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• • Articles et blablas - Page 81

  • Un peu de consolation avec CATT 

    Étrange, douce et envoûtante CATT. Plonger dans le clip de son dernier single, "Spell Me Free" c’est se faire croquer tout cru grâce à sa voix, à une mélodie imparable et un son pop-rock à la fois tendre et planant tout à la fois. C’est sans compter les images d’un somptueux et surréaliste clip réalisé par  Michèl M. Almeida.

    Voilà qui augure un album passionnant, Change, à paraître le 24 mars 2023 sur ListenRecords. La mélancolie est évidente dans ce magnifique single qu’est "Spell Me Free", un titre pop et européen orchestré et produit avec soin.

    "L'hiver dernier, j'ai vécu en dehors de Berlin pendant un certain temps. Une retraite après beaucoup de tournées et tout le bruit des mois précédents. Moi seul avec mes instruments", explique CATT, avant d’ajouter : "Il y a un jour où je me suis sentie très triste, presque comme si je portais la tristesse de toute l'humanité. Je suis allée au bord de l'eau et j'ai pleuré. Ensuite, Spell Me Free a jailli de moi comme si toute cette tristesse se transformait en espoir, en paix, en euphorie. C'était comme si je sortais de l'autre côté avec un cadeau dans les mains".

    CATT est à découvrir et à suivre absolument. 

    CATT, Spell Me Free, single, ListenRecords, 2022
    http://www.catt-music.com
    https://www.facebook.com/musicbycatt
    https://www.instagram.com/cat

    Voir aussi : "Nombres d’Oré"

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  • L'art de Loputyn

    C’est à une découverte que je vous invite, celle d’une artiste italienne, à travers un passionnant et très bel artbook proposé par les éditions Shockdom.

    Derrière Loputyn se cache la dessinatrice italienne, Jessica Cioffi, aux aquarelles délicates dans la facture et aux représentations souvent cruelles. Après avoir publié en France ses albums Cotton Tales (le dernier chapitre de l’artbook y est consacré) et Francis, les éditions Shockdom proposent un somptueux artbook divisé en sept chapitres, idéal pour découvrir un aperçu de l’œuvre de Loputyn.

    Son univers est celui de princesses perdues dans des mondes où rôle le mal et la mort.  Ces jeunes filles rêveuses (le chapitre "Rêverie"), parfois perdues dans des paysages végétaux – ce pourrait être le parc d’un domaine anglais comme une nature sauvage, à l’instar de ces trois lilliputiennes en pleine promenade – semblent tout droit sortie d’un livre pour enfant de l’époque victorienne (le chapitre "Promenade dans la nature").

    Sauf que Loputyn, aka Jessica Cioffi, vit à Brescia dans la péninsule italienne et fait partie de ces jeunes artistes européennes prometteuses.

    L’artiste s’inspire de l’imagerie du XIXe siècle pour mieux détourner les codes des contes pour enfants

    L’artiste s’inspire de l’imagerie du XIXe siècle, visible jusque dans les costumes, pour mieux détourner les codes des contes pour enfants. Dans cet artbook, les monstres côtoient d’innocentes damoiselles d’une autre époque. Loputyn ose aussi l’érotisme. Que l’on pense au chapitre "Queue de coton", à cette interprétation sensuelle de Peau d’Âne ou encore à cette jeune fille à demie-nue pourfendue par une épée en même temps qu’un loup qu’elle étreignait – et/ou qu’il attaquait.

    L’amour fait, du reste, l’objet d’un chapitre. La peintre et graphiste italienne représente à l’aquarelle ces magnifiques jeunes filles dans des tableaux où la cruauté de l’amour est implacable : adolescente accrochée à un tableau de collectionneur telle une insecte, maîtresse empalée avec son loup d’amant (nous l’avons dit), un autre loup mangeant le corps-pelote de laine d’une jeune fille. Mais ces héroïnes peuvent aussi être les manipulatrices, à l’exemple de cette ensorceleuse sexy ou de cette autre jeune fille brossant avec amour le pelage d’un loup des plus dociles.  

