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• • Articles et blablas - Page 95

  • Peut-on se libérer de son passé ?

    Le café philosophique de Montargis proposera une nouveau séance le vendredi 23 septembre 2022 au Belman, à 19 heures. Le débat portera autour de ce sujet : "Peut-on se libérer de son passé ?"

    Des événements passés, des traumatismes ou des souvenirs qui nous hantent peuvent constituer des contraintes, des freins ou des aliénations à notre existence. Dit autrement, ce passé peut vite nous "gâcher la vie". Il serait tellement pratique de tout oublier et de "faire table rase du passé" ! En un mot, de s’en libérer. 

    Les participants du café philo débattront sur cette notion de passé. En effet, de quel passé parlons-nous ? Du nôtre ou de celle, plus large, d’une communauté humaine ? Qu’entend-on par se libérer ? Le passé peut-il être vu comme un geôlier qui nous condamnerait à un enfermement sans fin ? Le passé nous rattrape-t-il ? Nous détermine-t-il ? Est-il possible de faire "table rase du passé" et est-ce souhaitable ?  

    Ce sont autant de questions qui seront débattues au cours de cette nouvelle soirée philosophique.

    Rendez-vous donc au Belman à Montargis (entrée par l’Hôtel de France), le vendredi 23 septembre 2022 à 19 heures.

    Café philosophique de Montargis
    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

    Photo : Lucas Pezeta - Pexels.com

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  • Laura Anglade : "Je trouve ces chansons intemporelles"

    La découverte du dernier album de la jazzwoman Laura Anglade, Venez donc chez moi, que nous avions chroniqué sur Bla Bla Blog, nous a donné envie d’interviewer la chanteuse, un pied en France et l’autre de l’autre côté de l’Atlantique. Rencontre avec une artiste qui voue un amour immodéré pour la chanson française, y compris le répertoire moins connu des années 30.

    Bla Bla Blog – Bonjour Laura. Le public français vous découvre cette année avec votre reprise de  standards de la chanson française, l’album Venez donc chez moi. Au Canada, vous êtes une des voix montantes de la scène jazz. Franco-américaine, quels sont vos rapports avec le Canada et la France ?
    Laura Anglade – Merci. J’ai quitté le Connecticut à l’âge de 18 ans, à la fin du lycée. Je suis partie à Montréal, à l’université Concordia, pour suivre des études de Traduction. J’ai toujours été fascinée par les langues, depuis toute petite. Je n’avais pas du tout envisagé de suivre une carrière en musique à ce moment-là. Cette ville me tentait bien, et le programme surtout…et depuis je n’ai pas quitté le Canada !

    BBB – Pour cet album de reprises, vous avez choisi des titres qui ne sont pas forcément les plus connus : "Venez donc chez moi", qui donne le titre à l’opus, mais aussi "Vous qui passez sans me voir" ou "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours". Pourquoi ces choix ?
    LA – Venez Donc Chez Moi, tout d’abord met en avant mon identité française, mon “chez moi”, mais aussi, à un autre niveau, un album est une œuvre qui représente un moment précis, un peu comme la photographie. Nous avons enregistré cet album en pleine période de pandémie, bloqués chez nous. Avec Sam, le guitariste, on voulait inviter le public à passer un beau moment intime d’écoute, chez eux, en attendant de venir nous voir en concert peut-être un jour.
    En ce qui concerne les autres titres, Charles Trenet est le chanteur préféré de mon grand-père, il me chantait souvent ses chansons quand j’étais petite. Je connais pratiquement toutes ses chansons par cœur. Je voulais rendre hommage à ma famille, en leur faisant ce cadeau, pour qu’ils puissent chanter avec moi en écoutant mon disque. Ils sont loin, donc au moins cela nous permet de nous rapprocher un peu, comme si une partie de moi était là, avec eux.
    D’après moi, “Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours” est une belle leçon. Quand on se lance dans une histoire avec quelqu’un en tout début de relation, il y a toujours un moment d’hésitation. On essaye de se protéger, sûrement pour ne pas s’emballer trop vite. On ne veut pas trop se projeter, par peur d’être rejeté, mais quand ça doit marcher, les choses se mettent en place petit à petit, naturellement. On a pas besoin de se faire des promesses ni des plans, on peut simplement vivre jour après jour, sans attente. Je trouve ce message magnifique.

