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• • Articles et blablas - Page 296

  • Il n'y a pas que la beat dans la vie

    Une réflexion m'agace lorsqu'il est question de Serge Gainsbourg : s'attarder sur les quinze premières années de sa carrière et oublier volontairement ses dernières œuvres, sur l'air du "Je préfère le Gainsbourg de La Javanaise que le Gainsbarre de Love on the Beat".

    Ce rejet reflète sans doute une forme de pudibonderie pour ce qui est certainement un des albums les plus originaux et les plus mieux écrits de l'Homme à la Tête de Chou. Sorti en 1984, Love on the Beat peut même être qualifié d'un des meilleurs disques français de la décennie 80 (comme l'indique le classement des 1001 Albums qu'il faut avoir écouté dans sa Vie). 

    Ce qui a fait la (mauvaise) réputation de l'avant dernier album de Gainsbourg sont ces chansons sulfureuses qui ont heurté le public de l'époque : "Love on the Beat", "No comment" et surtout "Lemon Incest". 

    Arrêtons-nous sur la spécificité de cet album provocateur.

    C'est avec audace que l'auteur de "L'Eau à la Bouche" a pris le parti d'écrire et composer un disque homogène, dont chaque titre est décliné sur les thèmes du sexe, de la grivoiserie et de la pornographie. "Love on the Beat", la chanson qui introduit l'album (sic), est un long et rugueux chant d'amour érotique, aux paroles exceptionnellement travaillées, et traversé durant les huit minutes par des gémissements féminins et des cris d'orgasme que d'aucuns trouveront à la longue insoutenables.

    Les auditeurs des ondes FM de l'époque ont été certainement tout autant choquées par "Lemon Incest", une balade composée sur l'Etude n°3 "Tristesse" de Frédéric Chopin, et interprétée par Serge Gainsbourg et Charlotte Gainsbourg, sa fille âgée de treize ans à l'époque. Il a été reproché à son auteur d'écrire une chanson glorifiant l'amour incestueux, et surtout d'avoir entraîné sa propre fille dans cette aventure scabreuse. Une critique pleine de mauvaise foi comme l'affirmera toujours Charlotte Gainsbourg. La jeune interprète considère qu'elle participait de plein gréé à un projet artistique qu'elle soutenait. L'admiration du père et de la fille était réciproque. 

    Deux autres titres ont émergé auprès du grand public : "Sorry Angel" et "No Comment", un succès qui peut se lire comme un tube drôle et osé. Moins connus, signalons : "HMM HMM HMM", "Kiss Me Hardy", "I'm The Boy" et "Harley David (Son of a Bitch)". "Harley David (Son of a bitch)", à ne pas confondre avec le "Harley Davidson" que Gainsbourg avait écrit pour sa muse de l'époque, Brigitte Bardot, passerait presque pour une parenthèse amusante : "Hé, dis donc David fils de pute, qu'est-ce que tu fais sur ma Harley ?... Ses vibrations te font de l'effet...".   

    Gageons au passage qu'aucun de ces titres ne passerait de nos jours le filtre de la censure et de l'autocensure. Mais ceci est une autre histoire.  

    Serge Gainsbourg, Love on the Beat, 1984, Philips
    Sergegainsbourg.net


  • Authentik, deuxième

    Projecteur-sur-la-websérie-Authentik-2.pngLa première saison de la webserie Authentik avait fait l'objet d'un billet sur ce lien. Ben, Nawel et Gros Moussa remettent le couvert, toujours sous la houlette d'Anthony Lemaitre devant et derrière la caméra. Le premier épisode est en ligne depuis le 28 février 2016. La suite sera à découvrir chaque dimanche.

    Authentik, saison 2, websérie de Anthony Lemaitre
    "Authentik, sur un banc"

  • Et si Brad Pitt réussissait le casse du siècle aux Oscars avec "The Big Short" ?

    brad_pitt_silhouette_eyewear_2_fevrier_20161.003.pngPour les Oscars 2016, le film The Revenant d'Alejandro González Iñárritu, avec Leonardo di Caprio, part grand favori. A quelques heures de la cérémonie, l'oscar du meilleur acteur paraît d'ailleurs assuré pour le beau Léo et son élégante fourrure... La messe est-elle dite ? 

    Le Casse du siècle, le dernier film produit par Brad Pitt, a reçu cette année le célèbre prix PGA (Producers Guild of America) du meilleur film décerné par le syndicat des producteurs américains. Or, depuis huit ans, tous les longs métrages lauréats de cette distinction ont toujours remporté l'Oscar du meilleur film. 

