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• • Articles et blablas - Page 71

  • Un cauchemar vieux de 40 ans

    L'album mythique Thriller de Michael Jackson fête en ce moment ses quarante ans. Il s’agit de l'album des superlatifs : 66 millions d'exemplaires vendus, 32 fois disque de platine, 37 semaines à la première place du classement du magazine Billboard, sept des neuf chansons de l'album sont sortis en single et sont tous entrés à l’époque dans le Top 10 du Billboard Hot 100N. Et c’est sans compter des clips légendaires : "Beat It", "Billie Jean" et bien entendu "Thriller". Voilà qui méritait largement une réédition pour les 40 ans de la sortie de l'album.

    Gros coup de nostalgie avec ce deuxième album solo de Michael Jackson et qui nous rappelle à quel point le "roi de la pop" a su profondément renouveler un genre musical pour lui donner ses lettres de noblesse. Que l’on pense à "Wanna Be Startin' Somethin'" à la pop déjà urbaine et non sans accents de world music. Quant au funk de "Baby Be Mine", il est rehaussé de nouveaux sons venus d’un genre (presque) naissant : l'électronique, également présent dans le moins connu "P.Y.T. (Pretty Young Thing)".

    Lorsque la pop est souriante, efficace et pas forcément géniale ("Human Nature" ou le slow "The Lady In My Life"), elle finit tout de même par devenir légendaire lorsque Michael Jackson s'offre le luxe du featuring – à l'époque où le terme n'était pas galvaudé – de l'ex-Beatles, Paul McCartney.

    En parlant de featuring mémorable, il fait parler de celui de Vincent Price, la voix d'outre-tombe de "Thriller". La petite histoire et les témoignages post-mortem racontent que le roi de la pop n'était pas trop regardant sur le droit de la propriété intellectuelle et morale et que l'ex-interprète de Dracula s'en trouva fort marri. Mais passons sur cette considération juridique et préférons écouter ce fameux "Thriller", cauchemar en même temps que délice musical. Ce chef-d'œuvre intemporel a été en outre magnifié par un clip de près de quatorze minutes, réalisé par John Landis. Un authentique court-métrage sans effet numérique – nous sommes au début des années 80 – mais sentant les effets spéciaux analogiques dignes des meilleurs films d'horreur et la sueur de danseurs – dont le chanteur en personne – grimés en zombies. 

    "Thriller", cauchemar en même temps que délice musical, magnifié par un clip de près de quatorze minutes

    L’autre featuring à évoquer est celui d'Eddie Van Hallen, forcément incroyable avec cette guitare qui a contribué à faire entrer le titre "Beat It" dans la légende du rock. Et ne parlons pas du clip réalisé par  Bob Giraldi. Impossible non plus de ne pas parler de "Billie Jean" : à la scansion inimitable, à la mélodie irrésistible et au son toujours entre la justesse et la sophistication. Le clip, tout aussi mémorable, est de Steve Barron.

    Les neuf titres du célèbre album, dont l'auditeur redécouvre la profondeur du son et la subtilité des arrangements, sont agrémentées pour cette réédition 2022 du 40e anniversaire de dix titres inédits. De vraies curiosités, plus que des morceaux de bravoure, et qui prouvent que Michael Jackson choisissait avec soin les morceaux qu’il allait dévoiler.

    Arrêtons-nous tout de même sur quelques-uns de ces titres, à commencer par "Starlight", une revisite lumineuse du sombre "Thriller". Côté pile et côté face. 

    Les démos du "roi de la pop" peuvent s’écouter comme les trouvailles d’un créateur dingue jamais repu de recherches musicales et rythmiques, souvent franchement abouties ("Got The Hots"), lorsqu’elles ne sont pas joyeuses et étonnantes ("Behind The Mask"). On est là au cœur des années 80, comme nous le rappellent les slow langoureux et sexy, "Who Do You Know" et "Carrousel".

