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• • Articles et blablas - Page 237

  • Aussies au front

    Ce mois d’avril, s’ouvre à Villers-Bretonneux le Centre Sir John Monash, un nouveau historique consacré à la première guerre mondiale. Celui-ci lève le voile sur une contribution peu connue dans l’histoire de la Grande Guerre : celle des soldats australiens engagés sur le front occidental

    L’Australie a été un allié fondamental durant la Première Guerre mondiale, jouant un rôle clé dans les batailles européennes. Son histoire est peu connue en France, contrairement à celle des autres forces alliées. Or, pas moins de 295 000 Australiens ont servi au sein de l’Australian Imperial Force (AIF) en France et en Belgique, entre mars 1916 et novembre 1918. C’est dire l’apport de ces soldats dans l’histoire de la première guerre mondiale, un apport rappelé par le Centre Sir John Monash, financé pour 60 millions d’euros par le gouvernement australien, et situé à proximité de Villers-Bretonneux.

    110 000 attendus visiteurs chaque année

    Le Général John Monash était le chef des forces australiennes sur le front occidental en 1918. Le centre, conçu par l’agence COX Architects (Sydney), qui porte son nom est un rappel de cette période sanglante, un hommage aux Aussies engagées en France et en Belgique, mais aussi un moyen de rappeler au visiteur du XXIe siècle la réalité du conflit dont nous fêterons cette année les cent ans de l’Armistice.

    Le Centre Sir John Monash prévoit d’accueillir près de 110 000 visiteurs chaque année. Une application SJMC, téléchargeable sur les téléphones et tablettes des visiteurs, servira de "guide touristique virtuel" dans le cimetière militaire de Villers-Bretonneux, le Mémorial National australien et le Centre Sir John Monash.

    Le visiteur du centre sera plongé dans une expérience immersive à travers une technologie multimédia de pointe présentée comme inédite. Elle générera une expérience sensorielle et instructive en anglais, français et allemand.
    Le parcours interactif sera complété par la présentation d’objets d’époque ayant une résonance particulière pour les australiens, ainsi que par certains objets trouvés sur le site avant la construction du Centre. Il permettra aux visiteurs de mieux comprendre le rôle joué par l’Australie sur le front occidental ainsi que l’impact de la guerre et les lourdes pertes subies par cette nation encore émergente.

    Centre Sir John Monash, Australian National Memorial
    Route de Villers-Bretonneux, Fouilloy (80)
    Inauguration le 24 avril 2018
    https://sjmc.gov.au

    © Sir John Monash

  • C’est l’heure de la recréation sonore

    La musique aussi peut se faire participative. C’est du moins le point de départ de Culture Box. Le 8 mars, le groupe Synapson avait 21 jours pour créer un titre inédit avec les contributions des internautes.

    Durant cette période, Synapson présentait aux internautes les idées d’un titre qu’il souhaiterait créer avec eux (sons, textes ou voix). Les internautes souhaitant participer à cette œuvre collective pouvaient se rendre sur le site des Recréations sonores pour déposer leurs contributions.

    Toutes les contributions sont écoutées ou lues par l’équipe des Récréations Sonores. Les meilleures contributions sont retenues par les artiste, ainsi leurs créateurs deviendront les co-auteurs-compositeurs de cette œuvre musicale et percevront un pourcentage sur les droits d’auteurs générés par ce titre inédit.

    Les Récréations Sonores, c’est également une pépinière de talents. Les talents identifiés par l’équipe des Récréations Sonores seront accompagnés dans leur professionnalisation par la Sacem.

    Le 29 mars, le titre finalisé par Synapso était diffusé en en direct sur Culturebox. Ce direct de 45 minutes, toujours visible sur le site de Culture Box, clôturait la Récréation Sonore de Synapson, avant d’être proposé sur Spotify.