    Avec cette distinction, Brad Pitt - et ses célébrissimes lunettes Silhouette - s'avère un concurrent redoutable pour la prochaine cérémonie des Oscars dans la catégorie du "Meilleur Film" qui aura lieu à Los Angeles le 28 février 2016.

    The Big Short : le Casse du Siècle a réalisé plus de 640 000 entrées en France. Réussira-t-il le coup de l'année en remportant la palme des palmes au nez et à la barbe du grandissime favori ? 

    Les paris sont lancés. 

    The Big Short : Le Casse du siècle (The Big Short), réalisé par Adam McKay, avec Brad Pitt, Christian Bale, Ryan Gosling, Steve Carell et Karen Gillansorti, Etats-Unis, 2015, 130 mn

    Crédit Photo James Devaney/Wirelmage

  • Le Trône Des Frogz : Game of Thrones passé à la moulinette

    Fans de Game of Thrones, la webserie Le Trône des Frogz, visible sur Internet, est pour vous.

    Cette création de Golden Moustache (coproduite avec Dailymotion et Télé-Loisirs) passe à la moulinette, en huit épisodes de trois à quatre minutes, l'univers des Stark, Lannister et autres Targaryen : un décor moyenâgeux et minimaliste, des complots – ratés – du roi Daniel (Baptiste Lecaplain) pour conquérir un trône de fer, des mariages arrangés, un nain rusé et manipulateur, un marcheur blanc, une garde de nuit, les références à une reine du sud "très, très, très bonne" et à ses dragons. Sans oublier les compagnons de route du roi, des sbires idiots, sexistes et incompétents (Aude Gogny-Goubert, Dedo et Nicolas Berno).

    Dans la droite lignée de Kaamelot (Simon Astier joue d'ailleurs dans l'épisode 3 du Trône des Frogz), le ressort comique de cette webserie vient du langage anachronique et des préoccupations contemporaines des personnages.

    Une caméra subjective suit, à la manière d'un reportage télévisé, les us et coutumes du roi Daniel et de sa cour : les réflexions sur l'emblème du clan Frogz (la grenouille, comme son nom l'indique) et sur la devise "Les mystères sont de mise" ("plus porteuse", dit le roi Daniel, que l'ancienne devise "D'un nénuphar à l'autre" !), un mariage arrangé bien mal parti, l'appel à un communicant pour un bilan de compétence de groupe (car conquérir les sept couronnes n'est pas une sinécure, surtout lorsque l'on est entouré de bras cassés) ou la gestion d'une grève des villageois.

    Cette saison 1 (car nul doute que la qualité de cette série mérite de ne pas en rester là) se termine par un coup de théâtre qui augure une suite tout aussi délirante et inspirée.

    Le Trône des Frogz de Yaahcine Belhou, avec Baptiste Lecaplain, Aude Gogny-Goubert, Dedo et Nicolas Berno, 2016
    Golden Moustache
    Télé-loisirs
    Le Trône des Frogz sur Dailymotion 

  • Mystérieuse Christine

    Christine and the Queens a fait une prestation remarquée lors de la dernière cérémonie des Césars : une interprétation impressionnante et inspirée du tube des années 80 "It's Only Mystery" d'Eric Serra (et tiré de la bande originale du film Subway de Luc Besson).  

  • Au pays de Maya

    Maya-Isacowitz_2821.jpgMaya Isacowitz nous vient d'Israël et c'est en France qu'elle vient se produire ce samedi 27 février à La Loge, pour un concert exceptionnel, "First Show in Paris!", à l'occasion de la sortie de son  album "All Of The Miles". Elle partagera la scène le duo pop'n folk Comme John.

    Les influences de Maya Isacowitz sont à chercher chez Bob Dylan, Joni Mitchell, Bruce Springsteen, Bonnie Raitt, Van Morrison, The Nevil Brothers, Chuck Berry ou BB King. L'influence africaine est également revendiquée par l'artiste pop et folk.

    Les qualités de Maya Isacowitz sont incontestables : talent de mélodiste certain, voix aérienne et chaleureuse, univers poétique. A l'écoute des titres de Maya, il est difficile de ne pas entrer dans son pays. 

    Maya Maya Isacowitz sera à découvrir en France à cette date unique, avant la sortie européenne de son album "All Of The Miles".

    Maya Isacowitz + Comme John, La Loge, Paris, 27 février 2016
    Maya Maya Isacowitz, "All Of The Miles"
    http://www.mayaisacowitz.com

     

  • Verdun et le temps des noyaux

    Nous célébrons aujourd'hui le centième anniversaire du début de la bataille de Verdun.