    Maître de la pop, Michael Jackson a su marquer de son empreinte la funk, sur le déclin au début de cette décennie mémorable. C’est ce que nous montrent le nerveux et dansant "Can’t Get Outta The Rain" ou le morceau "Sunset Driver" qui avait largement sa place dans le Thriller définitif. L’auditeur pourra d’ailleurs se demander, à l’écoute du bonus, ce qui a conduit à écarter tel ou tel titre, à l’image du séduisant et amoureux morceau "The Toy".

    D’autres morceaux sont restituées "dans leur jus", à l’instar de "What A Lovely Way To Go" ou, à moindre égard, de "She’s Trouble". On n’ose imaginer ce que l’auteur de Thriller aurait fait de ces diamants purs. 

    Michael Jackson, Thriller, Epic/Legacy, 1982 & 2022
    https://www.thriller40.com
    https://www.michaeljackson.com/fr

    Voir aussi : "Tous fous de Jovan ?"

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  • Un féminicide et des hommes en colère

    La nuit du 12 est le film français à retenir pour l’année 2022. L’Académie des Césars ne s’y est pas trompée il y a quelques jours : elle en a fait le grand gagnant avec six Césars, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure adaptation, sans compter deux Césars pour respectivement Bouli Lanners (meilleur second rôle) et le formidable Bastien Bouillon (meilleur espoir masculin).

    Dans le somptueux paysage de la Vallée de la Maurienne, Clara, une jeune femme sortant d’une soirée entre copines, est agressée à quelques pas de la maison de ses parents. Son corps est retrouvé brûlé. Une enquête commence, menée par Yohan Vivès, de la Police Judiciaire de Grenoble. Les suspects – principalement des ex de la victime – se succèdent, mais l’enquête patine. Qui a supplicié et assassiné Clara ? 

    Un film magistral qui interroge

    Une enquête policière sur un crime, hélas, devenu banal. Sur ce scénario, basé sur un roman et surtout un fait divers authentique, Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Seules les bêtes) construit un film magistral qui interroge.

    C’est une équipe d’homme qui mène l’enquête, des hommes littéralement bousculés par cette histoire de féminicide. Alors que Yohan et Marceau sont bouleversés – pour des raisons différentes – par la mort violente de cette femme, certains propos renvoient à des idées reçues, pourtant vite balayées ("Elle l’a bien cherché…").

    Deux femmes apparaissent dans les vingt dernières minutes, la jeune policière Nadia (Mouna Soualem) et la juge d’instruction (Anouk Grinberg). Elles vont revivifier l’enquête, paradoxalement en ôtant la large part d’affect de ce féminicide. Évidemment, impossible de parler de la conclusion du film, qui aura mené le spectateur et la spectatrice vers un drame indicible et bouleversant.

    En ce moment sur Canal+.

    La nuit du 12, drame policier franco-belge de Dominik Moll, avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners,
    Théo Cholbi, Johann Dionnet, Thibaut Evrard, Julien Frison, Paul Jeanson,
    Mouna Soualem, Pauline Serieys, Lula Cotton-Frapier et Anouk Grinberg, 114 mn, 2022

    https://www.unifrance.org/film/54586/la-nuit-du-12
    https://www.facebook.com
    https://www.canalplus.com/cinema/la-nuit-du-12/h/19877127_40099

    Voir aussi : "Corpus delicti"

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  • Une Histoire de la Raison

    122608_couverture_Hres_0.jpgUne Histoire de la Raison est la retranscription d'une série d'entretiens accordés sur France Culture par le philosophe François Châtelet.

    En choisissant de comprendre comment la raison est née dans la Grèce antique pour s'imposer en Occident au XXème siècle, non sans se trouver confronter à une impasse, François Châtelet esquisse brillamment une histoire de la philosophie  en s'arrêtant sur quelques  personnages clés de la rationalité : Descartes, bien sûr, mais aussi Platon, Aristote, Machiavel, Kant, Hegel (pierre angulaire de son livre), Marx ou Nietzsche.  

