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• • Articles et blablas - Page 205

  • T.A.M.A.R.A.

    Tamara par Tatiana de Tatiana de Rosnay est atypique dans son œuvre à plus d’un titre. Tout d’abord, l’auteure de Sentinelle de la Pluie s’est associée pour l’occasion à Charlotte Jolly de Rosnay pour cet livre conçu à quatre mains, un livre qui plus est édité chez Michel Lafon – et non pas Héloïse d’Ormesson comme ses livres précédents. Autre particularité : c’est un essai que propose Tatiana de Rosnay. Pas franchement une nouveauté, après le brillant livre sur Daphne du Maurier, sorti il y a moins de cinq ans. Cette fois, c’est à Tamara de Lempicka (1899- 1980) que s’intéresse Tatiana de Rosnay.

    Quels points communs peuvent-ils exister l’auteure de Rebecca et la peintre emblématique des années folles ? Ces deux artistes, qui ont été toutes deux de grands voyageuses autant que des habituées des mondanités en Europe ou aux États-Unis, ont traversé le XXe siècle tourmenté sans jamais transiger sur leur liberté de femme. À leur façon – la Polonaise aristocrate devenue une immigrée en France après la Révolution russe et l’héritière britannique, fille d’un comédien victorien devenue une importante figure de la littérature anglaise – Daphne du Maurier et Tamara de Lempicka vivent de plein fouet les périodes tourmentées des deux guerres mondiales comme les grandes transformations sociales. L’une comme l’autre vont se battre pour leur émancipation.

    Tatiana de Rosnay propose un essai sensible sur celle qu’elle appelle fraternellement Tamara, et dont les lettres du prénom sont déclinés en six chapitres chronologiques : "T comme Talentueuse", "A comme Ambitieuse", "M comme Magnétique", "A comme Arrogante", "R comme Rebelle" et "A comme Artiste." Mais qui se cache derrière cette femme emblématique des années 20 et 30, dont les tableaux ont été redécouverts à la fin des années 70 ? Tatiana de Rosnay écrit ceci, sous forme d’adresse à cette peintre au parcours fulgurant : "Ton nom. Presque un nom de plume. Un nom de scène ? Un nom d’ensorceleuse. Un nom que tu écris fièrement en bas de tes œuvres. Qui se cache derrière l’image de perfection absolue que tu souhaites tant projeter ? "

    Une vraie vie romanesque

    Car il y a sans nul doute un mystère Tamara de Lempicka, dont la carrière ressemble à une comète brève mais éclatante. Après une enfance et une adolescence dorée entre Varsovie, la Côte d’Azur, Paris et Saint-Pétersbourg, la grande histoire oblige la jeune femme gâtée à venir se réfugier en France, avec sa fille Kizette et son mari. Ce mari, Tadeusz Lempicki, elle le traînera comme une âme en peine : l’ancien aristocrate habitué à la belle vie ne peut se faire à un train de vie modeste qui l’oblige à travailler. À l’inverse, Tamara de Lempicka trouve dans cet exil une nouvelle raison de vivre et des plaisirs qu’elle ne soupçonnait pas : l’art, les soirées littéraires, les fêtes démesurées et des relations sulfureuses, que ce soit avec des hommes ou des femmes. Une vraie vie romanesque, comme le souligne Tatiana de Rosnay. Mais c’est bien entendu la peinture qui est sa grande révélation.

    Celle qui possédait un réel talent avant son arrivée à Paris se lance dans la création, après une période de formation qui sera capitale dans l’élaboration de son style inimitable. En 1921, l’Académie Ranson, avec comme professeurs les Nabis Maurice Denis et Paul Sérusier, mais surtout la découverte d’autres artistes (Bronziono, Ingres, Albert Gleizes et surtout André Lhote) va lui permettre d’imaginer son propre chemin artistique.

    Dès 1922, Tamara de Lempicka peint ces portraits et ces scènes de groupes sensuelles, sophistiquées, mêlant réalisme, cubisme et influences renaissantes : Le Rythme (1924), Groupe de quatre nus (1925), Portait d’homme inachevé (1928), Mon portrait (1929), L’écharpe bleue (1930), Le Turban vert (1930), La jeune fille aux gants (1930), Adam et Ève (1931), sans oublier La Belle Rafaela de 1927.

