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• • Articles et blablas - Page 164

  • Bingo sexiste

    Dans la pléthore de comptes de réseaux sociaux consacrés au féminisme, Bla Bla Blog a choisi de s’arrêter sur celui de Bingo sexiste, créé il y a seulement quelques semaines et qui annonce la couleur : "l’autodéfense verbale", dans la droite lignée de Paye Ta Shneck.

    L’administratrice se présente comme une mère de famille qui a voulu donner à ces deux ados "les moyens de répondre à toutes les agressions verbales que les femmes subissent depuis l'enfance." Il est vrai que les attaques verbales, les propos insultants, les allusions d’un autre âge, les sous-entendus déplacés ou les dragues reloues sont encore légion.

    Le Bingo sexiste a compilé des centaines de ces agressions verbales et a proposé des réponses qui remettront en place les malotrus et les sexistes de tout poil : "La place des femmes à la cuisine", "Le rose c’est pour les filles et le bleu pour les garçon", "Il n’y a pas de grandes femmes ou si peu", "T’as des règles ou quoi ?", "Pourquoi t’es habillée comme une salope ?"

    Les réponses à ces remarques sexistes ? de vrais punchlines ! Ainsi, si vous entendez cette question : "C’est quoi ta position favorite ?" Pourquoi ne pas rétorquer : "Celle de PDG" ? Et si vous entendez cette phrase, "Il faut quelqu’un qui ait des couilles", la pertinence de cette remarque en retour mérite d’être soulignée : "Les concours de zizi, si c’est pas dans mon lit, ça ne m’intéresse pas." Et lorsque vous entendrez "On ne peut plus rien dire", là aussi vous aurez aussi la réponse du Bingo sexiste.

    Des centaines de vignettes sont déjà en ligne, prêtes à être utilisées, sans modération.

    Le Bingo Sexiste, autodéfense verbale
    @lebingosexiste

    Voir aussi : "Deborah de Robertis l’ouvre"

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  • Laurie Darmon enfourche le tigre

    Laurie Darmon fait partie de ce ces artistes que l’on suit avec passion. Elle revient en ce début d’année avec un nouvel album, Femme studio, dans la continuité de son précédent EP, Dévêtue. Un enregistrement studio, donc, tout en féminité aussi.

    Disons aussi que Femme Studio est l’album d’une femme affranchie de toute question et qui s’avance audacieuse dans un album dansant, sexy et plein de vie.

    Après le formidable opus qu’avait été Février 91, maîtrisé de bout en bout, Laurie Darmon avait entrepris un virage plein de promesse avec le bien nommé Dévêtue, dont voici la continuité.

    Femme studio est bien plus qu’un autoportrait décliné en 15 titres ; c’est aussi un opus déroulant tous les états amoureux d’une jeune femme qui ne sent pas l’âme d’une sirène ("J’aurais bien trop mal aux oreilles") et qui n’a surtout pas envie de faire semblant ni "de sourire à [des] blagues de merde" (Flemme).

    Dans le titre qui donne son nom à l’opus, la chanteuse propose une singulière chanson autobiographique en donnant la parole à un jeune homme, "un puceau meurtri", qui aime secrètement son "double Laurie." Le problème de cet homme ? La timidité qui l’empêche de montrer le tigre qui est en lui : "Je regarde ses fesses / Bouger c’est beau / Oui mais je caresse juste le piano / L’emmener chez moi / Un soir / En faire ma superstar / Lâcher les clés / Les porter / La porter /L’embrasser," puis "arracher ses vêtements / L’embrasser violemment." "Femme studio" contre "homme studio," donc, dans un titre percutant et déroutant. L’une des belles réussites de l’album.

    C’est dans l'univers amoureux que baigne Femme studio : désirs, fantasmes, séductions, étreintes, dans le quel le flow de Laurie Darmon sert la puissance libératrice d’une femme assoiffée d’amour : "Ce soir j’ai pas sommeil / J’ai pas envie de dormir / Je voudrais que tu te réveilles / Qu’on s’encanaille au Brésil" (Tellement faim).

