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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Tatami. Il sera visible du 2 au 8 octobre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 8 octobre 2024 à 20h30.
La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve.
Sélection au festival international du film de Berlin 2024.
Partons à la découverte de Léon Bloy, figure à la fois mineure et capitale de la littérature du XIXe siècle. L’homme, né en 1846 et décédé en 1917, a produit sur dix ans, entre 1887 et 1897, son œuvre romanesque, Le Désespéré et La Femme pauvre – qui devait s’appeler au départ La Désespérée, tel le second volet d’un diptyque placé sous le signe de marginaux du XIXe siècle.
Le Désespéré, c’est Caïn Marchenoir, artiste maudit – quoique ce vocable convient des plus mal pour un homme pieux, chrétien et royaliste – n’ayant pour seul soutien dans le Paris culturel qu’un ami, Leverdier.
Lorsque le roman débute, Marchenoir vient de perdre son père qu’il s’accuse d’avoir conduit à la mort. La suite de son parcours personnel et artistique n’est qu’un long chemin de croix qui le mène, justement, vers sa "Marie-Madeleine", une prostituée nommée Véronique qu’il prend sous son aile. Après une retraite à La Grande Chartreuse, Marchenoir revient transformé et déstabilisé. Une porte s’ouvre cependant : un journal lui ouvre ses pages. La chance tournerait-elle ? Cela va en tout cas obligé l’artiste vivant dans la pauvreté à se frotter à l’intelligentsia parisienne.
Le livre se fait pamphlet sur plusieurs chapitres
Léon Bloy a été largement oublié depuis sa mort. C’est à l’image de ses livres dont la publication à l’époque n’a pas du tout marqué les esprits – à l’image évidemment de son personnage du Désespéré. Car Marchenoir c’est d’autant plus l’alter ego de Léon Bloy qu’il a beaucoup été écrit que son premier roman avait une large part d’autobiographie – sa naissance à Périgueux, sa pauvreté, son manque de reconnaissance artistique, son mariage avec Anne-Marie Roulé, prostituée comme Véronique qui finit internée.
Si Léon Bloy n’est cependant pas tombé complètement dans l’oubli c’est en raison de son style âpre, rugueux, puissant, dense et au vocabulaire savamment choisi. Un artiste moderne aux idées anciennes, pour ne pas dire rétrogrades (voir ses propos définitifs sur sa contemporaine George Sand), voire nauséabondes (le portrait antisémite qu’il fait d’un commerçant juif est à ce titre éloquent).
Le livre se fait pamphlet sur plusieurs chapitres, à telle enseigne que la frontière entre roman et essai se fait poreuse, dévoilant ainsi à la fois les idées de Marchenoir et celles de Léon Bloy – l’un et l’autre se confondant bien évidemment.
Un ouvrage étonnant qui pourra choquer et scandaliser par un auteur qui a pu inspirer plusieurs auteurs du XXe siècle, à l’instar de Céline ou Bernanos.
Dans cet essai autobiographique, Haruki Murakami (devenu célèbre dans le monde entier grâce à sa trilogie inoubliable qu’est 1Q84) nous parle de sa grande passion pour la course à pied. Marathonien et triathlète, Murakami nous raconte comment lui, l'ancien barman, ancien fumeur, devenu romancier presque par hasard, a commencé à s'adonner à la course à pied.
Comment s'organise ses journées - car Murakami effectue au moins 10 kilomètres par jour ? Quels sont ses premiers et ses plus mémorables souvenirs ? Quel est le rapport entre ce sport et le travail de romancier ? Pourquoi la course de fond peut s'apparenter à une philosophie de vie ? Murakami répond à ces questions avec justesse, sensibilité, sans rien cacher de ses faiblesses ou de ses échecs.
Un admirable essai qui donne envie de chausser ses baskets !
On a presque oublié que Les Anneaux de Pouvoir étaient au départ une déclinaison – nous n’oserons pas dire commerciale – du Seigneur des Anneaux et de la saga du Hobbit. L’univers foisonnant de Tolkien était propre à susciter l’intérêt de millions de fans. Fans qui ont été enthousiastes lorsque Amazon Prime a sorti il y a deux ans la première saison des Anneaux de Pouvoir.