    Une carrière fulgurante donc, faite de passions, de découvertes mais aussi d’excès, qu’un autre conflit, la seconde guerre mondiale, stoppe net. Avec son départ pour les Etats-Unis, Tamara de Lempicka disparaît des radars, jusqu’à sa redécouverte par le galeriste d’art Alain Blondel en 1972.

    Pour illustrer cet essai intime, Tatiana de Rosnay a fait le choix d’illustrations de la peintre mais aussi de photographies contemporaines de Charlotte Jolly de Rosnay. L’atmosphère des années folles est mise en scène à travers des clichés soignés, des portraits au noir et blanc somptueux mais aussi des gros plans collant au plus près du grain de pain des modèles. Cet essai sur Tamara de Lempicka se démarque des beaux livres habituels pour offrir l’éclairage sensible que voulait Tatiana de Rosnay.

    Tatiana de Rosnay et Charlotte Jolly de Rosnay, Tamara par Tatiana
    éd. Michel Lafon, 2018, 223 p.

    Voir aussi : "Tatiana de Rosnay, son œuvre"
    "Sur les pas de Daphnée du Maurier"
    "La naissance de la belle Rafaëla"

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  • Gauvain Sers, l’autre chanteur énervé

    La chanson titre Les Oubliés de Gauvain Sers, en marquant les esprits (la dénonciation de la fermeture d’une école dans la Somme et, par là-même, un chant sur les oubliés de la France rurale) ne doit pas cacher tout ce qui fait la richesse et la qualité d’un album.

    Les Oubliés ne saurait se limiter à un album engagé en pleine crise des gilets jaunes ("Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points / Qui font tourner les têtes"). Il est bien plus encore : l’œuvre d’un artiste important assumant sa filiation avec Renaud et partageant avec l’auteur d’Hexagone l’art de parler de l’amitié (Changement de programme ou L’épaule d’un copain), du bonheur ordinaire mais non sans aspérités (Petite piaule) et des choses simples de la vie (Tu sais mon grand), grâce à des texte écrits avec une rare exigence littéraire (Dans la langue de Prévert).

    Certes, à l’instar des Oubliés, Gauvain Sers aborde tout au long de ses quatorze titres des thèmes sociaux : les migrants (Au pays des lumières), le mouvement Me Too (Excuse-moi mon amour) ou la misère sociale avec L’étudiante. Ce dernier titre aborde d'ailleurs un thème grave et rarement traité : celui de la prostitution et de la dèche dans le milieu étudiant ("Ma mère galère comme infirmière / Lui me crois serveuse au café / Elle n'ose pas lui dire ma pauvre mère / Je fais plus vieux métier du monde / Et pourtant j'adore étudier / Mais pour remplir mon micro-onde / Je suis étudiante et t'as deviné").

    Un vrai journal sensible

    Mais l’opus de l’artiste corrézien est aussi et surtout une galerie de portraits autant qu’un vrai journal sensible, à l’exemple de cette chanson d’amour autour d’un jean, objet de bien d’idées et de fantasmes : "Et moi j'attends le grand moment / Tous les matins je tombe amoureux / Quand tu te glisses délicatement / Dans ton jean bleu" (Jean bleu). Dans La boîte à chaussures, ce sont les souvenirs, le passé et la famille que le musicien invoque, à travers quelques modestes objets ramassés dans un carton ("Une vielle boite a chaussure en haut d'une étagère / Endormi contre un mur petite couche de poussière / Je souffle un peu dessus et j'ouvre le trésor / De mon enfance perdu et que je cherche encore").

