme de poésie : "le complexe vient d’ouvrir il y a à peine deux mois c’était long mais ça en valait la peine parce que tout est hyper neuf et très joli il y a même des palmiers tropicaux à l’entrée ce qui fait que c’est vraiment immersif tout est éclairé avec une lumière bleu foncé et des étoiles de mer des dauphins et des baleineaux sont suspendus au plafond ce qui fait qu’on entre dans LaBaleine comme on entre dans une histoire."
Une "petite vie" bien à lui, comme il le dit lui-même, avec ces longues promenades au milieu de rayonnages de biens de consommation, mais aussi ces instants de bonheur, lorsque par exemple il croise au centre nautique une jeune caissière, Leslie, qui finit par l'obséder : "j’imaginais Leslie partout dans la douceur j’imaginais Leslie de toutes les façons avec des coupes marrantes et des tenues charmantes le matin est le temps de l’invention et du ravissement." De trop brefs moments de plaisirs, vains en réalité, car tout est morne, gris ou tout simplement noir dans cet univers de PMU sordides, de rayons d’hypermarchés vendant quelques mirages de plaisir (que l’on pense à la grinçante scène de l’opération commerciale pour un jeu-concours), de prétendus amis et surtout de solitude abyssale.
La détresse du personnage est à chaque page de cet impitoyable roman. Un roman aussi et surtout sur l’abandon : abandon de la mère, abandon du jeune homme dans une zone déshumanisée, abandon même de sa personnalité lorsque son "démon" prend le dessus sur lui.
Valérian Guillaume déroule, impitoyable, son message pour sauver ce qui peut l’être dans notre société de consommation. Il le fait avec une écriture qui abandonne elle aussi toute ponctuation, comme s’il y avait un caractère d’urgence dans ce court roman, cinglant comme une gifle.
Nul si découvert a été le lauréat de l'aide nationale à la création de texte dramatique – ARTCENA et sélection du prix Première de la RTBF et prix du premier roman de printemps 2020.
On s’en souviens ou non – et cela est du moins ignoré pour les moins de vingt ans – mais l’Italie a eu son heure de gloire pendant la période pop du début des années 80. Ils s’appelaient Gazebo (I Like Chopin), Ryan Paris (Dolce Vita), P. Lion (Happy Children), Lune de miel (Paradise mi amor), Tony Esposito (Kalimba De Luna) ou Baltimora (Tarzan Boy). Faites un petit tour sur ce site pour vous rafraîchir la mémoire.
L’écoute du dernier EP de Spaghetti25c, Dance With Me, a une facture qui nous renvoie à ces années dingues et plus italienne qu’on ne le croit, une période qui mêlait disco, électro, new wave et pop anglaise.
Spaghetti25c : le nom de groupe aux consonances péninsulaires cache en fait un trio de vrais/faux franco-italiens : Federico Pellegrini (The Little Rabbits) au texte et au chant, François Pavan (Hatt) et Vincent Choquet (DBFC, AeroBrasil).
On peut remercier ces trois là de nous proposer un EP aux sonorités eighties, mêlant rythmes syncopés (Dance With Me), électro (Be) et voix sombres. C’est une sorte de new wave revisitée que l’on pourrait (presque) qualifier de vintage (Most Of My Best Friends), et qui nous transporte dans les nuits sombres et dansantes du Palace période années 80, avec toujours cette touche italienne à la Giorgio Moroder (Buongiorno Amore).
Un solide et convaincant projet musical, que les artistes entendent lier avec la création vidéo (Most of My Best Friends, Cello Version).
Vous pouvez remercier L’Œil du frigo : grâce à Philippe, notre chroniqueur spcialisé dans les frigos au cinéma, notre culture s'enrichit d'un film méconnu, Frankie et Johnny, qui réunit à l'affiche deux immenses vedettes : Michelle Pfeiffer et Al Pacino. Sans oublier un frigo mutant... à moins qu'il ne soit métaphysique.
Il y a des frigos mutants qui se déguisent en vitrine réfrigérée pour gâteaux à la crème. Jusque là, rien d'anormal : on tous eu envie un jour de se transformer en vitrine... Mais là, j'avoue que je jubile un brin, d'abord parce que j'ai à faire à un frigo mutant et ensuite parce que cela me permet de vous parler de ce film absolument fantastique avec Michelle Pfeiffer et Al Pacino.
Bizarrement, ce n'est pas le film référence des gangstas ou autres rappeurs en mal de violence. Et pourtant, ils pourraient y trouver tant de choses dans ce film comme la violence de la solitude au fond des fourneaux par exemple. Et un frigo qui prend le contrôle des gâteaux et qui se met à tourner sans qu'on ne lui demande rien. La valse des gâteaux aurait-elle une signification précise, alors que nos deux tourtereaux qui transpirent la solitude aigre de la vie se tournent autour ?
Le frigo nous renvoie toujours à un pont central du film, pourquoi tourner autant autour du pot, voire du gâteau? Pourquoi la solitude tourne autour d'elle même et se tranche en autant de part pour ne pas survivre ? Pourquoi le tourbillon est-il autonome comme auto-alimenté à tel point que d'autres gâteaux ne peuvent plus s'installer sur l'étagère ? La pauvre Nebda n'en revient pas : comment arrêter la valse du frigo ? Moi, je ne sais pas : la valse du Frigo m'a pris... un mardi, comme la mer qui prend l'homme.
Gary Marshall réussit l'impossible : mettre toutes les solitudes du monde dans la cuisine d'un restaurant de quartier, avec un frigo fou qui tourne. Comme une spirale centrale. Un axe où tous se réunissent. A partir de ce constat il tisse des liens, lance des valses, et crée un sentiment frigorifique bien connu : le bien-être... "Chapeau" !
Un film qui vous saisit par son humanité, qui rend dingue par sa valse. Et quand la danse s'arrête, il reste le frigo.... et l'espoir !
ODF
Frankie et Johnny, drame américain de Garry Marshall avec Al Pacino, Michelle Pfeiffer, Hector Elizondo et Nathan Lane 1991, 118 mn
Ajjy fait partie des nouvelles voix de la pop urbaine, une pop à la fois sucrée dans sa forme et grave dans ses propos. La chanteuse aborde un sujet que beaucoup connaissent : la dévalorisation que l’on ressent face à soi-même : "Tu vends ton âme / Pour devenir une nouvelle femme / Une nouvelle flamme... / Un jour sur deux tu te trouves moche / Tu trouves que t’as un peu trop de bidoche…"
Ajjy s’adresse dans son single Aime-toi à celles qui manque de confiance en elles, un message universel qui lui est également destiné : "Pourquoi tu vois pas que tu es belle et extra ?"
Je vous invite à découvrir cette chanson pleine de bon sens et de positivité. Elle parlera à des millions d'entre nous.
Les cinémas sont sur les starting-blocks après cette difficile période de confinement. C’est l’ocasion ou jamais de parler de ces films qui vont faire parler d’eux, et le celui de François Ozon, Été 85, fera certainement partie de ceux-là.
L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu'un été ? L'été 85… Cette histoire sera à découvrir en salle, cet été, bien sûr. Date de sortie prévue : le 14 juillet 2020.
Été 85, drame de François Ozon, avec Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge, Valeria Bruni-Tedeschi, Melvil Poupaud et Isabelle Nanty, 1H40,Diaphana, en salle le 14 juillet 2020 http://diaphana.fr/film/ete-85