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• • Articles et blablas - Page 83

  • Choses vues

    Derrière "Les choses", l’énigmatique titre de la dernière exposition au Louvre qui se tient jusqu’au 23 janvier prochain, se cache une aventure de plusieurs milliers d’années au cœur de la représentation des objets.

    Grâce à 170 œuvres prêtées par plus de 70 institutions et musées, la vénérable institution propose de revenir sur la question de la représentation des choses, depuis les stèles funéraires de l’Égypte ancienne jusqu’à l’intelligence artificielle, en passant par les objets religieux médiévaux, les peintures classiques de Chardin, ou les installations et ready-made du XXe siècle. Le parcours muséographique fait l’objet de 15 séquences chronologiques passionnantes.

    Cette histoire de la nature morte, imaginée – on aimerait même dire : "raconter" – par Laurence Bertrand Dorléac met en avant les dialogues entre les artistes et les objets qui les entouraient. La représentation des choses est très ancienne, précise la commissaire d’exposition, avant d’ajouter que l’éclipse qu’elle a connue pendant près de mille ans (grosso modo, du VIe au XVIe siècle) n’a toutefois jamais disparu. Des œuvres du Moyen-Âge sont d’ailleurs bien présentes, y compris en Asie, à l’instar de ces Fleurs d’œillets de Qian Xuan (1314).

    Le spectateur parcourt l’exposition comme il ferait un voyage dans le temps, rythmé autant par l’œil des artistes que par leurs pensées, voire leurs croyances. Peintures, installations, objets d’art et vidéos viennent entrer en résonance.

    "Mais pourquoi n’y a-t-il pas d’art ancien dans les musées contemporains ?"

    Il faut souligner à quel point Le Louvre entend sortir de sa zone de confort en proposant une exposition intelligente qui vient se nourrir à différentes époques et cultures. La représentation des objets est riche de sens : simples objets décoratifs, réceptacles de croyances religieuses, trompes-l'œil mais aussi, à partir de La Renaissance, marchandises prosaïques que l'on s'échange et qui deviennent autant d'objets de désirs recherchés, convoités, accumulés  (Errò, Foodscape). L’exposition montre à quel point la nature morte comme genre pictural a connu un véritable âge d’or à partir du XVIe siècle, à l’image des peintures de Jean-Baptiste Chardin ou, plus singulièrement, les portraits d’Arcimboldo, qui "brouille les frontières entre les genres et les espèces".

    Mais qui dit "nature morte", dit aussi "vanité". A partir du XVIe siècle, une "crise de conscience" amène les artistes à créer des tableaux dans lesquels un crâne, un sablier ou une bougie qui se consume, rappelle la vanité de l’existence. Ces peintures venaient décorer les intérieurs des milieux bourgeois.

    Le motif de l’animal mort, aussi ancien que la peinture elle-même, sert aussi à parler de l'être humain, voire, pire, de notre cruauté. "Les personnes les plus attachées aux choses sont celles qui sont le plus attachés aux êtres", considère  Laurence Bertrand Dorléac. Si bien que l’artiste peut se faire observateur en même temps qu’accusateur. Que l’on pense à cette tête de vache (Andres Serrano, Cabeza de vaca), dont l’œil fixe le spectateur avec une puissance incroyable.  

    L’exposition "Les choses" frappe par sa modernité et son incessant dialogue entre artistes, époques et techniques. Le classique et le contemporain font bon ménage au cœur de la vénérable institution parisienne, ce qui fait s’interroger la commissaire exposition : "Mais pourquoi n’y a-t-il pas d’art ancien dans les musées contemporains ?" Par cet événement, c’est aussi un message envoyé aux "modernes" pour qu’ils  n’oublient pas les "anciens". Le Louvre a bien compris la leçon. 

    Exposition "Les choses"
    Musée du Louvre, Paris
    12 octobre 2022 – 23 janvier 2023
    https://www.louvre.fr/en-ce-moment/expositions/les-choses

    Voir aussi : "Les Simonet aux Tanneries d'Amilly"

    Photo : Luis Egidio Meléndez, Nature morte avec pastèques et pommes dans un paysage, 1771, Musée du Prado
    © Photographic Archive – Museo Nacional del Prado

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  • Terribles filles rêveuses

    Il y a de quoi être décontenancé par l’art de Kazuhiro Hori, à l’univers fantasmagorique pouvant égratigner notre sensibilité, grâce à un  esthétisme aussi brillant que volontiers provocateur.

