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• • Articles et blablas - Page 64

  • Qui fait bouillir la marmite ?

    "Qui fait bouillir la marmite ?" c’est ce qui se passe avant les mariages et après les enterrements.

    Dans nos rêves et dans nos poubelles. L’été, trois jeunes femmes se retrouvent dans leur village d’enfance. Elles y retrouvent leur mère. Le village est plus qu’un simple décor. Une femme, très vieille et puissante, est là. Il y a les filles, confrontées aux affres du mariage hétérosexuel. Elles sont entourées de plusieurs esprits, celui du village, qui agit comme un conteur et ceux de deux mort·e·s, qui les observent et les aident. 

    Le temps de la pièce est celui de l’année avant un mariage, temps de doute, le temps de l’hiver dans une zone rurale, temps engourdi et puis aussi le temps court de l’installation d’une méga-décharge dans un milieu de vie, temps contre lequel on se bat.

    Qui fait bouillir la marmite ?
    Du 11 mars au 30 avril 2023, le samedi à 19H et le Dimanche à 15H
    Théâtre la Croisée des chemins, 19e arrondissement, métro Télégraphe
    Texte : Margaux Marguerite
    Mise-en-scène : Les Sans Contacts 
    Avec Lila Hmoudane, Brice Lefévre, Margaux Marguerite et Julia Vander 
    https://www.facebook.com/les.sanscontacts

    Réservations : https://www.vostickets.net
    https://www.billetreduc.com

    Voir aussi : "Chant de confinement"

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  • Aujourd'hui, maman est morte

    L’écrivain Youcef Zirem est une figure importante de la littérature contemporaine algérienne. Il est aussi un opposant au pouvoir en place qui l’a contraint à l’exil, en l’occurrence en France. Journaliste, chroniqueur, écrivain, il anime aussi depuis 2017 le café littéraire l'Impondérable, à Paris.

    Intellectuel, dissident (Algérie, La Guerre des Ombres, éd. Complexe), engagé et humaniste, Youcef Zirem revient en ce début d’année avec un ouvrage des plus personnels, Lâaldja, notre Mère, aux éditons Fauves. Il y parle de sa mère décédée à l’Hôpital de Sidi-Aich, en septembre 2022. Son exil politique l’a souvent éloigné d’elle, au point qu’il n’a pas pu l’accompagner pour ses derniers jours.  

    Un livre très personnel donc, qui est aussi un hommage à une femme simple, discrète et à l’influence considérable sur sa vie. Sur 180 pages, l’auteur égraine ses souvenirs familiaux.

    Une femme simple, discrète

    Comment ne pas aimer cette femme, Lâaldja, dont parle Youcef Zirem, avec nostalgie, tendresse et reconnaissance ? Disons que ce livre peut s’apparenter à une longue lettre pour celle qui lui a donné sa vie.

    Écrit peu de temps après son décès, ce témoignage respire la sincérité. Une trame chronologique suit le destin d’une femme de Kabylie, ayant vécu dans un village modeste, riche d’une culture et d’une civilisation que l’écrivain algérien ne cesse de louer ("Nos champs avaient des noms qui faisaient rêver ceux qui comprennent la langue la plus ancienne d’Afrique du Nord, le tamazight, la langue du roi Massinissa, du roi guerrier Jugurtha, de la reine Dilhya, des écrivains Mouloud Feraoun, Mouloud Mannezri, Tahar Djaout, des parents de Zidane, le footballeur").

    Youcef Zirem inclut à l’intérieur de son livre des poèmes en hommage à Lâaldja. Parler d’elle, louer son souvenir pour qu’elle ne soit jamais oublier, est aussi l’occasion, de parler de sa famille, et en particulier de ses cinq frères et de ses deux sœurs.

    Lâaldja, notre Mère est à lire comme l’un des plus beaux et des plus émouvants portraits de femme, généreuse, courageuse, fière et d’une belle humanité. À sa mort, l’un des plus beaux commentaires est sans doute celui du journaliste et poète Djaffar Benmesbah : "Elle a donné au monde un fragment de littérature et, ainsi, elle enrichit l’humanité".