    Gauvain Sers marche sur les pas de Renaud : le « chanteur énervé » n’aurait pas renié la tendre camaraderie et la sobriété de L’épaule d’un copain pas plus que la poignante justesse de Y’a pas de retraite pour les artistes. Gauvain Sers est en duo avec Anne Sylvestre pour un hommage aux artistes anonymes qu’Aznavour avait rendu célèbres grâce à Je me voyais déjà : "Tant que les poings seront levés / Et que les mots auront du goût / Qu'il me reste de quoi rêver / Pourquoi ne pas rester debout / Toute ma vie c'est des chansons / Des émotions plein les visages / Du vin qui coule des discussions / Les anecdotes aux mille cépages / Y'a pas de retraite pour les artistes / Qui rendent la route un peu moins triste." De nouveau une historie d’oubliés, pour un album appelé sans nul doute à devenir un classique.

    Gauvain Sers, Les oubliés, Fontana, 2019
    http://gauvainsers.com
    Le 25 mai 2019 au Festival les Arts s'en Mêlent, Les Landes Genusson (Vendée)

    Voir aussi : "Où es-tu Berry ?"

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  • Fabcaro ne sauve pas les apparences

    Après le succès de Zaï Zaï Zaï, Fabcaro revient avec une première fournée de planches soignées et désopilantes : Open Bar, 1ère tournée (éd. Delcourt, coll. Pataquès). Les travers de notre société, les modes, les discours courants ou nos habitudes sont passées à la moulinette de ce dessinateur hors-pair.

    Les personnages, en réalité des figures anonymes dessinées à la fois avec précision mais sans jamais qu'ils soient clairement identifiables, évoluent dans des environnements qui nous sont familiers, mais avec à chaque fois un détail, une phrase ou un mot qui fait tout voler en éclat.

    Les règles de bienséance sont dynamitées par des discours peu avouables. Les soirées bobos deviennent des stands de tirs. À la naïveté des enfants, se voit répondre l’absurdité des adultes. La langue de bois est érigée en totem et Fabcaro fait du non-sens une mécanique impitoyable : un train à l’heure a l’allure d’un événement incroyable, un rendez-vous chez le coiffeur devient un improbable salon intello, un débat entre deux politiques se transforme en duel dadaïste, les soirées devant la télé sont matière à entrer dans une quatrième dimension, et lorsqu’un enfant s’étonne de voir un éléphant dans son assiette, ses parents ne voient vraiment pas où est le problème.

    La vie quotidienne, le travail, les vacances, la Poste, la SNCF, les journaux télévisés, les doublages de film, les politiques, les commerces, les préoccupations écolos, les bobos, l’éducation des enfants, les migrants, la politique, les arts, la mode ou la société de consommation : l’auteur fait de ces choses qui nous paraissent somme toute normales des incongruités où l’absurde est poussé jusqu’au bout de sa logique. Et ne comptez pas sur Fabcaro pour sauver les apparences.

    Fabcaro, Open Bar, 1ère tournée, éd. Delcourt, coll. Pataquès, 2019, 54 p.
    https://www.editions-delcourt.fr

    Voir aussi : "Comme ça, vous n’avez pas votre carte !"

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  • Voilà l’homme

    Comment qualifier le dernier livre de Nathalie Cougny, Paris-Rome ? Uchronie, roman d’amour ou conte philosophique ? Un peu de tout cela sans doute, et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce roman – qui est complété par une nouvelle, Rencontre à risque.

    Paris-Rome suit Charlotte K., de nos jours (la précision est importante), dans un voyage qui doit mener la jeune et célèbre peintre parisienne à Rome pour une exposition à la Villa Borghèse. Dans le train qu’elle prend, un homme s’installe dans le même compartiment : il s’agit de Friedrich Nietzsche en personne. Il va lui aussi à Rome et sa rencontre avec la jeune femme est tout sauf un hasard. Entre les deux voyageurs – l’artiste mondialement admirée pour ses œuvres "lyriques" et le philosophe légendaire – une conversation s’engage, et la personne la plus fascinée n’est sans doute pas celle que l’on croit.

    Il fallait l’audace de Nathalie Cougny pour imaginer une telle rencontre, aussi inattendue que surréaliste. Le postulat que Nietzsche soit toujours vivant en 2019 n’est ni expliqué, ni développé : cet "éternel retour" est un fait, que le lecteur doit accepter dès les premières pages.