    Les éditions White Rabbit Prod ont eu la bonne idée de sortir The Art of Kazuhiro Hori la première monographie en français de cet artiste japonais né en 1969. Nicolas Le Bault propose une préface en français, en anglais et en japonais pour conduire le lecteur à décrypter une iconographie faussement académique mêlant adolescentes allongées, peluches a priori rassurantes, sucreries et personnages inquiétants.

    "Ses images peintes à l’acrylique, d’une technique hors du commun, (…) témoignent d’une formation picturale académique très avancée mise au service d’une pensée profondément originale et d’un univers personnel authentique", commente Nicolas Le Bault en préface. 

    Dans une facture classique, Kazuhiro Hori met en scène des jeunes adolescentes en tenue de collégienne ou de lycéennes, souvent allongées. Ce sont des figures symboliques de l’innocence et de l’enfance que veut représenter l’artiste japonais. Innocence car ces filles à peine pubères vivent au milieu d’un décor peuplé d’ours en peluche de jouets, de confiseries, de fleurs, avec l’omniprésence du rose.

    Scènes de cauchemars

    Ce sont des scènes de cauchemars que donne à voir Kazuhiro Hori, avec des apparitions où la mort omniprésente avance masquée. Le spectateur sera autant frappé par ces peluches agressives ou ces squelettes en rose que par un jouet en forme de pistolet qu’une jeune fille dirige contre sa tempe.  

    La violence est omniprésente dans ces saynètes surréalistes, mais c’est une violence onirique ressemblant à un mauvais rêve : un ourson dégoulinant de sang, un serpent en peluche s’enroulant autour des jambes d’une gamine ou des sucettes utilisées comme armes.

    L’humour de Kazuhiro Hori est grinçant. Mais l’artiste entend aussi transmettre un message altruiste : "Je travaille dans une école d’art fréquentée par des filles de 18 à 20 ans. Donc, de mon point de vue en tant qu’homme, il semble que ces filles vivent dans un  monde coloré et insouciant de jeunesse et de plaisir… Mais la vérité est qu’elle qu’elles éprouvent beaucoup d’inquiétude et d’anxiété. Un vague sentiment de malaise face à l’avenir les attend. Et malheureusement, leur monde de rêve va être remplacé par la cruauté de la société réelle".  

    The Art of Kazuhiro Hori, préface de Nicolas Le Bault,
    éd. White Rabbit Prod, 2022, 62 p.

    https://www.facebook.com/chardinchardin
    https://www.instagram.com/chardinchardin
    @chardin07596751
    https://www.whiterabbitprod.com/product/the-art-of-kazuhiro-hori

    Voir aussi : "Rêves violents

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  • Sixties, sweet sixties

    Ah, les années 60 : l’insouciance, la prospérité, l’espoir en des jours meilleurs… et le machisme triomphant. Last night in Soho, sorti l'an dernier (et visible aujourd'hui sur Canal+), est un étrange voyage dans le temps, le crime et la folie. Heloise (Thomasin McKenzie), étudiante en stylisme, est fan de cette période : de sa musique mais surtout de sa mode. La jeune femme quitte la campagne anglaise et sa grand-mère qui s’occupe d’elle depuis le suicide de sa mère, dont on ne sait du reste pas grand-chose.

    Elle rejoint Londres pour étudier le stylisme dans une école renommée, mais se trouve en décalage au milieu de ses camarades de promotion. Elle finit par couper les ponts avec sa colocataire et choisir une chambre en ville chez une certaine Madame Collins. La nuit de son installation, un rêve la conduit dans le Londres qu’elle fantasme, celui des années 60. Elle y croise Sandie, son double, une jeune femme fatale bien décidée à réussir dans un monde d’hommes extrêmement dangereux. Et le danger guette aussi Heloise, sur une corde raide entre la réalité, le rêve, le cauchemar et la folie.   

