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• • Articles et blablas - Page 76

  • Un tour avec Indurain

    Indurain, c’est le duo suisse constitué de Marius Zimmermann et  Sylvain Sangiorgio.

    Ils nous arrivent de Genève avec un EP, Vacances à la mer, à la facture pop folk ("Imagine"), et non sans couleurs ("Carola"). 
    L’influence du son rock des seventies est bien présent dans cette manière de prendre l’auditeur à contre-pied ("Au pas de danse").

    "Vacances à la mer", le titre éponyme de l’EP, est accompagné d’un clip "de facture totalement locale", comme le précisent les artistes. Dans cette période de froid, pourquoi ne pas se précipiter vers cette vidéo légère, souriante et chaleureuse ? "Vacances à la mer / Taper la Manche à Deauville… / Dormir en voiture / Rêver de Nature / Calanques / Côte d’Azur". 

    Indurain, Vacances à la Mer, Urgence Disk, 2022
    https://www.instagram.com/indurain_music
    https://music.imusician.pro/a/q3wz4el9/
    https://www.deezer.com/fr/album/318104597

    Voir aussi : "Cinoche"

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  • Turquoise M et son amour de piano

    Piano-voix : voilà un style musical qui prend tout son sens dans le dernier single de Turquoise M, "À mon piano", que la chanteuse présente avec un clip d’une belle poésie réalisé par Pénélope Marcadé.

    Le piano est bien entendu au centre de cette chanson qui est une déclaration d’amour pour un instrument autant qu’un hommage à la chanson française : "Sans toi je suis sans défense / t'es le seul endroit où je suis en transe / Samedi soir ou même dimanche / Je ne vois personne t'es ma romance quand je travaille sur tes notes".  Une vraie belle histoire d’amour avec un piano qui accompagne sa vie et ses créations. 

    Avec "À mon piano", Turquoise M clôt ce premier cycle de piano-voix très épurés 

    Turquoise M revendique ses racines musicales, à commencer par Véronique Sanson : "On me dit c'est fou t'as le même grain de voix que Veronique Sanson / On me dit c'est drôle tu restes accrochée à cet âge d'or des chansons".

    Avec "À mon piano", Turquoise M clôt ce premier cycle de piano-voix très épurés en s'adressant directement à l'instrument qui l'accompagne depuis l'enfance. Heureuse de s'être d'abord révélée au public avec des chansons brutes et "dénudées", elle travaille maintenant avec Colin Russeil pour trouver les arrangements qui permettront d'habiller au mieux les morceaux de son premier EP, dont la sortie est prévue pour 2023. Elle promet plus de rythme, de chœurs ou de synthés, mais toujours autant d'émotion dans la voix.

    Turquoise M, À mon piano, 2022
    https://www.facebook.com/Turquoiseaime
    https://www.instagram.com/turquoise_aime

    Voir aussi : "Au paradis avec Vanessa Philippe"

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  • Étranges photos

    L'Orangerie des Musées de Sens accueille une nouvelle exposition de photographies consacrée au travail d'Henri Le Secq (1818-1882), en partenariat avec le musée des Arts décoratifs de Paris.

    Un qualificatif colle à cet artiste du XIXe siècle, alors que la photo n’en est qu’à ses balbutiements : celui de "primitif" de ce nouvel art. En dépit de la méfiance du public, pour ne pas dire de son désintérêt,  Henri Le Secq a parcouru la France des villes et des campagnes, ramenant des témoignages uniques mais aussi le regard d’un artiste qu’il est bon de découvrir ou redécouvrir.

    Les concepteurs de l’exposition sénonaise rappellent que la toute première image fixée est bourguignonne et date de 1826. Nicéphore Niépce réalise une prise de vue à Saint-Loup-de-Varennes, en Saône-et-Loire.

