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Jour J : ce lundi 11 mai marque le début du déconfinement, après 55 jours d'une crise sanitaire hors du commun. L'avenir dire maintenant ce que l'histoire retiendra de cette période pendant laquelle tout s'est arrêté dans le pays.
Enfin pas tout, loin s'en faut : car les hôpitaux comme les magasins d'alimentation ont permis au pays de continuer à vivre. Pour cela, et grâce à l'abnégation de millions d'employés - infirmières, caissières, éboueurs ou gens de ménage -, souvent des personnes inconsidérés et mal payés (et majoritairement des femmes), nous devons être d'une reconnaissance sans limite.
Et les artistes dont nous avons parlé sur ce blog ? Et bien ceux qui se sentent à juste raison comme des oubliés, sont aussi ceux qui ont marqué ce Grand Confinement par leur présence sur les réseaux sociaux. Car à défaut de salles de concert ou de galeries ouvertes, ils ont continué à créer et à se produire. Gratuitement, généreusement, et avec souvent enthousiasme. Un grand merci à eux.
Bla Bla Blog a largement ouvert ses pages à ces artistes qui ont accompagné cette période unique. Gageons que l'on saura s'en souvenir.
Cette artiste hors-norme et géniale s’est illustrée dans une pratique a priori très sage : la broderie. Mais chez elle, pas de créations gentillettes ou classiques, de paysages de montagnes dignes de figurer sur un calendrier de La Poste, de compositions florales que votre grand-mère adorerait ou de chatons tout mignons.
Non : ce qui intéresse la Brodeuse Masquée ce sont des œuvres au point de croix volontairement provocatrices avec des citations, des insultes et des coups de colère qui claquent comme des slogans. Notre artiste s’inspire surtout de faits divers sordides (l’assassinat du petit Grégory, les meurtres de Francis Heaulmes, l’affaire Omar Raddad ou le scandale Patrick Dills) pour des œuvres à l’humour noir garanti.
En cette période de confinement – et de futur déconfinement –, la question du masque est omniprésente. Or, la Brodeuse masquée propose aussi ses masques, forcément uniques : le pangolin a tous les honneurs, mais notre artiste n’oublie pas ses fondamentaux, à coup de citations détournées ("Omar m’a tuer", "Nous sommes en guerre" ou le désormais célèbre "Restez chez vous"). L’utilisateur pourra même adresser, via ces masques, des messages bien sentis à son entourage. De quoi susciter la jalousie, l’envie, voire la rancune de vos voisins. Comme on voudra.
Les galeries d'art étant fermés en ce moment, Bla Bla Blog vous invite à découvrir en ligne une exposition virtuelle proposée par la Galerie Cyril Guernieri. Jean-Daniel Bouvard et Marc Dailly y sont à l'honneur.
Jean-Daniel Bouvard Chaleur - 2020 - huile sur toile - 116x89 cm
Jean-Daniel Bouvard Ombrages - 2020 - huile sur toile - 50x50 cm
Jean-Daniel Bouvard Pause - 2020 - huile sur toile - 81x60 cm
Jean-Daniel Bouvard Pêcheur - 2020 - huile sur toile - 100x81 cm
Marc Dailly Du salon à la cuisine - 2020 - huile sur bois - 30x40 cm
Marc Dailly Homme dans le salon - 2020 - huile sur bois - 30x28 cm
Marc Dailly Paulina dans l'atelier - 2020 - huile sur bois - 30x40 cm
Marc Dailly La dînette - 2020 - huile sur bois - 65x50 cm
La Galerie Cyril Guernieri propose également une exposition en cours, "Jardins secrets" de Christian Benoist, qui est à retrouver sur le site du galeriste.
Au lendemain de la mort d'Albert Uderzo, l'un des pères d'Astérix, la Bibliothèque Nationale de France a décidé de lui rendre hommage.
