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Cinéma - Page 36

  • L'homme qui murmurait à l'oreille des frigos

    Non, cette chronique de L’‎Œil du frigo ne parle pas du chef d'oeuvre de et avec Robert Redford. L'homme dont on parle ici est Mike Enslin, interprété par John Cusack dans le film d'horreur Chambre 1408. Un film qui n 'est pas sans référence avc Shining, un autre chef d'oeuvre, mais celui-là de Stanley Kubrick. Encore une histoire d'hôtel hanté et d'écrivain en proie aux affres de la création. Avec un frigo, ici, pour protagoniste.

    Eh oui il fallait que ça arrive, voir un homme qui parle à son frigo. L'excellent John Cusack pète une durite dans une chambre hantée et se met à parler au fond du frigo. Il n'y a pas à tortiller : à ce niveau, on peut considérer que le fusible de la réalité a cramé. Bien sûr, en tant qu'écrivain sceptique il s'est dit qu'une nuit dans une chambre "pseudo" hantée c'était un job vite fait et bien rémunéré. Franchement, j'aurais fait pareil et me serais rendu la gueule enfarinée dans une chambre hantée juste histoire de voir.

    A ce stade du film, Mike comprend que son esprit s'évade par le fond du frigo. Ce n'est pas pour rien que le directeur de l'hôtel, l'inquiétant Samuel L Jackson, vient converser en vision subjective avec Mike. C'est assez rare que l'on touche le fond du frigo, généralement on touche le fond de la bouteille ou de la vie. Ouvrir le fond du frigo est une excellente trouvaille pour montrer à quel point John a perdu la tête. La preuve, il réclame à boire alors que la porte du frigo regorge de quelques mini-bouteilles qui peuvent vous terrasser un homme. On y voit même, il me semble - à moins que mon esprit déraille - une bouteille de champagne de la marque Mumm Cordon Rouge, qui pourrait bien servir à fabriquer un verre de Téquilla boum boum, dont les effets en matière de disjonction générale ne sont plus à prouver ! Bref c'était pas le moment de poser une question rhétorique.

    Mais, le sommet, c'est la destruction du frigo, avec cette crise de nerf qui fait sauter chips, cacahuètes et autres saloperies de la mal-bouffe. La caméra est alors repassée du côté du réel alors que John est toujours en lévitation. Du grand art. J'espère qu'ils n'ont pas eu à retourner la scène plusieurs fois. Il est évident qu'une fois de plus je ne peux vous proposer une recette de cuisine, compte-tenu des ingrédients de ce frigo psychologique.

    Le meilleur de la scène réside dans la fermeture de la porte. John reprend ses esprits et il ferme cette voie de délire. C'est simple et efficace. Tout est dans le "fermé de porte du frigo". Ça claque à vous réveiller un mort, ou à vous réveiller d'un cauchemar. Hélas, je soupçonne le frigo d'être dans le coup ! Petit conseil : tentez chez vous plusieurs sortes de fermeture de frigo et vous verrez les réactions de votre entourage. C'est tout un langage frigorifique !

    Bon juste une information si vous hurlez après votre frigo sans aucune raison : j'entends par là, sans qu'aucun de vos ados n'ait renversé la bouteille de lait ou mangé votre plat favori, alors il est temps de consulter !

    A voir sans faute pour quelques frayeurs nocturnes

    ODF

    Chambre 1408, horreur américain de Mikael Håfström
    avec Samuel L. Jackson, John Cusack, Tony Shalhoub et Mary McCormack
    2007, 104 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Chambre 1408 Frigo"
     

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  • Dans une cuisine, y'a un frigo

    Place cette semaine avec Cuisine et Dépendances, tiré et adapté de la pièce de théâtre du même titre d'Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri. Une cuisine, nous dit-on ; et aussi un frigo, aurait pu nous préciser notre chroniqueur de L’‎Œil du frigo qui n'avait que l'embarras du choix pour sa série inimitable.

