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• • Articles et blablas - Page 162

  • Voyages intimes de Thomas Cousin

    En attendant la sortie de son premier album solo, Debbie et Moi, prévue le 15 septembre, Thomas Cousin propose le premier titre de cet opus, À perdre le sommeil.

    Après de nombreuses années passées à écrire et composer pour d'autres artistes et après avoir sillonné les routes de France et d’Europe au sein de différentes formations (Aron’C, Tax Brothers & the old Racoon, Shy), le guitariste se fait chanteur, le temps d’un disque splendide enregistré en solitaire, sur la durée.

    "J’ai passé 25 années de ma vie à « faire chanter » les autres, à m’habiller de leur pensée pour essayer de tailler sur mesure des mélodies et des mots qui les mettent en valeur, qui leur correspondent… Il y a 8 ans, un peu avant la naissance de ma fille, j’ai commencé à ressentir le désir et le besoin d’écrire des textes plus intimes", se confie le musicien.

    Thomas Cousin s’impose comme un parolier solide, dépliant sur un son mêlant pop moderne et chanson française, les souvenirs d’un couple, de leurs voyages de Gérone à Paris, en passant par Bormes-les-Mimosas ou Châtillon-sur-Seine. Ce sont des rappels de pérégrinations, qui sont ceux d’un couple de Gypsis, où la mélancolie affleure à chaque vers : "Tu n’as pas oublié ce jour où l’on s’est promis pour toujours / Que nous ferions main dans la main la dernière partie du chemin / Dis-moi est-ce que tu te rappelles combien la lumière était belle / Sur la Plantade en hiver."

    Thomas Cousin fait le bilan d’un amour, avec lyrisme et sur forme d’un bilan : "Tu m’as promis les horizons, tu m’as promis les paysages, tu m’as promis que chaque saison pour nous serait un voyage, / À perdre le sommeil."

    Suite de ce voyage intime le 15 septembre, avec Debbie et Moi.

    Thomas Cousin, À perdre le sommeil, 2020
    Thomas Cousin, Debbie et Moi, Champ Libre, 2020
    https://www.facebook.com/ThomasCousinpage

    Voir aussi : "Partir, même loin de la région du cœur"

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  • Le pizzaiolo, l’intello, le bricoleur et la prostituée

    Fans de polars alambiqués et tordus à souhait, je vous invite à découvrir un fait divers réel à travers un documentaire passionnant proposé par Netflix, Les Génies du Mal. La saison 1 revient sur cette histoire incroyable.

    Elle remonte à 2013, et il est probable que plus d’un spectateur soit passé à côté de cette affaire judiciaire qui a pourtant fait les gros titres de la presse américaine, au point que le procès qui a eu lieu en 2010 ait été qualifié de "procès du siècle." Bon, vous me direz que cette expression a été tellement rebattue qu’elle n’impressionne plus grand monde. Il n’en est pas moins vraie que cette affaire criminelle risque bien de vous tenir en haleine pendant les quatre épisodes de ce qui s’apparente à une enquête, commentée par Mark Duplass, le producteur de la mini-série.

    Nous sommes en août 2013 en Pennsylvanie, dans la ville d’Erié. Un braquage de banque a lieu. Mais ce braquage a ceci de particulier que Brian Wells, l’homme qui vient réclamer les fonds de l’établissement, est un obscur pizzaiolo, portant autour du cou un collier d’explosif. S’agit-il d’un otage ou d’un complice ? La question se pose car l’homme semble suivre des directives ressemblant à un jeu de piste macabre. L’homme ne pourra jamais aller au bout de celles-ci car la bombe qu’il porte s’avère non factice et explose.

    Rapidement, les officiers de police et du FBI, qui prennent rapidement la main sur ce dossier, s’aperçoivent qu’ils sont face à un dossier complexe et, malgré la mort d’un second pizzaiolo, ils sont face à de multiples questions et aucun indice autre qu’une bombe artisanale.

    Mais quelques jours plus tard, un étrange individu, Bill Rothstein, les met sur la trace d’un cadavre congelé dans une maison particulière. Il dénonce la personne responsable de ce crime : il s’agit d’une femme, Marjorie Diehl-Armstrong, à la personnalité et au parcours atypiques. Bientôt, l’affaire Brian Wells rebondit, et les enquêteurs ne sont pas au bout de leur surprise.