    La vraie surprise vient de la rencontre fortuite de Charlotte et de Friedrich, dans le huis-clos d’un train. Le roman se déroule pendant un voyage qui sera tout sauf un périple ordinaire. D’ailleurs, rien ne se passe comme prévu. Des menaces font craindre pour la sécurité des passagers, en particulier pour Nietzsche, et des manifestations perturbent le voyage. Des militaires se sont installés dans le train afin de protéger le philosophe aussi célèbre que controversé. Le périple et les conversations entre Charlotte et Friedrich se déroulent dans ce climat tendu. Tout peut basculer à chaque instant. Mais pourtant les deux célébrités conversent avec une courtoisie très XIXe siècle, tout en se mettant à nu pour la première et sans doute la dernière fois.

    Faire descendre Nietzsche de son piédestal, comme Zarathoustra

    Assez singulièrement, c’est sur le passé de la peintre que Nathalie Cougny s’intéresse : son enfance endeuillée par le décès de ses parents, sa découverte de l’art, ses succès, ses dépressions ou sa vie sentimentale. Nietzsche apparaît comme un homme presque ordinaire, débarrassé d’une forme de carcan que l’histoire et la légende lui ont laissée. "Ecce homo" : semble nous dire l’auteure, pour reprendre le titre d’un de ses livres. "Voilà donc cet homme", semble répondre en écho Charlotte K., devenue l'espace du voyage l’alter ego de Nietzsche.

    Charlotte, interlocutrice et égale du philosophe dans ce roman surprenant à plus d’un titre, porte une voix universelle à laquelle lui répond une autorité morale et intellectuelle, mais dont l’armure vient se fissurer au fur et à mesure que le dénouement approche. Voilà qui est paradoxal pour ce "philosophe au marteau" ! Nathalie Cougny, avec ce dialogue philosophique défiant la logique et le temps, vient faire parler l’auteur de Par-delà le Bien et le Mal de nous et de notre monde, sans pour autant en faire la star ou la légende vivante qu’il est devenu dans le monde parallèle de Paris-Rome. Nathalie Cougny choisit en effet assez audacieusement de faire descendre Nietzsche de son piédestal, comme Zarathoustra lorsqu'il quitte la montagne pour descendre parmi ses semblable.

    La nouvelle Rencontre à risque vient compléter ce conte moderne, comme si ce récit à la première personne était celui de Charlotte elle-même, dans une autre circonstance. Mais au contraire de Paris-Rome,l’auteure délaisse le dialogue enlevé pour un texte dense, âpre et sensuel sur un amour sans retour. Nathalie Cougny ausculte une relation empoisonnée entre une narratrice et un homme plus jeune qu’elle, avec acidité et sans concession, comme autant de coups de marteau adressés à cet homme.

    Nathalie Cougny, Paris-Rome, Et Nietzsche rencontre Charlotte
    suivi de Rencontre à risque
    éd. Publilivre, 2019, 234 p.

    https://www.nathaliecougny.fr

    Voir aussi : "Nathalie Cougny, en adoration" 
    "Mes hommes"
    "En corps troublé"

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  • Hop, Bongo Hop

    L’ouverture de Satingarona, le deuxième opus de Bongo Hop, laisse une première impression que l’auditeur va voyager dans un univers latino, créole et caribéen. Grenn pwonmennen, avec en featuring Kephny Eliacin, propose une visite dans les paysages haïtiens, mais avec une rythmique de samba… ramenée tout droit d’Angola. Un grand écart musical passionnant, surtout si l’on pense que Bongo Hop est né du côté de Lyon et est le fruit de la rencontre du trompettiste, journaliste et globe-trotteur Étienne Sevet et du producteur Patchworks.

    Il y une fraîcheur poétique assez incroyable dans le bien nommé Agua fría. La voix veloutée de Laurène Pierre-Magnani (Lord Rectangle) étire, sur un rythme chaloupé, son flow poétique d’une rare densité : "Supposons que je vienne d’ailleurs, que j’ai perdu mon chemin. J’ai oublié le jour et l’heure et le temps qu’il fera demain. Je viendrai vous parler d’un monde qui disparut en un instant. Les siècles qui passaient comme le secondes, comme on nous file un diamant."

