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Moi aussi j’ai succombé à la littérature scandinave, toujours très en vogue.
Ce roman suédois, n’est pas à proprement parler un polar même s’il a sa dose de noirceur (et combien !). L’histoire suit quatre jeunes femmes, toutes belles. Il y a Léa, la galeriste ambitieuse, Laura, l’écrivain paumée, Mia, l’ancienne danseuse et Iris alias Siri, la photographe brillante et cynique. Les trois premières ont pour point commun d’avoir été manipulées par la quatrième. Une vengeance perverse à souhait se trame contre cette dernière.
Dans un style magnifique et audacieux, l’auteur suit une galerie de personnages entre la Suède et Paris sur une période s’étalant entre le milieu des années 80 et 2006. L’intérêt de ce livre réside moins dans la narration de cette vengeance que dans le parcours croisé de ces femmes, détruites et humiliées à un moment ou à un autre par une autre femme.
Le Café philosophique de Montargis fixe son prochain rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 24 novembre prochain, à 19 heures. Dans le cadre d’une thématique nationale intitulée "Prendre la parole", le Café philosophique de Montargis a choisi de proposer ce sujet pour son prochain débat : "Nos actes nous engagent-ils plus que nos paroles ?"
La parole est propre à l’homme et a acquis une importance culturelle et civilisatrice exceptionnelle. Communiquer, échanger, séduire, mais aussi commander, menacer ou tromper. Le pouvoir de la parole est réel. Cependant, depuis Sartre, agir sembleraient être au centre de mon engagement.
Poser la question "Nos actes nous engagent-ils plus que nos paroles ?" interroge aussi sur le discours moral. La valeur d’un individu ne se juge-t-elle d’abord que par ses actes ? Un dicton ne dit-il pas que "c’est plus facile à dire qu’à faire" ? Quelle valeur éthique peut-on accorder aux mots et à la parole ? Certains mots – par exemple le "oui" lors du mariage – ne nous engagent-ils pas ? Parler ne serait-ce pas agir ?
Voilà quelques questions qui pourront être débattues lors de cette future séance. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 24 novembre 2023 à 19 heures pour cette nouvelle séance.
La participation sera libre et gratuite.
Café philosophique de Montargis, Médiathèque de Montargis, Atrium Débat "Nos actes nous engagent-ils plus que nos paroles ?" Vendredi 24 novembre 2023, 19H http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com
À la première écoute de Vendetta, le nouvel EP de Brune, son troisième, la première réaction est de dire : quel bonheur de retrouver du rock revigoré et féminin, mené avec une telle maîtrise !
Brune, c’est du solide, du brut à la PJ Harvey, de la braise et du sentiment chauffé à blanc, à l’instar de cette vibrante déclaration d’amour qu’est "C’est tous les jours" ("Reste là / Ton corps est chaud comme la braise / Reste le même / Je veux te mordre tant je t'aime") ou encore l’appel désespéré à l’amour et à "l’émotion dans les hanches" de cet autre morceau, "Des vagues et des lunes" ("Viens faire trembler les murs / Vas-y fais monter le mercure / Quand tout me lasse et me torture"). De vrais beaux et puissants messages, et pourtant, en amour, "pourquoi tout est si complexe ?" s’interroge l’artiste tout haut.
L’émotion dans les hanches
Des sons électros viennent viennent autant revivifier le rock de Brune que les paroles engagées et bien de notre époque dans laquelle l’artiste lyonnaise chante les états d’âme d’une fille passablement énervée par les mecs – et bien décidée à prendre sa revanche. C’est "Vendetta", un cri de colère sans concession, avec ce je ne sais quoi du timbre des Brigitte : "Et j’irai claquer tout ton fric / Dans des boites et champagnes à gogo / Et j’irai m’planquer à 10 000 bornes / T’auras qu’à pleurer dans les cuisses de ta conne".
La sincérité est sans doute ce qui caractérise le plus Brune. "Devenir une autre", comme elle le chante dans le dernier morceau ? Très peu pour celle qui va à l’essentiel : aimer, vivre, rassurer et trouver la douceur dans les bras de son enfant ("À l’abri"). Ainsi pourrait être la délicate, doux et émouvante conclusion de cet EP, à la fois brillant, revivifiant et fort bien conçu. Du bel ouvrage.