    À l’instar des livres pour enfants, les animaux sont omniprésents : des loups, des lapins blancs, souvent victimes naïves et innocentes, un chien enragé ("Possession"), un escargot nonchalant, sans compter ces crânes de cervidés ponctuant les illustrations de l’artbook, comme autant de vanités.

    Loputyn fait partie de ces artistes italiennes à découvrir absolument. Son univers fait de rêveries entend aussi bousculer le lecteur. La technique de l’aquarelle, la finesse des traits et l’inspiration des vieux livres pour enfants viennent servir des messages sérieux et plus sombres et cruels qu’il n’y paraît.   

    Loputyn, Artbook, éd. Shockdom, 2022, 80 p.
    https://fr.shockdom.com
    https://stay-hop.com/collections/loputyn
    https://www.facebook.com/jessica.cioffi.14
    https://www.instagram.com/loputyn/?hl=fr

    Voir aussi : "Oh, les beaux jours"
    "Terribles filles rêveuses"

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  • Je m'en irai à Guéthary

    Étrange et magnétique projet musical que ce Guéthary, album en forme de mélange thématique, autour de la ville basque d’où vient le pianiste Aurèle Marthan. Le musicien y a même créé un festival.  

    À la première écoute, il est impossible de voir le point commun qui relie des artistes aussi différents que Camille Saint-Saëns ("Le Carnaval des Animaux"), Philip Glass, François Couperin (la pièce pour clavecin "La Basque"), les Eagles ("Hotel California") ou le groupe pop français La Femme ("Sur la planche"). Voilà un choix éclectique pour ce répertoire qui a tout pour décontenancer l’auditeur. Le résultat est pourtant un opus cohérent et envoûtant.

    Guéthary est un voyage géographique et musical dans cette petite ville de la côte basque située non loin de Biarritz. Le pianiste en fait un album fait de sensations et d’impressions aux mille teintes. Aurèle Marthan impose lui-même la signature et la marque de cet opus avec une de ses compositions. Le bien nommé morceau "Guéthary" se veut une déambulation magique dans son pays, non sans des teintes raveliennes. Ravel, justement, a une place de choix. Le natif de Ciboure, à quelques encablures de la modeste cité balnéaire, est présent grâce à son "Concerto en sol M.83". Aurèle Marthan exprime dans son interprétation la puissance maritime et les contrastes envoûtants. 

    Les familiers de cette région de la côte basque ont une place de choix dans l’album

    Les familiers de cette région de la côte basque ont une place de choix dans l’album, à l’image de l’Espagnol Esteban Sánchez Herrero ("Recuerdos de viaje"). Citons aussi Alberto Iglesias et son "O Night Divine", d’après la bande originale du film de Luca Guadagnino (O Night Divine) mais aussi l’hispanique "Piano Bar y coro infantil" tiré d’une autre BO, celle de Dolor y Gloria de Pedro Almodóvar. Pablo de Sarasate, originaire de Pamplune a tout autant sa place, lui qui a posé ses bagages dans le Pays Basque français. Aurèle Marthan propose une délicate version de sa "Prière et berceuse, Op. 17".  

    Igor Stravinsky s’est exilé à Biarritz entre 1921 et 1924, d’où sa présence avec la "Danse russe" tirée de Petrushka, qu’il écrivit en partie là-bas. Rameau connaissait bien lui aussi cette région et sans doute a-t-il déambulé dans Guéthary. Le jeune pianiste ne l’oublie pas et propose le formidable extrait de la suite n° 14 "Les Sauvages".

    Un vent océanique et atlantique souffle sur ce très bel album qui emballera autant les amateurs de classique que les autres, à l’image des inratables versions d’"Hotel California" des Eagles et leurs plages océaniques? Parlons enfin du tube pop "Sur la planche" de La Femme. Un groupe dont les deux membres fondateurs sont originaire de Biarritz – bien entendu. 

