Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinéma - Page 16

  • La vieille femme et la mort

    Lorsque le Japon se pique de cinéma SF et d’anticipation, cela peut donner ça : Plan 75, un terrible et subtil drame d’anticipation qui donne le frisson autant qu’il interroge sur notre avenir.

    Dans un avenir proche, le Japon doit faire face au vieillissement de sa population, comme d’ailleurs beaucoup de pays occidentaux. Une solution officielle est trouvée : permettre aux personnes de plus de 75 ans de se faire euthanasier, moyennant finance et un accompagnement sur mesure.

    Michi, une vieille dame dont la vie est devenue absurde et sans intérêt depuis qu’elle a perdu son travail, prend contact pour abréger ses jours.  Pendant ce temps, Hiromu, un jeune fonctionnaire affecté à ce "Plan "75" commence à avoir des doutes lorsque réapparaît un lointain oncle perdu de vue qui cherche lui-même à mourir. Il y a aussi Maria, cette jeune recrue chargée d’accompagner les personnes âgées pour leur dernier voyage. Toutes ces personnes vont finir par se croiser et s’interroger sur ce programme, comme sur leur propre existence. 

    Voilà un film de SF à la fois d’une grande subtilité et d’une grande force 

    Les passionnés de cinéma et cinéphiles verront sans doute a priori dans cet étonnant film de SF japonais, mais coproduit en France, en Philippine et au Qatari, une lointaine influence du côté du désormais classique Soleil Vert. Un problème démographique insoluble, une solution radicale pour y résoudre et des personnages pris au piège de leur environnement. La comparaison s’arrête pourtant là.

    La réalisatrice Chie Hayakawa choisit une voie moins spectaculaire qu’intimiste pour aborder ce sujet. Dans Plan 75, la caméra suit les personnages au plus près, sans misérabilisme mais avec une puissance incroyable. Le spectateur français verra dans les premières scènes avec Michi, au travail dans un hôtel malgré son âge, un clin d’oeil involontaire à l’actualité récente sur les retraites. La mort plane sur tous ces personnages, sans qu’elle soit réellement montrée – à l’exception des vingt dernières minutes.

    Et l’humanité derrière tout ça ? Elle prend forme grâce aux regards de la vieille dame, aux hésitations du jeune fonctionnaire, aux non-dits avec son oncle qu’il accompagnera jusqu’au bout et à ces moments brefs mais essentiels : la scène bouleversante du bowling, la préparation du repas de Hiromu avec son oncle ou la chanson interprétée par les amies de Michi.

    Voilà un film de SF à la fois d’une grande subtilité et d’une grande force qui ne peut que nous interroger sur les problèmes éthiques de l’euthanasie comme de son utilisation.

    Plan 75 sera proposé par les Cramés de la Bobine, à l'Alticiné de Montargis le 14 mai 2023 à 14 heures, dans le cadre du Week-End japonais (les 13 et 14 mai 2023).

    Plan 75, drame SF japonais, philippin, français et qatari de Chie Hayakawa, avec Chieko Baishō, Hayato Isomura, Stefanie Arianne, Taka Takao et Yūmi Kawai, 2022, 112 mn
    https://www.unifrance.org/film/54896/plan-75
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1329

    Voir aussi : "Retenez-moi ou je fais un malheur"
    "Ennio Morricone, une vie filmée et en musique"  

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Retenez-moi ou je fais un malheur

    C’est un voyage à la fois rafraîchissant, touchant et émouvant que je vous propose. Un  voyage qui nous mène tout droit au Japon – non  sans un détour par Rome. Le film Tempura, de la réalisatrice Akiko Ōku se présente comme une comédie romantique japonaise – ou plutôt comédie dramatique – ce qui, en soi, ne pouvait que susciter notre curiosité. Et qu’importe si le film est sorti il y a déjà trois ans. Il mérite d’être découvert (sur Canal+ en ce moment).

