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• • Articles et blablas - Page 191

  • Les mondes rêvés de Zimmer

    Dans son album éponyme, Zimmer propose une électro revenant à ses sources, celle de Jarre et de l’électro allemande (Physique, Dawn, Side of you), non sans une large place laissée à l’acoustique.

    C’est un opus faisant le pari d’une électro explorant les terrains de la pop (Make it Happen) – Daft Punk est passée par là – voire au disco et à la danse (Techno Disco). Wildflowers, avec la voix de Jarrah McCleary du groupe australien Panama, ose même chercher des influences venues d’extrême-Orient, voire des sons ouverts sur des mondes rêvées, comme des prières adressées à des esprits (Mayans, Thunder).

    L’auditeur y trouvera une musique planante et irrésistible (Dawn, Bai) grâce à des sons à la rythmique et aux mélodies minimalistes, à l’instar de Rey, le premier single sorti en juin dernier. L’électro de Zimmer est volontairement apaisée et revient aux fondamentaux : les machines dessinent une musique paradoxalement humaine et rassurante à la Petit Biscuit (Beast).

    Outre le morceau de bravoure qu’est Mouvement, envoûtant et à la simplicité évangélique, Zimmer utilise également des sonorités pop rock pour Thunder : rythme lancinant, pureté du synthétique et piano de retour sont au service d’un concerto du nouveau monde, entretenu par des rythmiques primitives.

    Landing est un atterrissage en douceur pour clore cet album à la fois universel et venu d’ailleurs

    Zimmer, Zimmer, Roche Musique, 2019
    En concert le 15 janvier à la Maroquinerie
    https://roche-musique.com

    Voir aussi : "Juste quelques minutes d’électro"

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  • Clap de fin pour le 42 heures pour un Court

    La 13e édition du 42 heures pour un Court avait lieu ce week-end à Montargis du 8 au 10 novembre.

    Après 42 heures d’un triathlon vidéo, au cours de laquelle 8 équipes devaient imaginer, écrire, jouer, tourner et monter un film, ce dimanche avait lieu la projection des œuvres créées en un temps record et la remise des prix, après une longue délibération du jury, sous la houlette de Rémy Julienne.

    Sur huit équipes, sept ont finalement pu terminer dans les temps et proposer leur création qui devaient obéir à des contraintes de situation (mettre en scène la phobie, le hasard, la prédiction de l’avenir ou l’optimisme à toute épreuve), de 9thème (le chiffre 13), de lieu (huit lieux à Montargis étaient tiré au sort) et une dernière contrainte sur une citation de film tirée au sort.

    Le palmarès a particulièrement mis en lumière trois courts-métrages qui ont fait l’objet de discussions parfois passionnées, avec des trouvailles et des choix qui ont pu déconcerter voire enthousiasmer le jury.

    Le Chien d'Or a été remis au film Futur imparfait de l'équipe W Movie Machine, qui a également reçu le prix du public, à quelques voix près. Le jury a été séduit par la qualité du film comme par l’humour impertinent et les trouvailles au service d’un court-métrage engagé, mené tambour-battant.

    Le Chien d'Argent a été remis à Ready or not de l'équipe Novely Studio pour l’audace de son sujet très actuel et par le culot de ses créateurs.

    Le Chien de Bronze a été remis à Un message de l'équipe Rapace Prod pour avoir su traiter avec beaucoup d’intelligence, sans pathos et non sans humour le sujet difficile du deuil.

    Deux prix d'interprétation féminine ex-æquo ont été remis à Laurine Porcher pour son interprétation dans Ready or not dans lequel elle tient à bout de bras le court-métrage Mélanie Poiget pour son rôle de voyante hallucinée dans Un message.

    Le prix d'interprétation masculine a été remis à l’unanimité à Chris Surgiao, parfait dans son interprétation de looser magnifique à la Big Lebowski pour Futur imparfait.

    Le jury a tenu à ajouter trois prix spéciaux.

    Un prix du meilleur second rôle a été remis à la "jeune" et formidable Marcelle Bréchet pour Futur imparfait et son rôle incroyable de Sandrine Connor.  

    Un prix du meilleur scénario, qui a bluffé le jury, a été donné à Un message.

    Le jury a tenu également à décerner le prix de la meilleure musique à Ça roule, Jason de l'équipe La Compagnie Man Raie.

    C’est donc fini pour cette 13e édition de 42 heures pour un Court. À l’année prochaine pour le 14e rendez-vous de ce festival de cinéma.

