En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
À partir de lundi prochain, Bla Bla Blog ouvre son site à L’Œil du Frigo, un blog décalé et passionnant qui nous fera entrer dans l’univers de quelques-uns des grands films de l’histoire du cinéma grâce à des scènes… de frigo. De frigo ? Je vous imagine ouvrir de grands yeux - les mêmes, du reste, que j'ai fait en découvrant L’Œil du Frigo.
Outre le fait que l’invention du cinéma soit quasi contemporaine à celle du réfrigérateur (1895 pour le premier et 1913 pour le Domelre, le premier frigo domestique fonctionnel), les cinéastes ont régulièrement utilisé des scènes, souvent aussi courtes qu’essentielles, autour de notre habituel appareil électroménager.
Dès lundi, chacune de ces chroniques, postée à midi juste avant votre pause déjeuner, permettra de s’arrêter sur un film et sur une de ces séquences autour d’un réfrigérateur.
Il est possible ensuite que vous ne verrez plus votre frigo de la même manière. Le premier film chroniqué sera Seven. Rendez-vous lundi prochain.
Nathalie Cougny n’est pas une inconnue pour les lecteurs de Bla Bla Blog. Peintre et auteure, elle s’est aussi engagée depuis près de huit ans dans un combat en faveur des enfants et contre les agressions sexuelles faites aux mineur(e)s.
Le hashtag #AlertonsLesEnfants a été lancé, parallèlement à un clip d’information qui s’adresse moins aux adultes qu’aux enfants eux-mêmes. D’après un rapport européen de 2015, 1 enfant sur 5 aurait subi des violences sexuelles. 2 enfants meurent de maltraitance par semaine en France aujourd’hui dans un silence quasi total. 120 millions de filles ont subi un viol dans le monde et d’après l’UNICEF il y aurait 154 000 victimes de viol ou tentatives de viol en France sur les mineurs. Il faut aussi rappeler qu’en France 59 % des agressions sexuelles sont commises sur des mineur·e·s, avec des conséquences désastreuses pour leur futur et la difficulté de se reconstruire. C’est dire l’importance d’une telle initiative.
Le clip C’est mon Corps, c’est ma Vie ! se veut un outil pédagogique et préventif en direction des plus jeunes : "Leur expliquer les différents termes employés et, ainsi, les sensibiliser, mais également les responsabiliser pour plus tard."
C’est mon corps, c’est ma vie ! a été réalisé et produit par Nathalie Cougny, Julien Cougny et Nils Bayon, avec le soutien de Varion Productions. Ana et Maxime (11 ans) et Mélanie (20 ans) jouent et prêtent leur voix pour ce clip qui entend permettre de lever les nombreux tabous sur les agressions sexuelles faites aux mineurs, tabous qui desservent cette cause : "Expliquez dès le plus jeune âge, avec des mots simples, mais aussi avec les « vrais » mots, c’est comme ça que nous ferons évoluer les mentalités, par l’éducation. Parlez aux enfants ne doit plus être un tabou ! Le plus difficile après une agression sexuelle, c’est d’en parler."
C’est mon corps, c’est ma vie ! de Nathalie Cougny, Julien Cougny et Nils Bayon avec le soutien de Varion Productions #AlertonsLesEnfants http://www.nathaliecougny.fr
Tenez-vous informés de nos derniers blablas en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.
Il y a quelques chose du Voisin dans le Spirales de Tatiana de Rosnay (éd. Plon), un thriller psychologique écrit quatre ans plus tard. On peut même dire que Le Voisin, La Mémoire des Murs (2003) et Spirales font partie d’une trilogie noire dans laquelle des femmes ordinaires se débattent dans des lieux oppressants et où la mort rôde, menace et finit par frapper.
Dans le Voisin, comme dans Spirales, il est question de deux femmes aux points communs frappants : deux mères de famille effacées et cloîtrées dans une existence morne, deux anonymes contraintes de se sortir d’un piège qui peut s’avérer fatale, deux personnes déconsidérées et catapultées dans des circonstances exceptionnelles. D’un côté, nous avons Colombe confrontée à un voisin bruyant et au-dessus de tout soupçon. De l’autre, nous avons son aînée de quelques dizaines d’années, Hélène, une quinquagénaire qui "ne se plaignait de rien. D’ailleurs, de quoi pourrait-elle se plaindre ? Son existence feutrée, calme, stable, ne lui apportait que des petites joies prévisibles, faciles à digérer".
