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L’univers de Muriel Matt sonne comme une évidence. Découvrir ses peintures c’est, à vrai dire, comme retrouver un monde que l’on pensait disparu. Que ce soit pour ses animaux, ses couples, ses nus ou ses abstractions, l’œuvre de cette artiste, qui nous vient de la région nantaise, assume totalement ses influences de la période moderne, et en premier lieu Picasso, Matisse (Nus), Cocteau ou Miro (la série des Bubbles). Excusez du peu.
Muriel Matt maîtrise à la perfection sa technique pour faire surgir des personnages immédiatement attachants. Ses couples ont la bizarrerie des êtres anthropomorphes naïfs, touchants et qui vous donnent le sourire. Ils s’embrassent, s’étreignent, se tiennent le visage à deux mains pour des caresses intimes. L’artiste leur donne vie avec un luxe de détails et de raffinements dans les vêtements et les coiffures : des vestes que n’aurait pas renié Jean-Paul Gaultier, des coupes de cheveux fantaisistes ou des chapeaux et des robes aux formes et aux coloris recherchés.
Quant aux portraits, qu'ils soient déstructurés ou réalistes, ils sont toujours rehaussées de couleurs vives (Blooming girl).
Courbes épurées et arabesques sensuelles
Les nus de Muriel Matt consistent essentiellement en des courbes épurées et des arabesques sensuelles : quelques traits et des formes géométriques basiques dessinent un visage, une bouche, des yeux, des seins, un pubis, avec des courbes sinueuses pour représenter les jambes, les hanches et des cheveux souvent flamboyants. Ces nus renvoient à quelques grands classiques de la peinture occidentale : ainsi, la Vénus version bleu et blanc revisite à la Matisse la déesse sortant des eaux de Botticelli.
Dans l’œuvre de Muriel Matt, il y aussi ce bestiaire, propre à enthousiasmer un public plus jeune. Les animaux sont ces êtres naïfs, comiques, espiègles et colorés. Que l’on pense à cet éléphant (Éléphantaisy) semblant sortir d’une nuit festive au Palace – si l’on oublie toutefois la fleur qu’il tient au bout de sa trompe…
"Peindre l'âme, étreindre la vie" : c’est la devise de Muriel Matt. Elle la concrétise avec une œuvre chamarrée vivante et aux couleurs explosives.
Aujourd’hui marque la conclusion de cette saison de Koh Lanta. C’est ce soir que nous saurons qui de Claude, Inès ou Naoil l’emportera au cours de la mythique épreuve des poteaux, avant d'être désigné le ou la "survivant·e" ultime.
La semaine dernière, en demi-finale, les candidats Alexandra, à cause d'une blessure, et Moussa ont été éliminés. Moussa, justement, fait encore parler de lui avec le single Aventuriers, créé avec Davassy, un nouvel artiste de la scène pop urbaine.
Les deux musiciens se sont inspirés du générique du jeu pour imaginer une œuvre originale mêlant culture pop, influences africaines et rap.
Un titre qui fait déjà le buzz. On aime ou pas : mais en tout cas, Aventuriersfait le buzz, et sera sans nul doute fredonné par des milliers de fans.
Catherine Dufour propose avec Entends la Nuit (éd. L’Atalante) un singulier roman de fantasy urbaine dont le premier intérêt réside sans doute dans l’univers choisi par l’auteure : une entreprise de veille média au cœur de Paris. Myriame y est embauchée en CDD après un parcours personnel et professionnel des plus chaotiques. Parce qu’elle de retour des Pays-Bas et désargentée, c’est sa mère qui l’héberge les premiers temps. La modeste chargée de veille découvre son bureau, ses nouveaux collègues, une manageuse perverse et le petit monde d’une multinationale, la Zuidertoren. L’entreprise est dirigée par Coleraine, Normanby et Clare, des actionnaires anglais richissimes, inquiétants et mystérieux.
L’entreprise dispose d’un logicien d’espionnage interne, Pretty Face : cette sorte de Facebook filme en interne ses employés, dont le visage est affiché en continu sur les écrans de la société. C’est dans cette ambiance paranoïaque à la Big Brother que, via ce réseau social, Myriame est contactée par un certain Duncan Vane. L’individu, qui s’avère être un cadre haut place, s’intéresse à la jeune femme et se montre d’une extrême courtoisie, voire d’une civilité très "old school".