    BBB – On sent chez vous un attachement au répertoire des années 30 et aussi au compositeur Paul Misraki, peu connu, et qui a écrit deux de vos reprises ("Venez donc chez moi" et "Vous qui passez sans me voir"). Est-ce une invitation à redécouvrir le patrimoine musical français oublié et les chansons de Lucienne Boyer, Ray Ventura, voire Charles Trénet ?
    LA – Effectivement. Je trouve que ces chansons sont intemporelles. On arrive à plonger dans ces histoires et ces mélodies, comme un bon livre. Ce sont des thèmes nostalgiques, mais en même temps encore courants. On s’y retrouve.

    BBB – On est peu surpris de voir apparaître Michel Legrand ; on l’est plus par le choix de vos reprises : au lieu des "Moulins de mon cœur" ou de la "Recette du cake d’amour", vous avez choisi la magnifique "Chanson de Maxence" et de la "Valse des lilas". Pourquoi le choix de ces morceaux ?
    LA – "La Chanson de Maxence", de la comédie musicale Les Demoiselles de Rochefort par Michel Legrand est l’une de ses plus belles chansons. Elle a été adaptée en anglais, et raconte une histoire complètement différente de l’originale. En général, je choisis de chanter une chanson si je trouve les paroles captivantes. Dans ce cas, je me laisse emporter par la mélodie, complexe et à la fois mémorable et nostalgique, des thèmes que l’on reconnaît facilement à travers toutes les œuvres de Michel Legrand. "La Valse des Lilas" a aussi été adaptée en anglais, c’est une chanson pleine d’espoir, comme les premières fleurs au printemps.

    "Mon rêve serait de lui chanter « Chez Laurette » un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !"

    BBB – Deux femmes ont les honneurs de votre opus : Jeanne Moreau, l’interprète de "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours et surtout "Barbara ("Précy Jardin" et "Ce matin-là"). J’imagine que c’est tout sauf un hasard de voir Barbara figurer sur cet album.
    LA – Barbara a toujours été une grande source d’inspiration. "Precy Jardin" est la chanson de Barbara ou je me reconnais le plus. Chaque été depuis mon enfance, ma famille retournait dans notre petit village dans le sud de la France. En 1973, Barbara a quitté Paris pour aller vivre à Précy sur Marne, à la campagne, et c’est là ou elle a passé ses dernières années. Dans ce lieu paisible, loin de tout, près de la nature, Barbara est au paradis. Je reconnais mon petit village, Brousse le Château, à travers les paroles, “juste le clocher qui sonne minuit”.

    BBB – L’auditeur français sera heureux de trouver une reprise de "Chez Laurette". À ma connaissance, c’est l’une des première fois que Michel Delpech côtoie Charles Trénet, Charles Aznavour ou Barbara. "Chez Laurette" se devait de figurer dans votre album ? Et spécialement cette chanson, la plus célèbre sans doute de son répertoire ?
    LA – "Chez Laurette", de Michel Delpech, est une de mes chansons préférées de tout l’album. J’ai appris que le chanteur a écrit la chanson en une traite durant un court trajet en train. Chez Laurette raconte l’amitié entre un jeune garçon et la dame qui tient le café au coin de la rue. Laurette devient vite la confidente de lui et de tous ses amis. Chaque chagrin d’amour, chaque fou rire, elle les voit grandir au fur et à mesure des années qui passent. C’est une belle confiance qui se construit, surtout pendant les années les plus importantes, elle les aident à naviguer l’adolescence.
    Quand j’écoute cette chanson, pour moi c’est la culture française dans toute sa splendeur. Ça me rappelle de beaux souvenirs avec ma mère, quand on allait faire les boutiques en ville chaque été et qu’on retrouvait toujours les mêmes vendeuses, qui me disaient avec leur sourire familier, “alors ça pousse !” ou quand on allait chercher la viande chez le boucher de ma grand-mère, qui a vu ma mère grandir, et maintenant voyait ses enfants grandir aussi. La vie passe tellement vite. Ce sont ces personnes, ces liens qu’on crée de génération en génération qui forment nos valeurs et ce que l’on devient. J’ai aussi choisi la chanson parce que c’est une des chansons préférées de mon grand-père. Même si Michel Delpech n’est plus parmi nous, j’ai appris que cette “Laurette” est inspirée d’une vraie personne, qui existe toujours, et que ce fameux café aussi ! Mon rêve serait de lui chanter cette chanson un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !

    BBB – Après cet album, quels sont vos futurs projets ? Une tournée est-elle prévue en France ? Ou un album en préparation ?
    LA – Je viens de faire une mini tournée à Paris dernièrement en juin 2022. J’espère y revenir le plus vite possible, j’adore cette ville, surtout au printemps. Je pars en tournée avec Melody Gardot en septembre, j’ai vraiment hâte. En ce moment, oui, je pense à un futur album aussi. Plein de belles choses ! Merci beaucoup.

    BBB – Merci, Laura.

    Interview : Bruno Chiron, septembre 2022

    Laura Anglade & Sam Kirmayer, Venez donc chez moi, Justin Time Records, 2022
    https://lauraanglade.com
    https://www.facebook.com/langlademusic
    https://www.instagram.com/laura__anglade

    Voir aussi : "Rendez-vous chez Laura Anglade"

    Photo: Maggie Keogh

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  • Compositrices et compositeurs, une frise chronologique

    Ces dernières années, de nombreux rapports et études posent le même constat : les femmes sont sous-représentées dans le domaine de la musique classique, notamment à des postes de premier plan (direction ou composition).

    Dans une étude basée sur les chiffres de 2012 à 2017, singulièrement intitulée "Toujours par là !",  la SACD constate que si les femmes représentent 52 % des étudiant.e.s en spectacle vivant, elles ne sont que 27 % metteuse en scène, 21 % autrices, 4 % cheffes d’orchestre… et 1 % compositrice. Des artistes telles que Camille Pépin font visiblement figures d’exception en la matière.

    S’agissant des programmations d’artistes féminines, les choses ne sont pas meilleures. Dans son rapport de 2006, Reine Prat établit un seuil à hauteur de 33 % à partir duquel le groupe minoritaire n’est plus perçu comme tel. Les résultats sont encourageants à partir de 30 %. Or, en France, les chiffres ne sont pas bons : aucun orchestre national n’atteint ce seuil, et seul un opéra, celui de Lille, l'atteint. Les théâtres nationaux ne sont pas mieux lotis : 19 % pour l’Odéon, 21 % pour la Comédie Française et  30 % pour le Théâtre National de Chaillot.

    Côté cinéma, le bilan est pire : 20 % de réalisatrices et autant pour les scénaristes et en 2019, le CDMC, Centre de documentation de la musique contemporaine comptait dans ses ressources 10 % de femmes sur le total des compositeurs représentés. Pour autant, la cause progresse et un mouvement de mobilisation pour faire place aux femmes dans la création artistique prend aujourd’hui de plus en plus d’ampleur.

    Alors, que faire ?

    Aujourd’hui comme hier s’affichent encore sur les murs de nos écoles et écoles de musique de grandes frises chronologiques et d’imposants posters en couleur représentant dans l’histoire de la musique les noms et les portraits d’artistes reconnus. Le résultat est sans appel : des hommes, des hommes, encore des hommes ! Pas un nom, pas un visage de femme.

    Une frise inclusive et… pédagogique

    À l'initiative de Valérie Philippin, début 2021, Laure Marcel-Berlioz, Jérôme Thiébaux, Claire Haranger-Segui et l’éditeur Jean-Christophe Michel se sont associés pour concevoir une frise chronologique faisant la parité entre femmes et hommes, à destination des lieux d’éducation musicale en première intention. Ils ont travaillé pendant un an à la conception de deux posters allant du Haut Moyen Âge au XXI e siècle, réunissant 100 portraits de femmes et d’hommes, 50 de chaque, ayant œuvré dans la composition musicale. Cette frise se veut redonner leur juste place à des femmes qui ont eu dans leur temps des carrières reconnues et produit des œuvres importantes que l’histoire a, chemin faisant, occultées.

    Le projet se poursuit ensuite avec la réalisation de posters confiée à la graphiste Vanessa Vérillon. Après 6 mois de travail, ces posters finissent par paraître aux éditions Symétrie début septembre 2022.

    La frise – allant du Haut Moyen Age au XXIe siècle – représente 100 portraits stylisés (50 de compositeurs et 50 de compositrices) réalisés par Vanessa Vérillon dans une esthétique contemporaine, colorée, attractive adaptée au jeune public.

    Cette frise permet de redonner leur juste place à des femmes qui ont eu dans leur temps des carrières reconnues et produit des œuvres importantes que l’histoire a occultées.