    Edgar Wright fait montre de maestria dans une mise en scène luxurieuse, imaginative et horrifique

    Last night in Soho d’Edgar Wright cache bien son jeu. C'est un petit thriller, certes non sans imperfections, à l’image du personnage de la mère qui aurait sans doute mérité un vrai traitement. Le personnage principal, joué par l’impeccable Thomasin McKensie (Jojo Rabbit, Old), est une très belle invention : une fille paumée, orpheline et rêveuse se plongeant dans sa passion de la mode et les années 60. Dans le rôle de Sandie, il faut absolument parler d’Anya Taylor-Joy, aussi mystérieuse que la joueuse d’échecs du Jeu de la dame.

    Edgar Wright fait montre de maestria dans une mise en scène luxurieuse, imaginative et horrifique dans la dernière demi-heure. Il faut aussi souligner le travail de décors et de costumes, servant un film fantastique et engagé.

    Engagé, oui. Car en visitant le Londres des années 60, Heloise découvre un aspect souvent passé sous silence lorsque l'on pense à cette période - le machisme. Last Night in Soho renvoie au mouvement #Metoo : la piètre condition des femmes et leur asservissement par des hommes prêts à tout. Ce qu’Heloise vit, que ce soit dans les années 2020 et surtout en 1960. Edgar Wright fait en sorte que les deux époques se répondent l’une et l’autre, avec Heloise en voyageuse et médiatrice, finissant par rencontrer une bien inquiétante et mystérieuse âme-sœur.

    Last night in Soho, thriller britannique d’Edgar Wright, avec Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy
    et Matt Smith, 2021, 116 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/last-night-in-soho/h/17281483_40099
    https://www.universalpictures.fr/micro/last-night-in-soho

    Voir aussi : "Jojo et son ami imaginaire Adolf"
    "D’échecs en échecs"

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  • Avec modération

    Le vin : voilà une grande affaire pour notre pays, modelé par la viniculture et dont la culture et les mentalités sont indissociables de cette boisson alcoolisée infiniment complexe. Il semble pourtant que l’on veuille la peau du vin, pour les raisons les meilleures du monde : la santé. L’alcool et notamment le vin seraient à proscrire, ce que contredit pourtant le "french paradox" :  "Ce paradoxe français consistant en une faible mortalité d’origine cardiovasculaire malgré une forte consommation de lipides, notamment sous forme de graisses saturées" , sans oublier une place importante laissée aux bordeaux, bourgognes et autres côtes-du-rhône. Dit autrement, notre pays serait le plus gros consommateur de vin avec pourtant une des meilleures espérances de vie au monde. Le vin serait donc, non pas un alcool à prescrire mais au contraire un "aliment bénéfique", ce qui expliquerait ce paradoxe français, toujours d’actualité. Voilà la thèse du solide essai de Jean-Pierre Rifler, Les Vertus du Vin (éd. Favre).

    Médecin et urgentiste mais aussi passionné d’œnologie, l’auteur déploie des arguments souvent imparables pour expliquer que la consommation raisonnable d’alcool est non seulement inoffensive mais également bénéfique pour la santé. Ainsi, dit-il "ce n’est ni l’alcool seul (vin blanc et bière), ni les polyphénols seuls (jus de raisin) qui sont efficaces, mais bien le mélange alcool-polyphénols du vin rouge".

    Boisson festive, sacrée, "divine", socialisante ou antidépressive, le vin a été considéré pendant longtemps comme un médicament

    Le cofondateur de l’association Nutrition Méditerranéenne et Santé se fait historien et anthropologue lorsqu’il parle de la manière dont le vin a été considéré pendant des millénaires : boisson festive, sacrée, "divine", socialisante ou antidépressive, elle a été aussi considérée pendant longtemps comme un médicament : "Hippocrate et Galien nous apprennent que la prescription du vin est un art qu’il faut maîtriser : parfois interdit, parfois déconseillé mais souvent prescrit !" Ces vertus thérapeutiques du vin ont été argumentées jusque dans les années 70.

    Jean-Pierre Rifler n’est pas avare en termes techniques, y compris pour parler de la vigne et de la viticulture. Il utilise également des arguments médicaux et chimiques pour parler de la composition de cette boisson complexe, même si 85 à 92 % du vin est composé… d’eau.