    Né à Paris, Henri Le Secq, après des études en peinture fait partie de ses pionniers de la photographie à travers les techniques du calotype et du cyanotype. Au début des années 1850, il se déplace à Sens sans doute à l’invitation d’Eugène Viollet-le-Duc qui y restaure le Palais synodal de 1856 à 1865. Il réalise alors une série de vues de la cathédrale Saint-Étienne et de ses abords ("Sens, Palais synodal").

    Scènes fantasmagoriques

    Par la suite, c’est un voyage à travers la France qu’entreprend l’artiste grâce à la Mission héliographique. Il immortalise des centaines de lieux, que ce soient ses cathédrales ("Chartres, Cathédrale Notre-Dame"), des habitats populaires ou des sites en restauration. Ce travail patrimonial est également artistique car Henri Le Secq s’intéresse aussi aux paysages. Ses clichés en font des scènes fantasmagoriques, saisies et cadrées avec une rare modernité ("Neige au Champ-de-Mars").

    En 1905, alors que le musée des Arts décoratifs ouvre ses portes rue de Rivoli, le fils d’Henri Le Secq offre à l’institution une partie du fonds photographique de son père - plus de 1000 négatifs et tirages. Le public le découvre en partie en 1986, lors de la première et seule exposition monographique qui lui est dédiée.

    55 tirages, calotypes et cyanotypes originaux, issus de ce fonds et rarement montrés, ont été sélectionnés pour cette présentation. Outre les photographies sénonaises, on y découvre quelques autoportraits, des vues d’architectures, façades d’édifices religieux ou civils à Paris, Provins, Reims ou Strasbourg, ainsi que des paysages, carrières, champs et ruisseaux. Ces œuvres témoignent de l’intérêt visuel d’Henri Le Secq pour la nature, le patrimoine architectural et religieux, mais aussi de son regard sur le Paris de la moitié du XIXe siècle, alors en pleine mutation.

    Cette plongée dans la France de cette période et la redécouverte de l’oeuvre d’Henri Le Secq est à découvrir en ce moment et jusqu’au 20 mars 2023 à l'Orangerie des Musées de Sens. Il faut noter qu’une Conférence sera proposée  le 18 janvier 2023 à 18h30, salle du Jubé par Sébastien Quéquet et Emmanuel Berry, commissaires de l’exposition.

    Exposition "Les mystérieuses photographies d'Henri Le Secq"
    À l'Orangerie des Musées de Sens, du 17 décembre 2022 au 20 mars 2023
    135 rue des Déportés et de la Résistance 89100 Sens
    Entrée libre
    Tél. 03 86 64 46 22 
    https://www.musees-sens.fr

    Voir aussi : "Pincez-moi : Pincemin est à Sens"
    "Choses vues"

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  • Musique à longue portée

    Mea culpa ! C’est seulement aujourd’hui que Bla Bla Blog s’intéresse à l’excellente émission de France Musique, Musicopolis. Disons aussi qu’il n’est jamais trop tard pour découvrir cette série au long cours produite et animée par  Anne-Charlotte Rémond. Musicopolis est diffusé du lundi au vendredi à partir de 13H03 – très précisément ! Chaque émission dure moins de trente minutes.

    Les amateurs de musique classique et contemporaine, comme les curieux de découvertes ou redécouvertes, trouveront dans ce programme le rappel que des œuvres aussi connues que les concertos pour piano de Scriabine, le Requiem allemand de Brahms ou même la bande originale de Harry Potter de John Williams ont leur propre histoire. La genèse de ces créations est souvent passionnante et la réception du public pas moins étonnante. Que l’on pense à la formidable Symphonie n°3 dite "des chants plaintifs" d’Henrik Gorecki, créée à Royan en 1977.

    Anne-Charlotte Rémond mène son Musicopolis avec talent, expliquant et vulgarisant des chefs d’œuvre réputés parfois comme difficiles d’accès, à l’instar de l’opéra Le Grand Macabre de Ligeti.