    Aurèle Marthan, Guéthary, Alpha Classics, 2022
    http://www.aurelemarthan.com
    https://www.facebook.com/FestivalClassicAGuethary

    Voir aussi : "Klaudia Kudelko, à la bonne heure"

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  • La vengeance aux deux visages

    Dans toute la galaxie des super-héros, Batman est une figure à part, archi-commentée, adorée par beaucoup, détesté par d’autres. Chevalier noir, figure de la vengeance, ombre parmi les ombres, Batman est aussi l’un des plus humains des super-héros, précisément parce qu’il n’a pas de super-pouvoirs. Né sous les couleurs de DC Comics, franchise concurrente de Marvel, Batman a réussi le tour de force d’avoir été à l’origine de films adulés par la critique comme par le public.

    Loin des blockbusters souvent gnangnans de son concurrent, "l’homme chauve-souris" est tout de même le personnage de la trilogie de Christopher Nolan (Batman Begins, The Dark Knight : Le Chevalier noir et The Dark Knight Rises), celui de Tim Burton (1989), sans oublier ce chef d’œuvre dérivé qu’a été Joker en 2019.

    Tout cela pour dire que l’attente était forte pour ce nouveau Batman - The Batman - réalisé par Matt Reeves et visible en ce moment sur Canal+. Pour endosser la cape noire de Bruce Wayne, Robert Pattinson a été choisi, et l’on ne peut que se réjouir de ce choix. Parmi les seconds rôles, attention les yeux : Zoë Kravitz dans le rôle de Catwoman, Andy Serkis dans celui d’Alfred, le fidèle majordome et Jeffrey Wright dans celui du flic intègre James Gordon. Ajoutez à cela un génie du mal, Riddler, joué par le toujours excellent John Dano et, excusez du peu, quelques acteurs de "second plan" : Colin Farrell, John Turturro et Peter Sarsgaard. Voilà pour la présentation et le casting cinq étoiles. 

    Comme quoi, le divertissement populaire peut aussi se permettre de lancer des réflexions. Suivez mon regard.

    Lorsque commence le récit, Batman erre dans les rue de Gotham City depuis deux ans dans le rôle du vengeur masqué, s’attaquant aux malfrats de tout poil qui gangrènent la ville. Une ville qui, justement, est à un carrefour. Des élections approchent. Le maire sortant, qui s’est attaqué par le passé au trafic de drogue, est assassiné par un mystérieux tueur qui se surnomme Riddler. Qui est-il ? Personne ne le sait. Pas même Batman qui est très vite mis sur le coup par son complice et soutien James Gordon.

    Les crimes se poursuivent, avec d’abord un commissaire puis un procureur. Batman est mis sur la piste d’un trafiquant, surnommé "Le Pingouin". Annika, une connaissance et maîtresse du maire Don Mitchell, travaillait en effet dans une de ses boîtes de nuit. Mais l’homme chauve-souris croise surtout une certaine Selina Kyle, amie d’Annika. Selina cache des secrets elle aussi. Elle agit la nuit sous les traits de Catwoman.  

    Ce neuvième film consacré à Batman s’avère une vraie réussite, en dépit des craintes mais aussi des embûches lors du tournage – il a eu lieu en plein Covid. Matt Reeves s’en sort très bien, donnant à ce film noir, dans tous les sens du terme, une patte très comics. Le spectateur regrettera sans doute la longueur du film – près de trois heures – devenue hélas classique dans le cinéma. Après une première heure plutôt lente, l’intrigue prend son envol. Robert Pattinson est parfait dans le rôle du chevalier masqué et le duo qu’il forme avec Zoë Kravitz/Catwoman fait espérer que cette collaboration reviendra plus fort que jamais. Et, comme souvent, ce Batman revendique ces messages que Christopher Nolan avait le mieux mis en scène : la lutte du bien et du mal, l’ambivalence du super-héros et, bien sûr - la lutte contre la corruption. Comme quoi, le divertissement populaire peut aussi se permettre de lancer des réflexions. Suivez mon regard.  

