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Cinéma - Page 30

  • Un tour du jazz à la voile

    A Love Secret, que Mazeto Square ressort en DVD, peut se se regarder comme le film testament du jazzman Siegfried Kessler. Lorsqu’en 2002 Christine Baudillon a choisi de le suivre et de le filmer sur son bateau, elle ne s’attendait certainement pas à ce que le musicien décède 5 ans plus tard en mer, au large de La Grande-Motte.

    Grâce à des moyens réduits – la réalisatrice a filmé « Siggy » grâce à une petite caméra DV – on entre dans l’univers d’un artiste hors-norme, finalement autant marin que musicien. De son accent inimitable, avec un bagout et un humour confondants, Siegfried Kessler se confie sur son art, sur le jazz, sur son mode de vie, sur sa santé inébranlable malgré le tabac et sur sa consommation immodérée d’alcool, mais aussi sur la passion pour la mer et son Maïca.

    "La musique est un  langage", dit-il lors d’un de ses échanges, et cette musique ne se limite pas au jazz dont il a été une figure importante. Le film commence d’ailleurs par la Chacone de Bach, avant que ne résonnent tour à tour un morceau contemporain, des rythmes africains et, bien entendu, des titres jazz de lui-même ("Phenobarbital", "A Love Secret") ou de ses confrères, Ned Washington, Victor Young ou Thelonious Monk. Respecté par ses pairs, le pianiste né à Sarrebruck parle aussi de ses pianistes fétiches :  Thelonious Monk, Cedar Walton ou Walter Bishop.

    "La musique, il faut que ça voyage"

    C’est Archie Shepp qui est le plus longuement évoqué, précisément à la fin du film, avec des souvenirs et l’extrait d’un concert en duo au JAM de Montpellier ("Le matin des noirs"). Le marin Siegfried Kessler devient pianiste, au style alternant âpreté, délicatesse et poésie.

    "La musique, il faut que ça voyage", dit encore le jazzman, de son phrasé qui n’est pas sans rappeler celui de Karl Lagerfeld. Tout en évoquant Beethoven, Poulenc, Wilhelm Kempff ou le groupe Art Blakey and The Jazz Messengers, c’est bien d’une métaphore sur la mer dont il est question.

    Car, grand voyageur autant que musicien, Siegfried « Siggy » Kessler confie qu’il se sent d’abord comme un "loup de mer" faisant "parfois" de "bons concerts". La réalisatrice l’a suivi pendant un an, de La Grande-Motte au Frioul, en passant par l’Île de Planier.

    Le titre du documentaire de Christine Baudillon parle d’un secret amoureux. Il ne s’agit pas de jazz ni de musique mais de bateau et de voyages, précisément du port d’attache de Kessler dans le Frioul. "Je suis très heureux d’être en contact avec mon amour secret" confie-t-il à la réalisatrice. Et l’on voit l’homme à la proue de son Maïca, jouant au clavier, onirique et mystérieux, devant une crique rocheuse et désertique qui est son seule public. Le titre de ce morceau ? "A Love Secret", bien entendu.

    Siegfried Kessler, A Love Secret, documentaire de Christine Baudillon,
    Mazeto Square, DVD, 2004, 2020, 56 mn

    https://www.mazeto-square.com/product-page/siegried-kessler-a-love-secret-dvd
    https://www.facebook.com/MazetoSquare

    Voir aussi : "Éric Legnini et ses amis"

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  • Naissance de Marcel Marceau

    En raison de la crise sanitaire et du grand confinement de ce printemps, Résistance de Jonathan Jakubowicz est passé totalement inaperçu, récoltant un peu plus de 7 000 dollars de recettes sur le continent américain et moins de 300 000 dollars dans le monde. Des chiffres exceptionnellement bas.