    Voici un livre particulièrement revigorant qui donne envie d'aller plus loin dans la compréhension d'une science exigeante, passionnante et parfois mal aimée. Un bouquin vraiment formidable !

    François Châtelet, Une Histoire de la Raison, éd. Points Seuil, 2015, 225 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/12/21/19938848.html
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-francois-chatelet-une-histoire-de-la-raison
    https://www.seuil.com

    Voir aussi : "Bla Bla Blog, classique et confrérie"

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  • Joolsy dans l’espace et sans stress

    En attendant la sortie de son album Interstellar Troubadour le 10 mars, Joolsy propose son premier single "Astéroïde".

    Le clip qui l’accompagne est un véritable récit mi-SF, mi-philosophique. Gulien a gagné avec son groupe le jeu concours du magnat mégalo "Meulon Eusk" Ils sont les premiers civils à habiter une station spatiale, mais ils s'aperçoivent vite qu'il se sont faits arnaqués quand ils voient un astéroïde leur foncer dessus !

    On aura bien entendu deviné les références de celui qui aime à se faire surnommer "Big Cosmoski". On aura deviné la référence au célèbre film des frères Cohen. Comment vivre sa vie lorsqu’on ne peut pas contrôler certaines choses, avec "les merdes qui volent en escadrille" ? La réponse de Joolsy est des plus simples : passer du bon temps et aimer, sans se stresser pour ce qui ne dépend pas de nous. Très stoïcien, tout cela.

    Le nouvel album de Joolsy sortira le 10 mars 2023.

    Joolsy, Astéroïde, Mycelium Musique / Inouïe distribution, 2023
    https://www.facebook.com/Joolsyplays
    https://www.instagram.com/joolsyhopsy
    https://linktr.ee/joolsy

    Voir aussi : "Un nouveau single de Vanessa Philippe pour la Saint-Valentin"

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  • Libres et affranchies

    Inguinis, sulfureuse saga historique paru aux éditions Tabou, propose ici une nouvelle plongée dans la Rome du premier siècle avant Jésus-Christ. Mais c’est un univers plus que vivant. Oubliez les manuels d’Histoire ou les péplums policés. Dans Inguinis, les orgies sont vraiment des orgies et les relations entre hommes et femmes, maîtres et esclaves, maris et femmes ou concubines ne s’embarrassent pas de précautions ni de romantisme.

    Chrysanthe est une perceptrice, se voyant bien professeure de rhétorique. Sa condition d’esclave est au service de Nicomède, un artisan sculpteur sans envergure. La jeune femme doit avant tout s’occuper d’Artémis, une gamine de presque sept ans, la fille de Nicomède. Spurius, l’amant de Chrysanthe, lui promet que Nicomède acceptera bientôt de signer son affranchissement. Une signature qui tarde trop pour l’esclave qui décide de prendre les choses en main. Une orgie, à laquelle elle se donne bon gré mal gré, lui en donne l’occasion.

    Histoire mêlant histoire, antiquité et sexe

    Katia Even, auteure de la jolie et érotique bande dessinée de fantasy Le Peuple des Brumes, est aux origines – si l'on peut dire – de cette histoire mêlant histoire, antiquité et sexe. Nicolas Guenet est au crayon et au dessin : un travail pas si évident que cela pour représenter étreintes, corps sculpturaux, orgies, mais aussi décors plus vrais que nature de la Rome du Ier siècle. On peut à ce sujet saluer le gros travail de documentation qui lui a été nécessaire pour dépeindre cette Rome du Ier siècle.

    L’histoire – celle d’un précieux papyrus qui décidera du devenir d’une esclave au fort tempérament – compte finalement moins que les déboires amoureux et sexuels de sa protagoniste. De plus, un complot se trame dans les plus hautes sphères du pouvoir, mais aussi dans les ruelles sombres de Rome qui voient disparaître de jeunes enfants.

    Ce premier tome des Origines d’Inguinis se laisse lire avec curiosité et prouve, avec Katia Even à la barre, que l’érotisme en littérature et dans la BD se conjugue bien au féminin.   