Pour raconter le préquel du Seigneur des Anneaux, la création des anneaux magiques par les elfes et la montée en puissance de Sauron, les créateurs pouvaient, pour des raisons de droits, ne compter que sur les annexes du livre, non sans se référer, on en est certains, au Silmarillion - avec tous les problèmes de droits d'auteur que cela impliquait (mais ceci est une autre histoire).
La saison 1 s’était terminée par de sombres présages et la révélation sur l’identité de Sauron. Dans le même temps, celle de l’homme sauvage tombé du ciel restait des plus obscure, ce dernier balançant un moment entre le bien et le mal avant de choisir son camp.
Les choses s’éclaircissent, l’action prend le dessus et l’intrigue devient vraiment intéressante
La saison 2 commence par une belle trouvaille scénaristique en forme de long flash-back, jusqu’au naufrage réunissant Galadriel et Halbrand. La situation chez les nains – car Les Anneaux de Pouvoir alternent entre les mondes des elfes, des hommes et des nains – n’est pas des plus florissantes, avec le roi Durin III et son fils du même nom s’affrontant sur fond de conflit familial, d’héritage royal et de considérations sur les elfes. Les elfes, justement, voient l’image de Galadriel ternie et s’interrogent également sur l’utilisation des trois anneaux fondus par Celebrimbor. Quant aux Piévelus, ils sont dignement représentés par Nori et Poppy, sans doute les personnages les plus courageuses et paradoxalement humaines de la série, bien décidées à secourir l’étrange homme venu du ciel.
La saison 1 avait ou décevoir par ses longueurs, ses dialogues littéraires volontairement datés et ses nombreuses portes ouvertes. Avec la fin de la saison 1 et surtout le début de la saison 2, les choses s’éclaircissent, l’action prend le dessus et l’intrigue devient vraiment intéressante. On aura même plaisir à faire un tour du côté de l’incroyable prélude du Seigneur des Anneaux. Les personnages sont à l’avenant. Galadriel pouvait agacer dans la saison 1 ? Cette fois, elle émeut grâce à ses doutes et ses faiblesses. L’elfe Elrond devient héroïque. Sauron déstabilise autant qu’il terrifie. Quant à la cité de Númenor, elle devient plus qu’humaine, avec ses luttes de pouvoir, ses secrets mais aussi ses références à l’Antiquité moyen-orientale.
Voilà qui fait définitivement des Anneaux de Pouvoir un must et un incontournable du mpment.
Son actualité en cette fin d’été 2024 c’est un nouveau single, "Regarde". Pour ce titre, la chanteuse s’est entourée des compositeurs Igit ("Voila" de Barbara Pravi) et Jonathan Cagne ("Summer Body" d’Helena).
On retrouve Andrea Ponti comme on l’aime. De l’émotion à fleur de peau, une voix tendue comme prête à craquer et l’envie de délivrer un message d’ouverture et de dépassement des apparences. À découvrir si ce n’est pas déjà fait.
"Regarde" est le premier extrait de l’EP d’Andrea Ponti intitulé Deviens.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Langue étrangère. Il sera visible du 25 septembre au 1er octobre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 1er octobre 2024 à 20h30.
Fanny a 17 ans et elle se cherche encore. Timide et sensible, elle peine à se faire des amis de son âge. Lorsqu’elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement.
Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout.
Sélection au festival international du film de Berlin 2024.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Dahomey. Il sera visible du 25 septembre au 1er octobre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 1er octobre 2024 à 20h30.
Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.
Oui, la musique classique reste un grand champ de découvertes, ou plutôt de redécouvertes musicales. On doit à la violoniste Sue-Ying Koang celle de Johan Helmich Roman (1694-1755), inconnu en France mais considéré dans son pays natal, la Suède, comme un père fondateur en musique classique. Ce qui n’empêcha pas Roman de voyager et de se produire à travers l’Europe, trouvant notamment, à l’instar de son contemporain Haendel, un point de chute en Angleterre avant de revenir à Stockholm où il obtient les faveurs de la cour royale. Intendant de la musique, il appuie de tout son poids pour favoriser la langue suédoise dans la liturgie mais aussi par la traduction des traités musicaux dans sa langue natale.