    The Batman, film d’action et de super-héros de Matt Reeves, avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz,
    Paul Dano, Colin Farrell, John Turturro, Andy Serkis,
    Peter Sarsgaard et Jeffrey Wright, 2022, 176 mn, Canal+

    https://www.warnerbros.com/movies/the-batman
    https://www.canalplus.com/divertissement/the-batman/h/19857823_50001
    https://dccomics.warnerbros.fr

    Voir aussi : "OTAN, O mœurs"

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  • Benjamin Valliet a voix au chat-pitre

    Allez, le lecteur pardonnera certainement ce jeu de mot pour une chronique sur le dernier livre de Benjamin Valliet qui n’en est pas avare ! Après avoir déroulé une histoire du féminisme, déjà aux éditions Favre (366 Dates pour célébrer les Femmes), le voilà qui s’attaque à un des sujets les plus populaires sur les réseaux sociaux : les chats.

    Chat-necdotes est un ouvrage qu’à coup sûr les amoureux des félins ne manqueront pas d’avoir dans leur bibliothèque. Benjamin Valliet a fait le choix des anecdotes et des faits divers pour mieux montrer que nos matous préférés ne sont pas des animaux tout à fait comme les autres.

    Cet essai qui entend être une déclaration d’amour pour les chats regorge d’informations qui vous fera regarder votre animal de compagnie d’une façon différente, avec sans doute encore plus de respect et de curiosité. On ne sait pas si les chats veulent dominer le monde, mais ce qui est certain c’est qu’ils font parler d’eux, quel que soit le continent où ils se trouvent. 

    On ne sait pas si les chats veulent dominer le monde, mais ce qui est certain c’est qu’ils font parler d’eux

    Benjamin Valliet relate des centaines d’histoires vraies dans lesquelles les chats peuvent se trouver dans des situations incroyables : chats écoliers, voyageurs, artistes-peintres, compagnons des Poilus pendant la Grande Guerre, spationautes et même… politiciens.  

    Le lecteur apprendra par exemple qu’en 1997, dans la petite ville de Talkeetna en Alaska, les électeurs ont choisi d’élire au poste de maire Stubbs, un chat roux.  Un choix plutôt folklorique mais qui a été bel et bien assumé car le brave félin a été réélu pendant 20 ans, jusqu’à son décès en 2017. Une habitante explique ainsi la pertinence d’avoir un chat comme maire : "Il n’augmente pas les impôts, il ne se mêle pas du commerce et est d’une probité à toute épreuve." CQFD.

    Le livre de Benjamin Valliet peut se picorer dans le désordre. Chat-necdotes est l’ouvrage des amoureux des chats, comme le furent des célébrités comme Colette, Victor Hugo, Boris Vian et même Freddy Mercury. Issac Newton le fut lui aussi. Le lecteur découvrira certainement que c’est à lui que l’on doit l’invention de la chatière. Chat vous scie, non ?    

    Benjamin Valliet, Chat-necdotes, éd. Favre, 2022, 208 p.
    Avec la participation de Philippe Dauty
     
    https://www.editionsfavre.com/livres/chat-necdotes
    https://www.facebook.com/jneb.esoinderien

    Voir aussi : "Almanach féministe"

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  • Complètement timbré de Molière

    L’année 2022 marque les 400 ans de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Si un podium des écrivains français était établi, nul doute que l’auteur des Femmes savantes, de L'Avare ou du Misanthrope figurerait en bonne place.

    Dans ses comédies, figure une galerie de personnages devenus des archétypes, dont certains font scandale à l’époque, comme Le Tartuffe ou l’Imposteur et Don Juan. Molière meurt à Paris, après une représentation sur scène du Malade Imaginaire, le 17 février 1673. L'œuvre de Molière constitue toujours un des piliers de l'enseignement littéraire et continue de remporter un vif succès au théâtre, en France comme à l’étranger. Preuve de la place emblématique qu’il occupe, le français est couramment désigné comme la "langue de Molière".

    "La langue de Molière"

    La Poste marque le coup avec un bloc spécial est imprimé en taille douce sur lequel quatre exemplaires du timbre Molière émis en 1944 sont reproduits. Les timbres sont accompagnés d’illustrations de quatre des personnages de comédie, de gauche à droite, Magdelon (Les Précieuses ridicules, 1659), Sganarelle (Le Médecin malgré lui, 1666), M. Jourdain (Le Bourgeois gentilhomme, 1670), Agnès (L'École des femmes, 1662).