    Une encyclopédie musicale

    Pas de blabla dans ces émissions dans chaque émission de vingt-cinq minutes mais beaucoup d’extraits musicaux et juste ce qu’il faut d’éclaircissements. La productrice et journaliste sait nous faire entrer dans la vie de ces hommes et de ces femmes, célèbres (Bach, Brahms, Stravinsky, Beethoven) ou non (Franz, Schreker, Charles Lecocq ou, plus près de nous, Betsy Jolas).

    Parmi les récentes émissions, Anne-Charlotte Rémond nous raconte l’histoire du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach qui est resté longtemps dans l’oubli, dans la mesure où il avait été écrit comme un ouvrage pédagogique à destination des élèves du cantor de Leipzig. L’auditeur sourira sans doute à l’écoute d’un autre épisode consacré Scriabine, aussi génial comme compositeur que brouillon comme créateur. Et ce n’est pas sans facétie que Micropolis s’intéresse à la Sonate de Vinteuil, une œuvre imaginée par Marcel Proust pour À la Recherche du Temps perdu.

    On ne peut que conseiller de se plonger dans l’intégrale des séries de Musicopolis qui peut aisément s’appréhender comme une encyclopédie musicale classée par date, du XIIe siècle à nos jours.  Pour les amoureux de musique classique et contemporaine, cette série de podcasts est un joli cadeau.

    Musicopolis, série d’émissions et de Podcasts, France Musique, présenté par Anne-Charlotte Rémond
    Du lundi au vendredi de 13H03 à 13H30
    https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/musicopolis
    https://www.radiofrance.fr/francemusique/musicopolis-l-integrale-des-series


    Voir aussi : "La critique n’est pas aisée, l’art est difficile"

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  • Les liens du sang

    Un film italien se fait remarquer cet hiver comme un succès surprise pour la plateforme Netrflix. Il s’agit du thriller Il mio nome è Vendetta de Cosimo Gomez avec Alessandro Gassmann, Ginevra Francesconi dans les rôles titres.

    Santo Romeo mène une existence tranquille dans le Trentin avec sa femme Ingrid et sa fille Sofia. Lors d’une sortie avec son père, l’adolescente poste une photo de lui sur son Instagram. Cet acte anodin marque le début d’une chasse à l’homme, car Santo est en réalité Domenico Franzè,  un ancien mafieux recherché par la Ndrangheta, la mafia calabraise.

    Nous sommes là dans un film d’action honnête et même haletant

    Le terme "liens du sang" prend tout son sens dans cette histoire où une famille italienne banale se trouve rattrapée par cette autre "famille", sanglante cette fois-ci, bien décidée à régler ses comptes. Le duo père et fille reprend les codes du Léon de Luc Besson, jusqu'à la coupe de cheveux de Sofia.

    Mais ne glosons pas inutilement cette histoire de liens familiaux, de vengeance, de passé qui ne passe pas et finalement de bâton-témoin transmis du père à la fille. Nous sommes là dans un film d’action honnête et même haletant, mené jusqu’au dernier quart d’heure et avant un épilogue dont je ne dévoilerai rien.

    Au final, disons aussi que la pieuvre mafieuse est la grande perdante de ce jeu de massacre qui ne laissera toutefois personne d’impact.

    Il mio nome è Vendetta, thriller italien de Cosimo Gomez, avec Alessandro Gassmann, Ginevra Francesconi, Alessio Praticò et Remo Girone, 2022, 90 mn, Netflix
    https://www.netflix.com/fr/title/81458368

    Voir aussi : "Flow de neige, de sons et de baisers"
    "Triple zéro"

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  • Voyage intérieur avec Sophie Maurin 

    En attendant son futur album Longitudes prévu en février 2023 qui nous réserve un voyage au long cours, Sophie Maurin propose son premier single, "Longitudes", justement.

    Le moins que l’on puisse dire est que la chanteuse varoise a su marquer les esprits dès son premier opus : Coup de cœur de l’Académie Charles Cros, un "4F" chez Télérama, lauréate du FAIR, le Prix Francos Adami, sans compter des louanges des critiques. Une autre consécration inattendue a marqué les esprits : un duo avec Jamie Cullum pour son titre "Far Away", signe que Sophie Maurin est déjà entrée dans la cour des grands.