    Katia Even & Nicolas Guenet, Inguinis, Origines, tome 1, Sanguis Mulieris, éd. Tabou, 48 p.
    http://www.tabou-editions.com
    https://katiaeven.net

    Voir aussi : "Mon corps est à moi"
    "Butineuse !"

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  • Samuele met des paillettes dans sa vie

    Cinq ans après Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent (prix Coup de Cœur Chanson 2018 de l’académie Charles Cros), Samuele est de retour avec son nouvel album, Une paillette dans l’engrenage.

    Bref, incisif et racé, cette création s’appuie sur un son rock, à telle enseigne que l’on sent l’urgence dans cet opus souvent engagé (le titre country-rock "Qu’essé qu’on queer ici ?", "Pastel" ou encore le morceau post-#MeToo "« Non » est une phrase complète").

    Samuele, c’est d’abord une voix et un accent, cher à nos oreilles de ce côté-ci de l’Atlantique. Mais l'artiste est aussi une personnalité forte, qui s’assume trans et non-binaire. Elle accepte de se livrer, non sans poésie ("La noix de coco est un fruit / Je suis fruit moi aussi", "La noix de coco"). Poésie encore dans "La Machine" qui propose de vivre un monde irréel et utopique, plein de couleurs, de fêtes et de paillettes ("Qu’est-ce qui s’est passé ? / Il y a des paillettes dans mon café").

    L'artiste est aussi une personnalité forte, qui s’assume trans et non-binaire

    Retour au réel, pourtant, avec des confessions sur l’incommunicabilité et un “mecspliqueur” ("Tu parles, tu parles"). Samuele parle aussi de la vieillesse et de la mort (elle chante, dans "Par cœur" : "J’ai tellement dansé avec la douleur / J’en ai fait une prophétie"), de la peur ("Je pense que j’ai peur d’avoir peur", dans le morceau pop et jazzy "La peur"), sans oublier le tourmenté "Anxiété High" ("Il n’y a rien qui marche dans mes souliers").

    Là où Samuele vise fort c’est lorsqu’elle se livre avec pudeur. On pense au titre "Papillon", un joli morceau pop, délicat, doux et sensible : "Je suis comme un papillon / Les ailes encore mouillées dans une belle et grande maison". Et si la "paillette dans l’engrenage" du titre n’était pas dans ces belles déclarations d’amour que sont "Ta toune" et "Là pour toi" ?

    Samuele, Une paillette dans l’engrenage, InTempo Music, 2022
    https://www.samuelemusique.com
    https://www.facebook.com/samuelemusique
    https://www.instagram.com/samuelemusique

    Voir aussi : "Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent"

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  • Si la vie ne tient à rien

    Prix Goncourt 2022, Brigitte Giraud aura su marquer le grand public comme sans doute peu de personnes avant elle. Son roman Vivre vite (paru aux éditions Flammarion) propose de revenir sur un accident dont l'auteure a été victime. L'ouvrage se veut l'autopsie d'un drame qui n'aurait jamais dû arriver. 

    Au début de l'été 1999, Brigitte et son mari Claude s'apprêtent à prendre possession d'une maison dans la région lyonnaise. L'achat était improbable, comme le confie l'auteure. C'est un des premiers rouages d'un cycle d'événements qui aboutira à la mort accidentelle de Claude. Des faits grands ou petits, dépendants ou indépendants de la volonté de Brigitte, a priori futiles ou au contraire importants constituent l'autopsie d'un drame intime, sous forme d'une enquête partant de ces deux petits mots : "Et si"...     

    Une enquête partant de ces deux petits mots : "Et si"...     

    "Et si je n’avais pas voulu vendre l’appartement, si je ne m’étais pas entêtée à visiter cette maison, si mon frère n’y avait pas garé sa moto pendant sa semaine de vacances, si il avait plu ce jour-là, si j’avais eu un téléphone portable…" Brigitte Giraud égraine ces suppositions comme autant de regrets, voire de reproches. Un coup de fil passé à des parents, un autre jamais passé à un mari, des clés récupérés trop tôt, des vacances imprévus d'un frère, une moto que l'on propose de garer, un déplacement à Paris ou une chanson un peu trop longue... À côté de cela, Brigitte Giraud évoque des faits qui la dépassent : une moto homologuée à la vente en France... et pas au Japon.