    "L’alcool est-il notre ennemi ?" demande l’auteur. Il ne nie pas les méfaits de la consommation chronique d’alcool : "Il faut savoir que chaque gramme d’alcool ingéré apporte 7 kilocalories, soit presque 2 fois plus que le sucre". L’alcool conduit-il à 41 000 décès par en France ? Le médecin est plus mesuré : "C’est (...) seulement 0,67 % de la population qui est concernée par le problème". Scientifique vantant les mérites du régime crétois, l’auteur préconise d’inclure le vin dans des régimes alimentaires, prenant l’exemple édifiant du cas d’Alvise Cornaro.  

    Au terme de cet ouvrage, les amoureux du vin trouveront des arguments supplémentaires pour justifier que le vin n’est ni un ennemi ni un poison. A condition, bien entendu, qu'il soit consommé avec modération. 

    Jean-Pierre Rifler, Les Vertus du Vin, éd. Favre, 240 p., 2020
    https://www.editionsfavre.com/livres/les-vertus-du-vin/auteurs
    https://www.facebook.com/jeanpierre.rifler

    Voir aussi : "Vins et vignobles, des Gaulois à la Ve République"

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  • Adé alors ?

    Nous avions parlé avec gourmandise d’Adé, avec son premier single solo, "Si tu partais", véritable coup de cœur de cette rentrée. Voilà donc l’ex de Thérapie Taxi avec son premier album, Et alors ?  Le point d’interrogation est important, tant il interroge autant qu’il toise l’auditeur : oui, Adé n’est pas que cette rockeuse impertinente.

    "Et alors ?" La chanson qui ouvre l’album, avec une introduction donnant le ton d’un opus assumant totalement ses influences country ("À peu près"). La pop d’Adé ne désarçonnera cependant pas totalement l’auditeur : rockeuse jusqu’au bout des ongles ("Avec des si"), Adé chante aussi bien le lâché-prise, la liberté (« Et alors ?") que l’amour ("Sunset" et le fameux "Si tu partais").

    Le fan de Thérapie Taxi sourira à l’écoute de "Q", un morceau qui peut être lu comme un clin d’œil formé par Adélaïde Chabannes de Balsac – Adé, donc – et Zaoui : "Alors mêle toi d'ton cul, ouais / Et je sais que c'est dur ouais".

    L’amour que chante Adé ne joue plus avec la provocation qui a fait le succès de Thérapie Taxi

    Et alors ? est le premier album solo d’une jeune femme se cherchant, entre force et fragilité : "Quand j'en aurai marre de rêver, j'en aurai marre de tomber / J'pourrais renaître, j'vais rassembler mes cendres et admirer… Être un cowboy, peu importe / Quand je suis faible, je suis forte / Je rentre et j'arrache la porte" ("Avec des si"). Introspection encore avec ces confessions faites à haute voix dans la jolie ballade "Insomnies" : "Alors je pense mais je pense à quoi / Je pense que j'assume pas / J'pense trop dans ces cas-là".

    L’amour que chante Adé ne joue plus avec la provocation qui a fait le succès de Thérapie Taxi. L’ex-chanteuse du groupe de rock parle d’insatisfaction, d’erreurs ("Bonne année"), de rupture et de frustrations ("À peu près"). La fin d’une relation est chantée avec un fausse légèreté dans "Les silences" ("Toutes les blessures invisibles / Qu'on s'est faites sans rien dire sur nos faiblesses / J'ai évité les conflits / Mais je n'peux plus tenir toutes mes promesses") puis dans "Solitude imprévue", un futur tube prouvant à lui seul la qualité d’écriture d’une artiste importante de la scène française. 

    Adé, Et alors ?, Tôt Ou Tard, 2022
    https://www.facebook.com/adechabb
    https://www.instagram.com/adechabb

    Voir aussi : "Adé, l’ex de Therapie TAXI, bien partie pour rester"

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  • Les Simonet aux Tanneries d'Amilly

    "Les registres du jeu" : le cycle d'expositions organisées par le centre d'art contemporain des Tanneries d'Amilly (Loiret) commence ce 8 octobre avec le couple de sculpteurs Marthe et Jean-Marie Simonnet.