    Arrêtons nous deux secondes sur Laisse-moi t’aimer, qui n’est pas une reprise du sirupeux tube des années 70 mais un titre enlevé sur un rythme de samba : la fête célébrée dans cette chanson annonce une nuit interminable corps contre corps. Encore plus explicite, On Bai., déjà présent dans Dévêtue, invite au lâcher-prise total, avec tout ce qu’il faut pour se faire tourner la tête tout au bout de la nuit : "On danse danse danse danse / On se met bien bien bien / On se laisse aller comme ça / Je me laisse aller avec toi toi toi / On bouge on bouffe on boit on bai."

    Avec Extase, "extase tout court avec un E majuscule," dit la musicienne, on est plus dans un rock aussi âpre qu’une nuit blanche, de nouveau, durant laquelle tout ou presque est permis. "Il y a des corps qui me rassurent / Je vois des formes et je devine quelques parties / Et de la confiture / Non non non." Dans ce titre fiévreux comme l’amour, on reconnaît le flow que l’on avait découvert dans La rupture, le premier succès de la chanteuse.

    Le Serge Gainsbourg, auteur du mythique Love On The Beat, apprécierait

    L'artiste se fait également slameuse avec Que tu te déhanches devant moi, qui est une danse sensuelle, sur fond de séduction saphique  : "Mes mains ne quittent plus sa taille et je la vois qui s’encanaille et me renvoient l’image d’une demoiselle en cage."

    Bien plus torride et osé, Rengaine SM est, comme son nom l’indique, un titre très explicite parlant d’une pratique amoureuse traité avec un incroyable mélange de sensibilité, d’audace et de lyrisme. Le Serge Gainsbourg, auteur du mythique Love On The Beat, apprécierait.

    Mais l’amour a aussi son lot de désillusions, à l’exemple de Reste, un autre titre qui était présent sur le précédent EP : "Alors reste reste / Mais vas-y reste reste / Ça sert à rien de se barrer de se quitter / Viens on la traverse ensemble cette averse." Derrière l’insouciante jeune femme éprise de liberté, il y a aussi la recherche – douloureuse – du grand amour, évident : "Bah ouais je t’aime… C’est pas une honte, putain de merde… sinon on va finir par le regretter mon cœur." Oui, c’est bien d’âme sœur dont il est aussi question, avec ce message lancé par la chanteuse libre mais amoureuse : "Et si tu changes d’avis, surtout préviens-moi."

    Les Îles grecques, également présent sur Dévêtue, traite d’une histoire sentimentale et amoureuse, que nous dirions compliquée, mais aussi d’une rupture... "J’avais envie que tu restes auprès de moi / Là-bas y a trop de filles trop de mecs trop de trucs / Et ce je ne sais quoi."

    Mais trois titres retiendront particulièrement notre attention : d’abord, le formidable Stéphane et Stéphanie, chanson au flow irrésistible et d’un naturalisme désarmant sur "un couple noctambule" : "Tu m’as laissée toute seule / Et maintenant c’est moi qui reste / Là sur le bord de ta gueule / T’as pas débarrassé les miettes / J’avais pas l’habitude avant / J’étais la fille qui sait déjà / Que chaque soir à l’appartement / Même si c’est tard tu seras là."

    Dans un album d’une sensualité exacerbée, Mon amant brille par sa lumineuse simplicité. Car là où Laurie Darmon traitait de l’amour avec audace et de provocation, elle choisit ici de parler d’inimité, d’interrogations sur le désir, de peurs, d’ennui, d’absences insupportables, d’attentes et de fragilité : "La saison est orageuse mais je ne suis pas couverte," chante-elle par exemple.

    L’album se termine enfin avec Maître Corbeau, une série de déclinaisons sur la célèbre fable de La Fontaine : l’auditeur réécoutera avec malice ce vrai exercice de style, qui est aussi une curiosité – mais toujours avec l’esprit made in Laurie Darmon.