    Cette incroyable histoire criminelle parvient à tenir en haleine tout au long de ses quatre épisodes, truffés de rebondissements et de protagonistes mystérieux. À découvrir, jusqu’au dernier épisode.

    Les Génies du Mal, documentaire américain de Barbara Schroeder,
    saison 1, mini-série de 4 épisodes, 2018, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/80158319

    Voir aussi : "Vendanges amères"

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  • Regards en automne

    Après le livre Miss Endorphine, une "bombe créative", le nouveau livre illustré et collectif, Regards, entend secouer un peu plus le milieu de l’édition.

    Ce mélange hétéroclite, fruit de trois années de travail, regroupe des artistes de tous horizons, qu’ils soient connus, locaux, où œuvrant dans d’autres métiers que le graphisme. Dans ce kaléidoscope artistique qu’est Regards s’entremêlent la peinture, le dessin, le collage l’encre de chine ou la création numérique. Au final, ce livre c’est plus d’un kilo de mots et d’images pour 80 histoires illustrées par près de 70 artistes sur plus de 240 pages.

    Les préventes du livre ont été organisées en mai et juin 2020 sur le site KissKissBankBank. Le succès de cette campagne permettra aux organisateurs de financer la fabrication d'un livre ambitieux au format A4. Il y aura aussi un tiré à part numéroté dans un écrin.

    Le livre se scindera en trois parties entrelacées de préludes (La création), d’interludes (Des regards) et d’un postlude de Jérémie Garcin pour une projection vers tous les avenirs possibles. Chaque partie du livre s’ouvrira avec une couverture différente de Fred Le Pop, Guillaume Mazel et Ida Polo.

    La première partie, "Petit traité de légèretés anatomiques (et sensorielles)" rassemble des textes autour des caricatures. La deuxième partie, "Chroniques mutantes & parfois contestataires" traite de satire sociale (comportements, technologies, sciences dévoyées ou terrifiantes) tout en flirtant parfois avec le fantastique et la science-fiction. La troisième et dernière partie, "Brefs délires thérapeutiques", glisse vers une fin en forme d’échappées métaphoriques, non sans cruauté et absurdité.

    Parmi les illustrateurs, des sous réserve), sont annoncées : Adi Maëlle, Alain Lachartre, Alban Guillemois, Alexandrine Elle, Alexis Le Chapelain, Anastassia Elias, Anthony Bernis, Apollonia Saintclair, BB Coyotte, Bobi+Bobi, Candy Ming, Caritte, Caroline Dahyot, Caroline Dhennin, Chad Iya, Chester Blood, Cynthia Reboul, Damien Boulanger, Elise Hibon, Fanfan B., Flore Kunst, Fred le Chevalier, Fred le Pop, Grimm, Guillaume Mazel, Ida Polo, Isabelle Dalle, Jean Gribouille, Jean-François Gaubert et sa bande, à savoir Véro Delorme et Karine Ferreira, Jérémie Garcin, Jokoko, Julien Rondel, Justine Jacquot H, Kax, Kelly Chery, Kreaphoı̈des/Fourmi, Laé Rastrelli, Léa Guidi, Léonard Delebecq, Magali Seghetto, Marija Nielsen, Marine Klaa, Marie Dumoulin, Mélie Mika, Musta Fior, Paul Bessis, Pauline Levêque, Pixel Vengeur, Sanuwah, Soka, Stéphanie Chardon, Thierry Guitard, Vince, Vincent Lacroix, Walter Minus, Yann Jouette ou Yannick N. Delhaye.

    Une curiosité à découvrir bientôt, car la campagne KKBB s'est achevé le 18 juin, couronnée de succès. Elle va pouvoir permettre au livre de paraître en novembre.

    Collectif, Regards, prévu en novembre 2020
    KissKissBankBank : https://urlz.fr/cwFS

    Voir aussi : "Jouer à Château perché"

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  • Point de fuite

    "Le chagrin est une œuvre d’art comme les autres" annonce Céline Guarneri en exergue de son dernier roman, Furtiva Lagrima (éd. La Trace). Il est vrai que son récit commence comme un drame que l’auteure va élégamment et avec justesse déployer sur quelques jours.

    Ce drame est annoncé par le premier chapitre consacré à Louis Maurand, un critique et collectionneur d’art contemporain lyonnais qui a imposé son autorité sur sa famille, une épouse qui s’est volontairement effacée (et que le lecteur ne croise qu’épisodiquement) et surtout leurs quatre enfants avec qui les relations n’ont jamais été simples. Il y a les deux jumeaux, Maxime et Stanislas, la sœur Béatrice et Hadrien.