    On ne présente plus Cuisine et Dépendances, un film à voir ou à revoir sans fin, tellement tout y est à sa place. Mais je ne l'avais jamais regardé avec le point de vue d'un frigo, et franchement ça change la donne. Le réalisateur d'ailleurs ne s'en cache pas : dans une cuisine il y a un frigo, et il va s'en servir. J'aurais pu vous en montrer à la pelle... j'aurais eu l'air intelligent, moins vide que le frigo du voisin. Car des séquences de frigo qui s'ouvrent et qui se ferment dans ce film, il y en pléthore.

    j'ai donc choisi la première séquence car elle est nouvelle, inédite. Nous avons un champ contre champ entre frigo. Du jamais vu. Un dialogue de porte ouverte et de loupiote entre deux machines à froid. Du grand, grand art !

    Le regard de Bacri se ballade au dessus des toits et tombe sur un voisin plongé dans sa solitude. Elle est tellement prégnante qu'il ouvre machinalement le frigo, dont on imagine qu'il est à moitié vide, et prend quelque chose sans grande conviction. Ceux qui se sont déjà retrouvés seuls à tourner en rond, atteints d'insomnie ou pas, savent de quoi je parle. Il arrive toujours un moment où l'on ouvre le frigo. On sait pourtant qu'il n'y a personne et qu'il n'y a pas grand chose pour vous réconforter, mais on l'ouvre, comme on ouvre son âme dans le vide. Et puis, rien. Alors, on prend un fromage moisi ou un yaourt périmé, et on le mange sans trop de conviction. Dans les moments les plus graves, on y retourne même... C'est dire si l'attraction frigoristique est grande !

    Et à coté de Bacri, il y a la vie, le stress, la vie sociale... Sam Karman se ramène dans la cuisine à fond, pose et ouvre le frigo dont on voit la joie de vivre. C'est rapide, furtif, mais il y a assez dans le frigo pour nourrir tout le bâtiment. La bouteille de champagne s'extrait rapidement, et hop, la soirée va commencer.

    C'est un champ contre champ subtil, vous avez une vie qui frôle le désert et une autre haute en couleur. Les deux frigos fournissent pourtant le même froid, mais c'est comme toujours : cela dépend de ce que l'on en fait. Alors, je vous le dis : ne vous laissez pas abattre quand rien ne va, que le monde s'écroule et que la vie se vide : remplissez votre frigo. Achetez des bons produits avec de la couleur, des odeurs et ouvrez votre frigo aussi souvent que vous voulez. Le moral repointera assez rapidement son nez. Pour les autres, qui ont une vie sociale bien achalandée, laissez tranquille votre frigo : Il vous le rendra dans les moments les plus sombres.

    ODF

    Cuisine et Dépendances, comédie française de Philippe Muyl
    avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Zabou,
    Sam Karmann et Jean-Pierre Darroussin,
    1992, 96 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Cuisine et Dépendances Frigo"
     

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  • Vous prendrez bien un peu de cervelle

    Frisson réfrigéré garanti pour Hannibal, la suite du Silence des Agneaux. Et évidemment, ce film ne pouvait être abordé par notre chroniqueur de L’‎Œil du frigo que sous un point de vue culinaire et électroménager... Terrifiant et palpitant.

    Clarice Starling, alias Julianne Moore (qui reprend le rôle initialement tenu par Jodie Foster dans Le Silence des Agneaux) va coincer l'infâme Hannibal Lecter qui se prépare une cervelle fraiche.

    Elle l'épie dans l’entrebâillement de la porte. Et oui  : l'agent est une voyeuse, et on se demande bien ce que peut faire Hannibal devant cette cervelle ouverte.