    Laurie Darmon, Femme studio, WM FR Affiliated/Play Two, 2020
    https://www.facebook.com/lauriedarmonoff

    Voir aussi : "Laurie Darmon à nu"
    "Vingt-sept ans à la limite"

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  • Sortir en pyjama

    Le moins que l’on puisse dire c’est que le confinement a fait apparaître d’autres manières de se cultiver, voire de sortir.

    Le dernier avatar de ces nouvelles manières de se divertir est Pyjam’Advisor, un service mis en place par la plateforme Toot Sweet, dédiée aux sorties parisiennes : Pyjam’Advisor propose une sélection personnalisée de contenus et d’activités 100% gratuits pouvant être réalisés à domicile.

    Visites virtuelles de musées, expositions, jeux, des activités pédagogiques pour les enfants, tutos, films, livres numériques, podcasts : tout ce qu’il est possible de faire gratuitement en restant chez soi est disponible sur Pyjam’Advisor, annoncent les créateurs de ce service. Visiter la Tour Eiffel, revivre le parcours exceptionnel des Bleus en Russie en 2018, devenir un vrai jardinier ou chiller devant un film de super-héros : il n’y a que l’embarras du choix.

    La notation sert de mètre-étalon pour la plateforme. Pour aider les utilisateurs à choisir une prochaine activité confinée, Pyjam’Advisor regorge de notes et d’avis au même titre qu’un Tripadvisor pour les sorties. Pour ne retenir que le meilleur, la plateforme conserve uniquement les suggestions les mieux notées et supprime automatiquement toute suggestion dont la note descendrait en dessous des 3/5. Mais il y a aussi la possibilité de proposer des contenus ou des idées d’activité qui n’auraient pas été repérés par Pyjam’Advisor.

    Lancé le 1er mai dernier, soit dix jours avant la fin confinement, le service de divertissements en ligne compte bien s’installer durablement dans cette nouvelle ère post-covidienne, où rester chez soi devient la meilleure arme de résistance face à la pandémie. Bien au-delà de la crise sanitaire, Pyjam’Advisor ambitionne de devenir la source d’inspiration de nos soirées casanières.

    Pyjam’Advisor
    https://pyjamadvisor.com

    Voir aussi : "Imaginarium at home"

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  • Trop mignon, le frigo

    Ted est le héros tout mignon de cette comédie familiale et gentillette... Enfin non. Ted, est cet ourson irrésistible et surtout mal embouché, faisant aussi de cette farce assez grasse une allégorie du passage de l'enfance à l'âge adulte. L'Œil du frigo fait un zoom sur une scène hilarante entre John (Mark Wahlberg) et sa peluche infernale. Sans oublier la petite amie Samantha (Amanda Seyfried) et un frigo.

    Nous voilà bien : un homme et un ours dans un film se partagent la vedette. Ici, ils doivent se prendre une bière. Je vous laisse regarder cette séquence où l'homme se bat avec son double imaginaire pour boire sa bière tranquille.

    Notre cher Ted a une idée fantastique néanmoins : celle d'ouvrir le frigo. Il n'en fallait pas moins pour exciter tous mes sens, oui tous mes sens. Ne soyez pas jaloux, c'est un travail de longue haleine. C'est ainsi que le beau Mark et tous ses biscotos se fait siffler la seule bière qui reste dans le frigo. Il s'ensuit alors une course poursuite d'un niveau d'âge mental indéterminé pendant que miss Barbie est au téléphone.

    Revenons donc à notre frigo et sortons de ce monde virtuel où il est tout à fait normal de vivre avec un homme adulescent et son doudou ours. C'est je crois cela qu'on doit appeler la réalité augmentée... Ça laisse songeur! Bref, un beau frigo, ouvert en grand, et à la taille dudit Ted, plus simple pour lui. Nous avons un très beau champ contre champ frigoristique qui nous montre qu'en un plan des choses peuvent disparaître dans un frigo au cinéma.