    Stanislas est devenu violoniste international reconnu. C’est "le fils parfait, le fils préféré", coulant un amour a priori parfait avec sa fiancée, Salomé, une danseuse de tango argentine (un domaine que l’auteure connaît bien).

    Maxime, qui est artisan ébéniste, cache de son côté deux secrets qu’il ne parvient pas à révéler à un père qui l’a toujours impressionné.

    Béatrice, elle, s’est installée non loin de ses parents dans une vie triste, bourgeoise et frustrante, avec un mari qui a fini par l’insupporter et deux enfants, deux filles un poil têtes à claques ("Elle avait parfois une envie furieuse de claquer la porte, de monter ans un avion et de fuir son rôle de maman à plein temps").

    Quant à Hadrien, sur lequel Céline Guarneri concentre peu à peu tout son récit, c’est un fils à la réussite éclatante : il est trader à Paris et coule le grand amour avec Daphné, une brillante et irrésistible intellectuelle parisienne. Il est aussi celui qui a pu rompre tout lien avec son père, à telle enseigne que lorsqu’il apprend son accident de voiture, il hésite à se rendre à son chevet, malgré l’insistance de sa petite amie.

    Une figure paternelle à la fois incontournable, impressionnante et mystérieuse

    Dans cette famille lyonnaise déchirée et aux lourds secrets, voilà donc la fratrie réunie à l’occasion d’un drame qui concerne une figure paternelle écrasante, suscitant tour à tour l’admiration, le respect, la colère, mais aussi la fuite, comme le devine d’instinct Salomé ("Décidément, les frères Maurand étaient tous porteurs du gène de la fuite"). La fuite est du reste ce qui semble l’emporter chez ces quatre rejetons qui ont toujours été en attente d’une forme de reconnaissance, à l’instar de l’ébéniste et artiste contrarié, Maxime.

    Louis Maraud, personnage omniprésent, est singulièrement le grand absent de ces retrouvailles qui, des quais de la gare Lyon Part-Dieu aux couloirs d’un hôpital en passant par la luxueuse maison de Béatrice, font figure de "sinistre corrida des émotions."

    Grâce à son écriture précise et sensible, Céline Garneri observe en entomologiste patiente cette famille dont la souffrance semble se transmettre inexorablement de père à enfants. De Paris à Lyon, en passant par Budapest et l’île italienne d’Ischia, l’auteure trace des points de fuite qui ramènent toutes à une figure paternelle à la fois incontournable, impressionnante et mystérieuse. La sœur et les trois frères, à commencer par Hadrien, s’interrogent sur la reconnaissance qu’ils n’ont souvent jamais eue et sur un amour paternel qui semble faire surface au cours de cette semaine tragique : "La mort nous jette sur une plage inconnue et austère où se côtoient souvent tristesse et colère, désespoir et culpabilité et cette terrible sensation d'abandon."

    Cette période crépusculaire, Céline Guarneri la décrit aussi comme le moment-clé où des destins mais aussi des amours se jouent. Ce qui était une réunion familiale douloureuse se révèle finalement comme une catharsis salutaire, au risque de bousculer les vies et les couples : "Les émotions, c’est fait pour sortir. Les cornichons aussi sortent du bocal un jour."

    Céline Guarneri, Furtiva Lagrima, éd. La Trace, 2020, 260 p.
    https://www.celineguarneri.fr
    https://www.editionslatrace.com/product-page/furtiva-lagrima

    Voir aussi : "Roman-feuilleton 3.0 sur un air de tango"

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  • Partir, même loin de la région du cœur

    Pour bien commencer cette rentrée, Bla Bla Blog propose un focus sur Kerredine, dont le dernier titre, Nos Rêves d'Enfant, frappe par l’intelligence de l’écriture, la puissance du message dénué de tout pathos et la sensibilité d’un talentueux artiste que le grand public connaît grâce à sa composition Je veux de Zaz.

    Nos Rêves d'Enfant de Kerredine commence par une adresse en direction de ses propre rêves ("T’étais où pendant ce temps / Je patientais à devenir fou / Et tu arrives en me racontant / Que je n’aurai rien du tout"), avant de faire le constat amer ("J’ai le cœur qui part en vrille") que les rêves de ces enfants de banlieue auxquels il s’identifie ne pourraient bien se faire qu’en prenant la fuite car, chez lui, "On a le talent / Mais pas l’argent / On a le temps / Mais rien à faire".