    Disons-le tout de suite : le titre culinaire français n’était pas la meilleure des adaptations pout ce long-métrage nippon (Hold Me Back). Certes, la cuisine tient un rôle de catalyseur dans l’histoire d’amour entre Mitsouka et Tada, mais elle est rapidement mise entre parenthèses pour suivre les destinées d’une jeune femme solitaire, facétieuse, lunaire, hypersensible et un poil névrosée.

    Voilà qui nous renvoie a priori vers une des célibataires les plus légendaires du cinéma, Bridget Jones. Pourtant, là s’arrête la comparaison, tant Temura prend son temps pour aborder des sujets plus graves : l’amour souvent insaisissable, les relations compliquées avec les hommes, l’amitié frustrante, la séparation, les blessures à cicatriser, le déracinement, le tout dans un langage cinématographique où les trouvailles et la poésie (l’étonnant voyage en avion, par exemple) ne manquent pas.

    Voilà qui nous renvoie a priori vers une des célibataires les plus légendaires du cinéma, Bridget Jones. Pourtant, là s’arrête la comparaison

    Mitsuko vit seule à Tokyo dans un minuscule appartement. Très bonne cuisinière (notamment ces fameux tempuras), elle travaille dans un bureau et a pour collègue et amie l’irrésistible Satsuki. Mais un garçon entre dans la vie de Mitsuko par hasard. Le timide Tada a du mal à aborder la jeune femme, à lui parler franchement, à lui déclarer ses sentiments - et la réciproque est vraie. Pour ne rien arranger, Mitsuko doit gérer ses démons intérieurs - et antérieures -, et notamment un ami imaginaire nommé A. Il entretient des dialogues avec la jeune femme, faits de confidences, de questionnements mais aussi de conseils. Un séjour en spa, la jeune perd les pédales. Plus tard, un périple à Rome permet à Mitsuko d’y voir plus clair puis de se dévoiler. Mais ce n'est pas gagné.

    On préférera le titre original Hold me Back ("Retenez-moi") pour ce récit autour d’une romance (et même d’une double romance, si l’on compte la pétillante Satsuki (la craquante Ai Hashimoto). Dans le rôle principal de Mitsuko, la star japonaise Non fait merveille. Elle endosse avec un mélange de grâce, de poésie mais aussi de souffrances cette célibataire naïve, faussement enjouée et finalement malheureuse. Avec, sous le regard de la réalisatrice Akiko Ōku un discours féministe peu tapageur mais bien présent.   

    Tempura, comédie dramatique japonaise de Akiko Ōku,
    avec Rena Nōnen (Non), Kento Hayashi et Ai Hashimoto, 2020, 133 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/tempura/h/19969453_50047

    Voir aussi : "Heureux comme un enfant au Bhoutan"
    "Ce que l’on fait et ce que l’on est

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Guadeloupe classique

    Faisons un petit tout en Guadeloupe avec le Festival international de musique Saint-Georges, considéré par beaucoup comme "le plus prestigieux festival de musique classique des Caraïbes". Cet événement est placé sous l’égide de Joseph Bologne, plus connu sous le nom de Chevalier de Saint-Georges.

    La troisième édition du Festival international de musique Saint-Georges aura lieu du 8 au 15 avril 2023. Au menu, des concerts, des artistes de renommée mondiale et une pléthore d'événements éducatifs et culturels. Tout cela se déroulera au sein de lieux phares et chargés d’histoire de l’archipel des îles de Guadeloupe : le Fort Louis Delgrès à Basse-Terre, l’Église Saint-Pierre et Saint-Paul à Pointe-à-Pitre et le Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre.

    Le festival est placé sous la direction artistique de Marlon Daniel, chef d’orchestre américain de renommée internationale. Plus de 60 musiciens de plus de 20 pays du monde entier se rejoignent pour une semaine de musique classique extravagante "The Art Culture is Beyond Classy" 

    Le Chevalier Saint-Georges, champion, héros et virtuose des Îles de Guadeloupe

    Personnage historique guadeloupéen, violoniste virtuose, chef d'orchestre et compositeur, le Chevalier de Saint-Georges a influencé les plus grands de son époque, notamment Franz Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart.