    Nous avions parlé sur ce blog de ce couple d'artistes immensément doués, mais aussi novateurs lorsqu'ils ont jeté leur dévolu sur des matériaux synthétiques, utilisant des modules basiques aux formes douces, harmonieuses, mathématiquement et techniquement maîtrisées.

    Les reliefs infinis ou illimités, engagés il y a plus de 30 ans – et dont les toutes dernières formes ont été réalisées pour l’exposition – en sont une élégante expression. Marthe Simonnet dirait qu’au terme de cette mise en jeu, le féminin se fait le prolongement du masculin devenu lui-même prolongement du féminin : si les formes modulaires produites s’emboitent et s’épousent – clin d’œil au couple d’artistes, riches de 50 ans de créations artistiques menées à 4 mains – pour former un hexaèdre régulier.

    Il reste au public à découvrir les créations exceptionnelles de ces joueurs facétieux que sont Marthe et Jean-Marie Simonnet. Cela se passera aux Tanneries d'Amilly, du 8 octobre au 18 décembre 2022.

    Exposition "Les Simonnet", Les Tanneries, Amilly (45)
    Du 8 octobre au 18 décembre 2022
    https://www.lestanneries.fr/exposition/les-simonnet

    Voir aussi : "Les Simonnet, en pleine(s) forme(s)"

    Photo : Marthe et Jean-Marie Simonnet, Vue de l’exposition "Les Simonnet"
    Galerie Haute - Les Tanneries – CAC, Amilly, 2022

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  • Retour sur Tolkien et sur la Terre du Milieu

    Tolkien serait-il la grande star de cette fin d’année ? Il faut le croire, avec la sortie de la série Les Anneaux de Pouvoir, considérée comme la création télé la plus chère jamais tournée. Le magazine Première surfe sur le phénomène d’un des auteurs majeurs du XX siècle et dont l’œuvre est devenue culte.

    En moins de 100 pages, le magazine spécialisé revient dans un numéro spécial sur cette saga de fantasy et repart "sur les traces de l’écrivain le plus passionnant du XXe siècle… [fait] l’inventaire de son héritage, et [examine] l’impact de son chef d’œuvre sur la pop culture", comme l’écrit Gaël Golhen dans son éditorial.

    Dans ce hors-série, honneur à l’actualité avec un large dossier consacré aux Anneaux de Pouvoir, la série d’Amazon, résultat aussi, nous explique Sylvestre Picard, d’une bataille juridique autour des droits de l’œuvre de Tolkien.  

    Le journaliste souligne que la somptueuse création télé a été écrite d’après les appendices du Seigneur des Anneaux. D’où la question : pourquoi les créateurs n’ont-ils pas jeté leur dévolu sur le Silmarillion, l’autre œuvre emblématique de Tolkien ? La réponse risque de déconcerter plus d’un et plus d’une. 

    Un adaptation par Kubrick à laquelle auraient collaboré Les Beatles

    Une interview du scénariste J.D. Payne et du réalisateur Juan Antonio Bayona permet au lecteur d’entrer – un peu – dans les arcanes de la création de la série.

    Le magazine a également la bonne idée de revenir sur quelques personnages emblématiques du Seigneur des Anneaux, que la nouvelle création d’Amazon reprend, avec certes de nouveaux visages. Et l’on pense inévitablement à Galadriel, portant fort bien ses 1970 ans.

    Outre une interview de John Howe, artiste incontournable quand on pense à Tolkien, Première s'intéresse à l’écrivain britannique et sur la lente maturation d’une œuvre capitale de la littérature mondiale. La question des droits revient sur le tapis, avec une autre figure, Christopher Tolkien, son fils, décédé il y a quelques années, et farouche défenseur de la mémoire de son père.

    Le lecteur apprendra sans doute que Le Seigneur des Anneaux a suscité dès les années 60 des passions et des soifs d’adaptation. À ce sujet, François Léger détaille le vrai du faux s’agissant d’un projet de film réalisé par Kubrick à laquelle auraient pu collaborer… Les Beatles. Autre adaptation, celle en dessin animé de Ralph Baski en 1978, mais qui, hélas, se contenta d’un seul film contre trois imaginés à l’origine.