    Kerredine ne fait pas de la banlieue ce territoire fantasmé – souvent en mal du reste, comme le souligne le chanteur (RSA, SMIC, Scarface, Toni Montana, rappeurs, stups, shits ou vodka) –, mais comme un lieu où la réussite et l’accomplissement des rêves peut vite se révéler frustrants, sinon impossibles. La solution pourrait donc bien être pour beaucoup de ces jeunes rêveurs la fuite, ailleurs : "Partons / Sans attendre ici que l’on nous aime / Partons / Avant que le désespoir ne règne / Partons / N’entends-tu pas le chant des sirène s/ Et on s’en fout de ce qu’ils penseront / Que nous sommes des inconscients / Que la folie nous envahit parce qu’on veut vivre nos rêves d’enfants." Le chanteur commente ainsi ce morceau : "Ma chanson Nos rêves d’enfant raconte mon envie et celles des enfants de ma cité d’Argenteuil de se bouger pour construire. Dans mon clip j’ai voulu montrer sur un mode positif ma jeunesse et ma réalité. Aujourd’hui je vis de la musique. Je vis mon rêve d’enfant."

    Musicalement, Nos Rêves d'Enfant délaisse la rugosité que réclamerait un tel message au profit d’un certain lyrisme, un orchestre symphonique accompagnant l’artiste.

    "On a le talent / Mais pas l’argent / On a le temps / Mais rien à faire"

    Le clip, tourné sa ville d’Argenteuil, donne la parole à ces enfants de cités et à leurs rêves d’enfants (pédiatre, juge, médecin, professeure ou auteure). Partir pour réaliser ces rêves, écouter sa petite voix, essayer : voilà le message de ce titre lumineux. Kerredine dit ceci : "Dans mon clip je retrace l’histoire de Melinda, 15 ans, une grande fan de Beethoven. Quand on lui demande si elle veut devenir Chef d’orchestre, elle répond : c’est pas pour nous ça. Sa réponse est hélas bien trop courante ici. Pourquoi ? Parce que les jeunes n’ont pas d’exemple dans le cadre familial qui ressemble à leur rêve. Pour eux c’est impossible. Ils veulent garder les pieds sur terre, mais moi je leur dit que la terre est grande et on peut garder ses pieds sur cette même, terre mais avancer plus loin. Dans ma chanson Nos rêves d’enfant, je veux donner cette force manquante, pour y aller, traverser la cité, comme je l’ai fais, prendre le bus puis le train de banlieue comme je l’ai fais, frapper aux portes avec beaucoup de courage et un peu de talent." Un autre artiste, Julien Clerc, grand voyageur et grand rêveur s’il en est ne chantait-il pas lui aussi : "Partir / Partir / Même loin / Loin de la région du cœur" ?

    Et si je vous dis que les cordes symphoniques de ce morceau sont jouées par des enfants de la région, que le chœur vient d’Argenteuil (Cap Cœur) et que les figurants vivent à la cité Joliot-Curie, voilà qui devrait finir de vous convaincre de partir à la découverte de Kerredine.

    Kerredine, Nos Rêves d'Enfant, 2020
    https://www.facebook.com/kerredineofficiel
    https://www.instagram.com/kerredine

    Voir aussi : "Qu’est-ce que Carole Pelé a à nous raconter ?"

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  • Vite, un abri côtier

    Au moment de vous donner l’adresse de l’une des plus fameuses crêperies de Concarneau, Côté Mer, il faut que je vous précise tout de suite qu’il va falloir prévoir une réservation, afin de ne pas goûter à la frustration de ce couple entendu il y a quelques années : "Mais madame, on vient tout droit de Pont-L'Abbé…" Ne passons pas sous silence ce restaurant situé sur la corniche concarnoise, presque en face du Quai Nul. Au passage, demandez donc aux petits vieux de vous raconter l’histoire de cette construction aussi inutile que célèbre.

    Bref, je vous livre bien volontiers l’adresse de cette crêperie qui peut s’enorgueillir d’un bouche à oreille flatteur. Vous me direz : rien d’original qu’une crêperie en Bretagne, beaucoup moins en tout cas que l’un des plus fameux fast-food de Bretagne, à deux pas de la côte lui aussi, le B-29, dont je vous avais parlé sur Bla Bla Blog.