Laurence Engel, sa présidente, s'exprime ainsi : "La BnF ressent une vive émotion au moment de la disparition d’Albert Uderzo. Le don qu’il avait fait à la Bibliothèque a marqué une étape importante - renouant avec la tradition d’une présence dans les collections de l’art de la bande dessinée, d’abord dans ses formes les plus anciennes, puis, et notamment grâce à lui, dans ses expressions contemporaines. Et c’est aussi une relation d’amitié qui s’est interrompue. Mais l’oeuvre d’Uderzo, ce patrimoine commun, demeure, elle, intacte et comme il l’avait souhaité, au sein des collections de la BnF, pour que reste vive, active, cette mémoire collective. Des planches magnifiques, de très grand format, qui donnent à voir le talent extraordinaire du dessinateur qu’il était. Uderzo aimait à se définir lui-même comme « un besogneux de la futilité » : sa besogne fut colossale et sa futilité nous demeure essentielle."
Uderzo avait fait don en mars 2011 à la BnF de planches originales issues de trois albums des aventures du célèbre Gaulois : Astérix le Gaulois, le tout premier de la série, La Serpe d’or et Astérix chez les Belges.
Un besogneux de la futilité
Ces planches de grand format, encrées au pinceau par-dessus des crayonnés vierges de tout remords, donnent à voir l’immense talent d’un dessinateur de génie, dont la modestie naturelle aimait à rappeler qu’il était avant tout "un artisan."
Ce don a été au cœur des deux événements de la BnF : la grande exposition Astérix à la BnF ! qui s’était tenue d’octobre 2013 à janvier 2014 et l'anniversaire des 60 ans d’Astérix en 2019, une autre exposition qui présentait dans la galerie des donateurs l’ensemble des 44 planches originales du tout premier album.
Par la virtuosité du trait comme par le sens de la lettre, par la force du mouvement et celle des jeux d’ombres et de lumières, par la verve du caricaturiste, par l’efficacité des onomatopées, le dessin d’Uderzo est un art total, et totalement un art.
Grâce à ce don qui témoigne de l’importance que les aventures d’Astérix et Obélix ont acquise dans la mémoire collective du XXe siècle, en France comme hors de ses frontières, Albert Uderzo a fait aussi pleinement entrer dans les collections nationales l’art de la bande dessinée. L’exposition Astérix à la BnF ! que la Bibliothèque a organisée en 2013, à la suite de cette donation, a rendu à l’œuvre qu’il a créée avec René Goscinny l’hommage qui lui était dû, en retraçant la genèse et les développements d’une réalisation majeure du neuvième art.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le Musée Girodet s’est fait désirer. Fermé en 2008 pour rénovations, qui étaient bienvenues, l’auguste établissement public de Montargis, consacré principalement au peintre néoclassique Anne-Louis Girodet-Trioson, a subi de plein fouet l’avanie de la crue historique de juin 2016, qui a contraint à la restauration de plusieurs milliers d’œuvres et, in fine, à retarder la réouverture du musée.
Une réouverture qui a eu lieu il y a moins d’un an. Le Musée Girodet propose en ce moment sa deuxième exposition : "Girodet face à Géricault ou la bataille romantique du Salon de 1819" qui sera visible jusqu’au 12 janvier 2020.
Qui dit Géricault dit Radeau de la Méduse, une œuvre que le musée ne pourra découvrir – hélas – qu’à travers une copie de d’Eugène Ronjat. Le tableau original, peint en 1819 par un Théodore Géricault âgé de seulement 20 ans, va marquer pour longtemps l’histoire de la peinture, à travers la représentation, avec un réalisme cru, d’un fait divers survenu en 1816 : le naufrage catastrophique et choquant de La Méduse, un navire royal que le capitaine et les officiels ont décidé d’abandonner laissant leurs 400 passagers à un sort tragique. Cette œuvre est présentée en 1819 lors du salon de peinture et de sculpture au cours de laquelle Girodet, que Géricault connaît et admire, présente Pygmalion et Galatée. Ce sont deux peintures bien différentes qui marquent également l’affrontement de deux courants : l’un néoclassique avec une scène mythologique, et l’autre romantique et historique, précurseur d’un mouvement qui fera date.
Le Musée Girodet a choisi d’exposer 80 des peintures qui avaient été présentées il y a 200 ans, des peintures recouvrant bien des thèmes : histoire, portraits, paysages, scènes de guerre, allégories ou religion.