    Si vous regardez bien la boîte blanche située juste à coté de la bière, elle n'existe pas dans le plan du fond du frigo, pourtant elle est assez haute pour être visible sur ce plan. Bien que l'on découvre avec stupéfaction le vide intersidéral du frigo du beau Mark avec ses biscotos et son ami l'ours (y a-t-il un rapport de cause à effet avec son cerveau ?). On ne peut s'empêcher de se demander ce qu'il y avait dans cette boîte blanche que le FBI à laissé filer... J'avoue j'ai ma petite idée que je ne la partagerai pas avec vous : je reste à regarder ce frigo avec sa porte bien remplie de condiments de toutes sortes, qui ne doivent pas servir à grand chose vu l'état du frigo.

    Heureusement, il reste cette bière qui trône de façon phallique en plein milieu du vide. Un symbole de plus qui nous plonge dans les méandres masculines de la bière, de l'homme et de ses préoccupations en présence de son amie Barbie.

    Tout se termine bien finalement avec cette éjaculation de bière, alors que Barbie jubile au téléphone. Et après, on dit que j'ai l'esprit mal tourné.

    ODF

    Ted 2, comédie de Seth MacFarlane
    avec Mark Wahlberg, Amanda Seyfried et Seth MacFarlane 
    États-Unis, 2015, 115 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Ted 2 Frigo"

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  • Merveilleuses artilleuses

    C’est un Paris littéralement fantastique qui sert de décor à Pierre Pevel pour le premier tome de la bande dessinée Les Artilleuses (éditions Drakoo) dont il a écrit le scénario.

    L’écrivain avait déjà fait de ce Paris des Merveilles une saga, cette fois en roman (Les Enchantements d’Ambremer en 2003, suivi de L’Elixir de l’oubli en 2004). Il parlait de la ville qu’il a créé de toute pièce en ces termes : "Imaginez des nuées d'oiseaux multicolores nichées parmi les gargouilles de Notre-Dame… Imaginez des sirènes dans la Seine ; imaginez une ondine pour chaque fontaine, une dryade pour chaque square… Imaginez le bois de Vincennes peuplé de farfadets sous les dolmens ; imaginez, au comptoir des bistrots, des gnomes en bras de chemises, la casquette de guingois et le mégot sur l'oreille… Imaginez de minuscules dragons bigarrés chassant les insectes au ras des pelouses du Luxembourg et happant au vol les cristaux de soufre que leur jettent les enfants… Imaginez une licorne dans le parc des Buttes-Chaumont ; imaginez la Reine des Fées allant à l'opéra dans une Rolls-Royce Silver Gost…" (Le Paris des Merveilles, Les Enchantements d'Ambremer). Pour en savoir plus sur Pierre Pevel, rendez-vous sur le site Fantasy à la Carte.

    C’est dans cette ville féerique que se situe le premier tome des Artilleuses. Nous sommes en 1911 dans un Paris steampunk. Kathhryn, Audrey et Louison sont des hors-la-loi recherchées par la police, et en particulier par la brigade des affaires féeriques. L’explication de cette attention toute particulière des autorités ? Parmi ces artilleuses figure une magicienne, une fée… et une morte. Dans le tome 1, mis en image et en couleur par Étienne Willem et Tanja Wenish, nos trois braqueuses dérobent un objet précieux, le sigillaire, pour un commanditaire, le faune Cristofaros.

    Trois pétroleuses

    Sauf que ce qui devait être une affaire juteuse rondement menée devient un piège. Et voilà Kathhryn, Audrey et Louison obligées de fuir, pourchassées tour à tour par une section policière inspirée des Brigades du Tigre, une machine volante que n’aurait pas renié Robur Le Conquérant, un homme mystérieux rôdant autour de la demeure du faune mais aussi les services secrets du IIe Reich et le sanguinaire colonel Eckermann, qui va vite se mettre en selle pour les prochains épisodes. Aidées du vieil Hugo Barillet, les trois héroïnes vont avoir fort à faire pour s’en sortir. Mais on peut leur faire confiance.