    Le regard passe sur le frigo en arrière plan, car c'est bien lui qui va devenir le personnage principal de la scène. Comme elle n'est pas très douée pour faire une attaque par surprise. Elle se retrouve plaquée contre le frigo, un magnifique appareil vintage de la marque Frigidaire (dont j'ai retrouvé la trace ici). Elle se fait piéger par la porte d'un frigo (apparemment vide) et Hannibal. Le malin brise la poignée de ce dernier. Petite appréhension de ce qui va suivre : il est prêt à tout. Car arracher la poignée de son frigo vintage c'est un acte douloureux mentalement qu'il surpasse avec brio. Mais, mieux encore, embrasser sa belle piégée par un frigo alors qu'il n'a qu'une envie c'est de la dévorer, là on est dans un délire absolu. Une sorte de mise en abîme du frigo sur fond de scène sadomasochiste avec une crinière coincée dans un frigo. Parfois je me demande si les réalisateurs sont bien frais dans leur tête pour imaginer ce genre de scène. Ou alors ils ont dû former un club secret pour créer des scènes toujours plus folles avec un frigo.

    Tout y est : nourriture, amour, sexe, peau, regard, frigo et jouissance finale dans l'horreur absolue. Comme si la belle Julianne au sommet de son masochisme éprouvait un inconvenant plaisir à se faire découper la main alors qu'elle est prisonnière d'un frigo de la marque Frigidaire. Sa crinière est déjà au frais, alors on peut y mettre aussi le reste bien découpé en morceaux. Prête à tout elle aussi pour arrêter l'homme qui l'attire et qui la découpe mentalement puis physiquement... On est presque dans du Cronenberg.

    Oui j'avoue je me pose cette drôle de question : voulait-il embrasser la belle Julianne ou la porte de son frigo qu'il vient de casser ? La question restera en suspens devant cette scène terriblement à fleur de peau.

    A voir sans appétit.

    ODF

    Hannibal, film d'horreur américain de Ridley Scott
    avec Anthony Hopkins, Julianne Moore et Giancarlo Giannini,
    2001, 131 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Hannibal Frigo"
     

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  • Hollywood interdit

    La rétrospective que propose le Festival Lumière en collaboration avec la Warner couvre une période très courte dans l’histoire du cinéma : de 1929 à 1934, alors qu’une crise économique sans précédent balaye les États-Unis, quelques créateurs et créatrices d’Hollywood jouissent d’une liberté de ton sans précédent, et vont s’en servir au service de films subversifs, scandaleux, glamours, révolutionnaires ou à l’esthétique nouveau.

    Au début des années trente, les ligues de vertu ne dominent pas encore les commissions de censure et le Code Hays ne s’est pas encore imposé. Hollywood va profiter de ce vent de liberté inédit.

    Ces artistes, réalisateurs, actrices ou acteurs se nomment Barbara Stanwyck, Jean Harlow, Loretta Young, Clark Gable, John Wayne, Lionel Barrymore, Clarence Brown, William Wellman, Roy Del Ruth ou Michael Curtiz. En cinq ans ils vont offrir au cinéma mondial quelques bijoux, le plus souvent oubliés, et que le Festival Lumière et la Warner proposent depuis le 1er juillet, grâce à une rétrospective, visible en salle tout l’été.

    Le public va pouvoir redécouvrir ces dix films méconnus, pour ne pas dire oubliés :

    Âmes libres de Clarence Brown, avec Norma Shearer, Leslie Howard, Lionel Barrymore et Clark Gable (1931)
    La fille d’un avocat tombe amoureuse d’un élégant gangster que son père a défendu avec succès… Un film noir avec les remarquables Lionel Barrymore (Oscar du meilleur acteur), Clark Gable et Norma Shearer.

    L’Ange blanc de William A. Wellman, avec Barbara Stanwyck, Ben Lyon, Joan Blondell et Clark Gable (1931)
    Une infirmière tout juste diplômée (Barbara Stanwyck) découvre qu’un praticien laisse mourir les enfants de la famille où elle travaille pour toucher un héritage… Un magnifique portrait de femme et brûlot sur l’institution hospitalière.