Sue-Ying Koang propose dans un enregistrement d’Indésens une sélection d’œuvres pour violon seul, rarement jouées comme le reconnaît l’interprète mais pourtant d’une grande richesse. La couleur, la chaleur et la vivacité frapperont l’auditeur, à commencer par les trois Övningar, des mouvements isolés qui ouvrent l’opus et qui sont des études et des "exercices pour le violon de Roman".
Le tout premier, en do mineur (BeRI 339), séduit par sa fougue que Sue-Ying Koang apprivoise avec une belle virtuosité. L’övningar en mi majeur (BeRI 332) est encore un de ces beaux voyages dans ce riche solo pour violon tout en arabesque. Celui en fa majeur (BeRI 348), aussi fantaisiste que mélancolique, prouve que Roman n’était pas qu’un compositeur technique et virtuose. Violoniste lui-même, il offre au violon une riche variété de sons, de rythmes et de tons. Il faut ajouter à cela une prise de son rendant au violon tout son éclat. D’autres övningars parsèment l’opus, dont celui, majestueux et éclatant, en ut majeur (BeRI 337), l’"étude" en mi mineur BeRI 347, technique et d’une belle virtuosité et L’övningar en sol mineur BeRI 336, dense et riche de ses multiples variations, avec les coups d’archers impeccables de Sue-Ying Koang.
Coups d’archers impeccables de Sue-Ying Koang
Parmi la vingtaine d’assaggi laissés par le compositeur suédois, Sue-Ying Koang en propose trois, la BeRI 312 en mi mineur, la BeRI 313 en fa dièse mineur et la BeRI 317 en en ut majeur. La violoniste précise dans le livret de l’album que "les sources musicales des assaggi sont fragmentaires", avec en outre des erreurs de copie, des pages manquantes et des doutes quant à l’ordre des mouvements. Elle précise que l’absence d’indications de la part du compositeur scandinave laisse à l’interprète une grande liberté, ce dont la violoniste entend bien profiter.
L’Assaggio en mi mineur cueillera au cœur l’auditeur par son mélange de retenue et d’insouciance. Roman était un voyageur européen, avons-nous dit. Ne serait-il pas passé par la France ? Cette question mérite d’être posée à l’écoute des quatre mouvements qui auraient pu être composés par Marin Marais (le bouleversant Non troppo adagio). Ce qui n’empêche pas le "Mozart suédois" de faire montre d’une légèreté dans le troisième mouvement Allegro moderato ou, mieux, le dansant Allegro sous forme de gigue. Nous voilà bien là au cœur du XVIIIe siècle européen.
L’Assaggio en fa dièse mineur prouve que Roman n’est pas à considérer comme un petit maître de cette époque, écrasé qu’il a pu être par les légendes de son époque qu’étaient Bach, Mozart ou Haendel. Sa subtilité et son audace sont évidentes dans le Non troppo allegro de cet assaggio, mêlant retenue, hésitations, suspensions mais aussi virtuosité que la violoniste rend avec un mélange de patience, de fougue et d’audace. Deux courts mouvements viennent clore cet assaggio, à savoir un Andante tout en pudeur et un Allegretto en forme d’au revoir.
Moins baroque et plus classique dans sa facture, l’Assaggio en ut majeur séduit par sa simplicité et son élégance. Pas d’esbroufes dans l’interprétation de Sue-Ying Koang mais une très grande classe (Con spirito). L’auditeur sera pareillement sensible à la belle densité du Allegro assai comme aux multiples variations du dernier mouvement Andantino.
Parmi les surprises de cet opus passionnant, l’auditeur trouvera un arrangement par Johan Helmich Roman de l’Amen du Stabat Mater de Pergolese. Le compositeur italien se retrouve plus loin, cette fois dans une version pour violon, arrangée par Roman himself, du bouleversant Fac ut ardeat cor meum.