    Cette BD, écrite par Pierre Pevel, est sans nul doute un événement qui sera attendu par les fans de fantasy mais aussi de SF steampunk. Cet auteur a aussi fait de l’uchronie l’une de ses marques de fabrique (Les Ombres de Wielstadt, Grand prix de l'Imaginaire 2002 du meilleur roman). Il imagine son histoire dans un Paris fantasmagorique, avec une histoire mêlant science-fiction à la Jules Verne, voleurs (ou plutôt voleuses) dignes d’Arsène Lupin, magie féérique dans une ville qui en a vu bien d'autres et cavalcades que n’aurait pas reniées la bande à Bonnot. Au dessin, Étienne Willem adopte un coup de crayon rapide, faisant le choix de ne pas appuyer sur la féerie pour préférer l’action, mais aussi le sex-appeal de trois pétroleuses que l’on aura plaisir à suivre pour connaître le dénouement de leur aventure.

    Pierre Pevel, Étienne Willem et Tanja Wenish ; Les Artilleuses,
    Le vol de la sigillaire
    , tome 1, éd. Drakoo, 2020, 48 p.
    https://www.drakoo.fr/les-artilleuses

    Voir aussi : "Pierre Pevel", Fantasy à la carte

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  • Mando, l'autre Boba Fett

    Je ne sais pas si vous avez été comme moi frustrés par la dernière trilogie de Star Wars. Mettons déjà de côté les spin-offs, très inégaux pour être gentils (Rogue One et Solo), et remontons des années en arrière. En 2015, la franchise Star Wars entre dans l’escarcelle des studios Disney qui entendent bien décliner la saga imaginée de George Lucas avec une bonne vitesse de croisière. L’idée est d’utiliser la très riche galerie de personnages tournant autour de Luke Skywalker et de multiplier les productions – et les recettes.

    Rapidement, Disney imagine des spin-offs pouvant intéresser les fans, et parmi ces spin-offs, une rumeur insistante indique que Boba Fett pourrait devenir l’un de ses personnages, après la sortie de Rogue One en 2016. Il est aussi question d’une autre déclinaison, cette fois d’un personnage beaucoup plus essentiel, Obi-Wan Kenobi – mais ceci est une autre histoire, si j’ose dire.

    Bref, voilà Boba Fett intronisé comme le futur héros d’une Star War Story. Sauf que le projet patine, comme nous l’expliquions sur ce blog. Et bientôt, ce projet mort-né rejoint le cimetière des films que les spectateurs ne verront jamais.

    Fin de l’histoire ? Pas tout à fait, car entre-temps le monde du divertissement a connu une double révolution : celle des séries et celle des plateformes à la demande – l’une n’allant pas sans l’autre. Et voilà la firme aux grandes oreilles bien décidée à participer à ce grand mouvement, à l’instar des Netflix, Amazon et autres géants d’Internet. En 2020, elle lance elle aussi sa chaîne en ligne, Disney+. Et c’est là que réapparaît Boba Fett. Ou plutôt Mando.

    Mettons nous d’accord : The Mandalorian, la nouvelle série phénomène estampillée Star Wars ne reprend pas stricto sensu le personnage devenu emblématique de la première trilogie des Skywalker. Figure secondaire, muet, au costume cheap et n’apparaissant que quelques poignées de minutes tout au long de la saga de George Lucas, Boba Fett est pourtant devenu, presque par miracle, une de ces figures familières des rassemblements de cosplayers Star Wars. Pour The Mandalorian, c’est ce modèle qui a été choisi par Jon Favreau, dans les petits papiers de Disney depuis des remakes réussis de ses grands classiques que sont Le Livre de la Jungle et Le Roi Lion.