    Blonde Crazy de Roy Del Ruth, avec Norma Shearer, Leslie Howard, Lionel Barrymore et Clark Gable (1931)
    Bert et Ann travaillent dans le même hôtel, et deviennent vite un duo d’inséparables arnaqueurs… Un film de hors-la-loi à l’intrigue audacieuse et la mise en scène libre et belle.

    Jewel Robbery de William Dieterle, avec William Powell, Kay Francis, Helen Vinson, Hardie Albright et Alan Mowbray (1932)
    Vienne. Une baronne adultère s’éprend d’un élégant voleur durant le braquage d’une bijouterie… Une brillante comédie cynique mêlant haute société, cambriolage et séduction, avec William Powell et Kay Francis, éblouissants.

    La Belle de Saïgon de Victor Fleming, avec Clark Gable, Jean Harlow, Gene Raymond, Mary Astor, et Donald Crisp (1932)
    En Indochine, le triangle amoureux entre le directeur d’une plantation, l’épouse de son ami et une aimable prostituée au charme magnétique… Un grand drame érotique avec Clark Gable et Jean Harlow.

    La Femme aux cheveux rouges de Jack Conway, avec Jean Harlow, Chester Morris et Lewis Stone (1932)
    Une femme ambitieuse séduit son patron marié pour s’élever, par tous les moyens, dans la hiérarchie de la Compagnie Legendre… Un des films les plus subversifs de l’ère pré-Code, noir, incisif et comique, avec la mythique Jean Harlow.

    Employees’ Entrance de Roy Del Ruth, avec Warren William, Loretta Young et Wallace Ford (1933)
    New York. Un directeur de grand magasin tyrannique et abusif engage Madeline en échange d’une nuit avec elle… Un film impertinent sur le capitalisme triomphant, entre dénonciation et humour.

    The Mind Reader de Roy Del Ruth, avec Warren William, Constance Cummings et Allen Jenkins (1933)
    Chandra, un escroc passant pour un guérisseur aux produits miraculeux, parcourt les foires du pays avec son complice… Une comédie et romance mordante, portrait d’une Amérique en pleine Grande Dépression.

    Baby Face d’Alfred E. Green, avec Barbara Stanwyck, George Brent, Donald Cook, Alphonse Ethier, Henry Kolker et Margaret Lindsay (1933)
    Ignoblement prostituée par son père, Lily Powers (Barbara Stanwyck) part à New York. Elle gravit les échelons d’une banque, utilisant les hommes comme marchepied… Un très grand film provocateur, qui choqua l’Amérique.

    Female de Michael Curtiz, avec Ruth Chatterton, George Brent, Lois Wilson, Johnny Mack Brown et Ruth Donnelly (1933)
    Alison Drake dirige fermement l’entreprise héritée de son père. Elle s’éprend d’un inconnu, qui s’avère avoir pour mission de sauver son entreprise en faillite… Un film étonnant dont la liberté de ton laisse poindre une critique du capitalisme.

    Une rétrospective avec le soutien de l'Association Française des Cinémas d'Art et d'Essai (AFCAE), de l'Agence pour le Développement Régional du Cinéma (ADRC) et du Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC). 

    Rétrospective "Forbidden Hollywood"
    Proposée par Warner et le Festival Lumière à Lyon
    http://www.festival-lumiere.org
    https://www.warnerbros.fr

    Voir aussi : "Le paradis d'Hollywood"

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  • Satanée dinde

    Je publie cette semaine la dernière chronique en date de L’‎Œil du frigo consacrée à Ice Storm, un film de 1997 de Ang Lee : un drame méconnu et injustement oublié, et qui mérite sans doute une redécouverte, avec ses saynètes tranchantes et ses personnages auscultés avec précision. Philippe, notre chroniqueur favori nous en parle dans sa série consacrée aux frigos dans le cinéma.