    Mais parlons du présent et aussi de l’avenir avec ce titre très réussi qu’est "Longitude", servi par un clip magnétique et décalé de Carol Teillard d’Eyry. 

    Un phrasé incroyable

    C’est un voyage intime, intérieur et pop que propose la chanteuse. Dans un périple immobile dans lequel le seul décor est celui d’un salon, Sophie Maurin parle justement de nos immobilités du quotidien et du besoin de partir. Mais partir pour quoi ? "On court, on court les longitudes / Les jours et les kilomètres de solitude".

    L’hyper-talent de Sophie Maurin est évident, grâce à sa voix veloutée de la chanteuse, au texte poétique et efficace mais aussi à son phrasé incroyable ("UTC, Temps Universel Coordonné/ D’où t’es, tant d’heures à déplacer"). 

    Sophie Maurin, Longitudes, 37° SUD, 2022
    https://www.facebook.com/sophiemaurinmusique

    Voir aussi : "Au paradis avec Vanessa Philippe"
    "Nombres d’Oré"

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  • International Chico César

    Chico César propose avec ce nouvel et dixième album qu’est Vestido de Amor son opus le plus international. Il revient avec des chansons aux couleurs multiples, naviguant du forro nordestin au reggae jamaïcain, de la rumba zaïroise aux langueurs du calypso, du coco des pêcheurs côtiers aux électricités du rock urbain.

    Bien entendu, ses racines brésiliennes – à commencer par sa langue – ne sont pas oubliées, à l’instar du doux et sucré "Flor Do Figo". Cette fleur de figuier permet au musicien de chanter la liberté, l’amour et le lâcher-prise : "De novo algo aconteceu comigo / Me sinto vivo, livre, solto no ar / A liberdade é meu melhor abrigo" ("Quelque chose m'est arrivé à nouveau / Je me sens vivant, libre, dans les airs / La liberté est mon meilleur abri").  

    Le titre "Vestido de Amor" permet à Chico César d’habiller ses compositions de sons électroniques, avec une facture pop internationale – mais toujours en brésilien et avec le besoin et l’envie de vivre l’amour avec douceur, légèreté et insouciance : "O que me veste é tão leve / Leva a mansidão de amar / A imensidão de ser vida viva / Para o amor encontrar" ("Ce qui m'habille est si léger / Il faut la douceur d'aimer / L'immensité d'être vivant / Pour trouver l'amour"). Il est encore question d’amour dans la suave ballade "Te Amo Amor".

    Le voyage en Amérique du Sud continue avec le passionnant et envoûtant "Reboliço". Ce morceau de Chico César fait merveille : dansant, rythmé et proposant une revisite de l’amour et de la passion sous l’angle des télénovelas. Osé, malin et bien vu. "Nem a Globo faz / Uma novela como a que vida fez / Eu 'to amando e sou amado outra vez / Esse enredo, esse novelo é bom demais" ("Même Globo ne le fait pas / Un feuilleton comme celui que la vie a fait / Je suis amoureux et je suis encore aimé / Cette intrigue, ce feuilleton est trop bien").

    "Amorinha", une balade mélancolique, est un chant d’amour pour une femme qui n’est, hélas, pas libre. Est-ce grave ? Les amours vaines ne font de mal à personne, chante Chico César ("Amores vãos vêm / Na paz não fazem mal a ninguém").