    Camp Claude, Oxmo Puccino et Feu ! Chatterton devraient être les prochains artistes à jouer le jeu, pour le grand plaisir des auditeurs et des internautes.

    https://culturebox.francetvinfo.fr/recreations-sonores

  • Joueur 1, prêt, partez

    Que les lecteurs de Bla Bla Blog m’excusent : l’écriture d’une chronique sur Ready Player One, le nouveau Speilberg, aurait nécessité un double, voire triple visionnage, démarche que le bloggeur avoue ne pas avoir faite. Il est vrai aussi que le dernier long-métrage de Spielberg, qui est aussi le premier film de SF qu’il a réalisé depuis La Guerre des Mondes (2005) vient de sortir dans les salles.

    Bien entendu, ce n’est pas l’histoire en elle-même qui nécessite une relecture et une analyse pointue. Elle est même d’une simplicité évangélique : en 2045, dans un futur rongé par la pollution, les conflits et la misère sociale, les habitants, fatalistes, se réfugient dans le jeu, en l’occurrence un monde idéal et virtuel, l’OASIS. Wade Owen Watts fait partie de ces drogués à ce jeu en ligne. Son avatar Parzival, navigue tel un super héros, à la recherche d’un trésor, l’easter egg, caché par le créateur de l’OASIS, James Halliday. Mais d’autres joueurs sont à la recherche de cet objet virtuel et surtout de sa récompense de 500 milliards de dollars, bien réelle celle-ci.

    Les amateurs de Spielberg boiront comme du petit lait ce pur divertissement, aux effets visuels bluffants. Mais ce sont les fans de pop culture qui se régaleront le plus devant un film aux références nombreuses : Akira, Le Géant de Fer ou Retour vers le Futur. Les nostalgiques auront également droit à un grand bain dans les années 80, avec une grande place accordée aux jeux vidéos de cette époque. Mais la séquence phare du film restera sans doute celle consacrée à Shining de Kubrick. Un Kubrick qui, au moment de son décès en 1999, travaillait sur le projet de film A.I. Intelligence artificielle, que réalisa finalement... Steven Spielberg.

    Inspiré du roman Player One d'Ernest Cline, Ready Player One peut autant se voir comme un objet ludique que comme un hommage d’un réalisateur culte au cinéma qu’il aime.

    Ready Player One, de Steven Spielberg, avec Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, T. J. Miller, Simon Pegg et Mark Rylance, USA, 2018, 140 mn

  • Païenne à Paris

    Kuy Delair performe ses textes à la Galerie La Poïèsis des Arts (Paris, 4e). Cet événement, commencé en mars, proposera deux dernières représentations les 20 et 27 avril à 20 heures.

    Dieu est fou d’Éros est une lecture-performance, un genre hybride alliant la lecture de l’écrivain et la performance contemporaine. Certains éléments du théâtre sont également convoqués. La lecture-performance de l’artiste propose de s’interroger sur les tabous sociétaux, en alliant ces thèmes a priori antinomiques : l’auto-fiction, l’érotisme, le sacré et la folie.

    Dans la verve de l’auto-fiction, Kuy Delair se met en scène dans ses poèmes. En voulant marier érotisme et religion, Kuy Delair entend s’inscrire dans la tradition ancestrale du paganisme, et à créer, comme le dit elle-même, "une esthétique de l’érotico-mystique."

    Un féminisme dans tous ses états

    Voilà ce qu’elle en dit : "L'esthétique érotico-mystique dynamise ma pratique transdisciplinaire de la poésie. Prenant ses racines dans l’Éros mythologique, je conçois cette esthétique comme le fondement de ma pratique artistique. Dans le paganisme hellénique, Éros est originellement appelé Dieu Amour. Il est l’alliance d’un désir spirituel (fusion) et organique (fertilité). Il assume la dualité unifiée de la matière (érotique) et du spirituel (mystique). Le mythe théogonique, visant à l’explication du monde, place Éros comme le moteur de l’Etre, de l’être en création." Mais ces traditions antiques, ne seraient-elles pas des pratiques mortes et enterrées en 2018 ? Pour Kuy Delair, elles sont au contraire plus modernes qu’on ne le croit : "Le mysticisme contemporain est la possibilité d’un au-delà laïc, il est également l’ascétisme de ma pratique artistique ; la discipline du corps dans la genèse de son expressivité."