Voilà pour camper le personnage, propulsé en quelques minutes dans un véritable cauchemar. Aimantée par un inconnu qui l’alpaguée dans la rue, Hélène le suit dans un appartement sordide et fait l’amour avec lui : c’est un moment d’égarement qu’elle n’a jamais connu, un "accouplement sauvage, charnel dans lequel elle puisait une volupté frénétique". Cette parenthèse adultère, Hélène la considère comme une respiration dans sa vie trop calme et trop lisse. Une respiration qu’elle se promet de garder secrète, alors même que cette mère de famille, qui n’avait jamais dévié de sa rigueur, se demande si elle aura une suite ou non. La réponse à cette interrogation ne se fait pas attendre : son amant s’effondre, victime d’un malaise, et meurt sur le coup. Affolée, Hélène se hâte de se rhabiller et s’enfuit. Lorsqu’elle est de retour chez elle, et certaine que personne ne l’a vue, elle s’aperçoit qu’elle a oublié dans l’appartement son sac à main où se trouvent ses papiers.
Un accouplement sauvage
Spirales est, comme son titre l’indique, le récit d’un piège diabolique. L’auteure ausculte, telle une entomologiste, un être ordinaire se débattant pour sortir d’un labyrinthe. Tatiana de Rosnay tourne autour de son personnage avec la même empathie que dans Le Voisin. Le terme de thriller psychologique n’a jamais aussi bien porté son nom que dans cette histoire où la lutte pour retrouver sa vie d’avant se heurte à des considérations morales sur la responsabilité et le remord : "Le pli était pris. Quelque chose en elle s’était fortifié. Elle ne s’était pas effondré. Elle avait fait face. Elle avait incorporé la nouveauté comme un organisme avale un corps étranger et le fait sien. En elle, désormais, vivait une entité à part, une bride d’acier qui la faisait tenir".
À l’instar d’Alfred Hitchcock dans ses propres films, Tatiana de Rosnay apparaît aussi dans une scène de café ("Un long visage fin, des cheveux cendrés… un regard de chat") et converse avec une Hélène aux abois. Hitchcockien : le terme fait complètement sens pour ce thriller psychologique digne de Daphné du Maurier, l’auteure de Rebecca et des Oiseaux. Dans la brève conversation qui a lieu entre Hélène et cette cliente plongée dans l’écriture, cette dernière adresse une leçon à la femme adultère qui s’est mise dans un sacré pétrin : "Le train lancé à toute vitesse. Le train de la vie. Comment l’arrêter ? Et bien, on ne peut pas. Ou alors on saute du train. Et c’est la fin."
Cette invitation au combat et à assumer ses actes, Hélène l’assume à sa manière, au prix de mille efforts. La mère de famille bourgeoise et effacée devient une femme déterminée, jusqu’au dernier chapitre à la fois rempli de zones d’ombres et déstabilisant. Le Voisin se terminait par une sorte de renaissance ; dans Spirales, le lecteur y trouvera une fin presque aussi perverse que le parcours de cette femme qui a eu le malheur de succomber à un bref, intense mais fatal moment d'égarement.
Lunar Storm poursuit son chemin après avoir enregistré son premier album So Far From Home. Le groupe indie rock sera le 10 novembre prochain à la Boule Noire et se produira pendant environ une demi-heure dans le cadre du Festival Emergenza, un tremplin entendant récompenser les groupes amateurs de la région parisienne en leur permettant de jouer dans des salles mythiques (Boule Noire, New Morning, Alhambra et Bataclan) et pour les lauréats, de participer à un grand festival en Allemagne.
Le billet au tarif de 11€ permet l’accès à une soirée concert placée sous le signe de l’éclectisme où se relaieront des groupes rock, rap et reggae. A l’issue de chaque performance, le public sera invité à voter à main levée. A l’issue de la soirée, les trois groupes qui ont obtenu le plus de votes passeront en demi-finale et seront amenés à jouer au New Morning dans le courant du mois de février. Lunar Storm se produira à 20h30.
Durant ce week-end de la Toussaint, avait lieu le tournage de la Lutte des Classes, un court-métrage produit par l’association Éclectique, à Ingré (Loiret). Pour l’occasion, une équipe d’une vingtaine de personnes avait investi une école primaire, transformée pendant trois jours en un lycée pour les besoins du film.
Alex Bongibault était à la mise en scène pour cette histoire de conseil de discipline, chargé de statuer sur le cas d’une lycéenne ayant provoqué une bagarre houleuse avec une autre élève. L’équipe technique était constituée d’Armand Medinger, pour le son, Samuel Beaubras et Marie Faranda pour les prises de vue, avec également Florence Blanchard, Karten Zajac et, bien sûr, Nora Méthivier à la direction générale.
Les actrices et acteurs (Jennifer Dìas, Alicia Gonzalez, Flavie Kazmierczak, Pierre Richekare, Mikael Buxton, Aurélie Serrano, Mejgan Bayani, Sam Sam, Sylvie Mouillat, Nicolas Lefebvre et Nathalie Frebourg) étaient au diapason pour faire vivre les personnages de Diane, Sixtine, Charlotte ou Nathalie. L’histoire de La Lutte des Classes a été choisie par l’association Éclectique au terme d’un concours de scénario, dont le thème était : "Les yeux du rêve."