200 ans plus tard c’est pourtant Le Radeau de la Méduse que l’Histoire a gardé en mémoire
Le visiteur circule dans un musée restauré depuis peu, plus aéré, à la scénographie et à l’éclairage plus moderne. Le cœur de l’expo est la nef principale dans laquelle, face à la copie du Radeau de la Méduse, a été accrochée une scène représentant Pygmalion et Galatée. Girodet décrit ainsi son tableau d’une rare force allégorique : "Le lieu de la scène est dans l’endroit le plus retiré de la maison du sculpteur ; il y a fait transporter la statue dont il est épris, non loin de celle de Vénus. Au moment du prodige, une auréole brillante paraît sur la tête de la déesse, et une lumière surnaturelle se répand dans tout le sanctuaire et forme, avec la fumée des parfums, le fond du tableau, sur lequel se détache, avec une magie surprenante, la figure de Galatée."
Conscient que ce chef d’œuvre sera son dernier (le peintre meurt cinq ans plus tard, la même année d'ailleurs que Géricault), Girodet est soulagé de voir sa toile remarquée. Un critique salue la maîtrise d’un artiste qui est déjà au crépuscule de sa vie : "Le tableau de Galatée, destiné, même avant qu’il fût commencé, pour le cabinet de M. le comte de Sommariva, tiendra, sans contredit, le premier rang parmi les productions modernes de nos meilleurs artistes" Le terme de "moderne" prend ici un relief particulier, car si le tableau de Girodet a été la grande peinture du salon de 1819 (avant d’être oubliée puis redécouverte en 1967), c’est pourtant Le Radeau de la Méduse que l’Histoire a gardé en mémoire.
"Girodet face à Géricault ou la bataille romantique du Salon de 1819" Musée Girodet, Montargis Jusqu’au 12 janvier 2020 http://www.musee-girodet.fr
Qu’est-ce qu’un musée ? Le Petit Larousse le définit ainsi : "Lieu, édifice où sont réunies, en vue de leur conservation et de leur présentation au public, des collections d’œuvres d’art, de biens culturels, scientifiques ou techniques." Le vénérable ICOM (Conseil International des Musées) a choisi en 2007 d’en faire une définition plus précise mais aussi plus complète : "Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l'humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation." L’affaire était entendue et ne méritait pas que l’on glose éternellement sur ce sujet, mais plutôt que l’on encourage le grand public à retrouver le chemin de ces établissements.
Alors, quelle mouche a piqué l’ICOM de tout remettre en question et se lancer dans une querelle byzantine digne des disputes médiévales sur le sexe des anges ? L’objet de la bataille intellectuelle ? Ni plus ni moins qu’une nouvelle définition du musée.
Fin juillet, lors de la 139e session de l’ICOM, nous apprend Le Quotidien de l’art (édition du 2 septembre 2019), l’institution a mouliné et accouché d’une proposition sensée moderniser le concept de musée. Au terme d’un travail de synthèse et de plusieurs mois de travaux et de réflexion, une définition du musée vient de voir le jour propre à décontenancer plus d’une personne.
Accrochez-vous : "Les musées sont des lieux de démocratisation inclusifs et polyphoniques, dédiés au dialogue critique sur les passés et les futurs. Reconnaissant et abordant les conflits et les défis du présent, ils sont les dépositaires d’artefacts et de spécimens pour la société. Ils sauvegardent des mémoires diverses pour les générations futures et garantissent légalité des droits et l’égalité d’accès au patrimoine pour tous les peuples. Les musées n'ont pas de but lucratif. Ils sont participatifs et transparents, et travaillent en collaboration active avec et pour diverses communautés afin de collecter, préserver, étudier, interpréter, exposer, et améliorer les compréhensions du monde, dans le but de contribuer à la dignité humaine et à Injustice sociale, à légalité mondiale et au bien-être planétaire."
Cette définition a été définitivement adoptée lors de l’assemblée extraordinaire à Kyoto du 7 septembre 2019.
Prendre la mouche
Passés à la trappe les anciennes références aux concepts d'"institution", de "public" ou d'"éducation". Les pontes de l’ICOM parlent vaguement et pompeusement de "lieux de démocratisation", avec, certes, des objectifs ambitieux et louables : "contribuer à la dignité humaine et à Injustice sociale, à légalité mondiale et au bien-être planétaire." Mais il y a plus grave : il n’est plus fait référence aux œuvres d’art ou aux biens culturels et scientifiques mais "d’artefacts" et de "spécimens pour la société." Je vous voie déjà préparer votre prochaine sortie : "Chérie, si on sortait découvrir les derniers artefacts du Centre Pompidou ? – Bonne idée. C’est important que notre enfant puisse s’immerger dans le lieu de démocratisation afin de découvrir ces spécimens de la société !"