    Un opus syncrétique, d’une belle sophistication

    Une certaine mélancolie, pour ne pas parler de gravité, est présent dans les titres de cette saison 2 : la déforestation (Grenn pwonmennen), un crash d’avion au Venezuela (La Carga, avec Nidia Gongora) ou le formidable titre urbain mené par Greg Frite (ex Triptik).

    Satingarona pt. 2 est une œuvre où le métissage est maître. Le français, le créole et l’espagnol se fondent dans un album avec paradoxalement une belle cohérence. Le voyage et l’expérience musicale, entre jazz, pop, samba, calypso et hip hop, guident la bande d’Étienne Sevet. L’album coloré, rythmé et souriant (O na ya, avec Cindy Pooch) ne verse jamais dans la caricature de l’album tropical, chaud et cool : Bongo Hop offre un opus syncrétique, d’une belle sophistication. Passionnant.

    The Bongo Hop, Satingarona pt. 2, Underdog / Big Wax / Believe, 2019
    https://www.facebook.com/bongohopmusic

    Voir aussi : "Odyssée musical pour Dowdelin"

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  • Musicale Tchéquie

    Nous parlions il y a quelques jours des 10 festivals mondiaux les plus incroyables à faire, une liste établie par le site spécialisé Smart Lemur. Bla Bla Blog a choisi de reparler de festivals, mais cette fois en Tchéquie, un pays d’une richesse culturelle particulièrement rare. Le printemps marque le début de la saison des festivals, en République tchèque également. Du classique, du jazz, de la pop... Focus sur ces événements, en Bohême et en Moravie.

    Festival en hommage au compositeur tchèque Bedřich Smetana

    Du 13 juin au 7 juillet prochain, la ville natale de Smetana lui rendra hommage, comme chaque année depuis 1949. Le Festival Smetanova Litomyšl est l'un des plus grands festivals de musique classique organisés dans le pays. Il propose aux spectateurs une riche programmation mêlant musique symphonique et instrumentale. Les nombreux concerts, oratorios, représentations d'opéras se tiendront au sein du château Renaissance de Litomyšl, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Festival de musique Colours of Ostrava au cœur de la Moravie industrielle

    Depuis 2002, le festival Colours of Ostrava est l'événement musical de l'année. La raison ? Une programmation extrêmement variée et un emplacement insolite et unique en Europe. En effet, c'est à Dolní Vítkovice, un ancien site industriel de mines et de forges que les nombreuses scènes ouvertes et couvertes accueillent les concerts ainsi que les nombreux ateliers, discussions, projections de films et représentations théâtrales. Une atmosphère unique à vivre du 17 au 20 juillet.

    Le festival de jazz de Brno (Moravie sud)

    Du 13 mars au 30 avril, le Festival JazzFest Brno réunit les amoureux de jazz et d'improvisation autour de nombreux concerts et jam sessions enflammées. Avec près de 10 000 spectateurs chaque année, ce rendez-vous musical très attendu laisse place au jazz traditionnel et aux nouvelles tendances de la musique moderne.

    Festival de musique de Ceský Krumlov (Bohême sud)

    Cette cité médiévale située sur les rives de la Moldau (ou Vltava) accueille tous les étés un festival international de musique. Le centre historique, reconnaissable grâce à sa grande tour au clocher vert et rose, est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Du 19 juillet au 10 août, les concerts se tiendront dans des endroits exceptionnels de Ceský Krumlov, comme le château ou le plus ancien théâtre baroque au monde ! Quant à la programmation, elle propose plusieurs genres de musique, allant de la musique folklore à la comédie musicale.