    Escrimeur hors pair et ardent défenseur des droits civiques pendant la Révolution française, Saint-Georges (1745-1799), né à Baillif, dans le sud de la Basse-Terre, était le colonel de la célèbre "Légion Saint-Georges", premier régiment militaire entièrement noir en Europe. Il s’est battu sans relâche pour l'égalité des droits pour tous, à l'époque controversée où la France était déchirée entre les règles du commerce de l'esclavage et les idéaux révolutionnaires. Le président américain John Adams l'a qualifié "d'homme le plus accompli d'Europe". Rappelons également qu’il est l’héritier de la Distillerie de Bologne, la première distillerie de l’archipel, située à Basse-Terre, à la vue imprenable sur le volcan la Soufrière. Sa vie sera bientôt racontée sur le grand écran.

    L’histoire de Joseph Bologne et son impact sur la musique classique sont encore méconnus du grand public. Mais la sortie mondiale du film biographique Chevalier par le réalisateur Stephen Williams, prévue le 23 avril 2023, lui offrira un majestueux coup de projecteur.

    3ème édition du Festival International de Musique Saint-Georges
    Du 8 au 15 avril 2023 dans les Îles de Guadeloupe
    http://saintgeorgesfestival.com
    https://www.lesilesdeguadeloupe.com/tourisme/fr-fr
    https://www.facebook.com/lesilesdeguadeloupe
    https://www.instagram.com/ilesguadeloupe

    Voir aussi : "Le dur métier de reine"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Heureux comme un enfant au Bhoutan

    Il est possible que ce film vous ait échappé. L'École du bout du monde de Pawo Choyning Dorji, qui nous vient du Bhoutan, a  participé aux Oscars en 2021 dans la catégorie Meilleur Film International, remporté finalement par Drive My Car.

    La petite histoire a retenu que ce long-métrage de 2019 a d’abord été recalé aux Oscars 2020 en raison de la réglementation, le modeste Bhoutan n’ayant pas un véritable comité de sélection. Injuste, évidemment ! Le film de Pawo Choyning Dorji a finalement été repêché l’année suivante, sans pour autant décrocher le Graal, mais mettant en lumière un "petit film" venu d’un pays discret – et le plus heureux du monde d’après une étude – et d’une qualité incroyable. Il nous permet en plus de découvrir un pays à la culture et aux paysages exceptionnels.

    Ce film nous est proposé par Canal+ en ce moment, pour quelques jours encore. 

    On aurait tort de faire de L'École du bout du monde un "Bienvenue chez les Ch’tis bhoutanais"

    Ugyen Dorji est un jeun instituteur bhoutanais, citadin dans l’âme qui vit à Thimphou, la capitale du pays. Il projette de partir vivre quelques années en Australie. L’administration ne l’entend pas de cette oreille. Le jeune homme récemment diplômé doit plusieurs mois d’enseignement à l’État. On l’envoie donc à Lunana, un village isolé à près de cinq mille mètres d’altitude et dominé par l’Himalaya. L’instituteur doit s’occuper d’une école, dans des conditions rudimentaires. Il n’a qu’une envie : repartir aussitôt.

    On aurait tort de faire de L'École du bout du monde un "Bienvenue chez les Ch’tis bhoutanais". Même si l’humour n’est pas absent – la scène où instituteur reçoit un yack en cadeau qu’il doit élever dans la salle de classe – le film de Pawo Choyning Dorji est d’abord un ode à la nature, à la vie simple, à la communauté et aux petits bonheurs. C’est aussi un appel à la réconciliation entre des gens qui n’auraient jamais dû se côtoyer, à savoir un instituteur blasé et citadin et des villageois généreux, sans oublier ces élèves, des enfants absolument craquants (mention spéciale pour la petite Pem Zam).