Après lui avoir sauvé la vie après un mystérieux orage, il lui trouve un logement qui a la double particularité d’être contigu à la Zuidertoren et d'avoir été aménagé en luxueux studio meublé de style victorien. Duncan Vane dévoile sa véritable identifié : Lord Angus. Intriguée et séduite, Myriame, qui n’a communiqué avec lui jusqu’alors que virtuellement, est bien décidée à rencontrer son protecteur, soupirant et ange-gardien en chair et en os. Quoique l’expression "en chair et en os" n’est sans doute pas des plus appropriée.
Avec ce roman de fantasy, Catherine Dufour s’empare du mythe du vampire, sans pour autant que ce terme soit vraiment approprié, comme l’indique un dialogue : "Vous êtes… un vampire ? Ou une goule ou… un zombie ?... — Non je ne le suis pas. Je suis un mur." Cette réponse énigmatique va s'éclairer par la suite.
L’intrigue se précise à partir du premier tiers du livre, à la faveur d’une visite de l’Institut par une héroïne dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a pas froid aux yeux. En enquêtant, elle découvrira l'existence de légendes urbaines, de lémures, de mânes et de défunts pas tout à fait morts. Et parmi ces êtres surnaturels, qui ont pris possession de lieux habités par les vivants, il y a ce Duncan Vane ("Je suis un spectre. Je hante. Je suis un dieu. Je crée et je détruis. Je suis un démon. Je possède et je dévore"). Il entraîne sa "fiancée" – si l’on peut employer ce terme – dans des univers à fois funèbres, dangereux mais aussi plus vivants qu’on ne le penserait a priori. Myriame suit Lord Angus au cœur de Paris, un Paris étrange, sombre et même gothique.
Vrai roman de fin de siècle
Vrai roman de fin de siècle, à l’image du titre qui reprend un vers de Baudelaire ("Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. / Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : / Une atmosphère obscure enveloppe la ville… / Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche"), Catherine Dufour fait déambuler le lecteur dans une ville peuplée d’êtres surnaturels, la plupart des mort-vivants. Son livre est une œuvre étrange mêlant polar, fantastique et romance surnaturelle. L’auteure y insuffle aussi une voix contemporaine à travers le personnage de Myriame, jeune femme obstinée, impertinente, plus romantique qu’il n’y paraît et cachant des failles que la rencontre de Lord Angus mettra au grand jour.
S’y ajoute un message sous-jacent à cette histoire de puissants se cachant entre les murs, d’"hommes à bonnes fortunes", de "démolisseurs" et d'êtres inquiétants luttant pour le pouvoir - ou tout simplement pour exister. En entrant dans une multinationale au fonctionnement à la fois mystérieux et familier (la hiérarchie, le travail de bureau ennuyeux, le discours corporate ou les fêtes d’entreprise clinquantes), Myriame devient l’élément déclencheur d’une guerre souterraine entre puissants, guerre contre laquelle elle finit par s’insurger pour sauver sa peau : "Qu’est-ce que vous attendez de moi ?", dit-elle à son supérieur Coleraine, "Mais moi, je suis une travailleuse précaire ! Et mortelle, en plus ! Une smicarde doublée d’un éphémère. Traitez -moi de pute, si ça vous soulage. Mais c’est un métier exigent et utile, pute ! Alors que moi… un moucheron, voilà !"
Entends la Nuit, roman de fantasy urbaine à cheval entre le XXIe siècle et le XIXe siècle (l’auteure de l’essai sur Ada Lovelace fait par exemple intervenir brièvement le père de la mathématicienne, Arthur Byron), prouve que le mythe du vampire (pardon : du lémure) reste une source inépuisable d’inspiration.
Entends la Nuit a été récompensé par le prix Masterton 2019.