    Le festival international de musique classique à Prague

    C'est le 12 mai prochain, date d'anniversaire de la mort du compositeur tchèque Bedřich Smetana, que débutera la 74e édition du festival du Printemps de Prague. Artistes reconnus, orchestres symphoniques, ensembles de musique de chambre : la programmation est réputée pou sa richesse et son ambition. Les concerts et les spectacles se donneront au sein des monuments emblématiques de Prague. Parmi eux, le Rudolfinum, siège de l'Orchestre Philharmonique de Prague, un bâtiment de style néo-renaissance ou encore la Maison Municipale, symbole de l'architecture Art Nouveau.

    https://www.czechtourism.com/fr/home

    Voir aussi : "Les 10 festivals qu’il faut avoir faits dans sa vie"

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  • Des expressions plein la musette

    Il convient tout d’abord de signaler les noms des illustratrices et illustrateurs cités en page 121 de ce deuxième volume du Catalogue déjanté des expressions de la langue française (éd. d’Enfer). Caroline Bittner, Ciruela Barreto, Noélie Meckenstock, Noël Rasendrason et Émilie Bertolin donnent vie à ce drôle de livre imaginé par Jacques Seidmann.

    Après un premier tome consacré aux loisirs, à la santé, à la beauté et à l’amour, les Éditions d’Enfer proposent une liste de 50 nouvelles expressions populaires françaises illustrées, sur les thèmes de l’argent, de la société, de la survie et du travail – les uns n’allant pas sans les autres. Ces ouvrages conçus par Jacques Seidmann et le Collectif des Crayons ont été sélectionnés dans le cadre des Journées européennes de la francophonie qui se sont déroulées du 16 au 24 mars 2019.

    Une campagne de crowdfunding

    Véritable catalogue absurde fait de mots-valises, d’expressions prises au pied de la lettre et d’inventions lexicales aussi loufoques et surréalistes les unes que les autres, ce catalogue pas tout à fait comme les autres met en image la richesse de la langue française en imaginant de drôles d’objets : des chaussettes à mettre les pieds dans le plat, une cisaille à couper les ponts, des ciseaux à couper les cheveux en quatre ou un vernis à langue de bois.

    Les illustrations soignées, qui ne sont pas sans rappeler les créations absurdes de Topor, font de ce livre un vrai bel objet, imaginé par Jacques Seidmann, créateur de noms de marques depuis plus de de vingt ans. Il s’explique ainsi : "Quand on fait de la création de marque, on est obligé de triturer la langue, de trouver des formulations inédites. En jouant avec les mots, on acquiert de l’agilité et de la liberté. C’est un rapport au langage qui n’est pas très fréquent et qui m’a sûrement préparé à l’invention de ces objets loufoques."

    Une campagne de crowdfunding et la création des Éditions d’Enfer ont fait le reste. Ces deux premiers volumes offrent un regard à la fois amoureux, caustique et même dadaïste sur notre langue, bien loin de l’académisme de bon aloi. Mais ce deuxième volume peut aussi se lire comme un manifeste contre l’absurdité de la société de consommation. Un vrai ouvrage engagé, mine de rien.

    Catalogue déjanté des Expressions de la Langue française, tome 2
    Illustré par le Collectif des Crayons, Éditions d’Enfer, 2019, 123 p.
    http://cataloguedejante-desexpressionsfrancaises.fr

    Voir aussi : "Attache ta tuque ou le français dans tous ses États"

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  • Le "River Man" de Nick Drake revisité par Jan Felipe

    Nick Drake, que l’on ne finit pas de découvrir et d’aimer 45 ans après sa mort à l’âge de 22 ans, prouve une fois de plus sa vitalité à travers Lua Rosa un projet brésilien dédié au musicien britannique.

    Le compositeur et interprète franco-brésilien Jan Felipe propose dans ce cadre une revisite de River Man. Une revisite mais pas une trahison pour le titre folk de Nick Drake. À la guitare sèche et au chan, Jan Felipe propose une version fidèle et d’une superbe pureté. Les sons fantomatiques de Felipe Aguiar au clavier donnent au River Man cette teinte crépusculaire et bouleversante.

    Rendez-vous sur leur vidéo Youtube pour découvrir l’un des plus célèbres titres de Nick Drake.

    Jan Felipe, River Man, autoproduit, 2019 
    https://www.nickdrakeluarosa.com.br
    https://www.facebook.com/nickdrakeluarosa

    Voir aussi : "Courts mais bons"

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