    C’est un peu oublié aussi qu’il n’y a rien de plus casse-gueule que les classiques, et qu’il faut un sacré supplément d’âme pour parvenir à se maintenir au-dessus des vagues. Côté Mer a réussi à se faire sa place grâce à une cuisine, simple, efficace mais aussi ce je ne sais quoi de trouvailles.

    Passons sous silence les sempiternelles galettes complètes, aux œufs, à la tomate ou au fromage. Les spécialités de Côté Mer ce sont ces recettes qui nous font sentir tout de suite sur la côte, protégé des embruns dans un restaurant simple, décoré avec goût (il n’est pas rare que les tableaux accrochés soient mis en vente), avec un service efficace et chaleureux.

    Côté carte, je vous encourage à essayer "La Concarnoise", galette dont le thon est cuisiné avec excellence. Autre proposition : "L’Art des choix", lard et pruneau. Inoubliable.

    En dessert, ne passez surtout pas à côté du bien nommé "Abri côtier", une crêpe dont l’alliance œufs et abricots fait merveille. Côté boisson, le whisky breton Eddu est prescrit, tout comme le cidre traditionnel brut Kerné. Le tout à consommer avec modération.

    Crêperie Côté Mer
    2 Boulevard Bougainville, 29900 Concarneau
    Téléphone : 02 56 10 50 26
    https://creperie-cote-mer.business.site
    https://www.facebook.com/creperiecotemer

    Voir aussi : "Bombardement de saveurs au B-29"

    restaurant,crêperie,concarneau,finistère,bretagne,crêpes,galettes

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  • RIP URSS

    En 2005, Poutine annonçait que la chute de le l’URSS avait été la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle. On peut être, comme Christian Mégrelis, sceptique sur ce jugement. Il n’en reste pas moins vrai que la fin de l’Union soviétique au début des années 90 ne s’est pas accompagnée de "gigantesques holocaustes" ni d’un chaos meurtrier : l’empire le plus vaste de l’histoire couvrant 15% des terres émergées (45 fois la France) a sombré "sans qu’un seul coup de feu ait été tiré." Mais non sans mal, comme nous l’explique l’écrivain et ancien businessman.

    Pour conter ce virage géopolitique autant qu’idéologique, Christian Mégrelis a fait le choix de chroniques, de témoignages (ces "choses vues" du sous-titre), d’articles (les "intermèdes") et même d’une correspondance privée, avec cependant des lacunes, notamment sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, d’étonnants clashs ("Chirac et Mitterrand, vieux complices qui avaient franchi ensemble les marches du pouvoir en éliminant les plus compétents") ou des raccourcis critiquables ("[03/10/90] : Anschluss de la RDA par la RFA").

    Ce mélange classé par ordre chronologique constitue le récit plus vrai que nature de Naufrage de l'Union soviétique (Transcontinentale d'éditions) par un homme, amoureux de la Russie, qui se trouvait au bon endroit au bon moment, comme il le dit lui-même. Cet homme d’affaire français au CV long comme le bras commence la première partie de son livre ("Le voyage") par nous faire entrer dans ce qu’il appelle le "barnum", chargé dès 1989 de convertir en profondeur l’Union soviétique à l’économie occidentale et à la privatisation de pans entiers d’un pays moribond.

    La Perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev (qui est cette réforme socialiste de l’URSS) a rapidement son pendant économique : le fameux "Plan des 500 jours", auquel a participé Christian Mégrelis et qui a été accepté en août 1990 non sans difficulté par le parti communiste de l’époque : moins d’un an après la chute du Mur de Berlin, on acte donc dans l’empire soviétique le retour au capitalisme et une assistance technique européenne, qui va rapidement se transformer en une version "hard" téléguidée par les États-Unis et par un véritable apprenti-sorcier économique, Jeffrey Sachs.

    La suite, c’est un désastre à l’échelle d’un continent ("Tout le monde avait oublié le plan des 500 jours !") : le coup d’État manqué d’apparatchiks communistes à l’été 1991, l’arrivée au pouvoir de Boris Eltsine, la réforme ambitieuse de "l’économie soviétique en 500 jours" qui se transforme en dépravation à grande échelle et le règne des oligarques (Roman Abramovitch ou Mikhaïl Khodorkovski), mais aussi la pléthore de profiteurs prenant à leur compte la privatisation de pans entiers de l’économie du pays.