    De plus, de nombreux projets de médiation et des playlists (en cours de réalisation) viendront enrichir et alimenter ce travail dans les semaines et mois à venir.

    Avec le soutien du CNM (Centre national de la musique) et AFO (Association française des orchestres) pour le financement. Association Piano and Co pour la diffusion de la frise et l'EPMM (Étude partenariale sur la médiation et les publics - Université de Montréal) pour la réalisation d'outils de médiation.

    Valérie Philippin, Jérôme Thiébaux, Laure Marcel-Berlioz, Claire Haranger-Segui et Vanessa Vérillon,
    Compositrices et compositeurs dans l’histoire de la musique de tradition écrite occidentale,
    éd. Symétrie, 2022,
    2 posters — 65x99 cm — 35 €
    https://symetrie.com/fr
    https://www.sacd.fr
    https://cnm.fr
    https://france-orchestres.com
    https://pianoandco.fr
    https://epmm.p2m.oicrm.org

    https://vanessa-verillon.ultra-book.com/accueil

    Voir aussi : "Les Français aiment la culture, mais…"
    "Camille Pépin, sans coup férir"

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  • Corpus delicti

    L’Événement d’Audrey Diwan est un très grand, très beau et très puissant film. Basé sur un roman d’Annie Ernaux (L'Événement, éd. Gallimard, 2000), le film relate la tempête et le drame d’une grossesse non-désiré dans les années 60, lorsque la contraception n’existait pas et que l’avortement était un crime. Avoir un enfant non désiré aboutissait pour les femmes – et notamment les jeunes femmes – à l’opprobre générale, au mariage forcé dans le meilleur des cas et la prison au pire.  

    Un poème d’Aragon introduit l’une des scènes du film : "Elsa au miroir", superbe texte de la littérature mais aussi portrait d’une jeune fille évanescente, paisible, soumise mais aussi tourmentée au milieu d’une tragédie.

    Anne, étudiante en lettres brillante à Angoulême, découvre qu’elle est enceinte suite à une brève relation avec un autre étudiant, comme elle. On ne sait que tardivement dans le film l’identité du garçon, mais à vrai dire cette information n’est importante que pour souligner la lâcheté du jeune homme, laissant sa relation d’un soir gérer seule une histoire dont il est coresponsable, pendant qu’il poursuit son cursus et ses relations amicales comme si de rien n’était.  

    Anne se retrouve seule, désemparée, obligée de trouver une solution à sa grossesse non-désirée. Ce drame personnel est aussi un tableau sociologique cruelle de cette France corsetée et hyper moralisante des années 60. L’amour devient vite un problème, ce qu'il ne devrait bien sûr jamais être. Drague, flirts à peine appuyés, séductions, intellectualisation et aussi interrogations sur la vie amoureuse mais aussi le pis-aller de ces jeunes femmes des années 60 : le mariage, les enfants et la soumission aux corvées ménagères, comme l’esquisse le portrait de la mère jouée par Sandrine Bonnaire.

    Les visages en gros plans ce sont aussi ces regards

    La caméra film avec honnêteté au plus près, respect et sans souci de choquer, les corps des jeunes femmes. Les corps mais aussi les visages. Il faut d’ailleurs saluer la performance de l’actrice principale, Anamaria Vartolomei (My Little Princess, La Bonne Épouse), tenant à bout de bras ce film exigeant, égrenant les semaines de grossesse, tel un compte à rebours inéluctable. Les visages en gros plans ce sont aussi ces regards : tour à tour affolés et désorientés (pour Anne), mais aussi méfiants, défiants, arrogants, désapprobateurs et suspicieux (pour son entourage, proche ou non).

    Il faut aussi parler des personnages secondaires, joués par quelques pointures : Sandrine Bonnaire en maman aimante mais enfermée dans son rôle de mère au foyer, Anna Mouglalis en "faiseuse d’ange" ou Pio Marmaï en professeur subtilement campé et moins rigide qu’il n’y paraît. Un coup de canif est au passage adressé au corps médical, avec ces médecins complaisants, résignés, voire contempteur de ces jeunes filles enceintes.

    Sans pathos ni discours lénifiant, Audrey Diwan avance avec délicatesse, parsemant son film de messages néanmoins engagés, sur la place des femmes, l’éducation, la liberté et le droit d’user de son corps. La réalisatrice ne cache pas plus la réalité d’un avortement, avec en particulier deux scènes tournées sans fard.