    Première consacre évidement une grosse moitié de son numéro spécial à la version légendaire, majestueuse et définitive du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson. Comment a travaillé lé réalisateur néo-zélandais ? Comment a été reçu le film ? Pourquoi la communication a joué sur les nouveaux médias de l’Internet pour susciter le buzz ? Des interview, des focus sur les versions DVD et Blu-ray, une analyse croisée des sagas Star Wars et de Tolkien et un regard sur l’influence sur la culture pop achèvent de faire de ce numéro une passionnante visite de La Terre du Milieu. 

    Fans de fantasy, ce numéro spécial est carrément inratable. Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et maisons de la presse jusqu'à fin octobre.

    Numéro spécial Première "Retour en Terre du Milieu",
    septembre-octobre 2022, 98 p.

    https://www.premiere.fr

    Voir aussi : "Avant Frodon, Bilbo et Gandalf"

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  • Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière 

    2022 marque les 400 ans de Molière. Cet auteur phare de la littérature française, chacun croit bien le connaître : son vrai nom, Jean-Baptise Poquelin, son choix de ne pas suivre la tradition familiale de tapissier, ses premières armes dans une troupe de théâtre, L’Illustre Théâtre, le soutien du roi Louis XIV, le succès de ses comédies (L'Avare, Le Misanthrope ou Les Femmes savantes), le scandale de Tartuffe et sa mort après la représentation du Malade imaginaire.

    Voilà ce que la légende a conservé de la vie d’un artiste hors du commun. La bande dessinée Molière, le théâtre de sa vie (éd. Petit à Petit) propose de retracer sa carrière en 64 pages et 9 actes (en plus d'une dixième partie nous parlant de son héritage). Entre chaque séquence, deux pages de textes illustrés de Suzie Sordi font un focus sur tel ou tel aspect de son existence ou de la vie de l’époque : le Paris du XVIIe siècle, "l’aventure de l’Illustre théâtre", une courte biographie de Madeleine Béjart, sans oublier des éclairages sur quelques pièces essentielles de Molière.

    Cette BD est idéale pour découvrir et redécouvrir Molière et lui souhaiter son anniversaire comme il le mérite. 

    Molière apparaît comme un homme issu de la bonne société, bien intégré dans l’aristocratie

    Que l’on soit scolaire ou adulte, connaisseur ou non de Molière, le lecteur lira avec grand intérêt ce biopic dessiné bien documenté. Au scénario, saluons le travail de Dobbs qui dépoussière l’auteur du Misanthrope autant qu’il rétablit quelques vérités.

    Certes, les historiens regrettent que les archives sur Molière soient fragmentaires, à commencer par le choix de son pseudonyme, Molière. Cela n’empêche toutefois pas que l’existence de l’écrivain et acteur soit dépoussiérée et éclairée.

    Prenez cette charge de tapissier que lui léguait son père. Jean-Baptiste Poquelin a certes choisi une profession mal-aimée, celle de comédien. Pour autant, il est bien entré comme tapissier auprès du roi en 1660, une charge qui lui conférait la place de valet de chambre de Louis XIV. Et qui lui a permis d’exercer comme homme de théâtre.

    Molière apparaît comme un homme issu de la bonne société, bien intégré dans l’aristocratie. Sa famille était riche, ses protecteurs puissants et son père, loin de rejeter son fils, l’a aidé. Voilà qui fait de Molière un artiste beaucoup moins maudit qu’on a bien voulu le dire.

    Les planches de Thomas Balard, assez classiques dans leur facture, permettent au lecteur de rentrer avec plaisir dans la vie de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, le rendant plus proche et moins académique. 

    Thomas Balard, Dobbs, Suzie Sordi et Delphine, Molière, le théâtre de sa vie,
    éd. Petit à Petit, 2022, 64 p. 

    https://www.petitapetit.fr/produit/moliere-le-theatre-de-sa-vie
    https://balardnews.blogspot.com
    https://dobremelolivier.wixsite.com/dobbscorp
    https://www.moliere2022.org

    Voir aussi : "Monstrueusement sexy"

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