    Jamais sans doute l’engagement n’a paru aussi captivante et sexy

    Avec "Sobre Humano" l’artiste brésilien ose un savoureux mélange des couleurs grâce à Salif Keita. Nous voilà entre l’Amérique du Sud et l’Afrique dans un titre humaniste dans l’âme : "Quem acha que é maior / E vai comprar pois tem dinheiro / É insano pois a vida é uma só / Um só lugar" ("Celui qui pense qu'il est plus grand / Et l'achètera parce qu'il a de l'argent / C'est fou parce qu'il n'y a qu'une seule vie / Un seul endroit"). Ce voyage de l’autre côté de l’Atlantique, le musicien brésilien le fait avec cet autre morceau, "Pausa", à la très grande poésie : "As lágrimas lavaram o mundo / Mas o pranto não cessou / Era um buraco tão fundo / Que o dilúvio não findou / E a nossa sede era de ser / E era amor" ("Les larmes ont lavé le monde / Mais les pleurs n'ont pas cessé / C'était un trou si profond / Que le déluge n'a pas fini / Et notre soif devait être / Et c'était l'amour").

    Il est question d’engagement encore plus frontal avec le formidable "Bolsominions", pourfendeur des adorateurs de Bolsonaro qui était encore Président au moment de la sortie de l’album du poète, écrivain, journaliste, ancien secrétaire d’État sous Lula et musicien qu’est Chico César. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’artiste brésilien ne ménage pas ses coups contre le Président populiste et libéral : "Les bolsominions sont des démons / Qui sont sortis de l'enfer", chante-t-il ("Bolsominions são demônios / Que saíram do inferninho"). On peut remercier et applaudir Chico César de faire de ce morceau engagé un joyau musical (six minutes trente, tout de même), un chef d’œuvre de maestria et de virtuosité et un titre à faire danser les damnés de la terre. Jamais sans doute l’engagement n’a paru aussi captivant et sexy qu’avec ce diabolique "Bolsominions", le meilleur extrait titre de l’album, sans aucun doute.    

    Retour en Afrique avec le tout aussi formidable "Xango Forro e Ali", avec Ray Lema en featuring. L’auditeur verra dans ce séduisant morceau un appel au vivre ensemble, à la joie de vivre et à la main tendue par-delà les frontières.

    Toujours désireux d’insuffler de nouvelles influences dans son opus, Chico César s’avance du côté du reggae avec des sonorités pop-rock pour cette déclaration sensuelle et enflammée qu'est "Corra Linda" : "Corra linda / Tu visse / Eu quero te encher de xêro / De dengo até tu transbordar" ("Corra Linda / Tu vois / Je veux te remplir d'amour jusqu'à ce que tu débordes").

    Vestida de Amor se termine, comme l’on peut s’en douter, dans le rythme, la danse et aussi l’amour. Mais cette fois, avec "Na Balustrada", Chico César désarçonne l’auditeur avec ce qui peut s’écouter comme un hymne à l’amour se jouant du temps qui passe et de l’âge des artères : "O que é um pouco mais de tempo ou de combustível / Se o nível da adrenalina faz a gente ir?" ("Qu'est-ce qu'un peu plus de temps ou de carburant / Si le niveau d'adrénaline vous fait avancer ?"). L’amour est incroyable, conclue le chanteur.

    Et l'on est bien obligé de le croire. 

    Chico César, Vestido de Amor, Zamora Prod, 2022
    https://chicocesar.com.br
    https://www.facebook.com/OficialChicoCesar
    https://www.instagram.com/oficialchicocesar

    Voir aussi : "Thomas Kahn, volcanique !"
    "Chanter dans les forêts de Sibérie avec Jean-Baptiste Soulard"

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  • Résurrection

    Parlons, pour commencer, du label Présence Compositrices qui entend promouvoir et diffuser les femmes compositrices de toute époque et tout pays. Leur premier album proposé est une œuvre de Marie Jaëll,  Ce qu’on entend dans l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis, qu’interprète au piano Célia Oneto Bensaid. Bla Bla Blog avait découvert l’instrumentiste à l’occasion de son programme classique et contemporain Metamorphosis consacré à Philip Glass, Maurice Ravel et Camille Pépin – une compositrice, déjà.