    42 heures pour un Court avait lieu, du 8 au 10 novembre 2019
    http://www.art-et-culture-montargis.com/-42h-pour-un-court-.html
    https://www.facebook.com/Association-Art-et-Culture-Montargis-Officiel-375977162480565/

    Voir aussi : "Dans le jury de 42 heures pour un Court"

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  • La bibliothèque des auteur·e·s inconnu·e·s

    david foenkinos,roman,imposture littéraire,bretagne,finistère,crozonC’est une imposture littéraire dont il est question dans Le Mystère Henri Pick (éd. Gallimard). Une imposture à vrai dire imaginaire mais qui n’a rien d’absurde, tant le roman de David Foenkinos paraît réaliste dans sa description du grand et du petit milieu des lettres. Rien ne manque dans ce roman énigmatique dans lequel l’auteur de La Délicatesse a certainement mis pas mal de moments vécus : une jeune éditrice ambitieuse, un écrivain qui rame à faire décoller sa carrière après un premier roman prometteur, un critique littéraire sur le déclin, quelques célébrités littéraires (Michel Houellebecq, Laurent Binet ou François Busnel) et bien entendu un mystérieux auteur nommé Henri Pick.

    L'histoire démarre à Crozon, dans une obscure bibliothèque municipale. Là, son responsable a décidé en 1992 de consacrer un rayon aux manuscrits oubliés, où des écrivains en mal de reconnaissance viendraient déposer leurs œuvres. Aucun comité de lecture pour ces textes refusés : son principe est celui de l’authentique Brautigan Library, créé au début des années 80 dans l’État de Washington.

    C’est dans cette bibliothèque de Crozon que Delphine Despero, éditrice chez Grasset et en vacances dans sa famille finistérienne, découvre ce qu’elle qualifie de "chef d’œuvre" : le livre, un roman, s’appelle Les Dernières Heures d’une Histoire d’Amour et a été écrit par un certain Henri Pick. Ce nom n’est pas inconnu des habitants de ce petit coin de Bretagne car cet homme très discret, décédé deux ans plus tôt, tenait une modeste pizzeria. Or, le manuscrit de cet Henri Pick s’avère intrigant puisque sa veuve ignorait jusqu’à l’existence de ce texte et apprend à l’éditrice qu’elle n’a jamais vu son mari écrire, et encore moins lire. En dépit de ce mystère, Delphine Despero est persuadé d’être en présence d’un nouveau Vivian Maier (1926-2009), du nom de ce photographe dont les clichés n’ont été découverts qu’après sa mort. "Pour Delphine, la comparaison avec Pick était justifiée. Il s’agissait d’un pizzaiolo breton qui, dans le secret absolu, avait écrit un grand roman. Un homme qui n’avait jamais cherché à publier. Cela intriguerait tout le monde, à coup sûr."

    Aussi célèbre et mystérieux que Salinger ou Thomas Pynchon

    Pour intriguer, le roman d’Henri Pick intrigue. La publication de son roman posthume devient un événement littéraire, que les éditions Grasset montent alimentent. Contre toute attente, la publication des Dernières Heures d’une Histoire d’Amour est un triomphe, alimenté autant par le bouche-à-oreille élogieux des lecteurs et des libraires que par les médias qui sont fascinées par cette histoire de pizzaiolo breton devenu aussi célèbre et mystérieux que Salinger ou Thomas Pynchon. Au milieu de cette folie littéraire, un homme est obsédé et dubitatif par l’histoire de ce roman rescapé de l’oubli : Jean-Michel Rouche, critique au Figaro littéraire, décide de mener l’enquête. Et ses pas le mènent, bien entendu, en Bretagne. Qui est réellement cet Henri Pick et est-il l’auteur de son best-seller ?

    Il fallait la malice, la sensibilité et la connaissance du milieu littéraire de David Foenkinos pour écrire l’histoire de cette découverte littéraire. L’auteur de Vers la Beauté choisit la comédie mais aussi l’enquête pour raconter un destin artistique et la mise sur le devant de la scène d’un modeste citoyen qui, en tant normal, aurait été oublié de tous. Mais cette histoire éditoriale et médiatique complètement folle (que l’on pense à la scène d’interview hilarante de François Busnel) est aussi celle d’hommes et de femmes qu’un simple roman transforme : l’ambitieuse et douée Delphine Despero, bien entendu, mais aussi son petit ami Frédéric, le critique littéraire Jean-Michel Rouche, la veuve et la fille de Pick ou la bibliothécaire de Crozon.