Bien entendu, les auteurs et, surtout, autrices, seront les vedettes de ce salon, avec notamment Brigitte Lahaie, Camille Aumont-Carnel, Marilyn Jess, Octavie Delvaux, Les Sapphos, Léa Celle Qui Aimait, Alexandra de Taddeo (L’Amour), Lucile Bellan (Polyamoureuse), Dr. Kpote (Pubère la vie) ou Eva Delambre. Avec la sortie récente du beau livre Hold-Up 21 (éd. Anne Carrière) auxquelles 20 autrices ont participé, et Immorales (éd. La Musardine), qui a fédéré 10 autrices, la littérature érotique met à l’honneur la sororité et le narratif féminin autour de l’amour et du sexe en cette rentrée littéraire 2023.
Mais, cette année, que nous réserve plus précisément ce salon ?
Le salon littéraire le plus sexy, le plus insolent et le plus pertinent de cette fin d’année
Dans la lignée du succès de 50 Nuances de Grey, la littérature érotique féminine met en scène des rapports de pouvoir, un sujet qui a toujours la côte. 25% des autrices du salon ont déjà écrit de la littérature BDSM, en tant que soumise ou domina. Seront présentes : Alda Mantisse (La Loi du Talon), Eva Delambre (Plurielles), Sania Saint-Germain (Intimes Connexion), Axelle de Sade, Octavie Delvaux (Immorales), Chloé Saffy (La Règle de Trois), Julie-Anne de Sée (Désir et Désordes).
Parmi les conférences et débats proposés, il faut citer celle de Brigitte Lahaie, "Trouver les mots justes pour parler aux Français" de Brigitte Lahaie, les interventions de Stephen Carrière et Alice Groult pour un échange sur le thème : "Éditeur/autrice, comment fonctionne ce duo ?" ou encore l’intervention des Sapphos "La visibilité queer dans la littérature érotique".
À l’instar des précédentes éditions, le salon de la littérature érotique accueille avec beaucoup d’intérêt le discours d’influenceurs "sexo" qui ont de l’impact auprès d’un jeune public (20 - 35 ans). En particulier Camille Aumont-Carnel (678K abonnés sur Instagram, autrice de Les Mots du Q), Les Sapphos (60K abonnés sur Instagram, autrices du Kamasutra Queer) ou encore Léa Celle Qui Aimait (43,8K sur Instagram, Et tes soupirs entre les draps).
À cela s’ajoutent des défis d’écriture érotique, avec des cadeaux à la clé, des stands originaux et des animations insolites. (L’institut de beauté littéraire par l’atelier d’Éros, des histoires érotiques hot par Le Son du Désir, sans oublier le tarot des fantasmes par Sweet Paradise).
Rendez-vous donc le dimanche 19 novembre à La Bellevilloise (Paris 20e) pour le salon littéraire le plus sexy, le plus insolent et le plus pertinent de cette fin d’année.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Déserts. Il sera visible du 9 au 21 novembre 2023. Soirée débat le mardi 21 novembre à 20H30.
Mehdi et Hamid travaillent pour une agence de recouvrement à Casablanca. Les deux pieds nickelés arpentent des villages lointains du grand sud marocain pour soutirer de l’argent à des familles surendettées...
Nouveau visage de la scène française, ArchiPol se distingue autant par son look tout en élégance et en dandysme que par son univers et ses chansons où parler du quotidien n’exonère pas de faire poésie.
Chanson française, orchestration acoustique, rythmes urbains et slam s’agencent avec intelligence et classe dans "L’amour vache", listant tous les états d’amour, sans rien cacher de leur cruauté : "Ou est-ce que toi qui te lasses ? / On s’blesse, on s’griffe, qu’on soit cash ou qu’on s’cache / On se trashe, on rabâche la mélasse, et puis on s’casse, / Y a ces portes qui claquent, tous les deux le cœur en vrac".
Avec "Au pays de la Glanderie", ArchiPol s’inscrit dans une chanson française à la fois drôle, impertinente et non sans dérision, suivant les pas de Sanseverino.
Il faut enfin absolument noter que son album Au Naturel, sorti en septembre dernier, a été enregistré entièrement sur bande magnétique, à contre-courant de notre époque du “tout digital”, une démarche que l’on ne peut que saluer.