    Youcef Zirem, Lâaldja, notre Mère, éd Fauves, 2023, 180 p.
    https://www.armitiere.com/livre/22298465-laaldja-notre-mere-youcef-zirem-fauves-editions
    https://www.fauves-editions.fr/livre-laaldja_notre_mere_youcef_zirem-9791030204605-76143.html

    Voir aussi : "Si la vie ne tient à rien"

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  • Guadeloupe classique

    Faisons un petit tout en Guadeloupe avec le Festival international de musique Saint-Georges, considéré par beaucoup comme "le plus prestigieux festival de musique classique des Caraïbes". Cet événement est placé sous l’égide de Joseph Bologne, plus connu sous le nom de Chevalier de Saint-Georges.

    La troisième édition du Festival international de musique Saint-Georges aura lieu du 8 au 15 avril 2023. Au menu, des concerts, des artistes de renommée mondiale et une pléthore d'événements éducatifs et culturels. Tout cela se déroulera au sein de lieux phares et chargés d’histoire de l’archipel des îles de Guadeloupe : le Fort Louis Delgrès à Basse-Terre, l’Église Saint-Pierre et Saint-Paul à Pointe-à-Pitre et le Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre.

    Le festival est placé sous la direction artistique de Marlon Daniel, chef d’orchestre américain de renommée internationale. Plus de 60 musiciens de plus de 20 pays du monde entier se rejoignent pour une semaine de musique classique extravagante "The Art Culture is Beyond Classy" 

    Le Chevalier Saint-Georges, champion, héros et virtuose des Îles de Guadeloupe

    Personnage historique guadeloupéen, violoniste virtuose, chef d'orchestre et compositeur, le Chevalier de Saint-Georges a influencé les plus grands de son époque, notamment Franz Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart.

    Escrimeur hors pair et ardent défenseur des droits civiques pendant la Révolution française, Saint-Georges (1745-1799), né à Baillif, dans le sud de la Basse-Terre, était le colonel de la célèbre "Légion Saint-Georges", premier régiment militaire entièrement noir en Europe. Il s’est battu sans relâche pour l'égalité des droits pour tous, à l'époque controversée où la France était déchirée entre les règles du commerce de l'esclavage et les idéaux révolutionnaires. Le président américain John Adams l'a qualifié "d'homme le plus accompli d'Europe". Rappelons également qu’il est l’héritier de la Distillerie de Bologne, la première distillerie de l’archipel, située à Basse-Terre, à la vue imprenable sur le volcan la Soufrière. Sa vie sera bientôt racontée sur le grand écran.

    L’histoire de Joseph Bologne et son impact sur la musique classique sont encore méconnus du grand public. Mais la sortie mondiale du film biographique Chevalier par le réalisateur Stephen Williams, prévue le 23 avril 2023, lui offrira un majestueux coup de projecteur.

    3ème édition du Festival International de Musique Saint-Georges
    Du 8 au 15 avril 2023 dans les Îles de Guadeloupe
    http://saintgeorgesfestival.com
    https://www.lesilesdeguadeloupe.com/tourisme/fr-fr
    https://www.facebook.com/lesilesdeguadeloupe
    https://www.instagram.com/ilesguadeloupe

    Voir aussi : "Le dur métier de reine"

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  • Heureux comme un enfant au Bhoutan

    Il est possible que ce film vous ait échappé. L'École du bout du monde de Pawo Choyning Dorji, qui nous vient du Bhoutan, a  participé aux Oscars en 2021 dans la catégorie Meilleur Film International, remporté finalement par Drive My Car.

    La petite histoire a retenu que ce long-métrage de 2019 a d’abord été recalé aux Oscars 2020 en raison de la réglementation, le modeste Bhoutan n’ayant pas un véritable comité de sélection. Injuste, évidemment ! Le film de Pawo Choyning Dorji a finalement été repêché l’année suivante, sans pour autant décrocher le Graal, mais mettant en lumière un "petit film" venu d’un pays discret – et le plus heureux du monde d’après une étude – et d’une qualité incroyable. Il nous permet en plus de découvrir un pays à la culture et aux paysages exceptionnels.