    Le nouvel album de la pianiste est une vraie découverte ou redécouverte : celle de Marie Jaëll, tombée dans l’oubli. Née en 1846, Marie Jaëll-Trautmann, de son vrai nom, a été considérée comme une grande artiste et pédagogue par ses pairs, que ce soit César Franck, Gabriel Fauré ou Camille Saint-Saëns. Elle a été l’une des premières femmes admises à la Société des Compositeurs de Paris. Sa carrière s’est pourtant arrêtée à l’âge de 45 ans au profit de la recherche scientifique. Elle décède en 1925.

    Durant les dernières années du XIXe siècle elle compose les trois pièces pour piano Ce qu'on entend dans l'Enfer, Ce qu'on entend dans le Purgatoire et Ce qu'on entend dans le Paradis, d’après une lecture de la Divine Comédie de Dante. Tout comme le poète italien avait conçu son chef d’œuvre comme un triptyque littéraire, Marie Jaëll a fait le choix de l’équilibre : trois parties constituées de six morceaux chacune. Le piano de Célia Oneto Bensaid sert à merveille une création de la fin du XIXe siècle influencée par le romantisme et le classicisme. Chopin, Wagner et Schumann ne sont jamais très loin ("Poursuite").  

    Le piano de Célia Oneto Bensaid sert à merveille une création de la fin du XIXe siècle influencée par le romantisme et le classicisme

    L’auditeur appréciera le raffinement, et dans la composition et dans l’interprétation de Célia Oneto Bensaid. Que l'on pense au deuxième mouvement, "Raillerie" où la déambulation se fait par-delà la mort, sur la pointe des pieds et non sans un rire grinçant. Le classicisme de Marie Jaëll se pare aussi de teintes debussyennes, à l’image du morceau "Dans les flammes". Ce chant des enfers qu’est "Blasphèmes", expressionniste, darde un souffle ardent et satanique. Le sixième et dernier morceau consacré à l’enfer ("Sabbat") se fait plus diabolique encore avec sa danse de démons qui annonce le purgatoire.  

    La délicatesse et la retenue ouvrent la partie consacrée au purgatoire, justement, une partie qui frappe par ses tensions et ses changements de rythmes ("Remords"). Au mouvement "Pressentiments" vient répondre le mélancolique et douloureux "Désirs impuissants". Avec "Alanguissement", on trouve du romantisme wagnérien dans ce morceau jouant de l’hésitation et du contre-pied, comme un amour qui ne saurait s’exprimer. Le ravelien "Maintenant et jadis" et le tourmenté et "Obsession" viennent clôturer dans une acrimonie certaine cette deuxième partie de l’Enfer, avant "Obsession", composé comme une ritournelle obsédante.

    Pour les pièces consacrées au Paradis, Célia Oneto Bensaid nous emmène dans un univers faurien, paisible ("L’apaisement") où tout n’est qu’harmonie et volupté ("Voix célestes"). En digne représentante du classicisme français, Marie Jaëll ne peut cacher ses influences (Saint-Saëns, Ravel, Franck). Même lorsqu’il est question d’un "Hymne", la compositrice ne choisit pas la démonstration ni la virtuosité mais une berceuse réconfortante.

    L’auditeur remarquera l’écriture fine et subtile de "Quiétude". La mélancolie affleure dans ce qu’on entend du paradis, à l’instar de "Souvenance" venant précéder la conclusion mélancolique et triste ("Contemplation") de ce voyage métaphysique autant que romanesque. Un voyage servi par une Célia Oneto Bensaid concentrée, inspirée et ressuscitant une compositrice tombée dans l’oubli. 

    Marie Jaëll, Ce qu’on entend dans l’enfer, le purgatoire, le paradis,
    Célia Oneto Bensaid, piano, Label Présences Compositrices, 2022
    http://www.mariejaell.org
    https://www.celiaonetobensaid.com
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100039928732584

    https://www.presencecompositrices.com

    Voir aussi : "Album univers"
    "Camille Pépin, sans coup férir"
    "Dante, voyage au bout de l'enfer"

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