Aloysius Chabossot sévit actuellement sur le web, dans un blog (http://comment-ecrire-un-roman.eklablog.net). Ce livre en est le versant littéraire. Usant d’un humour ravageur, Aloysius Chabossot (il s’agit bien entendu d’un pseudonyme) publie ce vade-mecum pour tous les écrivains en herbe rêvant d’être publiés (et, si possible, lus).
Au menu : conseils d’écriture, pièges à éviter dans la conception d'un roman (et uniquement le roman), outils indispensables (Internet) ou à proscrire (logiciels d’écriture), considérations sur les éditeurs (traités avec pas mal de bienveillance) ou les agents littéraires…
Au final, ce bouquin enfonce pas mal de portes ouvertes et est plutôt à lire au 33ème degré. Lorsque l’on referme ce manuel faussement présomptueux, plutôt bien vu et vraiment drôle, on ne peut que se poser la question : qui est Aloysius Chabossot ?
D’emblée, une question se pose à la lecture de Tous des Spécimens, l’un des romans que propose Plon cet automne : qui est Italique, le mystérieux auteur de ce récit canin - et artistique ?
Puisque nous n’en serons (pour l’instant ?) pas plus, contentons-nous de dire qu’Italique est le nom d’un carlin adopté par un écrivain parisien, tout aussi anonyme. Une vie de chien pas franchement désagréable, entre promenades dans les beaux quartiers, vie mondaine avec petits fours et caresses à gogo, plateaux télé et longues journées passées avec un maître scotché devant son ordinateur.
Mais qu’elle est l’activité étrange de ce maître aimé, se demande le paisible chien en début d'ouvrage ? Quelques semaines après avoir été adopté, la révélation apparaît chez le jeune chiot, cependant dubitatif : "Mon maître est donc romancier. Pourtant, toujours fourré à droite à gauche, il n’écrit jamais. Il n’a pas écrit depuis mon arrivé. Je l’entends toutefois souvent dire qu’il a un texte à finir, un livre à rendre, mais il préfère passer ses après-midi en ma compagnie."
Drôle de vie de cabot, et surtout drôle de vie d’écrivain. Lorsque son maître commence à écrire, Italique est le témoin du début d’une savoureuse aventure artistique mais aussi une année littéraire. L’écriture du roman de son maître, les sollicitations des médias et des bloggeurs, les discussions avec l’éditeur, la correctrice et l’imprimeur, les soirées VIP, les salons littéraire et les échanges riches avec les lecteurs ("[Mon maître] répond aux questions indiscrètes, conseille, s’épanche, reçoit des histories par dizaines car le temps d’une soirée, il n’est plus un romancier, il est un ami, un infirmier, un psy").
Fausse chronique et récit imaginaire d’un chien pas cabot pour deux sous
Inventer des histoires, l’animal en est certes capable, mais il ne peut que constater que l’activité de son maître, tout à son roman et "assigné à domicile" prend le pas sur les gamelles, les caresses et les promenades. Les activités de son maître ne sont pas sans conséquence sur le carlin lui-même et son intelligence, pas peu fier d’écrire : "Vous me direz, parce que je vous vois venir : « Pour un chien, celui-là parle bien. Il parle comme un homme, il s’exprime bien, façon grand conteur ». Et ce n’est pas ma faute. C’est grâce à mon maître qui écrit et que j’écoute avec dévotion comme un disciple".
Le brave cabot regarde avec un mélange d’effarement, d’ironie et de fascination l’étrange activité de son maître qui ne se sépare jamais de son chien. Drôle de spécimen ! Un animal qui assiste aux discussions entre lui et sa libraire comme aux échanges avec ses lecteurs. Aimant ("J’aime mon maître. J’aime mon maître beaucoup, intensément, à la folie…"), Italique sait aussi être lucide, contredisant son physique peu avantageux – ses bourrelets et ses yeux globuleux. Il se montre même sévère lorsque son maître le délaisse pour son travail ou ses rendez-vous, lorsqu’il se montre capricieux avec l’écriture.
Fausse chronique et récit imaginaire d’un chien pas cabot pour deux sous, Tous des Spécimens est aussi une déclaration d’amour pour un métier aussi exigeant que mal payé (on pense à l’épisode de la pièce de deux euros), qu’Italique exprime ainsi : "[Mon maître] fait vivre ses personnages, réinvestit le monde qu’il a construit, monté de toutes pièces, le temps de l’écriture".
Et si, plus qu’un écrivain, ce maître chéri n’était finalement pas un sage ?