    Le Mystère Henri Pick garde la saveur d’un livre énigmatique jusque dans les dernières pages éclairant l’itinéraire d’un manuscrit qui su si bien bouleverser des millions de lecteurs. le roman de David Foenkinos a fait l’objet cette année d’une adaptation de Rémi Bezançon, avec Fabrice Luchini et Camille Cottin dans les rôles principaux.

    David Foenkinos, Le Mystère Henri Pick, éd. Gallimard, coll. Folio, 323 p. 2016
    @DavidFoenkinos

    Voir aussi : "David Foenkinos, son œuvre"
    "Beau et sombre à la fois"

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  • Clio, la fille en fusion

    Avec Clio, de retour avec son deuxième album Déjà Venise, c’est la fusion parfaite entre chanson et électro. Les textes sensibles d’une fille, dont on sent la lave bouillonner, battent dans un rythme syncopé, à l’instar du premier titre, T’as vu, qui est le récit du retour d’une femme après, l’imagine-t-on, une grave crise de couple : "Allez ça va / Je suis là / J’ai fait des tours autour de la maison / Fumer beaucoup / Mouiller mes joues / toucher le fond / J’ai shooté dans tous les cailloux des horizons / Et je suis rentré à la maison." Ce récit teintée d’amertume et de mélancolie est aussi l’histoire d’une réconciliation autant que l’aveu d’un amour inconditionnel malgré tout : "Plus jamais ça / Mais t’as crois quoi ? / Q’j’allais pas rentrer ? / Q’j’allais me barrer ? / Q’j’en allais en allumer un mieux dans la rue d’à côté ? / Mais non t’inquiète pas / Y’a pas mieux que toi."

    L’ouverture de Déjà Venise porte l’empreinte d’un opus romantique et sensible (Nous perdre au Louvre), mais sans concession. Clio revendique être une femme amoureuse, à la couleur guimauve et au cœur d’artichaut : "Je tombe amoureuse tous les trois jours / Je crois que j’ai des facultés pour / Il doit y avoir par là-dedans des récepteurs assez puissants / Je tombe amoureuse tous les mardis / Et malheureuse le mercredi / Qu’est-ce que je deviens qu’est-ce que je deviens / Moi si j’ai plus de chagrin demain."

    Musicalement, Clio digère, pour son album très personnel, des influences électros (T’as vu), urbaines (Sur les horodateurs), mais aussi… cinématographiques (Les Horodateurs, Romy S.). Ne pourrait-on d’ailleurs pas parler de touche rhomérienne dans l’écriture du titre Au bar de l’oubli ? L’utilisation, au service de textes mélancoliques, de sons synthétiques et de boîtes à rythme ne sont pas sans rappeler les influences de Dominique A et surtout de Françoiz Breut (Des pas dans la neige). L’album de Clio, à la beauté incandescente, est d’abord une déambulation romanesque aux arabesques envoûtantes, à l’exemple de Tristan, dont le choix acoustique à la sombre mélancolie renvoie à Maud Lübeck  : "Toi tu m’as plu / Tu m’as bien plus / Bien moins que lui / C’est évident / Mais bien longtemps que lui…"

    "Dans mon histoire d’amour je serais Romy Schneider"

    C’est un périple amoureux que propose Clio, ou plutôt des allers-retours dans lequel la chanteuse confie ses incertitudes et ses valses hésitations : Partir ou rester ? Retenir l’autre si c’est encore possible ? Se réconcilier ? "Mais elle est faite ta valise / Dans ta tête c’est déjà Venise /Mais elle est faite ta valise / Il y a les cintres / Plus les chemises / J’aurais dû y penser avant / Laisse-moi partir devant" (Déjà Venise). Pour cette chanson, qui donne le tire album, Clio parle dans un parlé-chanté gainsbourien, de réconciliations : Venise peut autant être le point de fuite d’un amour moribond qu’un nouveau voyage sentimental.

    Voyage sentimental, donc, mais aussi musical, tant Clio apporte vraiment quelque chose de plus dans le paysage de la chanson française : on peut parler de vraie d’audace pour cet opus qui n’aurait pu être qu’un simple album personnel. La chanteuse apporte un grand vent de fraîcheur, à l’instar de son adaptation française de Porque te vas, qui fait vraiment sens : peu d’artistes auraient pu être autant légitimes dans la reprise de ce tube de 1976 qui vient se fondre complètement dans Déjà Venise.