    Partira ? Partira pas ? Finalement l’essentiel du film tient à ce dilemme que le réalisateur distille tout au long de cette pastorale se déroulant à plus de cinq mille mètres d’altitude. Avec en prime, une chanson du pays, bouleversant de nostalgie. 

    L'École du bout du monde, drame bhoutanais de Pawo Choyning Dorji, avec Sherab Dorji, Ugyen Norbu Lhendup, Kelden Lhamo Gurung et Kunzang Wangdi, 2019, 109 mn, Canal+
    https://www.canalplus.com/cinema/l-ecole-du-bout-du-monde/h/19285762_50001

    Voir aussi : "Tout l’univers"
    "Tu n’as rien vu à Hiroshima"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Tout l’univers

    Everything Everywhere All At Once, succès surprise de 2022 et grand vainqueur des Oscars cette année, vaut sans doute bien plus encore. La comédie familiale et SF de Daniel Kwan et Daniel Scheinert a eu le mérite de secouer les spectateurs. C’est l’occasion rêvée en ce moment de voir ou revoir ce film incroyable, puisqu’il est disponible sur Canal+.

    Commençons par brosser l’intrigue d’une histoire qui nous mène vraiment très, très loin.

    Evelyn Wang (géniale Michelle Yeoh !) s’occupe avec son mari Waymond ( Ke Huy Quan) d’une laverie automatique, en aussi mauvaise posture que sa vie privée et familiale. Complètement dépassée, Evelyn doit gérer une inspectrice des impôts coriace, une fille insupportable en pleine crise d’identité (Stephanie Hsu), un vieux père handicapé qui vient d’arriver de Hong Kong et un mari (trop) gentil tentant d’arrondir les angles comme il le peut. Par-dessus le marché, un divorce pend au nez de la pauvre Evelyn.

    Lors d’un rendez-vous des plus délicats avec l’administration qui menace de saisir les biens, Evelyn se trouve propulsée dans le multivers. Elle se nomme Aklpha Evelyn et doit combattre Jobu Tupaki et sa troupe armée d'Alpha Gong Gong - qui a le visage de sa fille.

    EEAAO ringardise sérieusement le Docteur Strange et ses camarades d’Avengers


    Michelle Yeoh s’est imposée dans le cinéma grâce à des films d’action et de kung-fu (Tigre et Dragon, Demain ne meurt jamais). Visiblement, l’actrice sexagénaire (sic) a gardé quelques beaux restes, tant Everything Everywhere All At Once ("EEAAO" pour la faire courte) est riche de scènes de combat, chorégraphiées avec talent.

    Le film des "deux Daniel" peut être vu comme un hommage au cinéma et à tous les cinémas. Le spectateur curieux trouvera sans problème des références aux films de kung-fu. Mais pas que : citons 2001 : L’Odysée de l’espace, Matrix, le moins connu Paprika de Satoshi Kon, les comédies musicales américaines des années 50, sans compter ces centaines de clins d’œil, le moindre n’étant pas celui en référence aux films Marvel et aux récits des metaverses.

    Le multivers est en effet au cœur de ce film intimiste. Le moins que l’on puisse dire est qu’EEAAO ringardise sérieusement le Docteur Strange et ses camarades d’Avengers, et tout cela avec un budget tout autre, un sens certain du récit, un humour incroyable et des scènes bouleversantes.

    EEAAO est un énorme coup de poing qui transforme un film, qui aurait pu être un grand foutraque et un clip sans queue ni tête, en portrait d’une femme submergée et perdant pied. Il y est question d’identité, de l’art de vivre ensemble, de se retrouver et de faire de la famille une grande aventure humaine.

    Avec EEAAO, Michelle Yeoh a trouvé sans doute là la rôle de sa vie. Et le spectateur n’est pas prêt d’oublier Jamie Lee Curtis, méconnaissable et exceptionnelle, elle aussi. 