Il ne faut pas se fier au joli bazar musical qui règne dans Récif, le nouvel album de Marie Mifsud. Une sacrée personnalité qui annonce, dès l’ouverture avec le titre Au fur et à mesure, un opus à la fois bigarré et coloré : du rythme, des percussions, du son ethnique (Au fur et à mesure), du son jazzy (Ballade), du rock (Tabou), une orchestration acoustique soignée (Attitude), mais surtout de la chanson française (Amusette) et de la poésie (Taon des pluies).
Les textes de Marie Mifsud expriment singulièrement la retenue (Si tu savais), les approches troublantes ("Face à face nos regards se frôlent / Se faufilent au milieu de la foule", Au fur et à mesure), les hésitations ("Oui toutes ces attitudes pleines d’incertitudes / qui pourraient me laisser sans voix", Attitude), la solitude ("Solitude immense en moi / Comme une coutume", Ballade) ou les jeux de la séduction (Amusette). Pour Je ne sais pas, la musicienne propose un tango, une danse sur un crise en couple : "De nous deux qui tiendra / Le plus longtemps possible."
Il y a une réelle épaisseur dans Récif, à l’instar de Ça, un rock faussement léger qui peut se lire comme une fantaisie psychanalytique : "On dirait que ça pourrait être ça / Ça me fait vraiment penser à ça."
Fantaisie psychanalytique
La recherche musicale est à tous les étages de cet album vraiment séduisant. Pour Attitude, au texte sombre sur les incertitudes de l’artiste ("Attitude étrange autour de moi / Mouvance extrême de cet épiderme autour de moi"), la chanteuse déploie une gamme impressionnante de couleurs, démarrant avec une composition très contemporaine jusqu’à des sonorités éclatantes pop eighties et nineties.
Marie Mifsud navigue là, sur des routes incertaines et semées de récifs. Les 14 titres de son album ont un goût doux amer, à l’image de Si tu savais, qui parle d’une séparation, mais où l'espoir d'un retour n’est pas loin : "Si tu savais comme tout a changé / Ô mon amour ! Oui, tu reviendrais / Si seulement tu savais." Plus sombre qu’il n’y paraît, Récif s’affirme comme un album très introspectif, à l’image de Doute : "J’ai comme un doute sur ma façon de douter", chante-elle par exemple (Doute).
L’auditeur s’arrêtera sur le petit diamant qu’est Taon de pluies, touchant par son naturalisme confondant. Marie Mifsud est à fleur de peau : et cela s'entend. "Cet album parle avant tout de la vie et des envolées d’émotions qui nous traversent. Ou comment trouver une harmonie dans tous ces contrastes", résume-t-elle.
Attention : découverte. Cette fois il s’agit du deuxième album de Vincent Cateigne, à la pop bricolée entre funk, électro et pop, à grands coups de machines, d’auto-tune mais aussi de guitares d’acoustique et d’étonnants ruptures de rythme, à l’exemple du titre Together Is Better, le premier single d’Izipizi.
Un opus qui sonne comme une étrangeté, et il est vrai que le musicien brasse à tout vent des influences dignes du bourlingueur qu’il est : des sons orientaux (Salam, en featuring avec Samira) ou africains (Kama), de l’électro daftpunkienne (Izipizi), de la pop-folk seventeen (Fireside, There), du latino (Caixas) ou du funk (Just A Flow, One Life).
C’est sans doute dans cette manière de s’affranchir des machines et de prendre à bras le corps des mélodies et des harmonies désarmantes de simplicité (Fireside) que l’on saisit tout le talent mais aussi le savoir-faire de Vincent Cateigne, qui s'est expatrié à Singapour.
Élaboré sans être intimidant, nostalgique sans être régressif, hétéroclite sans être foutraque
Son talent tient à un album à la fois coloré et universel, oscillant entre les rythmes de Rio (Caixas), les grands espaces américains (Just A Flow) ou l’électro européen (Izipizi). Le plaisir est évident et il est même communicatif, jusqu’aux interjections sexy de Farah Chammah dans Caixas.
Le bluff est permanent dans un album élaboré sans être intimidant, nostalgique sans être régressif et hétéroclite sans être foutraque. Avec pour maître mot l’évidence et la simplicité. Le musicien rappelle que le titre de l’album, Izipizi reprend une expression anglo-saxonne utilisée à Singapour, et qui signifie "facile" ou "tranquille." Tout simplement.