    Période grise

    Le rappel de cette période grise est l’occasion pour l’ancien homme d’affaire de brosser une histoire de la Russie mais aussi de la longue période communiste, "Aujourd’hui, les Russes sont unanimes pour dire que le communisme a été la pire imposture du XXe siècle." Christian Mégrelis en parle grâce au récit de ses voyages comme dans ces portraits hallucinants de hiérarques communistes se débattant dans une URSS crépusculaire dont ils sentent la fin. L’auteur se fait cinglant lorsqu’il parle de la manière dont le régime communiste a pu exister ("La grande illusion") et se construire grâce au Goulag et à ce qu’il convient de nommer "l’esclavagisme" à grande échelle. Sans parler des absurdités d’un régime que l’auteur décrit avec une ironie cinglante lorsqu’il décrit une série de voyages en Sibérie à Saint-Pétersbourg, dans l’Oural ("L’URSS construisait des routes pour les interdire au trafic…") ou dans ces anciennes républiques soviétiques se battant pour exister à l’ombre de la Russie.

    Plus que des récits de voyages ou d’expériences, Le Naufrage de l'Union soviétique peut se lire comme un plaidoyer pour une Russie que l’auteur appelle à respecter. Et le lecteur sera sans doute surpris de lire une défense plutôt rare de Vladimir Poutine : "Le premier dirigeant russe à se préoccuper du bien-être de ses concitoyens et du partage des fruits de la croissance depuis Alexandre II", après une présidence de Boris Eltsine jugée inepte. Christian Mégrelis rappelle qu’à contre-courant des démocraties occidentales, le pouvoir est jugé de manière plutôt positive par l’ensemble des citoyens, mais très sévèrement par les hommes et les femmes d’affaire, ce qui pose bien sûr des problèmes d’investissement dans le pays et de confiance dans son économie.

    Le Naufrage de l'Union soviétique fait partie de ces documents bruts d’un témoin et acteur de l’ombre qui est aussi un message en direction de la France et des Français, afin que la Russie ne serve plus de "punching-ball", malgré ses faiblesses. Respect donc : l’URSS est morte, vive la Russie !

    Christian Mégrelis, Le Naufrage de l'Union soviétique : Choses vues,
    éd. Transcontinentale d'éditions, 2020, 261 p.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_M%C3%A9grelis

    Voir aussi : "Tintin, back in the USSR"

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  • On est sérieux quand on n’a pas 17 ans

    L’école marseillaise du rap commence à être connue, moins celle de l’électro. Elle est pourtant très active : pour preuve, cette chronique sur Benjamin Schmit, jeune DJ de 16 ans, bien décidé à faire sa place sur cette scène exigeante.

    Le remix du titre Uptown Funk s’inscrit dans la veine french touch, avec ce qu’il faut de sophistication et de trouvailles sonores pour un morceau dansant, à la fois funk, house et électro : "Faire danser les gens, c’est avant tout les réunir et les voir sourire", commente ainsi le jeune musicien, biberonné aussi bien aux tubes de Céline Dion ou Boney M qu’aux artistes plus de sa génération – Dua Lipa, Lil Nas X ou The Week-end. Sans oublier le producteur, musicien et DJ Mark Ronson, auteur avec Bruno Mars d'Uptown Funk.

    C’est par la pratique du violon à l’école Suzuki que Ben a perfectionné son oreille et appris l’exigence en même temps que le souci de la perfection et du détail. "Un accord raté au violon, c’est comme une transition foireuse lors d’un set", glisse,amusé, le jeune DJ. Ses références sont Kung’s (c’est un voisin : il est aixois !), Martin Garrix, Mozambo, CamelPhat et bien sûr Calvin Harris et David Guetta – mais ça, on s’en doutait un peu...

    En parallèle de ses études économiques et scientifiques dans un lycée phocéen et des cours d’arts martiaux, Ben passe une bonne partie de ses soirées à composer des morceaux qu’il teste lorsqu’il mixe dans les événements privés qui deviennent de plus en plus nombreux au fil d’une réputation qui grandit, dans un Marseille pour qui la fête fait figure de religion.

    Son titre Uptown Funk, disponible sur Soundcloud, donne un bel aperçu du talent d’un DJ qui a déjà choisi sa voie. Une sacrée révélation.

    Benjamin Schmit, Uptown Funk Ben Remix, 2020
    https://soundcloud.com/user-585051964/uptown-funk-ben-remix

    Voir aussi : "Dua Lipa, au pop de sa forme"

    Photo : Benjamin Schmit

    benjamin schmit,dj,électro,marseille,house,funk

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