    Everything Everywhere All At Once, comédie fantastique américaine
    de Daniel Kwan et Daniel Scheinert, avec Michelle Yeoh, Stephanie Hsu, Ke Huy Quan,
    James Hong et Jamie Lee Curtis, 2022, 139 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/everything-everywhere-all-at-once/h/20326176_40099

    Voir aussi : "Jeu de massacre"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Jeu de massacre

    On imagine aisément que Brad Pitt a dû bien se marrer à tourner Bullet Train avec ses petits camarades, dont l’excellent Aaron Taylor-Johnson (le futur 007 ?) et l’étonnante Joey King (The Kissing Booth, The Act). Sans oublier les singulières apparitions de Sandra Bullock.

    Le film d’action de David Leitch se déroule au Japon et quasi exclusivement dans un train rapide où se retrouvent des tueurs à gage et des mafieux de tout genre. Les règlements de compte peuvent commencer, entre le professionnel poissard ("La coccinelle", Brad Pitt, donc), l’adolescente revancharde ("Prince"), les deux faux jumeaux ("Citron" et "Mandarine") et un malfrat japonais parti venger son fils laissé pour mort.

    Le choix d’un huis clos à l’intérieur d’un bolide circulant à trois cents kilomètres à l’heure peut aussi être vu comme une métaphore

    Qu’importe l’intrigue, tarabiscotée pour ne pas dire indigente, avouons le : en réalité, Bullet Train repose avant tout sur le jeu de massacre promis entre ces tristes sires, souvent très drôle au demeurant. Brad Pitt, évidemment, est impeccable en "Monsieur malchanceux" et le couple "d’agrumes", largement inspiré de cet autre duo dans Pulp Fiction. L’inspiration de Quentin Tarantino est d’ailleurs évidente dans cette manière de chorégraphier les combats sanglants comme dans l’humour noir omniprésent.

    Ça se tue, ça se canarde et ça se poignarde tout au long du trajet du Bullet Train. Le choix du huis clos à l’intérieur d’un bolide circulant à trois cents kilomètres à l’heure peut aussi être vu comme une métaphore : rien ne saurait arrêter la vengeance et la violence de ces mafiosos, aussi dangereux et stupides que bavards.

    Pour adeptes d’humour noir et de scènes d’action chorégraphiées avec un talent certain. 

    En ce moment sur Canal+.

    Bullet Train, film d’action nippo-américain de David Leitch,
    avec Brad Pitt, Joey King, Aaron Taylor-Johnson,
    Brian Tyree Henry et Andrew Koji, 2022, 127 mn, Canal+

    https://www.sonypictures.fr/film/bullet-train
    https://www.canalplus.com/cinema/bullet-train/h/20033391_40099

    Voir aussi : "Les zinzins de l’Espagne"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Les zinzins de l’Espagne

    L’Espagne propose en ce moment sur Netflix un étonnant thriller, Les Lignes courbes de Dieu, nommé, de l’autre côté des Pyrénées, pour les Goyas – l’équivalent des Césars – notamment dans les catégories "meilleur scénario adapté" et "meilleure actrice".

    Alice Gould rejoint un impressionnant hôpital psychiatrique pour y être internée. Il s’agit en réalité d’une mystification, car Alice est une détective privée chargée d’enquêter sur le meurtre d’un patient de cet asile. Bientôt, voilà Alice au milieu de fous et de folles (ces fameuses "lignes courbes de Dieu", comme le dit poétiquement le titre), à la recherche d’explications sur la mort de Damian, un étrange détenu.

    Elle ne peut compter sur personne, pas même sur le personnel médical et son inquiétant directeur.

    Il faut aussi souligner l’arrière-plan historique, qui a évidemment tout son sens

    Une détective enquêtant dans un asile psychiatrique. Voilà qui fait inévitablement penser au chef-d'œuvre de Martin Scorcese, Shutter Island. La comparaison s’arrête (presque) là. Bárbara Lennie enfile le costume de détective privée, en prenant toute une palette de jeux : enquêtrice pugnace, victime innocente, femme fatale, (fausse) folle parmi les fous. D’ailleurs, la question se pose : et si Alice était réellement malade ?