Les yeux du rêve, dans cette histoire de conseil de discipline, symbolisent la lucidité, la conscience, la connaissance et la compréhension que montre en particulier Diane (Jennifer Dìas). Cette professeure prend le parti de défendre Sixtine Ohana (Alicia Gonzalez) une élève dont elle est très attachée mais qui a commis un acte grave dans l'enceinte de son école, en s'en prenant à une autre lycéenne, Charlotte Balsan (Flavie Kazmierczak).
Que ce soit dans une salle de réunion, au cours d’une classe de français ou bien dans une cour de récréation en pleine ébullition, l’ambiance du tournage mêlaient sérieux, concentration, bonne humeur et improvisation pour mettre dans la boîte ce qui devrait être un court-métrage diffusé au cours du printemps prochain.
Bla Bla Blog n’a pas fini donc de parler de ce projet ciné.
La Lutte des Classes, un film de Alex Bongibault, sous la direction de Nora Méthivier, scénario de Bruno Chiron avec Jennifer Dìas, Alicia Gonzalez, Flavie Kazmierczak, Pierre Richekare, Mikael Buxton, Aurélie Serrano, Mejgan Bayani, Sam Sam, Sylvie Mouillat, Nicolas Lefebvre et Nathalie Frebourg
J-1 avant le début de la grande aventure et le tournage du court-métrage La Lutte des Classes à Ingré (45). Nous parlions des interprètes de ce film, voici maintenant l’équipe technique, indispensable à la réalisation de ce projet.
Nora M-D : Direction général, production et post production. Polyvalente Présidente de l’association Éclectique.
Alex Bongibault : Réalisateur en chef, Alex participe à la captation vidéo des spectacles de l’association depuis deux ans déjà.
Armand Medinger : Technicien son, perchiste, Armand est musicien de l’association, il s’est également occupé du son du dernier spectacle produit par Éclectique. C’est son domaine pro et il est à l’origine du projet Les yeux du rêve.
Samuel Beaubras : Prise de vue, cameraman et cadreur. Samuel est un musicien de l’association passionné par le cinéma.
Marie Faranda : Prise de vue, cameraman et cadreur. Elle est comédienne et viens tous juste de rejoindre l’association. Elle travaille en binôme avec Samuel.
Florence Blanchard : Accessoiriste, maquilleuse. Également une nouvelle dans l’association.
Karten Zajac : Directeur de la photographie, technicien polyvalent. Karten va prendre des photos durant le tournage et aider à mettre en place les décors. Il est le secrétaire de l’association.
Clara Leprince : Assistance de production, en charge d'une partie de la logistique, notamment les caméras. Assistante dans tous les projets de l’association.
La Lutte des Classes, un film de Nora Méthivier, scénario de Bruno Chiron avec Jennifer Dìas, Alicia Gonzalez, Flavie Kazmierczak, Jonas Latour, Mikael Buxton, Aurélie Serrano, Mejgan Bayani, Sam Sam, Sylvie Mouillat et Nicolas Lefebvre
Une sorte de syncrétisme guide l'album de Dhafer Youssef, Sound of Mirrors. Nous pouvons même dire que les reflets dont parle le titre nous propulsent vers un kaléidoscope assez unique. Ce sont des musiques dont on ne parvient plus à savoir d'où elles viennent exactement : traditions indiennes, arabes, turques, occidentales, religieuses, folk (Chakkaradaar "Atithi Devo Bhava" suite) ou bien new age (Shanti "Atithi Devo Bhava" suite) ?
La meilleure image de cet opus à la facture moyen orientale est sans doute celle de ces paysages accidentés dans lesquels les échos nous renvoient des sons à l'infini et dont l'origine se perd. La comparaison est d’autant plus bienvenue pour le titre Humankind dans lequel la voix de Dhafer Youssef se lie et se confond avec celle d’un hautbois. Ou est-elle se demande l'auditeur ?
Pour cet album world music enregistré à Bombay puis Istanbul avant un mixage à Göteborg en Suède, l'artiste tunisien et joueur de oud s'est entouré de quelque figures venues de tous horizons : Zakir Hussain aux tablâ, le guitariste norvégien Eivind Aarset et le clarinettiste turc Hüsnü Şenlendirici.
Les rythmes sont hypnotisants (Dance Layan Dance, qui est un hommage à sa fille). Les titres se déroulent tels des voyages intérieurs (Al Wadood), lorsqu'ils ne sont pas mélancoliques (Satya "Satyagraha" suite). La voix de Dhafer Youssef gravit les octaves jusqu'à atteindre des sommets rarement entendus (Ruby Like Wine).