    "Bébé Yoda", Stormtroopers, Empire : pas de doute, nous sommes bien dans "un" Star Wars

    Le Mandalorien, c’est Din Djarin, chasseur de primes retors et pugnace envoyé aux quatre coins de la galaxie pour capturer des hors-la-loi qui ont pullulé depuis la fin de l’Empire de Dark Vador. La série se situe en effet peu de temps après la fin du Retour du Jedi. Celui que l’on surnomme Mando est chargé par un commanditaire de lui ramener un mystérieux personnage, mission dont se charge le Mandalorien au cours du premier épisode. Il découvre que sa cible, âgé de cinquante ans, est en réalité un tout jeune enfant, qui a été rapidement surnommé par le public et la critique "bébé Yoda." La dernière mission de Mando, la plus simple, est de le ramener auprès de son client, entouré de redoutables Stormtroopers tout droit sortis de l’armée de Dark Vador. Mais contre toutes les règles de sa profession, le chasseur de primes se ravise et prend la fuite en compagnie du mystérieux Bébé Yoda.

    "Bébé Yoda", Stormtroopers, Empire : pas de doute, nous sommes bien dans "un" Star Wars. Mais pour cette série événement, au budget bien moins conséquent que les trilogies d’origine, Jon Favreau a réussi le tour de force de leur faire de l’ombre. Le Mandalorien muet et solitaire rappelle à bien des égards les héros blessés et désabusés des westerns. Les scénaristes imaginent dans la dernière partie de la série une enfance tragique, tout en construisant par touche ce qui pourrait s’apparenter à une mythologie mandalorienne. Car là Là où JJ Abrams récitait le bréviaire Star Wars avec application, sans fausse note mais sans non plus grande surprise (épisodes VII à IX), Jon Favreau agrandit l’univers de la Guerre des Étoiles comme jamais auparavant. Que l’on pense à cette invention géniale du "bébé Yoda", au fabuleux personnage de Kuiil (Nick Nolte), à la figure héroïque de Cara Dune, aux créatures extraordinaires (les Blurrgs) ou aux incontournables droïdes, dignement représentés par IG-11.

    Et puis, il n'est pas possible de passer sous silence la formidable bande originale de Ludwig Göransson, qui vous tient scotché jusqu'aux dernières images du générique de fin (à ne pas manquer, lui non plus). Le compositeur suédois a imaginé une BO qui fait complètement oublier John Williams en mêlant avec aplomb néo-classisme, musique tribale, percussions et électronique. 

    The Mandalorian est un bijou de SF qui prouve que Star Wars n’est pas qu’une saga à la légende tétanisante : elle peut aussi être une source d’inspiration inépuisable. À telle enseigne qu’une deuxième saison est déjà sur les starting-blocks et qu’une troisième est déjà en préparation.

    The Mandalorian, série Star Wars, space opera de Jon Favreau
    avec Pedro Pascal, Gina Carano et Nick Nolte,
    saison 1, 8 épisodes, Disney+, 2020

    https://www.starwars.com

    Voir aussi : "Boba Fett, toute une saga"

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  • Les mots de Stéfany Rydel

    Quelques jours après le décès de Christophe, Stéfany Rydel a proposé une reprise spontanée des Mots bleus, une interprétation qui fait bien entendu écho sa propre carrière, et spécialement à un titre original : Les Mots.

    Ce single est extraite de son nouvel EP (Les Mots), après un premier album remarqué, Renaissance.

    En chantant Les Mots, Stéfany Rydel lance un cri d’amour pour la parole libératrice et la liberté : "Une envie de chanter pour l'inégalité, un éternel combat", comme elle l’écrit elle-même.

    Stéfany Rydel, Les mots, 2020
    http://www.stefanyrydel.com
    https://m.facebook.com/stefany.rydel
    https://www.instagram.com/stefany_rydel

    Voir aussi : "Chanteuses, je vous aime"

    Crédit  Photos – LaStProductions

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  • Sarah Lancman amoureuse

    "Mélancolie souriante et insolente / Amant-ami / Ainsi va la vie" : l’essence de Parisienne, le nouvel album de Sarah Lancman est tout entier dans ces trois vers de son premier titre (Et ainsi va la vie). La jazzwoman s’y livre avec un plaisir manifeste, avec aussi insouciance, liberté, mais aussi une forme de douce gravité.