    Marie Cherrier a composé et chanté un titre poignant il y a quelques années : Le Temps des Noyaux (clip réalisé par Stéphane Mondino). Il est à découvrir et à redécouvrir ci-dessous. 

    Pour en savoir plus sur Marie Cherrier, rendez-vous sur cet article : "Voilà Marie".

    http://mariecherrier.com

  • Et si l'on discutait du Masque de Fer ?

    1540-1.jpgJe sais ce que vous allez dire : le Masque de Fer a été un sujet archi traité. Il pourrait même que cela soit "le" sujet favori des amoureux de la petite histoire, au point de rendre chèvre pas mal d'historiens dits "sérieux". Pierre Dumez propose pourtant de se replonger dans cette énigme dans son roman historique Louis XIV le Fils de ? Que savait le Masque de Fer ?

    Une courte présentation nous entraîne dans la rédaction (imaginaire) d'une revue d'histoire, L'Histoire et ses grandes énigmes. C'est une manière habile d'introduire la suite de dialogues entre des protagonistes passionnés et vulgarisateurs. Il y a un côté suranné dans ces conversations qui sentent bon l'odeur des archives, de la poussière et des vieilles reliures. L'ambition de Pierre Dumez est de remettre à plat, à travers ses protagonistes, les secrets du Masque de fer et de proposer une explication à une détention classée secret d’État.

    Les cinquante premières pages de ce livre reviennent sur les faits : en 1669, une lettre de Louis XIV, au pouvoir depuis 1661, ordonne l'arrestation d'un certain Eustache Danger. Ce dernier est emprisonné à la forteresse de Pignerol, avec comme unique geôlier – pendant 34 ans – l'ancien mousquetaire Saint-Mars. C'est aussi Saint-Mars, gouverneur de cette bastille, qui a "accueilli" quatre ans plus tôt l'ancien surintendant des finances Fouquet après son arrestation et jugement sur ordre du roi. Certains ont d'ailleurs vu dans Fouquet le Masque de fer himself.

    Pendant sa détention à vie, jusqu'à sa mort à La Bastille en 1703 – preuve de l'importance de ce mystérieux personnage – le prisonnier est interdit de tout contact extérieur, même visuel. Il doit porter par moment un masque de velours noir, nous disent les sources, voire un masque d'acier pendant certains transports (car il changea de lieux de détention plusieurs fois), afin de ne pas être reconnu.

    Mais reconnu de qui et pour quelles raisons ? Et pourquoi autant de mystères sur un prisonnier qui semble avoir marqué les esprits jusque chez les soldats qui gardaient la Bastille ? Un traité paru en 1769 rapporte que les affaires personnelles d'Eustache Danger furent consciencieusement brûlées afin de faire disparaître toute trace de lui.
    L'historiographie a échafaudé plusieurs dizaines d'hypothèses pour mettre une identité sur le Masque de Fer : Nicolas Fouquet (une option unanimement rejetée), un frère jumeau de Louis XIV, un de ses fils (qu'il aurait eu avec Louise de la Vallière), le duc de Beaufort, un fils illégitime de Charles II d'Angleterre, Henri II de Guise duc de Joinville... ou Molière ? Les imaginations d'historiens et romanciers (dont Voltaire et Alexandre Dumas) ont été sans limite pour dissiper ce mystère.

    Pierre Dumez propose à son tour de "démasquer" ce prisonnier dans un livre hybride, à la fois clair, agréable à lire et synthétisant les différents travaux passés. Loin des romans historiques classiques, Louis XIV le Fils de ? se présente comme un savant mélange de dialogues romancés, de focus pédagogiques, de compilation de sources brutes régulièrement référencées (mais étrangement pas en bas de page) et aussi de scènes théâtrales. Avec passion, conviction et assurance, l'auteur dévoile en effet, grâce à trois scénettes mettant en scène Louis XIV, Anne d'Autriche, Richelieu, Mazarin, Le Tellier, les motivations qui ont conduit à la mise au secret d'un homme qui dérangeait le pouvoir royal. 

    Au terme de l'enquête de Pierre Dumez, le lecteur découvre des conclusions qui ne sont pas si absurdes que cela et qui permettent de situer la petite histoire du Masque de Fer dans la grande histoire.

    Pierre Dumez, Louis XIV le Fils de ? Que savait le Masque de Fer ?
    Enquête sur un Secret d'Etat bien gardé
    , éd. Persée, 312 p.