Plus sérieusement, voilà une bien curieuse initiative venant de grosses têtes plus décidées à servir un discours ampoulé – on pourrais même dire vulgairement "à enculer les mouches" – qu’à faire redescendre le musée au milieu de la cité.
Le quotidien spécialisé souligne d’ailleurs que cette initiative de renverser la table ne suscite pas l’adhésion de la majorité des conservateurs de l’ICOM, loin s’en faut. La présidente du comité national français de l’ICOM, Juliette Raoult-Duval prend déjà ses distances en disant regretter cette nouvelle (et inutile ?) définition du musée : "Un glissement politique regrettable" trop idéologique, des "termes professionnels (…) évacués ou diminués, et [qui] ne s’adossent plus solidement à notre code de déontologie."
Juliette Raoult-Duval n’est pas la seule à prendre la mouche : un front de résistance – certes minoritaire au sein de l’ICOM – s'est mobilisé pour que cette nouvelle définition ne soit pas entérinée, en vain.
Cette bataille consternante sur une définition aussi inutile que pompeuse pourrait bien faire une victime : les musées eux-mêmes qui, mise à part les grandes expositions événements, peinent à intéresser le grand public. Pas sûr qu’en mettant tant d’énergie dans un mot les responsables muséographiques jouent pour leur camp dans ce qui ressemble à une vaste farce.
Sarah Hugounenq, "Musée : tempête autour d’un mot" Quotidien de l’art, 2 septembre 2019 https://icom.museum/fr
Il reste encore plus d’un mois pour découvrir l’exposition de Claudine Loquen au Musée Nicolas-Poussin des Andelys. Sous le titre "Les Dames des Andelys", l’artiste normande dévoile une soixantaine de peintures et de sculptures sur bois sur les grandes figures féminines de cette ville, ancienne place forte de l’Empire Plantagenêt comme le prouve l’imposant Château-Gaillard.
Pour cette exposition, Claudine Loquen consacre une large place aux femmes du Moyen Âge : s. Clotilde, Aliénor d’Aquitaine et Marguerite de Bourgogne. D’autres figures apparaissent dans cette galerie touchante : Marie et Marguerite de Lampérière (les épouses des frères Corneille), l’aéronaute Sophie Blanchard (et aussi première femme à périr lors d’un accident aérien) et la peintre Marthe Lucas dans le portrait d’une artiste aux yeux rêveurs et aux charmantes joues rosées. Un hommage est également rendu à Madame Bovary, la personnage romanesque de Gustave Flaubert, ainsi qu’aux femmes de la communauté malienne des Andelys (La délicate et espiègle Princesse malienne).
Marchant sur les pas de Marc Chagall (Oiseaux et reines), Claudine Loquen donne à ses personnages une facture étonnante, bien loin des représentations académiques et réalistes. Les visages ont cette naïveté d’autant plus touchante que l’artiste rehausse ses peintures de couleurs vives, dans des compositions poétiques et surréalistes.
Sur les pas de Marc Chagall
Aliénor et ses filles, dans la toile qui porte ce nom, tourbillonnent dans une danse féerique sur fond d’un décor fleuri et aux ors klimtiens. Aliénor en croisade n’est pas représentée à la manière d’une peinture historique mais comme une scène d’enluminure fantastique dans laquelle les chevaux apparaissent comme des créatures extraordinaires. La reine Clotilde prend vie dans un portrait qui nous la rend familière et contemporaine. La peintre normande choisit également, pour représenter la sulfureuse et bouleversante Emma Bovary, un sage et souriant portrait de famille, perturbé en arrière-plan par un tableau des amants scandaleux.
Claudine Loquen s’approprie ces personnages, historiques ou fictifs, pour en faire des sujets de scènes oniriques où se mêlent saynètes de la vie quotidienne (Marthe Lucas en train de peindre), scènes historiques (Aliénor en croisade), rêves (Clotilde, reine des Francs) et cauchemars (Assassinat des parents de Clotilde, reine des Francs).