    La démarche artistique de Kuy Delair ne vient pas de nulle part. La performeuse, poétesse et intellectuelle navigue entre Montréal, New York et Paris et a pu se faire entendre sur les ondes de France Culture. Femme de lettres, pianiste, musicienne, performeuse mais aussi enseignante à la Sorbonne, son approche des traditions païennes est celle d’une femme d’aujourd’hui, engagée dans une forme de féminisme dans tous ses états, et qui plonge ses racines plusieurs milliers d’années plus tôt.

    Un étonnant retour aux sources par une païenne qui ne laisse pas indifférent.

    Kuy Delair, Dieu est fou, Galerie La Poïèsis des Arts,
    12 rue de Jouy 75004 Paris

    Les vendredi 20 et 27 avril à 20 heures
    http://www.poiesisdesarts.com
    www.kuydelair.com

    Crédit photos© Jean-Pierre Chambard

    kuy delair,galerie la poïèsis des arts,païenne,paganisme,érotisme,dieu,éros,mysticisme

  • Hommage à Milos Forman

  • On s’était dit rendez-vous dans vingt ans

    Après Héléna, la blonde incendiaire de la bande dessinée éponyme de Jim et Cabane, voici Marie, la brune fatale d’Une Nuit à Rome (éd. Grand Angle), que Jim a scénarisé et dessiné de A à Z.

    Comme pour Héléna, il est question dans cet ample et élégant album d’un amour contrarié, d’une femme insaisissable, de rendez-vous et du temps qui passe, inexorable et cruel.

    Que Jim se soit cette fois attelé au scénario et au dessin n’est pas anodin : comme il le confie dans sa préface, ce personnage de Marie ne vient pas de nulle part, preuve à l’appui... Voilà qui fait d'Une Nuit à Rome - une variation contemporaine sur le thème du badinage, du romantisme et de l’infidélité - une œuvre personnelle.

    Raphaël est le narrateur de cette histoire de retrouvaille à Rome. Quelques jours avant ses quarante ans, il reçoit par la Poste une K7 VHS vieille de vingt ans. Il y découvre – ou redécouvre – une petite amie de cette époque, Marie Galhanter, née le même jour que lui.

    Une connerie de gamin

    La vidéo lui rappelle une ancienne promesse qu’ils s’étaient faits : passer la nuit de leur quarantième anniversaire ensemble, à Rome. Un numéro de téléphone accompagne cet envoi. Or, Raphaël vit en couple avec Sophia, dont il est très amoureux. Il n’aurait donc aucune raison de respecter "une connerie de gamin, comme on en a tous fait…" Sauf que cette VHS balaie toutes les certitudes qu'il avait. En Italie, Marie ne pense elle aussi qu’à ce futur rendez-vous, à Rome. Aura-t-il lieu, vingt-ans après leur promesse ?

    Jim déplie sur 238 pages une histoire amoureuse élégante, poignante et sensuelle. Les années passent, les rêves sont mis sous le boisseau mais les amours ne disparaissent pas totalement. Ils peuvent se fossiliser ou au contraire s’affranchir et exploser des années plus tard… Mais à quel prix…

    La nuit à Rome est celle de toutes les folies. Des folies que Raphaël et Marie peuvent ou pas s’offrir et qui permettront de remettre, quelque part, les pendules à l’heure. Fort intelligemment et avec une pertinence qui élève Une Nuit à Rome au rang des BD géniales.

    Jim termine son album par deux épilogues qui font basculer les destins de Marie et de Raphaël vers un questionnement sur nos promesses à honorer. Jim nous interroge. Raphaël et Marie, c’est un peu lui. C’est un peu nous.

    Jim, Une Nuit à Rome, Intégrale, éd. Grand Angle, 2016, 238 p.

    "Rendez-vous jeudi prochain, même lieu, même heure"

    "La débandade"

  • Cleo T. ne cherche pas, elle trouve

    Artiste parisienne basée à Berlin, Cleo T., alias Clémence Léauté, a construit une œuvre mixant médias, alias et performances scéniques. Il faut dire que la jeune femme peu se targuer d’un pedigree déjà impressionnant : formation universitaire en lettres modernes et histoire de l’art, comédienne au Théâtre National de Chaillot, artiste européenne naviguant entre Paris, Berlin et Florence, Cleo T. fait se télescoper les références à Malévitch, Plotin, Frida Khalo ou Pasolini. Un drôle de zèbre qui voit "l'art comme un flux sans cesse en mouvement."

    Après 120 concerts en Europe et au Canada, des festivals internationaux (SXSW, The Great escape, CMJ NewYork, Solidays) Cleo T. continue d’explorer un terrain musical singulier. Mais l’actualité immédiate de Cleo T. est la sortie de son nouveau clip, Shine, ce 11 avril.

    Drôle de zèbre

    Paru en 2013, Songs of Gold & Shadow, son premier album, déployait un univers glamour et décadent à la Lady Gaga : une pop de chambre sublimée par la production maîtrisée de John Parish/PJ Harvey. Le nouvel album And Then I Saw A Million Skies Ahead fait résonner une pop éclatante, qui dépasse le cadre de l’expérience musicale. Onze ballades postmodernes composent cette œuvre où se croisent gospel et songwriting, instruments du monde et électro.

    Véritable œuvre d'art contemporaine, l'expérience convoque la poésie et la danse, l'art vidéo et les arts numériques.

    Shine ouvre cet opéra moderne, deuxième album hybride et singulier élaboré entre Paris et Berlin. Rêverie sonore et visuelle, Shine orchestre électro minimale et cordes classiques, révélant la tonalité onirique, glamour et engagée de l'album. Unique, Shine c'est la rencontre de la pop et la recherche artistique. Cleo T. a sans doute le chaînon manquant entre deux univers qui se tenaient jusque-là à bonne distance. 

    https://www.cleotmusic.com

  • Voyage en Proença

    C’est une artiste que Bla Bla Blog a croisée à plusieurs reprises, via ses œuvres, et qui mérite que l’on s’y intéresse. Sophie Proença a grandi entre la France et le Portugal et vit et travaille à Bordeaux. Elle expose aussi bien à Paris (prochainement pour SALO VI à Paris) qu’à Dallas ou Lisbonne.

    Le travail de Sophie Proença est à chercher dans son travail sur le noir et blanc, et dans sa manière de décortiquer et démantibuler avec précision les corps, pour en faire des matière organiques ou minérales. Lorsque des jambes, des pieds ou des sexes apparaissent, ce sont des organes noueux, désarticulés ou à la raideur cadavériques. Le corps peut aussi devenir végétal. "Les doigts deviennent filiformes, crochus, les pieds se tordent, mains et pieds tels que les trace Sophie Proença peuvent se superposer, évoluer parfois vers une forme prodigue, à la manière de troncs d'arbres d'où sortent de nouvelles pousses, de façon mal contrôlée, croirait-on", écrit Paul Ardenne au sujet de son travail.

    Odilon Redon et Amadeo de Souza-Cardoso

    Sophie Proença nous invite dans un voyage intérieur et organique, où pulsions de vie et de mort sont traitées avec précision dans des créations au noir et blanc que l’artiste ne cesse de décliner avec subtilité, à l’exemple d’Odilon Redon qu’elle affectionne. Amadeo de Souza-Cardoso, autre grand chercheur de l’art moderne, à la croisée de l’impressionnisme, du cubisme, du fauvisme et du futurisme, est aussi cité par Sophie Proença : rien d’étonnant pour cette artiste d’origine portugaise, installée en France comme son brillant compatriote.

    Comme Amadeo de Souza-Cardoso, Sophie Proença s’impose comme une graphiste aux dessins puissants, parfois coups de poing (comme ces détails anatomiques pour l’exposition SALO V), mais toujours d’une grande finesse d’exécution.

    Le noir et blanc est, pour le moment, l’univers de Sophie Proença. Passera-t-elle à la couleur, comme son aîné Odilon Redon ? La question mérite d’être posée et son parcours risque bien d’être scruté avec la plus grande attention.

    https://proenca-sophia.tumblr.com
    https://www.facebook.com/sophieeproenca
    http://storyopolisart.com

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