    Comme un dernier message, le film, qui avait commencé avec une citation  d’Aragon, se termine avec l’extrait d’un poème de Victor Hugo : "Nous garderons l'honneur ; le reste, nous l'offrons. / Et l'on marche..."

    Tout cela fait de L’Événement un très grand film, exceptionnel de qualité et nécessaire au combat féministe. Il a d’ailleurs obtenu le Lion d'or à la 78e édition de la Mostra de Venise.

    L’Événement, drame d’Audrey Diwan, avec Anamaria Vartolomei, Kacey Mottet-Klein, Luàna Bajrami,
    Louise Chevillotte, Pio Marmaï, andrine Bonnaire et Anna Mouglalis, 2021, 100 mn, Canal+

    https://www.unifrance.org/film/51968/l-evenement
    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/L-evenement
    https://www.canalplus.com/cinema/l-evenement/h/17486029_40099

    Voir aussi : "Eugénie Grandet, classique et moderne" 

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  • Tout le monde aime l’amour

    Tiphanie Doucet s’était fait remarquée il y a quelques mois avec la revisite de "Joe le Taxi", le tube intersidéral de Vanessa Paradis.

    Chanteuse et actrice comme sa consœur et aînée, Tiphanie Doucet revient cette fois avec un single inédit, "Une love song", qui est le premier extrait de son 2e album prévu pour fin 2022 et co-produit avec Raphael D'hervez (Minitel Rose, Pégase, FVTVR Records) et Bill Cox. 

    Décidément, Tiphanie Doucet sait se faire aimer

    Sur une musique résolument pop, Tiphanie Doucet propose une jolie déclaration d’amour. Et c’est à l’ancienne que la chanteuse le fait dans un clip acidulé, avec du papier à lettres, un crayon, une enveloppe colorée à poster et des mots choisis avec soin : "Si j’t’envoyais une love song / Une lettre sur ton palier / Everybody would tell me / Not to do this way".

    On craque pour la voix veloutée de cette nouvelle figure de la scène française. Pas de doute : Décidément, Tiphanie Doucet sait se faire aimer.

    "Une love song" est à découvrir absolument, avant son prochain album. 

    Tiphanie Doucet, Une love song, single, 2022 
    https://www.tiphaniedoucet.com
    https://beacons.ai/tiphaniedoucet
    https://www.facebook.com/tiphaniedoucet
    https://www.instagram.com/tiphaniedoucet 
    @TiphanieDoucet

    Voir aussi : "Vas-y Joe, vas-y fonce"
    "Adé, l’ex de Therapie TAXI, bien partie pour rester"

    © Tiphanie Doucet 2022

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  • Les nuits sont longues et froides à Reykjavik

    Le goût pour les polars venus du nord, même s’il marque le pas, continue d’avoir ses adeptes, preuve s’il en est qu’il ne s’agit pas d’une simple mode mais d’un mouvement de fond permettant de découvrir d’autres aspects de ces pays scandinaves, apparemment calmes et paisibles.

    Cap sur l’Islande avec Les Meurtres de Valhalla, que nous propose Netflix. Rappelons que le valhalla est, dans la culture nordique, le paradis qu’Odin réserve aux guerriers les plus valeureux. Sauf qu’ici, dans la création de  Thordur Palsson, le valhalla en question n’a rien d’un lieu idyllique ni glorieux : il s’agit d’une maison de correction.

    Une série de crimes à Reykjavik convainc l’inspectrice Kata, qui est aidée d’un confrère venu de Norvège, Arnar, que cet endroit est la clé des meurtres. L’investigation  va s’avérer d’autant plus tendue que les deux policiers doivent faire face avec leur propre passé : Kara découvre un secret chez son adolescent de fils alors qu’Arnar doit gérer un secret dans sa propre famille. 

    Une Islande moderne, vivant entre passé et modernité

    Ce thriller islandais en 8 épisodes, sérieux et joué avec talent par les excellents Nína Dögg Filippusdóttir et Björn Thors, ne dépaysera pas les amateurs de polars venus du nord : scénario au cordeau, héros ou anti-héros sombres, sinon tourmentés et décors à l’avenant.

    La capitale islandaise est au cœur de la série, même si le fameux Valhalla se trouve isolée dans un paysage lunaire et froid. On est dans une Islande moderne, vivant entre passé et modernité (avec cette omniprésence des ordinateurs). Le passé, justement, est le thème de cette fiction, car derrière les crimes commis par un mystérieux serial killer, se pose la question de l’enfance tourmentée, de l’adolescence blessée et du passé qui ne passe pas.