    Un tirage de 110 000 exemplaires de ces timbres à la valeur faciale de 1,16 euros sera émis par La Poste à partir du 21 novembre 2022. Le bloc sera vendu en avant-première les vendredi 18 et samedi 19 novembre à Paris au Carré d’Encre, de 10H à 19H

    Timbre "Molière", La Poste
    Création du bloc : Stéphane HUMBERT-BASSET
    Impression : taille-douce
    Format du bloc : 143 x 105 mm Format des timbres : 26 x 40 mm
    Présentation : bloc de 4 timbres Tirage : 110 000 exemplaires
    Valeur faciale de chaque timbre : 1,16 € Lettre Verte
    Prix de vente : 4,64 €
    https://www.lecarredencre.fr
    https://www.laposte.fr
    Bloc : création Stéphane Humbert-Basset. Timbre Molière de 1944, dessiné par Michel Ciry, © Adagp, Paris ; gravé par Charles Mazelin, d'ap. portrait de Pierre Mignard.

    Voir aussi : "”The Kid” mis à l’honneur par La Poste"
    "Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière"

    © La Poste - Tous droits réservés

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  • Marl’n, en fait oui

    Partons à la découverte de Marl’n, une chanteuse à l’univers singulier qui a sorti l’an dernier son deuxième album, Renaissance, illustré par une pochette que Magritte n'aurait pas renié.

    L’univers musical de cette artiste, originaire de la Drôme et installée aujourd’hui à Paris après un  passage par Londres, c’est une pop-rock sucrée et sophistiquée, chantée avec une fausse légèreté, y compris lorsqu’il s’agit de parler d’un départ ou d’un "amour mort" ("Bien sûr").

    Derrière son premier album Renaissance, on sent le travail et l’inspiration d’une musicienne se livrant avec sincérité : "Je sais beaucoup de choses / Je dis beaucoup de rien", dit Marl’n, confessant  ses failles et ses doutes, mais aussi les liens si fragiles avec l’autre : "Qui sait que quelqu’un d’autre / Nous emmènera demain / Que tôt ou tard plus rien ne compte / Qu’on se lassera du quotidien" ("Comment").

    Marl’n est capable d’entraîner l’auditeur en lévitation, à l’instar de cette ballade soyeuse qu’est "Délire", et qui fait le constat mélancolique d’un amour disparu : "Où sont passés tes mots et tes vers / Que tu envoyais cent fois chaque jour ?"

    L’audace de l’artiste va jusqu’à proposer cet objet digne de Camille : "Partager le jour". Cette proposition de voyage à deux est un bijou vocal, à la rythmique incroyable.

    L’un des plus beaux morceaux de l’opus, "La personne", déploie une parfaite ligne électro-pop, avec toujours ce joli brin de voix et cette facture nineties. La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses sur l’abandon, la séparation, la déception, mais aussi la séduction et la sensualité : "J’ai senti un peu de tendresse / de la complaisance / Un brin d’obligeance / qui ont su tromper la meilleure vigilance".

    La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses

    Plus léger, "Folie darling", le portrait enthousiaste d’une noctambule, a toutes les qualités d’un tube à la Alizée, à écouter les jours – ou plutôt les soirs – de spleen. On aime ou pas : en tout cas, ce morceau frappe par sa mélodie entêtante.

    "De ta lune", aussi sombre qu’énigmatique, fait le choix de la poésie et de l’onirisme dans ce chant sur l’attente, le manque de l’autre et la séparation : "Je suis là sur l’étoile / Me vois tu de ta lune ?" Impossible de ne pas penser au désormais classique de Mecano, "Hijo de la Luna".

    Retour à l’électro-pop avec "Ta place". Il est question du temps qui passe et de la difficulté de vivre à deux :  "Qu’importe la distance quand on y pense / Pas à pas on avance / Tant que l’on aime / Tant que l’on s’aime". Comment faire durer un amour au quotidien ? "Qu’importe l’intendance", chante Marl’n avec sagesse.