Un vrai cheminement intérieur
"L'exotisme" (je viens d’employer un gros mot...) est roi dans un album qui se joue des frontières musicales (Journey in Bergama) : "J’ai senti que, partant d’un socle culturel indien, nous pouvions aller vers un propos plus universel... Cet enregistrement m’a fait l’effet d’une ode à l’amitié et à la fraternité. Quand nous jouions ensemble, j’avais la nette sensation que des âmes sœurs se reflétaient. D’où le titre de l’album : Sounds Of Mirrors," commente Dhafer Youssef.
Une grande modernité conduit Sounds of mirrors qui revisite a la sauce contemporaine des sons ancestraux (Like Dust I May Rise), parfois avec des accents pop et folk comme Nasikabhushani.
Sounds of Mirrors est aussi et surtout un vrai cheminement intérieur (Satya "Satyagraha" suite), comme le revendique l’artiste : "Pour moi, c’est un disque plus méditatif, plus spirituel et plus facile d’accès que le précédent, Diwan Of Beauty and Odd. Mais attention ! Ici, rechercher une forme de paix profonde et de sagesse n’a rien de la démarche religieuse."
Tout l'album de Dhafer Youssef invite à s'imprégner d'une musique à la richesse rarissime se cachant derrière chaque nuance d’instrument et chaque grain de voix.
Je confesse bien volontiers un mauvais jeu de mot pour cette chronique sur Boomerang (éd. Héloïse d’Ormesson), un roman de Tatiana de Rosnay paru en 2009 qui navigue entre Paris et la Vendée.
Antoine Rey, brillant mais stressé architecte parisien, peine à se remettre d’un divorce traumatisant. Malgré des relations plus apaisées avec son ex-femme Astrid, il lui faut gérer ses trois enfants, une vie sentimentale frustrante, un travail qui l’oppresse et un père tyrannique. Un week-end, il décide d’emmener sa sœur Mélanie à Noirmoutier, autant pour fêter son anniversaire que pour faire un break avec sa vie parisienne. Ce bref séjour leur permet aussi de renouer avec les souvenirs de leur enfance, et surtout de leur mère, Clarisse, une femme décédée alors qu’ils étaient jeunes. C’est à Noirmoutier que la famille Rey au grand complet a passé des vacances pendant plusieurs saisons. Mais un lourd secret secret entoure Clarisse, dont l’existence comme la disparition sont nimbés de mystère. Mais ce passé refait violemment surface lors de ce week-end. Lors du voyage de retour, la voiture que conduisait Mélanie fait une embardée. Au moment de l’accident, elle s’apprêtait à faire une révélation à Antoine. Mais à son réveil à l’hôpital, elle ne s’en souvient plus.
Comme pour À l’Encre russe et Sentinelle de la Pluie, c’est l’existence d’un homme paumé qu’ausculte Tatiana de Rosnay. En revisitant ses souvenirs familiaux et en particulier ceux ayant trait à sa mère, c’est sur lui-même que se retourne Antoine. Le passé lui revient en pleine face, tel un boomerang. La tragédie prend peu à peu forme, transformant les silences et les non-dits assourdissants de ses proches – et en premier lieu ceux de son père et de sa grand-mère – en preuves implacables d’un véritable complot contre une femme exceptionnelle à tout point de vue.
Le passé lui revient en pleine face, tel un boomerang
Le lecteur suit avec passion un livre qui aurait pu être un énième thriller. Cela fait-il de Boomerang un roman ténébreux ? Non, car Tatiana de Rosnay – qui apparaît elle-même en filigrane dans la scène du TGV – a voulu d’abord bâtir une histoire sur la reconstruction, la réconciliation et, au final écrire une histoire d’amour, un thème assez neuf dans son œuvre.
Une histoire d’amour ou plutôt deux histoires d’amour. En entreprenant son enquête familiale sur le secret que Mélanie s’apprêtait à lui révéler, Antoine, un homme tombé dans une routine morne d’homme séparé, découvre la puissance dévastatrice d’une passion qui aura finalement eu raison de sa mère. Par la même occasion, c’est une renaissance que lui offre celle-ci, comme un boomerang traversant les années : l’accident de Mélanie entraîne en effet la rencontre d'Antoine avec le très beau personnage d’Angèle – une envoûtante embaumeuse. Cette femme, travaillant parmi les morts, et tout aussi romanesque qu’Astrid, conduit un homme intérieurement dévasté et psychologiquement moribond parmi les vivants.
La réconciliation avec la vie et l’amour sera d'abord celle de la rencontre avec une mère qu’il ne connaissait finalement pas. Impossible de ne pas accrocher à cette quête dans laquelle le passé se rappelle à nous.