    Malgré tout, ce film historique se situant en pleine seconde guerre mondiale, dans la France occupée, mérite que l’on s’y arrête. D’abord pour la prestation de ses deux acteurs principaux, Jesse Eisenberg et Clémence Poésy, ensuite, ensuite parce que le long-métrage de Jonathan Jakubowicz s’intéresse à une personnalité exceptionnelle, dans la période de sa vie la moins connue : Marcel Marceau. Canal+ propose de le découvrir en ce moment.

    Celui qui deviendra le Mime Marceau se nomme dans l’état-civil Marcel Mangel. Né dans une famille strasbourgeoise d’origine juive, l’adolescent n’a pour préoccupation qu’une passion : le spectacle. Déjà doué pour le mime, il voit cependant très vite la guerre le rattraper et la menace allemande entrer dans sa vie. Avec son frère et son cousin, résistants, il décide de s’engager avec eux – mais aussi pour les beaux yeux d'une jeune femme, Emma. Leur combat est le sauvetage d’enfants juifs orphelins. Sachant leur existence condamnée, le groupe de résistance les cache, avant de décider de les faire fuir en Suisse. Le jeune homme prend un pseudo pour ce combat : Marcel Marceau. À Lyon, où les résistants on trouvé refuge, l’officier Klaus Barbie, "le boucher de Lyon" (un surnom qui prendra tout son sens dans une scène effrayante), a vent de cette opération et se lance sur la trace de Marcel, d’Emma et des enfants.

    Biopic à la facture classique, Résistance est à voir. Le premier intérêt est la découverte d'un pan méconnu de la vie du Mime Marceau. Un nom qui date de cette période et qui prend tout son sens. Jesse Eisenberg campe le plus grand mime de l’histoire avec justesse, ce qui n’a rien d’évident pour une telle figure qui a contribué à révolutionner l’histoire du spectacle. On prend tout autant plaisir à retrouver Clémence Poésy, si rare et pourtant si impeccable dans ce drame historique à l'histoire passionnante.

    Les critiques sur le choix de l’anglais pour un film se déroulant en France n’a a mon avis ni réelle pertinence ni grand intérêt (regardez un peu les classiques indiscutable que sont La Liste de Schindler ou Le Pianiste…). Résistance (un titre trop général qui ne reflète pas le choix artistique du réalisateur et scénariste) reste un bon film sur cette période, et qui se regarde à la fois comme un honorable long-métrage historique, un vrai film à suspense et comme un magnifique hommage à Marcel Marceau. 

    Résistance, biopic de Jonathan Jakubowicz, avec Jesse Eisenberg, Ed Harris, Édgar Ramírez,
    Clémence Poésy et Matthias Schweighöfer,
    France, États-Unis, Allemagne et Royaume-Uni, 2020, 120 mn,
    en ce moment sur Canal+

    https://www.canalplus.com

    Voir aussi : "La bête doit mourir"

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  • Revise your English with Christmas movies

    Babbel, le site et L’appli spécialisés dans l’apprentissage des langues étrangères, a sélectionné une liste de films pour les fêtes qui permettent d’améliorer son anglais.

    Ce top 10 spécial "Christmas movies" - un top 10 tout à fait subjectif - a pour but de de réviser pendant les fêtes notre anglais.

    10. The Santa Clause, de John Pasquin, avec Tim Allen, Eric Lloyd et Wendy Crewson(Super Noël, 1994)
    Pour comprendre et apprendre à comparer l’anglais parlé avec un accent américain (les contrastes et les différents mots utilisés en anglais britannique et américain) rien de mieux que The Santa Clause. Aux États-Unis le père Noël est connu pour vivre au Pôle Nord. En Angleterre, il habite en Laponie. Cette comédie, pleine d’humour et d’aventures, permet donc d’apprendre tout en s’amusant. Le Père Noël se blesse juste avant le soir de Noël. C’est alors à Scott de distribuer les cadeaux à tous les enfants du monde en une seule nuit.

    9. The Chronicles of Narnia: The Lion, the Witch and the Wardrobe, d’Andrew Adamson, avec William Moseley, Georgie Henley et Anna Popplewell (Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique, 2005)
    Ce film, qui se déroule dans une ambiance hivernale, donne vie à la magie ! Il offre un parfait divertissement familial, où évasion et aventure sont au rendez-vous. Il convient aussi bien aux petits et comme aux grands qui souhaitent voyager et développer leurs compétences linguistiques.

    8. The Grinch, de Ron Howard, avec Jim Carrey (Le Grinch, 2000)
    Devenu aujourd’hui un grand classique, cette histoire de Noël est parfaite pour les enfants comme pour les adultes. Elle retrace la vie du Grinch, un grognon solitaire qui n’aime pas Noël et essaye de le voler aux habitants de Whoville. Cependant, c’est sans compter l’innocence et la tendresse d’une petite fille, qui n’a pas dit son dernier mot. Ce film est particulièrement riche en vocabulaire festif et facile à comprendre. Jim Carrey, dans son rôle du Grinch, amène le spectateur à tester sa compréhension de la langue anglaise. Il aide à apprendre des mots du champ lexical de la fête en utilisant des citations de livres pour enfants, comme des chants de Noël et des histoires.

    7. Home Alone, de Chris Columbus, avec Macaulay Culkin et Joe Pesci (Maman, j’ai raté l’avion, 1990)
    Grand classique des films de Noël, il est certainement le film qui passe le plus à la télévision pendant cette période. Alors inutile de reparler du synopsis. Mais l’a-t-on déjà vu en version originale ? Cette comédie noire et tendre est parfaite pour apprendre l’anglais. Les dialogues sont bien articulés et il est facile d’enlever les sous-titres. Les phrases sont très simples et le vocabulaire dépeint parfaitement la situation.

    6. The Holiday, de Nancy Meyers, avec Cameron Diaz, Kate Winslet, Jude Law et Jack Black (2006)
    Cette comédie romantique américaine est idéale à regarder pendant la période des fêtes. The Holiday raconte l’histoire de deux femmes, une Américaine et une Anglaise aux vies radicalement opposées, et qui vont s’échanger leur maison : une villa californienne contre un cottage typique anglais.

    5. Love Actually, de Richard Curtis, avec Hugh Grant, Liam Neeson, Thomas Sangster, Colin Firth
    Laura Linney et Emma Thompson (2003)
    L’esprit de Noël, c’est aussi beaucoup d’amour et de douceur. Et pour les amateurs de comédie romantique, Love Actually est sans doute le film à voir absolument. Idéal pendant les fêtes de Noël, ce film entremêle l’histoire d’une dizaine de couples à Noël à Londres, avec pour thème principal l'amour dans tous ses états. En plus d’être un film culte, Love Actually est idéal pour apprendre et développer son anglais tout en perfectionnant sa compréhension.

    4. Let It Snow, de Luke Snellin, avec Shameik Moore, Kiernan Shipka, Isabela Moner, Liv Hewson et Jacob Batalon (Flocons d’amour, 2019)
    La plateforme Netflix regorge de séries et films en version originale. Pour les amateurs de films adolescents et d’amour, Let it Snow est le film à voir. Adapté d’un livre homonyme, il retrace l’histoire d’une petite ville frappée par une tempête de neige la veille de Noël, et qui chamboule les amours et les amitiés d’un groupe de lycéens. La magie de Noël va opérer dans tous les cas de figures. Ce film réunit de nombreuses stars adolescentes de la plateforme.

    3. Holidate (Amour du calendrier, 2020)
    Une étrange histoire de calendrier, mais toujours dans un esprit de Noël, ce film a rencontré un vif succès sur Netflix depuis sa sortie. Deux jeunes, détestant Noël et au parcours sentimental semé d’embûche, se rencontrent lors d’un Noël particulièrement mauvais. Ils décident alors de conclure un pacte : ils seront l'un de l'autre « l'amour de calendrier » chaque jour férié de l'année suivante.

    2. The Holiday Calendar, de John Whitesell, avec Emma Roberts, Luke Bracey, Kristin Chenoweth et Jessica Capshaw(Le calendrier des vacances, 2019)
    Netflix offre à ses abonnés divers films de Noël, dont The Holiday Calendar. On y suit le parcours d’une jeune femme  photographe, interprétée par Kat Graham, qui reçoit un calendrier de l’avent artisanal de la part de son grand-père. Elle va très réaliser que chaque jour le calendrier dévoile un objet en rapport avec la journée qu’elle va passer.

    1. Merry Happy Whatever, série de Tucker Cawley, avec Dennis Quaid, Bridgit Mendler, Brent Morin et Ashley Tisdale (Noël dans tous ses états, 2020)
    Il n’y a pas que les films qui évoquent la période de Noël : les séries aussi. La première saison de Merry Happy Whatever sur Netflix raconte les fêtes de Noël de la famille Quinn, qui vont s’avérer particulièrement mouvementées. Entre un patriarche affirmé d’une famille plutôt compliquée, le stress familial des fêtes de Noël, la rencontre avec le nouveau petit-ami de la jeune fille… De quoi rire en famille et entraîner son oreille à la prononciation américaine !

    https://fr.babbel.com

    Voir aussi : "Des publicités de Noël XXL"

    Photo : Taryn Elliott - Pexels

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  • La vengeance d'un frigo

    Cette semaine, avec L’‎Œil du frigo nous voilà dans une bonne vieille comédie française, Le Carton. Un film oublié mais avec une belle brochette d'acteurs et d'actrices comiques de premier plan : Vincent Desagnat, Bruno Salomone, Fred Testot, Michaël Youn  et Omar. Dans cette histoire de déménagement express, c'est évidemment un frigo qui nous intéressera.

    Et oui, parfois le frigo fait partie d'une comédie. Ici , Le carton, réalisé par Charles Nemes. Comédie française qui parle d'un déménagement express. Et dans un déménagement, la star c'est toujours le Frigo. Qui ne s'est pas flingué le dos, un bras, un pied en descendant un frigo ? Parce qu'un frigo ça bouge, ça vous suit partout et parfois ça se venge... 

    Jusqu'ici nous n'avions vu que des ouvertures de frigo (tout un univers) ce qu'il faut savoir, c'est qu'un frigo ça fuit , ça tombe et surtout ça se vide lorsqu'on le bouge. Oui j'avoue moi aussi j'ai déménagé mon frigo rempli, ça va plus vite et ensuite on peut manger dès qu'on a fini de déménager... J'étais un ignare.

    Évidemment, ici nous sommes dans une comédie, mais surtout, nous sommes du côté obscur d'un frigo. Il faut le chouchouter, le transporter doucement car certains d'entre vous le jettent par la fenêtre, ou l'abandonnent dans une décharge après des années de bons et loyaux services. Il serait temps de créer la Société Protectrice des Frigos - SPF - pour être sûr que cet objet qui capte toutes nos vies soit enfin protégé par les lois républicaines. Un objet qui a passé beaucoup de casting et qui n'a jamais été nommé aux Césars, ni aux Oscars. Quelle ingratitude ! Heureusement, le frigo se venge en vomissant son trop plein dans les escaliers et en dévalant les marches quatre à quatre pour finir par défoncer les portes fermées.

    On ne pouvait rêver plus belle cascade : pas de doublure. Rien. Tout en souplesse. Il s'échappe et prend sa liberté. Pensez-y lorsque vous ouvrez votre frigo : un jour, il faudra vous en séparer. Ce jour sera triste mais glorieux. Le témoin passera et vous continuerez à écrire votre histoire avec cette porte qui s'ouvre sur les couleurs de votre vie. Le cinéma lui rend hommage pratiquement à chaque film. Débusquez ce que veut vous dire le frigo et votre vie n'en sera que plus "fraîche".

    Oui, le frigo est un objet optimiste, même vide il continue à refroidir... Elle est pas belle la vie?

    ODF

    Le Carton, comédienne française de Charles Nemes
    avec Vincent Desagnat, Bruno Salomone, Cécilia Cara
    Omar Sy et Fred Testot
    2004, 88 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Le carton frigo"
     

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  • Le stagiaire des affiches a quelque chose à nous dire

    Bon, on va être clair, on n’est pas sûr que Le stagiaire des affiches s’appelle Régis. Et on n’est même pas sûr que derrière ce stagiaire ne se cache pas un duo, voire une équipe.

    Toujours est-il que le site du Stagiaire des affiches fait partie de ces espaces parfaitement inutiles mais avant tout réjouissants, tout en égratignant le milieu de la communication et du cinéma.

    Le stagiaire nous fait découvrir les recettes bidouillées pour les affiches de films populaires – le plus souvent des comédies françaises – qui sont sensés nous pousser dans les salles obscures – du moins, lorsqu’elles rouvriront :"Un jour en regardant mes affiches des Gremlins et de Retour vers le futur j’ai été triste. Je me suis dis qu’on en faisait plus des comme ça. Alors je me suis inscrit dans une école d’affiches de cinéma et depuis j’apprends plein de techniques géniales !!"

    Grâce à la rubrique "Travaux pratiques", notre stagiaire propose les trucs et astuces – toujours les mêmes. Le "cahier des charges" reste finalement assez simple, comme on le découvre : Fond bleu azuréen, "calques d’eau numériques, police jaune, lettrages "écrabouillitude du protagoniste qui est tout étouffé par sa famille étouffante", et des dégradés, en veux tu en voilà.

    Pas sérieux, inutile, mais c’est aussi ça qui rend le site incontournable

    Pas de jaloux : les blockbusters américains ont droit au même traitement : jeux sur les logos, utilisation de Photoshop pour rajeunir les visages, poses surjouées des héros ou héroïnes…

    Derrière la satisfaction de notre stagiaire devant des affiches aussi classieuses – ou pas – se cache évidemment un humour au second degré.

    On trouvera également une rubrique sur les affiches refusées et un focus sur le festival de Cannes.

    Le stagiaire propose enfin le Rigolance Generator, un outil complètement hilarant : un générateur de scénario de comédie française. Nous avons généré notre pitch, digne sans nul doute de figurer parmi les catalogues des maisons de prod : "Après avoir pris un ecsta par erreur, Jennifer, une ch'ti paranoïaque (Isabelle Nanty) doit suivre une recette à base d’œufs durs avec un comptable libertin (Tarek Boudali). Ce duo bigarré surmontera ses préjugés lors d'une messe très rock'n'roll."

    Tour cela n’est pas sérieux, parfaitement inutile, vous disais-je. Mais c’est aussi ça qui rend le site incontournable.

    Le stagiaire des affiches, sur le web
    https://stagiairedesaffiches.fr
    https://www.facebook.com/stagiairedesaffiches

    Voir aussi : "Des dessins pour les nuls en orthographe"

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  • Comment on dit "frigo" en norvégien ?

    Il est probable que ce film norvégien vous ait échappé. Pour parler du thriller La femme dans le frigo, il faut commencer par s'arrêter sur le synopsis : Varg Veum est engagé par une compagnie pétrolière pour retrouver un ingénieur disparu: Arne Samuelsen. En se rendant au domicile de ce dernier, Varg découvre une femme découpée en morceaux dans le frigo. Un frigo ! Voilà qui ne pouvait qu'intéresser notre chroniqueur de L’‎Œil du frigo.

    Voilà un film comme je les aime. C'est brut âpre, rugueux et froid. Forcément pour un film norvégien, ce n'est pas très chaleureux. La scène est divine, pas de parole, une lenteur telle, qu'on pourrait penser que la scène est au ralenti. Tout ceci ne présage rien de bon. Déjà, le titre... Pour ceux qui, comme moi, sont fanas du norvégien, je vous donne le titre en VO parait que c'est la mode : Varg Veum – Kvinnen i kjøleskapet. Et pour tout ceux qui ont du mal avec le norvégien - franchement, au XXIe siècle, je trouve ça déplorable - sachez que "kjøleskapet" veut dire "frigo". Pour le reste, faudra un peu faire fonctionner vos méninges dans ce froid glacial.

    Trond Espen Seim joue ce personnage étrange de Varg Veum, celui qui dans cet appartement s'approche doucement de la scène du titre. Évidemment, tout le monde s'y attend : on sait d'avance qu'il y a quelque chose de pas net dans le frigo, vu que tout ce qui est sur le sol était dans le frigo. Je vous rappelle quand même qu'on a déjà vu une jolie jeune femme enfermée dans un frigo dans Savages frigo, et que Zuul vit au fond du frigo "Ghostbuster fridge" quant à Indiana Jones dans son frigo... Bon va falloir réviser vos classiques les amis !

    Bref, plus il s'approche plus on sent bien que le frigo a été vidé : quelle aberration ! Un frigo, c'est vraiment fait pour être rempli. On se doute donc que quelqu'un y a mis une femme et qu'elle a beaucoup saigné. Nous, on sait, mais pas Trond qui n'a pas eu le titre dans le scénario. A noter que cette scène se passe au début du film. Au moins, on est clair, pas de suspense ! Donc, quand il ouvre, c'est la stupéfaction, voire la gerbe complète : comme cette femme ne rentrait pas dans le frigo, il a fallu la découper. Pourquoi un tel geste ? Pourquoi cette sauvagerie frigoristique ? Pas le temps de se poser beaucoup de questions : notre héros se prend un coup sur la tête et finit dans les vapes. Mais juste avant de s'évanouir, le réalisateur nous gratifie d'un plan de plus en contre plongée, flou et sanguinolent. Toute la détermination de l’enquête se trouve dans ce plan tourné vers ce frigo de la femme tronc. C'est prodigieux !

    Je ne vous ferai aucune recette avec ce chou posé par terre, car je ne mange jamais de chou, encore moins les choux norvégiens posés par terre (à noter que chou prend un "x" au pluriel comme hibou, caillou...). On peut juste dire que la porte n'a pas été vidée et que les condiments sont bien à leur place. Le tueur est un gros malin : franchement ça c'est une piste.

    Allez mettez votre doudoune et bon film.

    ODF

    La femme dans le frigo, thriller norvégien d'Alexander Eik
    avec Bjorn Floberg, Dennis Storhoi, Christian Rubeck
    2008, 90 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "La femme dans le frigo"
     

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  • Un seul être vous manque et le frigo est dépeuplé

    Connaissez-vous ce film de Ridely Scott, intitulé Les Associés ? Non ? L’‎Œil du frigo propose de vous le faire découvrir, avec une chronique frigoristique autant que cinématographique.

    Voici un film de Ridley Scott avec Nicolas Cage. Une vaste arnaque dont je ne révélerai rien, pas même le début de l'histoire pour ne pas vous gâcher le film.

    Ce que je peux dire c'est que Nicolas retrouve sa fille illégitime et qu'elle vient perturber sa vie. A tel point qu'elle le fait sortir de sa zone de confort, entendons nous bien : sa zone de frigo. En effet Nicolas ne mange que des boites de thon . A gauche ce que mange la jeune adolescente (affiché avec un post it "Her") et à droite ce que s'enfile son père illégitime (avec un post it "His"). Ça laisse pantois !

    Une belle bouteille de la marque DaSani trône en haut du frigo, juste au dessus du thon : il faut bien se désaltérer. On a bien deux façons de ranger le frigo : l'une verticale, l'autre horizontale. Est-ce à voir avec la suite du film ? Franchement, je ne peux pas vous le dire. On peut noter quand même que la peau de banane posée comme ça négligemment à l'intérieur du frigo nous donne une indication... Sinon, franchement, pourquoi laisser une peau de banane à cet endroit ? Si j'étais ODF, je me poserais la question ! Nous avons droit aussi à une belle porte, bien achalandée et du Lait Skim Plus qui trône sur la porte. En bref, il faut manger du thon et boire du lait pour être en forme. Ooù sont donc passés nos cinq fruits et légumes?

    Mais la partie la plus belle, c'est la fascination de Nicolas pour la loupiote du frigo. Sa fille vient de partir chez sa mère et elle lui manque. Alors, il regarde comment elle a rangé le frigo. Comme elle est rentrée dans sa vie par effraction, et forcément son frigo l'a ressenti. Cela lui fait tellement de bien qu'en plus du frigo, il met le son. La voix et le frigo et son petit cœur de père est soulagé. On ne parlera jamais assez de l'effet thérapeutique du frigo sur les pères en détresse. "Un seul être vous manque et le frigo est dépeuplé."

    Un bon petit film à voir sur l'effet placebo et sur les priorités de la vie.

    ODF

    Les Associés, policier américain de Ridley Scott
    avec Nicolas Cage, Sam Rockwell et Alison Lohman
    2003, 116 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Les Associés Frigo"
     

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  • Parler à ces frigos qui ne s'ouvrent pas

    Pour cette nouvelle chronique consacrée au film Chute libre, L’‎Œil du frigo va vous jeter un froid. Le bloggeur avait un a priori négatif sur ce film de Joël Schumacher, et puis est arrivé Philippe et son œil cinématographique et frigoristique averti : émotions assurées. Alors, oui : Chute libre est vraiment à découvrir ou redécouvrir !

    Alors nous voici dans l'art du cinéma et du frigo. Dans ce film magnifique où un homme perd toute sa raison et tombe en chute libre jusqu'à la fin du film, un autre homme sort toute son humanité face à la vie. Robert Duvall cherche à comprendre qui est le fou furieux qui tire sur tout le monde. Cet homme, dont c'est le dernier jour dans la police, s'intéresse à cet autre homme. A son désarroi, à ce qui fait que toute sa vie a basculé, à son malheur.

    Il est ainsi fait, doué d'un amour fabuleux envers sa femme, celle qui angoisse pour sa vie, celle qui veut qu'il rentre, celle à qui il va chanter une chanson pour la rassurer. Il n'est pas dupe, il connaît sa dépression et il quitte la police pour elle. Elle lui parle comme une enfant et se place devant un énorme frigo qui ne s'ouvrira pas. Il était enfin temps de parler de ces frigos qui ne s'ouvrent pas. Le réalisateur cadre sa femme et garde le haut du frigo où les petits mots d'une vie sont accrochés. Le bas du frigo est vide. Aucune photo ni dessin, aucune liste. Le couple se nourrit mais n'interagit pas avec le frigo. La scène est longue, le cadre du frigo et leur petite vie écrasent l'écran. Comme une mise en abîme frigoristique, un écran dans l'écran, un écran dans le frigo !

    La scène touchante et bordée d'humanité montre le désarroi de ce couple, frappé par le malheur et que seule leur précieuse humanité a fait tenir debout. Le frigo ne s'ouvre pas, parce que la vie est dure, imposante, et qu'on la prend souvent en pleine gueule. Mais pas question de se laisser bouffer, pas de fioriture, on reste debout, on tient bon. Et puis la caméra descend sur la photo d'une petite fille. On comprend alors tout de suite d'où vient ce mal être, pourquoi il n'y a pas de photo de joie sur le bas du frigo. Un couple qui vieillit autour de la disparition de leur petite fille. Ça vous laisse un frigo vide de bonheur et de couleur. Robert Duvall le sait : pas la peine de faire la morale, ni de se soustraire. La vie est là, debout, prête à affronter le frigo et sa perte de joie. Il peut encore sauver une vie, voire plusieurs. ll est aujourd'hui l'homme qui comprend et saura faire face. Une scène magnifique où le frigo monolithique sert de totem à l'image. On peut être en chute libre et rester profondément humain.

    Un magnifique film sur la perte.

    A voir Absolument.

    ODF

    Chute libre, thriller américain de Joel Schumacher
    avec Michael Douglas, Robert Duvall et Barbara Hershey
    1993, 113 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Chute Libre Frigo"
     

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