    Ce film nous est proposé par Canal+ en ce moment, pour quelques jours encore. 

    On aurait tort de faire de L'École du bout du monde un "Bienvenue chez les Ch’tis bhoutanais"

    Ugyen Dorji est un jeun instituteur bhoutanais, citadin dans l’âme qui vit à Thimphou, la capitale du pays. Il projette de partir vivre quelques années en Australie. L’administration ne l’entend pas de cette oreille. Le jeune homme récemment diplômé doit plusieurs mois d’enseignement à l’État. On l’envoie donc à Lunana, un village isolé à près de cinq mille mètres d’altitude et dominé par l’Himalaya. L’instituteur doit s’occuper d’une école, dans des conditions rudimentaires. Il n’a qu’une envie : repartir aussitôt.

    On aurait tort de faire de L'École du bout du monde un "Bienvenue chez les Ch’tis bhoutanais". Même si l’humour n’est pas absent – la scène où instituteur reçoit un yack en cadeau qu’il doit élever dans la salle de classe – le film de Pawo Choyning Dorji est d’abord un ode à la nature, à la vie simple, à la communauté et aux petits bonheurs. C’est aussi un appel à la réconciliation entre des gens qui n’auraient jamais dû se côtoyer, à savoir un instituteur blasé et citadin et des villageois généreux, sans oublier ces élèves, des enfants absolument craquants (mention spéciale pour la petite Pem Zam).

    Partira ? Partira pas ? Finalement l’essentiel du film tient à ce dilemme que le réalisateur distille tout au long de cette pastorale se déroulant à plus de cinq mille mètres d’altitude. Avec en prime, une chanson du pays, bouleversant de nostalgie. 

    L'École du bout du monde, drame bhoutanais de Pawo Choyning Dorji, avec Sherab Dorji, Ugyen Norbu Lhendup, Kelden Lhamo Gurung et Kunzang Wangdi, 2019, 109 mn, Canal+
    https://www.canalplus.com/cinema/l-ecole-du-bout-du-monde/h/19285762_50001

    Voir aussi : "Tout l’univers"
    "Tu n’as rien vu à Hiroshima"

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  • Sarah Lancman, on le sait

    En attendant la sortie de son prochain album, Le pouvoir des Mots, le 25 mai prochain, Sarah Lancman propose son nouveau single et clip, "Je le sais".

    La jazzwoman, que Bla Bla Blog avait découvert son album À contretemps (Jazz Eleven, 2018), s’épanouit dans un univers musical à faire fondre plus d’un auditeur. Oui, Michel Legrand et Charlez Aznavour se sont penchés avec amour au-dessus du berceau de Sarah Lancman.

    La preuve avec ce single dans lequel la chanteuse, au piano, est filmé sur les toits de Paris.

    So lovely, so romantic.   

    Sarah Lancman, Je le sais, Unlimited Music France, 2023
    https://www.sarahlancman.com

    Voir aussi : "No Symphony Jazz"
    "Les bonnes fées de Sarah Lancman"
    "Sarah Lancman amoureuse"

    Photo : © Sabri Aydi5

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  • L'ogre

    roman,jacques chessex,goncourt,suisse,confrérieJacques Chessex, écrivain suisse disparu en 2009, mérite d’être découvert ou redécouvert tant pour son style audacieux et rude que pour son sens du lyrisme.

    L’Ogre l’a fait connaître en France en 1973 et lui a permis de gagner le Prix Goncourt. Qui est l’ogre de ce roman ? Rien de moins que le père du personnage principal, Jean Calmet, modeste professeur de Latin à Lausanne. Les souvenirs de ce personnage paternel, mort et incinéré dès le début du livre, viennent hanter son fils qui n’arrivera jamais à oublier la présence tutélaire de cette autorité tyrannique.

    Un roman coup de poing qui frappe là où cela fait mal : Jacques Chessex parle du patriarcat dictatorial à une époque où on le croirait disparue (nous sommes en Suisse en 1972, en pleine révolte de la jeunesse contre leurs aînés) et de l’impossibilité d’un homme de construire sa vie à cause de ce père omniprésent, même après sa mort. Un livre magnifique.

    Jacques Chessex, L'Ogre, éd. Grasset, 1973, 208 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/08/16/18828624.html
    https://www.grasset.fr/livres/l-ogre-9782246111412

    Voir aussi : "Le nœud de l’intrigue"

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  • No Symphony Jazz

    Qu’on ne s’y trompe pas : l’album Symphony de Jean-Michel Pilc est, contrairement à ce qu’indique son titre, une suite de solos de piano. Et, à vrai dire, les influences de l’album seraient plus à chercher du côté du jazz que du classique, à l’instar de "Leaving", qui ouvre l’album.

    L’opus est né lors d’une séance d'improvisation en solo en 2021 au studio OJM au Portugal. "Juste après l’enregistrement de l'album Contradictio du saxophoniste espagnol Xose Miguelez, j’ai été inspiré par les conditions parfaites des studios OJM au Portugal - un magnifique Steinway, une acoustique et des paramètres techniques parfaits. J'ai alors décidé qu'il était temps de faire une session ‘mémorable’ dans le cadre de mon projet solo", confie le musicien. C’est dans ce climat de totale liberté que s’exprime le mieux le prolifique et inclassable pianiste. Qu’il est justement nommé son album "Symphony" prouve s’il en était besoin que l’artiste est autant facétieux que hors- cadre. 

    Jean-Michel Pilc fait de son opus une pérégrination aventureuse, assumant complètement le goût pour la découverte, les influences contemporaines et l’improvisation ("Discovery").  La sensibilité du musicien est évidente dans "The Encounter". La retenue et le choix de la mélodie donnent à ce morceau une facture romantique, à telle enseigne que le morceau aurait complètement sa place dans le répertoire classique ou dans une BO de film.

    Le pianiste revient dans "First Dance" à ce qui est le cœur de son opus : le jazz. Mais c’est un jazz  à la fausse coolitude, traversé de passages où la virtuosité de Jean-Michel Pilc s’exprime.  "Just Get Up" sort des sentiers battus avec le choix de sons contemporains où s’exprime une forme de douleur, comme un appel vibrant et brutal à se relever. 

    Symphony ressemble à un chaînon manquant entre jazz, classique et contemporain

    Né à Paris et aujourd'hui citoyen américain, Jean-Michel Pilc a joué avec de nombreux géants du jazz tels que Roy Haynes, Michael Brecker, Dave Liebman, Jean Toussaint, Marcus Miller, ou John Abercrombie.

    Symphony ressemble à un chaînon manquant entre jazz, classique et contemporain. C’est d’autant plus évident dans la composition "Way To Go" qui désarçonnera forcément – mais qui séduira et passionnera tout autant. 

    Jean-Michel Pilc connaît tout autant ses classiques. Que l’on pense au délicat "Understanding" ou à l’étonnante et légère valse "Waltz For Xose", dont les lointaines inspirations de Bach émergent, mais c'est un Bach qui se serait catapulté dans un jazz-club de New York City. Voilà qui fait de ce morceau une des plus belles réussites de l’album.

    De là à dire que Jean-Michel Pilc renie son univers jazz ? Non. La preuve avec le cool "Not Falling This Time" où l’improvisation se fait reine, ou encore cet autre morceau en forme de promesse : "I’ll Be Bach", dont l’orchestration symphonique ferait à coup sûr merveille. Grandiose ! Du très grand Pilc !