    La cruauté du livre est d'autant plus poignante que l'événement est arrivé vingt ans plus tôt, preuve que la douleur est toujours présente. Avec Vivre vite, réflexion sur le destin et sur la fragilité de l'existence, Brigitte Giraud offre la tranche de vie d'une femme durant la dernière année du XXe siècle.

    À la lecture de cet admirable roman, on comprend pourquoi le Jury Goncourt l'a récompensé.       

    Brigitte Giraud, Vivre vite, éd. Flammarion, 2022, 206 p.
    https://editions.flammarion.com/vivre-vite/9782080207340

    Voir aussi : "Un livre comme une vie se brise"

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  • Héroïne du quotidien

    Sorti l’an dernier, le film À plein temps du Franco-québécois Éric Gravel est absolument à découvrir en ce moment sur Canal+. S’il y avait une seule raison à cela, elle tiendrait en un prénom et un nom : Laure Calamy, sans doute l’une des meilleures actrices françaises du moment, découverte dans la série Dix pour cent, avant de connaître la consécration avec l’excellente comédie Antoinette dans les Cévennes (César 2021 de la meilleure actrice).

    Pour À plein temps, l’actrice originaire d’Orléans incarne Julie Roy, une femme divorcée devant s’occuper seule de ses deux enfants tout en travaillant à Paris dans un palace. Julie a choisi de s’installer en Province, en Bourgogne plus précisément. C’est une travailleuse, comme il en existe des centaines de milliers d’autres, obligée de jongler entre ses enfants, son travail et les transports en commun. Tout se complique lorsqu’une grève perturbe les réseaux ferrés. Il faut des trésors d’ingéniosité pour arriver à allier travail, famille et transports.

    A priori, voici un film social – et ici, un très bon film social – comme le cinéma français en propose régulièrement : le rythme infernal d’une travailleuse pauvre, la charge mentale d’une femme obligée d’élever seule ses enfants (le père est aux abonnés absents), la dèche, la lutte des classes suggérée avec le palace dans lequel travaille Julie, les transports en commun quotidiens devenant vite l’enfer et les grèves, outils de luttes sociales pouvant se transformer en enfer pour les personnes qu’elles étaient censées défendre.

    Un vrai thriller

    Or, l’originalité d’Éric Gravel est d’avoir transformé ce récit social se déroulant sur quelques journées en un vrai thriller servi par les courses de Laure Calamy, un montage nerveux, mais aussi la musique électro d’Irène Drésel.

    Impossible pour le spectateur de se détacher de ce film sur la fuite en avant d’une mère de famille courageuse, mais finalement dépassée par le rythme du quotidien.

    Ce formidable drame a été récompensé à la Mostra de Venise par un Prix du meilleur Réalisateur et de la meilleure Actrice pour Laure Calamy, également  Prix d’interprétation aux Arcs Film Festival où l film a reçu le Prix Cineuropa. Pour les Césars 2023, le film est nommé dans plusieurs catégories : meilleure actrice pour Laure Calamy, meilleur scénario original pour Éric Gravel, meilleure musique originale pour Irène Drésel et meilleur montage pour Mathilde Van de Moortel. 

    À plein temps, drame français d’Éric Gravel, avec Laure Calamy,
    Anne Suarez, Geneviève Mnich, Nolan Arizmendi,
    Sasha Lemaitre Cremaschi,
    Cyril Guei, Lucie Gallo, Agathe Dronne, Mathilde Weil,
    Dana Fiaque, Mareme N'Diaye et Olivier Faliez, 2021, 87 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/a-plein-temps/h/18300423_40099
    https://www.hautetcourt.com/films/a-plein-temps

    Voir aussi : "Chacun cherche son âne"

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