    À cet égard, l’histoire familiale d’Arnar prend tout son sens,  au point de se télescoper avec son enquête. Quant à Nína Dögg Filippusdóttir, elle incarne une femme opiniâtre et une maman prête à tout pour jouer son rôle, quitte à mettre parfois son éthique de policière dans la poche, avec un mouchoir par dessus. Voilà ce que l’on aime chez nos héros et héroïnes modernes. 

    Les Meurtres de Valhalla, thriller islandais de Thordur Palsson,
    avec Nína Dögg Filippusdóttir, Björn Thors, saison 1, 8 épisodes, 2020, sur Netflix

    https://www.ruv.is/valhalla-murders
    https://www.netflix.com/fr/title/81043833

     Voir aussi : "Frontières"

         

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  • Un podcast sur la fantasy pour les présenter tous 

    Alors que sort sur Amazon Les Anneaux de Pouvoir, le préquel du Seigneur des Anneaux, il n’est sans doute pas inutile de faire un focus sur ce genre littéraire passionnant qu’a révolutionné Tolkien en profondeur et pour longtemps. Mais que recouvre la fantasy ? d’où vient-elle ? Qui l’a créé ? Pour répondre à ces questions, rendez-vous sur la série de podcasts, C’est plus que de la fantasy, proposé par le site C’est plus que de la SF du journaliste Lloyd Chéry.  Anne Besson, la marraine de la saison 1, est l’invitée du premier épisode, "Introduction à la fantasy".

    L’universitaire et spécialiste en fantasy répond aux questions de Lloyd Chéry avec un plaisir et une passion communicative, balayant en moins d’une heure près d’un siècle et demi d’un genre littéraire  finalement très jeune. Elle commence par répondre à une question fondamentale : quel est le point commun de toutes ses œuvres de fantasy aussi différentes que Le Seigneur des Anneaux, la saga des Conan, Le Trône de Fer ou les œuvres de Robin Hobb. "La magie", répond-elle et les "mondes magiques", qu’ils soient autonomes, décalés, qu’ils ressemblent aux nôtres ou qu’ils y soient reliés.  

    L’Heroic fantasy, ce sous-genre ancré dans un monde médiéval imaginé (avec l’influence des légendes arthuriennes), est souvent identifié à la Fantasy. C’est un raccourci, commente Anne Besson, qui rappelle les autres sous-genres comme la dark fantasy.

    L’auditeur découvrira un auteur peu connu William Morris, l’auteur à la fin XIXe d’une série de romans constitués de contes et de mythes imaginaires (Aux Forges de Vulcain). Il est redécouvert des années plus tard et réédité. La fantasy est identifié comme un genre à part entière avec Linn Carter dans les années 60, mais il ne deviendra une littérature dite "sérieuse" qu’avec la reconnaissance de Tolkien.

    Les années 30 voient l’arrivée d’une deuxième étape dans l’émergence de la fantasy, avec la série Conan de Robert E. Howard, imprimée en pulps. Pourtant, c'est bien Tolkien qui "re-relance" la fantasy avec le Hobbit en 1937 et Le Seigneur des Anneaux en 1954. Des éditions pirates dans les années 60, puis le succès de Conan dans le même temps, voit l’explosion de la fantasy, y compris dans des aspects jusque là inédits : la naissance des jeux de rôles, des éditions pirates de Tolkien et des copies grossières du Seigneur des Anneaux.

    Fantasy et SF restent statistiquement genrés

    Les années  1990 seront celles d’un retour fracassant de la fantasy en France, avec de jeunes maisons d’éditions spécialisées (Mnémos, Bragelonne) et les premières recherches universitaires. Par contre, nuance Anne Besson, les universités n’ont pas encore ouverts complètement leurs cours à la fantasy, pour de bonnes et de mauvais raisons.

    La fantasy est un genre aimé particulièrement par un public jeune car il y "un lien fondamental avec l’enfance", que ce soit la place du merveilleux, de la magie ou encore l'importance de jeunes héros avec qui les enfants et les adolescents peuvent s'identifier.

    Qui dit fantasy, dit science-fiction. Entre les deux genres, la spécialiste fait remarquer que le premier est plus présent en littérature alors que le second est plébiscité au cinéma. Il est vrai que sur grand ou petit écran "la fantasy fait facilement kitsch". Deuxième observation : il faut admettre que fantasy et SF restent statistiquement genrés, la fantasy étant plus apprécié du public féminin et la SF plus masculin. Pour l’universitaire, la grande tradition des conteuses explique en partie l’attrait du public féminin pour les œuvres de Tolkien ou Hobb.  

    Anne Besson évoque deux sagas importantes : Game of Thrones d’abord, plus réaliste, plus politique, plus historique aussi. Mais est-ce un renouvellement ? Oui, répond l’universitaire, en ce qu’il plus âpre et plus manipulateur… Populaire grâce à la télévision, Le Trône de Fer est devenu une saga poids lourd.

    Autre œuvre poids lourd : Harry Potter. Mais est-ce de la fantasy ? Oui, répond Anne Besson. Et c’est aussi une œuvre qui a renouvelé  la fantasy en la rapprochant du fantastique, avec des moments d’horreur gothique.

    L’épisode se termine par l’évocation des autres univers de la fantasy : la fantasy africaine, asiatique et plus généralement non-occidental.

    Honneur enfin à la France, avec une fantasy de qualité mais manquant d’un grand succès pour faire sa mue. Il manque sans doute de relais – médiatiques ou adaptations télés à succès – pour faire sortir la "french fantasy" de sa niche.

    Avec cette introduction à la fantasy, C’est plus que de la fantasy entend bien participer à la reconnaissance d’un genre encore – très jeune – et appelé à se développer avec le temps. 

    Un autre podcast est d'ores et déjà en ligne : "La Quête de l'Oiseau du Temps - Régis Loisel & Serge Le Tendre"

    Podcasts, C’est plus que de la fantasy, saison 1, 2022
    https://podcast.ausha.co/c-est-plus-que-de-la-fantasy
    https://podcast.ausha.co/c-est-plus-que-de-la-sf

    Voir aussi : "Vous reprendrez bien un peu de fantasy ?"

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  • Luca Simonini et le parti pris des choses

    Luca Simonini, qui présente jusqu’en octobre ses œuvres à l’Espace Saint-Martin, a assurément plusieurs vies artistiques en une seule.

    L’intéressé se présente lui-même avec une double casquette : créateur de décors de scènes et peintre. La liberté mais aussi la rigueur sont au cœur de ses œuvres. Bla Bla Blog avait parlé en 2016 d’une de ses expositions à la Galerie New Age, "Coups de pinceau" : " Luca Simonini fait de la brosse non seulement le prolongement du geste de l’artiste mais aussi une vanité contemporaine, humanisant de simples brosses".

    Son exposition à l’Espace Saint-Martin présente des œuvres à l’encre de chine sur du papier de riz traditionnel, une technique ancestrale chinoise que Luca Simonini a adopté avec passion et enthousiasme : "Beaucoup plus capricieux, [ce type de support] demande à l’artiste respect, humilité et maîtrise". Voilà qui met l'artiste dans la position et l'état d'esprit d'un artisan.

    La recherche de l’harmonie

    Dans un style dépouillé, réduit à sa plus simple expression, et néanmoins riche de variations et de subtilités, Luca Simonini exprime la vie éphémère, la poésie de la nature mais aussi la fluidité dans lequel le papier, l’encre et l’eau font osmose avec une très grande élégance. "[Le] geste minimal lié au moment et à l’instant (…) me portent naturellement vers une philosophie proche du Pantha Rhei, où le sujet, le peintre et le support sont en constante mutation."

    En s’intéressant aux choses simples qui nous entoure – rochers, poissons, écumes ou simples pinceaux – c’est bien la recherche de l’harmonie qui guide la main de l’artiste, "pour voir surgir la poésie cachée dans chaque chose qui nous entoure".

    Luca Simonini est à, découvrir ou redécouvrir à l’Espace Saint-Martin jusqu'au 29 octobre 2022.

    Exposition Luca Simonini, "Encres sympathiques"
    Espace Saint-Martin, 3 septembre – 29 octobre 2022
    199 bis, rue Saint-Martin 75003 Paris
    https://www.espacesaintmartin.com/en/pages/10-gallery.html
    https://www.facebook.com/jeanluc.simonini

    Voir aussi : "De la brosse comme prolongement du geste de l’artiste"
    "Gallery, entrance"
    "Vite, les chats"

    © Luca Simonini

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