    Outre l’intrigue, parmi les intérêts du film il faut souligner la réalisation soignée, les cadrages impeccables, les moments fluides de la caméra, les reconstitutions (costumes, coiffures, voitures, accessoires), mais aussi les effets visuels – que l’on pense à la série de flash-back, avec une Alice dédoublée, voire détriplée.

    Il faut aussi souligner l’arrière-plan historique, qui a évidemment tout son sens. Nous sommes en 1979, quelques années après la mort du dictateur Franco. L’Espagne fait sa mue pour devenir une démocratie et une monarchie républicaine. Comme si la folie des quarante ans du Franquisme se reflétait sur ces zinzins de l’hôpital psychiatrique.  

    Au terme du visionnage du film, on ne peut qu’inviter le spectateur à se rendre sur Internet (par exemple, ici) afin de découvrir les multiples interprétations et commentaires sur ce film diablement malin. Ici comme ailleurs, rien n’est simple.

    Les Lignes courbes de Dieu, thriller espagnol d’Oriao Paulo, avec Bárbara Lennie,
    Eduard Fernández, Loreto Mauleón, 2022, 155 mn
    https://www.netflix.com/fr/title/81453541
    https://www.youtube.com/watch?v=D5XURVPbTH8
    https://www.youtube.com/watch?v=g3fBol5qku0

    Voir aussi : "Héroïne du quotidien"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Un féminicide et des hommes en colère

    La nuit du 12 est le film français à retenir pour l’année 2022. L’Académie des Césars ne s’y est pas trompée il y a quelques jours : elle en a fait le grand gagnant avec six Césars, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure adaptation, sans compter deux Césars pour respectivement Bouli Lanners (meilleur second rôle) et le formidable Bastien Bouillon (meilleur espoir masculin).

    Dans le somptueux paysage de la Vallée de la Maurienne, Clara, une jeune femme sortant d’une soirée entre copines, est agressée à quelques pas de la maison de ses parents. Son corps est retrouvé brûlé. Une enquête commence, menée par Yohan Vivès, de la Police Judiciaire de Grenoble. Les suspects – principalement des ex de la victime – se succèdent, mais l’enquête patine. Qui a supplicié et assassiné Clara ? 

    Un film magistral qui interroge

    Une enquête policière sur un crime, hélas, devenu banal. Sur ce scénario, basé sur un roman et surtout un fait divers authentique, Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Seules les bêtes) construit un film magistral qui interroge.

    C’est une équipe d’homme qui mène l’enquête, des hommes littéralement bousculés par cette histoire de féminicide. Alors que Yohan et Marceau sont bouleversés – pour des raisons différentes – par la mort violente de cette femme, certains propos renvoient à des idées reçues, pourtant vite balayées ("Elle l’a bien cherché…").

    Deux femmes apparaissent dans les vingt dernières minutes, la jeune policière Nadia (Mouna Soualem) et la juge d’instruction (Anouk Grinberg). Elles vont revivifier l’enquête, paradoxalement en ôtant la large part d’affect de ce féminicide. Évidemment, impossible de parler de la conclusion du film, qui aura mené le spectateur et la spectatrice vers un drame indicible et bouleversant.

    En ce moment sur Canal+.

    La nuit du 12, drame policier franco-belge de Dominik Moll, avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners,
    Théo Cholbi, Johann Dionnet, Thibaut Evrard, Julien Frison, Paul Jeanson,
    Mouna Soualem, Pauline Serieys, Lula Cotton-Frapier et Anouk Grinberg, 114 mn, 2022

    https://www.unifrance.org/film/54586/la-nuit-du-12
    https://www.facebook.com
    https://www.canalplus.com/cinema/la-nuit-du-12/h/19877127_40099

    Voir aussi : "Corpus delicti"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !