En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Vous ne connaissez certainement pas Loftän, mais vous devriez. Pas sûr d’ailleurs que de ce côté-ci de l’Atlantique beaucoup se soient, pour l’instant, intéressés à ce duo féminin venu de l’Oregon.
Janell Riedl et Julia Mahncke forment ce groupe pop-folk indie qui a sorti son premier EP, From Here un an plus tôt.
Il y a du plaisir à découvrir et écouter le son de Loftän fait d’instruments acoustiques et surtout de deux voix harmonieusement posées. Doorway, ballade pop psychédélique, nous parle d’attente, de frustration et de ces moments comme en suspension ("Why don't you walk me back home / And leave me out on the porch steps / You whisper the words you know you know.") Il est encore question d’amour dans I Will Find You. D’amour, d’attente et d’espoir : "I will find you / No matter how long it takes / I will find you behind the door / That breaks so easily / If you push it right / And I’m sure / You are just as lonely as I am." Les deux filles de Loftän savent happer l’auditeur dans ce titre d’une belle efficacité, avec un son pop tout droit sorti des années 90. Un son que l’on retrouve d’ailleurs dans une version lofi que le groupe a mis en ligne sur son site.
Undercover frappe par la richesse des textes. À l’instar de Bob Dylan – d’ailleurs cité dans ce titre – Janell Riedl et Julia Mahncke, déroulent de leur voix cristalline une ballade folk qui nous parle d’une fille d’aujourd’hui perdue dans un spleen moderne : "She sings along to Dylan songs she holds her secrets tight / Buying what you’re selling / If you catch her in the night."
Le EP From Here se termine par Mystery Blue. Loftän nous entraîne dans un voyage onirique et coloré : "I see pink / And I see dark grey / And I see rose colored clouds floating / On mystery blue." Cette fois c’est du côté de Cocorosie que l’on peut chercher l’influence de ce dernier titre.
Loftän sera en tournée à Eugene et à Salem. Si d’aventure les pas vous mènent aux États-Unis, et plus précisément du côté de l’Oregon, allez les écouter sans faute. Vous pourrez toujours dire que vous venez de la part de Bla Bla Blog.
Que vaut le dernier Astérix ? Depuis 2013, Albert Uderzo a confié les aventures du petit Gaulois à Jean-Yves Ferri pour le scénario et Didier Conrad pour le dessin. Après Astérix chez les Pictes et Le Papyrus de César, c’est cette fois en Italie que le héros à la moustache blonde et son compère Obélix se retrouvent pour une compétition mémorable en char, qui a plus à voir avec un Giro antique qu’une course à la Ben Hur.
Bifidus, un sénateur corrompu qui a eu la fâcheuse idée d’utiliser l’argent destiné à l’entretien des voies romaines pour ses orgies décide, pour se refaire une virginité, d’organiser une course en plusieurs étapes le long de la péninsule italienne. Par défi, Astérix et Obélix décident de faire partie des participants de cette aventure sportive, aux côtés d’autres concurrents bretons, lusitaniens, koushites (les mémorables princesses Toutunafer et Niphéniafer), étrusques, goths ou cimbres.
Et c’est parti pour cinq étapes en Italie, où nos malicieux et intrépides Gaulois sauront déjouer les embûches de la course comme les coups fourrés du sénateur Bifidus qui a reçu l’aval d’un César bien décidé à voir un Romain gagner ce tour d’Italie antique...
Les fans d’Astérix ne bouderont pas leur plaisir à la lecture de cet album, complètement à la hauteur des meilleurs albums du héros gaulois : aventures picaresques, jeux de mots, calembours en veux-tu en voilà, clichés assumés ou anachronismes. Le lecteur s’amusera à dénicher les clins d’œil truffant l’album, dans une deuxième lecture tout aussi réjouissante.
Au final, pour cette 37e aventure d’Astérix, Obélix, le grand héros de cette Tranitaique, aura bien mérité son maillot rose de vainqueur.
Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Astérix et la Transitalique, ed. Albert René, 2017, 46 p. http://asterix.com
C’ est le site InfoGenova qui nous informe de cette séduisante adaptation italienne : Le Nom de la Rose d’Umberto Eco se retrouve sur scène au Teatro della Corte à Gênes. Le dramaturge Stefano Massini a réussi le pari presque impossible de transposer en chair et en os l’enquête policière, philosophique et religieuse de Guillaume de Baskerville et de son assistant Adso. Dans ce qui est devenu un classique de la littérature, l’ex-inquisiteur et son novice sont chargés de faire la lumière sur une série de crimes commis dans un monastère bénédictin du XIVe siècle. Rapidement, il s’avère que le mystère de ces meurtres est à chercher du côté de la bibliothèque et d’un mystérieux manuscrit.
En 1986, Sean Connery incarnait le Sherlock Holmes franciscain dans une adaptation de Jean-Jacques Annaud qui fit date. Dans la mise en scène de Leo Muscato, c’est Luca Lazzareschi qui prête ses traits à Guillaume de Baskerville. Les créateurs présentent cette adaptation comme une fresque ambitieuse et engagée, ponctuée de "tableaux brechtiens." Leo Muscato décrit ainsi l’intention de ce projet artistique : " S'il est vrai que le cœur de cette œuvre d’Eco est la lutte acharnée entre, d’une part, ceux qui croient posséder la vérité et agissent par tous les moyens pour la défendre, et, d’autre part, ceux qui conçoivent la vérité comme la libre conquête de l'intelligence humaine, il est tout aussi vrai que ce n'est pas la foi qui est à remettre en question mais deux façons différentes de la vivre. L'une est tournée vers l’extérieure, l'autre vers l'intérieur. L’une est sérieuse, l'autre très ironique."
Cette histoire de crimes, de foi et de rire sera à découvrir, en italien, à Gênes, du 17 octobre au 29 octobre 2017. En espérant qu’une adaptation française pourra être proposée elle aussi dans le futur.
Il nome della rosa, adaptation du roman d’Umberto Eco par Stefano Massini Avec Luca Lazzareschi, Luigi Diberti, Eugenio Allegri, Bob Marchese et Giovanni Anzaldo Teatro della Corte - Teatro Stabile di Genova, Gênes, du 17 octobre au 29 octobre 2017 https://www.teatrostabilegenova.it "Umberto Eco, un mélange"
Ça se passera à Penmarc’h dans le Finistère ce vendredi 20 octobre. Dans cette région du pays bigouden, plus habituée aux binious, bombardes et autres bagads, le Cap Caval accueillera la chanteuse d’électro Sônge.
On avait découvert l’an dernier la jeune artiste aux Vieilles Charrues. La Quimperoise avait auparavant bourlingué plusieurs années en Europe du Nord – Belgique, Pays-Bas et Allemagne – avant de sortir son premier EP éponyme, fruit de rencontres et de découvertes musicales comme de son passage par le Conservatoire de Paris.
Sônge c’est une électro mêlant pop, rap et Rn'B, à l’architecture impeccable et complexe (What Happened). La musicienne sait allier mélodies séduisantes et constructions rythmiques sophistiquées (Now). Sônge c’est aussi une voix venue d’ailleurs, dont les influences seraient à chercher du côté de Mia (Colorblind) ou de Björk (I Come From Pain).
L’artiste devrait signer pour un futur album en 2018. Avant que Sônge ne crève définitivement l’écran, il ne reste plus aux chanceux traînant du côté de Penmarc’h cette semaine qu’à venir l’écouter en première partie du concert d’Isaac Delusion. Dans quelques années, vous pourrez dire : j’y étais.
Sônge, en première partie du concert d’Isaac Delusion, salle Cap Caval, Penmarc'h, vendredi 20 octobre 2017 à 20h30 Sônge, Sônge, EP, Parlophone, 2017 http://www.songemusic.com
Le lecteur français trouvera dans Sur l’Écriture (éd. Au Diable Vauvert), passionnant recueil de lettres de Charles Bukowski, l’un des meilleurs moyens de découvrir l’un des plus grands poètes américains des cinquante dernières années. Dans sa postface, Abel Debritto parle de cette anthologie comme d’une "photographie très nette de l’humeur de Bukowski à cet instant précis."
La correspondance de l’auteur de Women ou des Contes de la Folie ordinaire commence en 1945. Le jeune Henry Charles Bukowski, tout juste 25 ans, s’adresse avec un certain culot à la revue Story qui vient de lui refuser un de ses textes : "Si jamais vous aviez besoin d’un lecteur de manuscrit en plus, n’hésitez pas à me faire signe. Je ne trouve aucun boulot nulle part, donc autant m’adresser directement à vous."
Cette première lettre donne le ton d’un recueil nous faisant pénétrer dans le quotidien autant que dans l’esprit d’un homme à la dérive qui sera toute sa vie obsédé par l'alcool, les femmes ("Les femmes sont meilleures que nous. Tout autant qu'elles sont... Les femmes ne sont pas conçues pour le mal. Les hommes le sont"), les courses de chevaux, mais surtout l’écriture. Artiste maudit, écrivain dans la dèche et peinant à vendre ses textes, Charles Bukowski s’accroche désespéramment à un idéal littéraire : "L’écriture est juste le résultat de ce qu’on est devenu jour après jour au fil des ans… C’est une vie qui se passe de toute considérations morales et mortelles" écrit-il le 27 mars 1986.
Le lecteur suit le long chemin qui le mène du statut d’écrivain pauvre, maudit et ignoré, "avec ses bouffées de spleen, des envies de suicide, des rêves avinés" à celui d’idole de la contre-culture américaine. Dans sa correspondance, Bukowski parle de son admiration pour Céline, Kafka, Dostoïevski ou John Fante (lettres du 31 janvier 1979 et du 2 décembre 1979). Par contre, il ne se prive pas de se montrer critique et féroce contre quelques-uns de ses contemporains, dont Ernest Hemingway, Karl Shapiro ou Allen Ginsberg. La route est longue vers le succès. Elle est ponctuée par les excès de toute sorte, et en premier lieu l’alcool. On est également frappé par la légèreté avec laquelle il arrose les éditeurs de textes perdus dans la nature ("Je suis bordélique", avoue l’écrivain américain en août 1961, qui regrette de ne pas avoir le même sens de la méthode que son ex femme Barbara Fry) ou de dessins formidables récupérés par des graphistes sans scrupule (l’histoire de l’enseigne de Texaco dans la lettre d’avril 1962).
La reconnaissance vient avec la parution plus ou moins régulière de poèmes :"Un peu vieux pour débuter en poésie : j’ai eu 38 ans", avoue-t-il non sans morgue. Nous sommes en 1958 et Bukowski parvient à placer des histoires et à réveiller les critiques, souvent peu élogieuses pour ses textes underground. Bukowski défend en 1960, avec sa langue verte, sa conception d’une littérature âpre, indépendante et rigoureuse : "La plupart des merdes ‘modernes’ sont des coquilles vides… Il y a des faux-poètes dans toutes les écoles." Bukowski se voit en écrivain rigoureux, en marge et autant critique envers ses contemporains de la beat generation que pourfendeur de l’american way of life, lui qui a multiplié des dizaines de métiers avant de se consacrer corps et âmes à l’écriture. Une écriture souvent noyée, du reste, dans l’alcool : "La bouteille et les poèmes sont parfois les seuls alliés pour surmonter une mauvaise passe" (6 juillet 1988).
Car l’écriture est bien ce qui motive l’homme. Une écriture sincère, spontanée, ancrée dans la vérité ("Je ne retravaille pas mes poèmes") et qui n’est pas sans virulence lorsqu’il est question des éditeurs frileux, des directeurs de magazine hautains, des fans, des critiques ou des confrères écrivains. À ce sujet, le lecteur s’arrêtera sans doute plus longuement sur deux lettres d’août 1965 adressées à Henry Miller. L’écrivain, écorché vif, suicidaire et parfois insupportable (les Français se souviendront à ce sujet de ce personnage scandaleux véhiculée par la séquence culte de l’émission Apostrophe en 1978), se transforme en admirateur autant qu’en confrère devenu une référence contemporaine. Une étude critique de l’œuvre de Charles Bukowski paraît d’ailleurs peu de temps plus tard, en 1969.
Avec la reconnaissance nationale et internationale, vient la période des scandales qui vont coller à la peau de Bukowski jusqu’à la fin de sa vie. Le 30 octobre 1970, il parle ainsi de la nouvelle Christ with Barbecue Sauce qui vient d’être publiée et qui traite de cannibalisme. Sa publication fait du bruit : "C’est une histoire drôle car elle peut s’appliquer à toutes les variables humaines dépourvues de culpabilité." Le 13 août 1972, il défend avec véhémence son œuvre face aux critiques d’Alta, poète et éditrice féminine : "Je me réserve le droit de créer librement selon ce que me dicte la réalité, l’humour ou même une lubie." Le 8 novembre 1973, face à une levée de boucliers de lecteurs réclamant la fin de publications de nouvelles de Bukowski, celui-ci réagit avec un mélange de dédain et de fierté. Il y parle de "révolution… dans les Arts" et se décrit comme "un récepteur, pas un penseur." Il ajoute ce commentaire : "La nature de mon travail dans l’ensemble n’est qu’une spéculation." Le 22 janvier 1985, c’est cette fois contre l’interdiction dans les librairies néerlandaises de son livre sulfureux Contes de la Folie ordinaire que se dresse Charles Bukowski : "La censure est l’outil de ceux qui éprouvent le besoin de passer certaines réalités sous silence."
Alors qu’il est dans la cinquantaine, Bukowski n’est plus cet écrivain maudit et fauché mais un auteur pouvant se permettre de négocier ses émoluments ("J’aime bien voir des $$$$ débouler dans ma vie"), sans pourtant perdre de vue ce qui est au cœur de sa vie : l’écriture : "C’est le miracle des miracles de gagner sa vie parle biais de la machine à écrire" (novembre 1970). Il écrit également ceci le 27 mars 1986 : "Et quand mon squelette reposera au fond du cercueil, si je dois y passer, rien ne pourra m’enlever le souvenir de ces nuis splendides, assis là devant cette machine."
La lettre brève et touchante qui clôt le recueil est celui d’un auteur approchant de ses derniers jours. Presque cinquante ans plus tôt, Charles Bukowski tentait sans succès de publier des textes dans la revue Story. En février 1993, il voit trois de ses poèmes sélectionnés dans le magazine Poetry qui l'avait toujours snobé. L’écrivain, devenu célèbre et reconnu, ne cache pas sa joie : "Maintenant, voilà, je suis des vôtres… Merci, on peut dire que cette nouvelle année me gâte… Plus je vieillis, plus cette folie magique semble s’emparer de moi. Très étrange, mais je l’accepte."
La neuvième saison du café philosophique de Montargis promet de bouger. Dès le 20 octobre, l’animation philosophique montargoise fixera rendez-vous au café Le Belman pour un sujet portant sur cette question : "La culture serait-elle une meilleure réponse à la violence ?"
La violence a beau être scandaleuse et rejetée, elle fait partie de la société humaine. Elle nous effraie car elle se présenterait comme un danger pour la stabilité de la société comme de notre existence. Face à cette violence, un rempart pourrait exister : celui de la culture. Dit autrement, une citation de Dostoïevski, utilisée jusqu’à plus soif, prétendrait que l’art sauvera le monde. Outre qu’il semblerait que cette phrase soit sortie de son contexte, sans doute est-il nécessaire de s’interroger sur cette invitation à la non-violence par la culture. De quelle culture parlons-nous exactement ? Quelle est sa valeur sociale ? L’art et la culture peuvent-elles véhiculer eux aussi de la violence ? Comment cultiver la non-violence ?
Ce sont autant de questions qui pourront être débattues lors de la séance du 20 octobre prochain, à partir de 19 heures au café Le Belman, boulevard des Belles Manières, à Montargis.
Souvenez-vous bien de leurs noms : Mathis Fleuret et Léonard Perez. Ils sont jeunes, ils n’ont pas froid aux yeux, ils sont étudiants en journalisme à Université Paris VIII et ils se sont lancés dans une websérie consacrée à la politique, à suivre sur Youtube.
Politiquoi ? L'émission ce sont des reportages brefs, efficaces et rythmés, tournés non pas dans des studios feutrés, mais dans la rue, très souvent au milieu de militants ou de sympathisants. Nos deux reporters ont pris le parti de faire descendre la politique de son piédestal pour la remettre, non sans impertinence, au cœur de la cité, d'où elle n’aurait jamais dû sortir.
Après six épisodes rythmés par l’élection présidentielle, Politiquoi ?L'émission revient dans une deuxième saison, avec une immersion chez les partisans de Jean-Luc Mélanchon. Mathis Fleuret et Léonard Perez ont battu le pavé lors de la manifestation de la France Insoumise pour saisir la vie et et les motivations de quelques anonymes engagés en politique.
Pas de langue de bois dans cette websérie d’un autre genre mais du sérieux, de la bienveillance, de la passion et de l’engagement. Politiquoi ? L'émission, ce sont aussi d’authentiques reportages journalistiques dignes de figurer dans une émission grand public.
Au final, voilà du bel ouvrage conçu par deux inconnus qui pourraient très bien ne plus l’être très longtemps.
Toi l’étudiant mal dégrossi, toi la première année de lettres qui ne sait pas par quel bout prendre ce qui nous tient chaud, toi l’ancien lycéen qui pensait avoir tout exploré du clitoris, ou encore toi, la future doctorante en histoire, bien décidée à faire de ta chambre étudiante autre chose qu’une cellule de nonne, vous avez deux interlocutrices au poil pour faire le point sur notre sujet favori : le sexe.
Flore Cherry est l’auteure, avec Guenièvre Suryous pour les illustrations, du Guide de Survie sexuelle de l'étudiant/e (éd. Tabou).
Ce vade-mecum est destiné à une population étudiante découvrant subitement le rythme universitaire, la vie hors du foyer familial, la liberté presque sans limite et les tentations de toute sorte. Lorène Lavocat et Dania Kaddur, créatrices de l’émission “Les Fesses à l’Air” sur Radio Campus Paris, défendent la nécessité d’un tel guide dans sa préface : "Dans cette jungle encore très vierge, nous, étudiants-pionniers, nous trouvons bien démunis, avec le porno comme seule boussole et les cours de prévention contre les infections sexuellement transmissibles comme unique guide."
Pas de blablas ni de discours lénifiants dans ce Guide de Survie sexuelle. Flore Cherry prend à bras le corps leur sujet avec concision, méthode et pas mal d’humour à revendre. Conçu comme un manuel à glisser dans un sac à main ou une besace, le guide décrit ce qu’il faut savoir sur cette "période de la vie (sexuelle) pleine de rebondissements, d’intrigues et de découvertes."
Les auteures proposent ainsi un ensemble de kits de survie, "pour le lol", destinés à se mouvoir dans un univers à géométrie variable. Flore Cherry et Guenièvre Suryous proposent ainsi une cartographie sexuelle qui "ne se limite pas évidemment au territoire de son campus universitaire mais s’étend bien souvent sur internet, dans sa famille, dans ses premières histoires sexuelles ou encore chez son médecin."
Plus pratique, mais avec toujours cet humour déculpabilisant, Flore Cherry distille conseils et avertissements valables aussi bien pour les étudiants et étudiantes que les autres : comment enfiler un préservatif, comment gérer un sex-friend, comment improviser quand on n’a ni tampon ni serviette, comment survivre à une gueule de bois, comment jouer au BDSM avec les moyens du bord – et, justement, qu’est-ce que le BDSM...
Fellation, sodomie ou masturbation sont traités sans tabous, dans un ouvrage drôle et pédagogique, aux couleurs girly et aux dessins bien léchés, délaissant toute vulgarité au profit du clin d’œil appuyé ou de l’illustration explicite.
En bonne copine, Flore Cherry propose de faire le point sur les alliés des étudiants dans la "quête du bien-être et de l’épanouissement sexuel" : le corps médical, le ou la colocataire, le copain ou la copine, sans oublier les parents. Les auteures ont eu la bonne idée d’inclure une liste – non-exhaustive – de "questions relous", avec les suggestions de réponses : "Vous vous protégez au moins ?", "Hey mademoiselle, t’es charmante ! Bah alors ? T’as pas appris à dire merci ?", "Quoi ? T’as jamais vu de porno ?", "Tu vas quand même pas coucher avec lui dès le premier soir ?" Pour compléter ces choses dites et vécues, des témoignages de jeunes "survivants" apportent un supplément d’âme à ce guide pas tout à fait comme les autres.
L’étudiant/e en mal d’amour et/ou de récréations physiques trouvera dans ce Guide de Survie sexuelle mieux qu’une mine d’informations : un livre drôle, rassurant et déculpabilisant qui, après la théorie, a de quoi inviter aux travaux pratiques.
Flore Cherry et Guenièvre Suryous, Guide de Survie sexuelle de l’étudiant/e, éd. Tabou, 2017, 113 p. Radio Campus Paris