Cette exposition lumineuse et singulière est à découvrir au Musée Nicolas-Poussin des Andelys jusqu’à la fin septembre.
"Les Dames des Andelys", exposition de Claudine Loquen Musée Nicolas-Poussin des Andelys (27) Jusqu’au 29 septembre 2019 http://www.claudine-loquen.com
Il y a un peu moins de cent ans de cela, après plusieurs campagnes égyptiennes infructueuses à la recherche de la tombe du pharaon Toutânkhamon (v. 1340 av. JC - 1326 av. JC), l’archéologue Howard Carter convainc le richissime mécène Lord Carnarvon de financer une dernière prospection dans un périmètre qu’il estime n’avoir été jamais fouillé. Son intuition est la bonne puisque le 4 novembre 1922, une première marche est découverte puis dégagée. Elle donne accès à une tombe jamais visitée : celle de Toutânkhamon, fils d’Akhenaton, onzième pharaon de la XVIIIe dynastie. Son court règne est tombée dans l’oubli depuis que Toutânkhamon a été frappé d’une damnatio memoriae prononcée par ses successeurs. Son nom a disparu de la liste des pharaons, ce qui va paradoxalement assurer sa postérité. En tombant sur une sépulture quasi intacte car oubliée des pilleurs, Toutânkhamon passe des ténèbres à la lumière.
Rarement le terme de "trésor" n’a paru aussi bien indiqué pour une telle découverte. Les organisateurs de l’exposition de La Villette ont véritablement travaillé la mise en scène pour proposer un ensemble d’espaces destinés à rendre toute la richesse, la splendeur et l’attrait historique de cette sépulture. Comme le dit Tarel El Awady, commissaire de l’exposition, "[En 1922], les scientifiques et les universitaires furent étonnés à la fois par l’importance du trésor de Toutânkhamon, mais également par la quantité d’information qu’il recelait, et qui permit une compréhension plus profonde de l’histoire de l’Égypte ancienne. Mais la découverte du tombeau de Toutânkhamon permit surtout de réfuter la croyance solidement installée chez les égyptologues de l’époque selon laquelle « tout avait déjà été découvert dans la Vallée des Rois. »"
Une découverte presque miraculeuse et entrée dans la légende
150 objets remarquables, tant pour leur valeur artistique que pour leur apports historiques et scientifiques, sont présentés : le cercueil miniature canope à l’effigie de Toutânkhamon en or, verre coloré et cornaline (mais sans la momie du prestigieux souverain !), la spectaculaire statue de Ka à taille réelle et à l’effigie du pharaon, le lit funéraire en bois doré, une magnifique statue en bois et feuille d’or représentant le roi coiffé de la couronne blanche, des mains incrustées d’or tenant la crosse et le fléau, un somptueux pectoral en or, argent, cornaline, turquoise et lapis-lazuli ou un étonnant modèle de barque solaire en bois. Une statue du dieu Amon protégeant Toutânkhamon, prêtée par Le Louvre, est également exposée. Coffres, bijoux, objets de la vie quotidienne, armes ou statues font pénétrer le visiteur dans une civilisation qui continue de fasciner et de surprendre.
Mais cette exposition nous fait aussi comprendre l’histoire de cette découverte presque miraculeuse et entrée dans la légende. 3200 ans après sa mort, et alors que ses successeurs ont cherché à effacer les traces de ce pharaon qu’ils estimaient trop lié au règne de son père, le révolutionnaire Akhenaton, Toutânkhamon devient singulièrement une véritable célébrité, pour ne pas dire une icône pop – ce que montre le dernier espace de l’exposition. Passé de l’ombre d’une sépulture à la lumière des médias, le jeune pharaon incarne sans doute plus que n’importe quel souverain la magnificence d’une civilisation que l’on ne finit pas de découvrir.
Il ne reste plus que quelques semaines pour découvrir l’un des trésors archéologiques les plus spectaculaires qui soit, avant son retour définitif en Égypte.
Toutânkhamon, Le Trésor du Pharaon Du 23 mars au 22 septembre 2019 Grande Halle de la Villette https://expo-toutankhamon.fr