    Clio, artiste en fusion dans les deux sens du terme, croque à la sanguine les petites et les grandes aventures amoureuses, les rencontres ordinaires et fondamentales comme les douloureux états d’âmes, sur une rythmique nerveuse. Le rêve amoureux, les retrouvailles et les nouvelles passions sont toujours possibles, nous dit en substance Clio : "Dans mon histoire d’amour je serais Romy Schneider."

    Clio, Déjà Venise, 2019, uGo&Play Label / Un Plan Simple, 2019
    https://www.facebook.com/cliofficiel

    Le 15 novembre : Le Ponant, Pacé
    Le 15 et le 22 novembre : Le Scénacle, Besançon
    Le 4 décembre : Centre Culturel, Le Haillan

    Voir aussi : "Une session avec Françoiz Breut"
    "La vie à deux avec Maud Lübeck"

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  • Dépend-il de nous d'être heureux ?

    Logo simple.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 15 novembre 2019 à 19 heures au Belman (entrée : côté Hôtel de France). Les participants du café philo seront invités à débattre autour de cette question : "Dépend-il de nous d’être heureux ?"

    Le bonheur : voilà sans doute ce qui guide principalement nos vies. Vivre à l’abri du besoin, réaliser ses rêves, connaître l’amour et, pourquoi pas, la fortune matérielle : voilà des aspirations que plus d’une personne recherche. Mais qu’est-ce qu’être heureux, au juste ? Est-ce ma volonté qui permet l’accession à ce bonheur ou bien le hasard, autrui, voire une forme de déterminisme ? Une bonne santé, qui est la condition nécessaire mais pas suffisante de mon bonheur, n’est-elle pas conditionnée par des facteurs qui me sont souvent étrangers ? Désirer être heureux n’est-ce pas un combat perdu d’avance ? Nos désirs dépendent-ils de nous ? Être heureux est-ce répondre à mes désirs ou bien sont-ils, au contraire, les véhicules de mon malheur ?

    Ce sont autant de questions qui pourront être abordés lors de la séance du vendredi 15 novembre 2019, à 19 heures, au Belman.

    La participation sera, comme d’habitude, libre et gratuite.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

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  • Dans le jury de 42 heures pour un court

    Le compte à rebours a commencé : plus que deux jours avant le début du marathon ciné qui attend les équipes en lice pour le festival 42 heures pour un court.

    Je serai dans le jury aux côtés de la chanteuse Stone, de l’auteur, compositeur et interprète Mario D'Alba, de l’auteure-illustratrice de nationalité franco-canadienne Natalie Fortier, du journaliste Jean-Louis Macé et des scénaristes Armelle Patron et Emmanuel Patron.

    Nous aurons la responsabilité de récompenser les meilleurs court-métrage de cette nouvelle édition de triathlon vidéo. La projection des films imaginés, écrits, réalisés, joués et montés ce week-end aura lieu le dimanche 10 novembre à 15H au Tivoli de Montargis.

    Autant vous dire que l’excitation est déjà là. Vivement dimanche ! 

    Festival 42 heures pour un court
    Du 8 au 10 novembre 2019
    http://www.art-et-culture-montargis.com

    Voir aussi : "L'édition 2019 du Festival "42 Heures pour un Court" se prépare"

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  • Girodet versus Géricault

    Le moins que l’on puisse dire c’est que le Musée Girodet s’est fait désirer. Fermé en 2008 pour rénovations, qui étaient bienvenues, l’auguste établissement public de Montargis, consacré principalement au peintre néoclassique Anne-Louis Girodet-Trioson, a subi de plein fouet l’avanie de la crue historique de juin 2016, qui a contraint à la restauration de plusieurs milliers d’œuvres et, in fine, à retarder la réouverture du musée.

    Une réouverture qui a eu lieu il y a moins d’un an. Le Musée Girodet propose en ce moment sa deuxième exposition : "Girodet face à Géricault ou la bataille romantique du Salon de 1819" qui sera visible jusqu’au 12 janvier 2020.

    Qui dit Géricault dit Radeau de la Méduse, une œuvre que le musée ne pourra découvrir – hélas – qu’à travers une copie de d’Eugène Ronjat. Le tableau original, peint en 1819 par un Théodore Géricault âgé de seulement 20 ans, va marquer pour longtemps l’histoire de la peinture, à travers la représentation, avec un réalisme cru, d’un fait divers survenu en 1816 : le naufrage catastrophique et choquant de La Méduse, un navire royal que le capitaine et les officiels ont décidé d’abandonner laissant leurs 400 passagers à un sort tragique. Cette œuvre est présentée en 1819 lors du salon de peinture et de sculpture au cours de laquelle Girodet, que Géricault connaît et admire, présente Pygmalion et Galatée. Ce sont deux peintures bien différentes qui marquent également l’affrontement de deux courants : l’un néoclassique avec une scène mythologique, et l’autre romantique et historique, précurseur d’un mouvement qui fera date.