    Nous avions parlé d’elle sur Bla Bla Blog comme d’une héritière convaincante de Michel Legrand. C’est particulièrement vrai notamment pour le morceau qui ouvre Parisienne. Un album qui revient vers la France après son escapade italienne (Intermezzzo, Jazz Eleven, 2019). A l'image de l'ensemble de l'opus, Et ainsi va la vie est éclatant, mélancolique, doux-amer et coloré comme une bande original de Jacques Demy.

    Sarah Lancman, à la composition et au chant (et toujours avec son complice et ami Giovanni Mirabassi), se pose en évidente disciple de l’auteur des Demoiselles de Rochefort (Dis-le-moi) et propose un album bien plus fécond et varié qu’il n’y paraît a priori.

    Ainsi, Tokyo Song, déambulation romantique dans une ville qu’elle connaît bien (elle a travaillé et joué à plusieurs reprises avec le trompettiste et chanteur Toku) a des accents jazz américains, et un esprit très européen lorsque la chanteuse use d’acrostiches pour rendre hommage à la capitale nippone : "Take me / Over land and over sea / Keep my heart in Tokyo / You know how to read my mind and feelings / Only you, I love you so /  So you see, I come to you my love / On my way to know you’re / Near tome, I feel your eyes above / Gazing at me if I’m true."

    "J’ai du mal à écrire autre chose que des chansons d’amour", confie Sarah Lancman

    C’est l’amour qui guide la Parisienne (Love You More Than I Can Sing jazzy). "J’ai du mal à écrire autre chose que des chansons d’amour", confie-t-elle d’ailleurs. Dans Parisienne, l’amour est dans tous ses états : parfois évanescent, parfois fuyant, mais omniprésent : "J’avais espoir / Tout ce que j’aimais / C’était en toi" (C’était pour toi).

    Sarah Lancman ne craint pas de voyager entre jazz et chansons. Elle ne craint pas plus de se frotter aux standards, à l’exemple d'une chanson de Charles Aznavour, une des plus belles rencontres du début de sa carrière. La chanson Parce que, que Serge Gainsbourg avait repris avec une rare élégance en 1985, devient chez elle un titre jazzy, servi merveilleusement par l’accordéon de Marc Berthoumieux. Sarah Lancman choisit singulièrement la légèreté pour un titre qui sonne comme l’aveu d’un échec sentimental ("Tu joues avec mon cœur comme un enfant gâté / Qui réclame un joujou pour le réduire en miettes").

    Dans The Moon And I ou A New Star, Sarah Lancman s’affirme avec une belle audace comme une grande crooneuse. Elle semble nous entraîner au Carnegie Hall de New York pour ce qui s'apparente à un bel hommage aux classiques américains des années 50. Et l’amour, toujours : "My love is real for you dear / I want to share all / Your smiles and all your tears."

    L’auditeur s’arrêtera sans doute plus longuement sur le titre Ton silence, par sa manière d’interpréter tout en douceur des sentiments indicibles : "Ton silence en dit long / Ton silence est bien là / Posé, ancré au sol / Telle une statue."

    La reprise de l’Hymne à l'amour est sans doute l’un des gros morceaux du nouvel album de Sarah Lancman. La chanteuse ose un exercice périlleux avec l’adaptation de ce classique indémodable. Elle fait le choix d’un Hymne à l’amour jazzy et tout en retenue, même si la fin de la chanson fait souffler un vent de tragédie : "Et si un jour la vie t'arrache à moi / Si tu meurs, que tu sois loin de moi / Peu m'importe si tu m'aimes / Car moi je mourrai aussi."

    Sarah Lancman, Parisienne, Jazz Eleven, 2020
    https://www.sarahlancman.com
    https://www.facebook.com/sarahlancmanjazz
    https://www.instagram.com/sarahlancman

    Voir aussi : "Retour et parenthèse italienne avec Sarah Lancman et Giovanni Mirabassi"
    "Les bonnes fées de Sarah Lancman"

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