Nous parlions la semaine dernière duBruit des Glaçons de Bertrand Blier. Cette semaine, L’Œil du frigo nous parle du film Flight de Robert Zemeckis. Un pilote d'avion hérïque mais alcoolique se perd dans les boissons d'un mini frigo. Une ivresse avant l'heure, avec un clic comme appel à la tentation.
Cette fois ci, on fait dans le mini frigo, voire le mini bar. Flight du grand Robert Zemeckis grand réalisateur, entre autres, de Retour vers le Futur, mais aussi producteur de L'Oeil public (superbe) que je signale au passage entre frère d'oeil - on se fait du pied!
Bref, Whip joué par Denzel Washington, vient d'éviter un crash d'avion de ligne. Il a de façon très acrobatique et peu académique sauvé presque tous les passagers en ne faisant que six morts au lieu de tout le monde. Même s'il est héroïque, cela ne suffit pas... En fait il était complètement bourré, ce qui lui a permis d'être inventif et sans barrière académique pour sauver son avios. Mais la morale le rattrape...
Dans cette scène, Whip est mis en cale sèche, mais il entend un bruit : celui de la tentation. Ecoutez bien la bande son. Il se rend dans la chambre voisine et entend un avion qui passe. Ce bruit là : la passion.Mais surtout, il entend un clic et un moteur d'un mini frigo qui se met en marche. Ce bruit là: la tentation ! On notera cette petite musique qui rentre dans le cerveau.
Pour ceux qui ont déjà entendu ce bruit discret d'un frigo vous savez de quoi je parle (pour la petite histoire sachez que mon premier frigo a été un frigo de caravane prêté par des amis chaleureux qui me voyaient peiner dans mon studio sans frigo. Voilà peut être d'où vient mon amour pour les frigos. Ne pas en avoir, et clic : un traumatisme de plus. Bref, ce frigo silencieux faisait des clics toutes les dix minutes... Bon, je vous raconte pas la suite).
Dans la tête de Whip, ce clic agit comme un déclic et l'ode de la tentation agite ses neurones. Un frigo dans un hôtel pour un alcoolique, c'est fiesta assurée. Il se dirige vers le mini frigo, devenu minibar. Lorsqu'il l'ouvre c'est le paradis : tous les alcools rangés comme il faut. Prenez en de la graine pour ranger votre frigo. Comment résister à la tentation lorsque tout est à portée de main, de soif ! Même la lumière est éblouissante et son cerveau est en ébullition.
La mise en abîme de whip au travers du fond du frigo est magnifique, appuyée par cette musique : on sent l'intérieur du frigo se déverser dans la tête de Whip, comme un plaisir si longtemps retenu. Merci au cadreur d'avoir tenu au fond du minibar sans tout boire !
Finalement il n'y a rien de mieux que la tentation, surtout dans une chambre d'hôtel... Mais Whip est raisonnable, il ne prend qu'une bouteille, ferme le frigo, éteint cette lumière et montre à quel point il est un homme fort devant un frigo sexuellement attirant. Il pose comme un défi une bouteille sur ce frigo, la dernière note de piano s'évapore, la tentation est lourde et une main surgit provoquant la joie du mini-frigo. Un cling vient de tilter dans la tête de WHIP qui se saisit de cette bouteille.
Bravo à Zemeckis, pour ceux qui n'ont jamais été submergés par la tentation ce bruit ne sera pas significatif (filez directement à la fin). Pour tous les autres assis devant leur frigo ou devant leur amant tant convoité, ce bruit inspiré du clic du frigo est extrêmement bien trouvé. La liberté au bout du clic, voire du "cling", un frigo qui vous fait sortir de votre apnée et qui vous ouvre tout. Enfin, c'est jouissif. Evidemment, Whip sera légèrement défoncé pour sa prestation au tribunal, mais le plaisir avant tout. C'est encore un truc écrit dans la bible : "Ne pas céder à la tentation." Mais à l'époque, il n 'y avait pas de frigo... alors c'est obsolète ! Pour ceux qui comme moi ont cessé depuis bien longtemps de lutter, indice de résistance zéro, ils se reconnaîtront !
Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit : du Oscar Wilde dans le texte.
ODF
Flight, drame américain de Robert Zemeckis avec Denzel Washington, Kelly Reilly, Bruce Greenwood, Don Cheadle, John Goodman et Melissa Leo 2013, 8139 mn
Encore une série médicale, me direz-vous… Il est vrai que depuis les aventures de inénarrable docteur House, que l’on aimait détester, il semblait que la télé n’avait plus grand-chose de neuf à raconter autour des hôpitaux… américains – en attendant bien sûr que la crise sanitaire inspire les showrunners et autres scénaristes. Et c’est pourtant dans cette période de confinement et d’urgences réelles dues au Covid-19 qu’est arrivée sur TF1 la série The Resident.
Cette production de la Fox avait un insolent parfum de provocation, à telle enseigne que TF1 aurait pu programmer pour des jours meilleurs cette histoire de blouses blanches. C’était bien mal les connaître, et on peut les remercier d’avoir non seulement tenu bon, mais en plus d’avoir anticipé la programmation de la saison 2.
The Resident suit l’équipe urgentiste du Dr Conrad Hawkins, aussi beau gosse que non-conformiste. Dès le premier épisode, en tant que référent à l’hôpital Chastain d’Atlanta il prend sous son aile le fraîchement diplômé Devon Pravesh, un premier de la classe qui va vite déchanter. La tension maximale est garantie dans un établissement où travaille le très influent chirurgien Randolph Bell, dont la réputation est salie par des erreurs à répétition et qu’il tente de cacher tant bien que mal. Au cœur de cet hôpital, qui est autant un centre de santé qu’une machine à fric, il y a aussi l’infirmière idéaliste et têtue Nicolette (Emily VanCamp), l’interne hyper douée Mina Okafor (Shaunette Renée Wilson), la directrice impitoyable Claire Thorpe (Merrin Dungey) et l’inquiétante et manipulatrice oncologue Lane Hunter (Melina Kanakaredes) qui est au cœur de la saison 1. Et puis, il y a tous ces malades et ces patients, de tous âges, de toutes origines, de tout revenu, et de toutes affections...
Machine à fric
Si vous aimez les courses dans les couloirs, les dialogues musclés avec un sabir médical auquel personne ne comprend, les opérations gores, les symptômes qui vous soulèvent le cœur, les diagnostics étonnants – pour ne pas dire improbables – ou les romances entre internes et infirmières, vous serez servis.
Mais les scénaristes ont également choisi un autre angle pour une création télé populaire qui, mine de rien, tire à boulet rouge sur le système médical à l’américaine. L’argent est à chaque virage d’une série bien plus critique qu’il n’y paraît : faut-il soigner tel ou tel malade ? Cette patiente est-elle assurée ? Comment faire des bénéfices et des économies ?
Ce n’est bien entendu pas la préoccupation des sémillants résidents du Chastain, mais ces questions semblent guider chacun de leur geste, comme si une lutte des classes venait s’immiscer jusque sur les tables d’opération. Et lorsqu’une oncologue utilise une jeune femme cancéreuse pour faire fonctionner sa clinique – privée, bien entendu – on peut faire confiance à Nicolette et Conrad pour faire éclater la vérité.
Que trouve-ton chez Amazone Lili, qui a sorti il y a quelques semaines son single La traversée ?
À vrai que des choses simples, à l’image du titre : des amoureux qui se quittent, des "histoires interdites" mais surtout des souvenirs plein les bagages. "Je suis allé faire un break du côté de nos souvenirs", chante-t-elle avec spleen mais aussi infinie délicatesse.
Amazone Lili fait le choix d’une pop sans chichi, grâce à une voix veloutée et impeccable. Faussement bucolique ("Les champs de marguerite ne rendent plus les gens heureux") mais vraiment nostalgique, la musicienne parle de ces voyages au long cours – qu’ils soient intérieurs ou non – et de ces retours en arrière souvent douloureux : "La traversée des longues années… / La traversée des solitudes / Des solides habitudes."