    Le Musée Girodet a choisi d’exposer 80 des peintures qui avaient été présentées il y a 200 ans, des peintures recouvrant bien des thèmes : histoire, portraits, paysages, scènes de guerre, allégories ou religion.

    200 ans plus tard c’est pourtant Le Radeau de la Méduse que l’Histoire a gardé en mémoire

    Le visiteur circule dans un musée restauré depuis peu, plus aéré, à la scénographie et à l’éclairage plus moderne. Le cœur de l’expo est la nef principale dans laquelle, face à la copie du Radeau de la Méduse, a été accrochée une scène représentant Pygmalion et Galatée. Girodet décrit ainsi son tableau d’une rare force allégorique : "Le lieu de la scène est dans l’endroit le plus retiré de la maison du sculpteur ; il y a fait transporter la statue dont il est épris, non loin de celle de Vénus. Au moment du prodige, une auréole brillante paraît sur la tête de la déesse, et une lumière surnaturelle se répand dans tout le sanctuaire et forme, avec la fumée des parfums, le fond du tableau, sur lequel se détache, avec une magie surprenante, la figure de Galatée."

    Conscient que ce chef d’œuvre sera son dernier (le peintre meurt cinq ans plus tard, la même année d'ailleurs que Géricault), Girodet est soulagé de voir sa toile remarquée. Un critique salue la maîtrise d’un artiste qui est déjà au crépuscule de sa vie : "Le tableau de Galatée, destiné, même avant qu’il fût commencé, pour le cabinet de M. le comte de Sommariva, tiendra, sans contredit, le premier rang parmi les productions modernes de nos meilleurs artistes" Le terme de "moderne" prend ici un relief particulier, car si le tableau de Girodet a été la grande peinture du salon de 1819 (avant d’être oubliée puis redécouverte en 1967), c’est pourtant Le Radeau de la Méduse que l’Histoire a gardé en mémoire.

    "Girodet face à Géricault ou la bataille romantique du Salon de 1819"
    Musée Girodet, Montargis
    Jusqu’au 12 janvier 2020
    http://www.musee-girodet.fr

    Voir aussi : "L’art d’enculer les mouches"

    Anne-Louis Girodet-Trioson, Pygmalion et Galatée (ou Pygmalion amoureux de sa statue), huile sur toile, 202 x 253 cm, Paris, musée du Louvre © Musée du Louvre, distr. RMN-Grand Palais/Angèle Dequier – prêt exceptionnel

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  • Bijou, bijou

    loustal,fred bernard,bijou,diamantBellaciao : ce nom qui sonne comme le rappel d’un chant de résistance est aussi, dans la BD de Loustal et Fred Bernard, le diamant au centre de Bijou (éd. Casterman).

    Découvert en 1907 en Afrique du Sud par un obscur chercheur, la pierre précieuse, tour à tour bague, sautoir, puis de nouveau bague, va passer de mains en mains, puis de cous en doigts, traversant le siècle et des dizaines de pays, avant d’atterrir, par le plus grand des hasards, en possession de la seule personne qui pouvait en être propriétaire.

    Entre-temps, Bellaciao va connaître mille et une aventures : un aventurier amoureux, une aristocrate survivante du Titanic, une bourgeoise des années folles, l’actrice Greta Garbo, un mari volage et sa maîtresse, des voleurs et des voyous audacieux et plusieurs femmes hommes et femmes chanceux, généreux ou malchanceux.
    Bellaciao, ce joyau convoité et aimé, raconte à sa façon des destins individuels où se mêlent la chance, le destin, la convoitise mais aussi la grande histoire : la première guerre mondiale, l’entre-deux guerres, l’Occupation ou le 11 septembre.

    Les auteurs ont construit leur roman graphique à la manière d’un album illustré : deux vignettes par page, aucune bulle, un texte narratif court et efficace et des dessins naïfs aux couleurs chaudes.

    Avec Bijou, Loustal et Fred Bernard signent une BD qui, en parlant d’un objet précieux, racontent aussi toute la vanité de vies éphémères.

    Loustal et Fred Bernard, Bijou, éd. Casterman, 2019, 69 p.
    http://www.loustal.com
    https://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/albums/bijou

    Voir aussi : "Une nouvelle nuit à Rome avec toi"

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