    C’est un slow infernal, précieux morceau que propose la chanteuse avec l’irrésistible "En fait non" :  "Tu imposes / Dans une autre danse / La lenteur du flow / Et tu avances une autre chance pour qu’elle donne qu’elle ne voit ce que cache les choses / Tu noies dans la romance". La séduction, la drague, l’amour, le tout sur une piste de danse : "Non ce n’est pas ça dans les mots / Dans un autre langage / I miss you", chante Marl’n, non sans flamme, avec une maîtrise certaine et un univers attachant.

    L’album Renaissance se termine avec "La septième". Ce morceau mêlant chanson française, électro-pop et rythme urbain prouve l’attachement de Marl’n au texte. Les lettres et les chiffres se mêlent aux notes de musique. Voilà qui est parfait pour terminer en légèreté un album que je vous invite à découvrir.

    À noter qu’un troisième opus de Marl’n devrait sortir prochainement. 

    Marl’n, Renaissance, EKP, 2021
    https://www.marln.fr
    https://m.facebook.com/marlnoff
    https://www.instagram.com/marln_off

    Voir aussi : "Une certaine PR2B"

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  • Pas de doute, il y a pire : absurde ? 

    Focus sur une pièce de théâtre visible en ce moment à la Comédie des 3 Bornes à Paris, 11e.

    Y’a pire ! – c’est le nom de la dernière création de Coralie Mennella – est un seul en scène dans lequel figure une galerie de personnages rencontrés chacun à un instant décisif de leur vie. C’est un regard porté sur ces situations absurdes ou cruelles qui parsèment notre société, au coin d’une rue, derrière une porte, au comptoir d’un bar : une pauvre petite dame écrasée sous les dettes, une jeune femme sur le point d’être interdit bancaire, une fumeuse, une alcoolique, une SDF pleine de poésie…

    L’absurdité est au centre du spectacle puisqu’elle est ce qui nous permet de prendre la distance nécessaire pour créer l’acte théâtral. Et puis, face au désarroi et au "seum", il reste toujours la force de dire : "Y’a pire".

    "Ouais j’ai tenté pleins de trucs différents, même l’indifférence. Mais ça fait pas la différence"

    "C’est justement parce que ce n’est pas inné que cela m’intéresse. Aller chercher le rire là où on ne l’attend pas et le rendre utile est un objectif que je me suis fixé. Le spectacle a donc ce but de vouloir soulager d’une lourdeur face à certains sujets. Nous voulons que le spectateur sorte de la salle en se disant qu’il a pu rire de quelque chose qui, habituellement, l’inquiétait ou bien le tourmentait" commente, non sans pertinence, Coralie Mennella, auteure et interprète de cette pièce.

    L’absurdité, un terme que le théâtre du XXe siècle connaît bien, est au centre d’Y’a pire ! S’il y a pire ailleurs, pourquoi ne pas en rire ? Coralie Mennella entend ainsi remettre les choses à leur place et jouer sur l’apaisement, via le rire. Le spectacle se veut donc humoristique, oui, mais aussi témoin d’une société qui va mal. Un choix artistique louable important mais aussi engagé : "Ouais j’ai tenté pleins de trucs différents, même l’indifférence. Mais ça fait pas la différence. Ça non, ça fait pas la différence. Y’a rien qui fait la différence".

    Y’a pire !, seul en scène de Coralie Mennella
    Comédie des 3 Bornes – 32 rue des Trois Bornes 75011 Paris – Tél. 01 43 57 68 29
    Jusqu'au 25 janvier 2023, tous les mercredis à 21h30
    Écrit et interprété par Coralie Mennella, mise en scène de Kadia Ouabi
    https://www.comediedes3bornes.com/yapire
    https://www.facebook.com/coraliemennella
    https://www.instagram.com/coraliemennella

    Voir aussi : "Du paradis à l’enfer"

    © Coralie Mennella

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