    Jean-Michel Pilc, Symphony, Justin Time Records, 2023
    https://jeanmichelpilc.com
    https://www.facebook.com/jeanmichel.pilc.5

    Voir aussi : "Jordane Tumarinson et les petites histoires de son enfance"

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  • De BT93 à BT2023

    Voilà une des plus étonnantes résurrections du rock français. Au début des années 90, un artiste inconnu se faisant appeler BT93 envoie, sous format K7, la maquette d’un album à plusieurs maisons de disque indépendantes. Le projet se heurte à des refus polis mais, très vite, ladite maquette commence à se faire connaître en dehors de tous les circuits traditionnels (nous sommes quelques années avant le développement de l’Internet et, évidemment, les réseaux sociaux n’existent pas). L’album BT93 devient culte mais le musicien – qui chantait "La hiérarchie chie" – se range des voitures.

    Après un revival en 2020 de son album éponyme (réédité grâce à Frédéric Lo), revoilà BT93 – alias Bernard Tanguy, ex-cadre à La Défense, puis entrepreneur avant de devenir cinéaste primé – de retour avec BT2023.  Sainte Victoire a réalisé l’opus et s’est chargé, en collaboration avec le principal intéressé, des chœurs, des synthés et des arrangements.

    Dès l’ouverture, le titre "BT93", autoportrait musical, on se trouve projeté au début des années 90 : les synthés, les rêves de carrière musicale, le travail de bureau et une tenace impression d’avoir été pris au piège : "’La hiérarchie chie’ je l’ai dans le baba / J’ai créé ma boîte la hiérarchie c’est moi".  

    Est-ce à dire que BT93 a enterré ses espoirs ? Non, répond il, ça mettra un peu plus de temps qui assume avec fierté son pseudo, tout en assumant son  parcourt : "Il manque une dimension aux artistes qui n’ont jamais bossé dans un bureau". Dans un talk-over très eighties, "Où sont les puristes ?", "Où sont les altruistes ?" interroge le musicien qui se fait défenseur des poètes, des humanistes et des rêveurs – en un mot des vrais artistes – dans un monde qui semble ne pas fait pour eux ("Les altruistes").

    "Il manque une dimension aux artistes qui n’ont jamais bossé dans un bureau" 

    Avec "Sentiment vague", nous sommes dans un son lo-fi résolument ancré dans la première moitié des années 90. BT93 chante la mélancolie ("C’est un trait qui nous unit") et l’amour tout sauf mièvre et tendre. Plutôt âpre et sans concession. Encore plus touchant et personnel, "Les doigts de la main » est une déclaration d’amour passionnée et une confession de la part d’un "pauvre quinca ado qui déraille". L’auditeur gouttera avec plaisir un morceau pop influencé par des sons country.

    Plus léger et joyeux, l’instrumental "Festival" peut s’écouter comme les réminiscences d’un de ces festivals pop-rock dont l’ouest de la France est si friand.

    À côté du titre engagés et sans concession "CNC", "François I miss you" est la contribution d’un cinéaste (Parenthèse en 2016) pour François Truffaut. BT93 égraine ses films et ses personnages mythiques, dont évidemment François Doisnel. Il est toujours question cinéma avec le titre "Le boulet de l’art et essai" qui retrace le parcours sans concession de Bernard Tanguy, après dix ans dans ce milieu et la création de courts-métrages primés (un Grand Prix Unifrance et un César, tout de même).

    Poète et artiste gothique, BT93 l’est assurément. Pour preuve, le titre très fin de siècle "Mauvais rêve", sur un son pop là encore très années 80, avec un son synthétique et la voix de Sainte Victoire, hantant cet étrange morceau.

    Le rock est omniprésent dans "BT2023", à l’instar du météporite "Ventemiglia Despair". L’auditeur saluera le travail sur le texte, ode à la liberté et à l’insouciance, mis en valeur par le parlé-chanté de BT93 et les chœurs aériens de Sainte Victoire.

    L’album se clôt avec un séduisant et mélancolique duo avec Sainte Victoire ("Tu m’as aimé"). Voilà qui conclue de la plus belle manière le deuxième opus d’un artiste à la carrière passionnante. 

    BT93, BT2033, Dragon Accel / Modulor, 2023
    https://www.facebook.com/BT93.music
    https://www.instagram.com/BT93.music

    Voir aussi :"BT93 ou le miracle d’une résurrection"

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