    Nous voilà au cœur même du frigo. Ice storm, ou tempête de glace , donne la température de ce film qu'on pourrait imaginer comme un film catastrophe de haute voltige avec des blocs de glaces qui cassent, des vents qui raflent tout, des grêlons qui vous fracassent. Mais non vous n'y êtes pas : Ice storm d'Ang Lee c'est juste l'ère glaciaire de l'humanité. Et évidemment quoi de plus naturel que d"avoir un frigo au milieu de cette tempête.

    Sigourney est alors la reine des neiges : un glaçon qui file un fouet à son fils pour qu'il se défoule. Forcément, ça détend. Elle ouvre le frigo et le congélateur pour sortir la dinde de "Thanksgiving". Eh oui une bonne vieille dinde bien dodue qui doit peser au moins cinq kilos. Elle a cette particularité d'échapper des mains de Sigourney et de glisser sur la table. Anodin, me direz-vous, alors que le frigo à les bras ouverts ? Non, juste à l'image de ce qui va se passer : glacé, et qui échappe à tout contrôle, voire qui menace même de tomber. Nous sommes dans la définition même de cette tempête de glace.

    Vous avez un frigo bien achalandé d'une mère de famille qui sait s'occuper de sa famille. En secouant les mains elle montre bien que le froid peut être douloureux. Essayez de garder vos mains sur une dinde congelée et on vous verra faire les mêmes gestes. Ce n'est pas anodin si c'est la mère de famille qui s'occupe du frigo : "la mère nourricière" est là pour ça, mais c'est aussi parce que Sigourney Weaver est sans doute la plus glacée de tous les personnages.

    ODF

    Ice Storm, drame américain de Ang Lee
    avec Kevin Kline, Sigourney Weaver, Jamey Sheridan,
    Tobey Maguire, Christina Ricci et Elijah Wood,
    1997, 112 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Ice Storm Frigo"
     

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  • La Haine ressort en salle

    Le film La Haine de Mathieu Kassovitz ressortira en salles le 5 août prochain, 25 ans déjà après avoir marqué les esprits au cinéma.

    La Haine a aussi propulsé sur le devant de la scène son réalisateur, Mathieu Kassovitz, et son acteur principal, Vincent Cassel.

    Abdel Ichah, seize ans est entre la vie et la mort, passé à tabac par un inspecteur de police lors d'un interrogatoire. Une émeute oppose les jeunes d'une cité HLM aux forces de l'ordre. Pour trois d'entre eux, ces heures vont marquer un tournant dans leur vie…

    La Haine, drame français de Mathieu Kassovitz
    avec Vincent Cassel, Hubert Koundé et Saïd Taghmaoui, 98 mn, 1995

    http://www.studiocanal.com

    Voir aussi : "Un certain été 1985"

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  • Euphorie culinaire avec Jackie Chan

    Honneur cette semaine à un genre dit "mineur" : le film de kung-fu. Notre chroniqueur de L’‎Œil du frigo s'intéresse à Rumble in the Bronx, sorti en 1995, et que des producteurs français très inspirés ont tout simplement titré pour le public hexagonal : Jackie Chan dans le Bronx. Comme ça, pas de tromperie sur la marchandise. Dans cette scène, le plus populaire des acteurs hong-kongais fait du frigo un acteur central pour une scène d'action.  

    Aujourd'hui nous sommes dans le grand art martial, ou comment un frigo peut servir à distribuer des beignes.

    Jackie Chan est dans le Bronx et s'est fait des ennemis chez le revendeur de frigos. Au lieu de discuter gentiment sur le prix de ces faiseurs de froid, il en vient aux mains tout de suite. Et une distribution de pêches, de coups, de gifles, de mornifles, de pains, de taquets, de bourre-pifs, s'ensuit. A noter que dans cette scène majestueuse, le frigo est pacifiste. Il reçoit pourtant des coups, se mange une télé et un homme, et réceptionne très bien le postérieur de Jackie.

    Alors, je vous le demande : de quoi parlons-nous dans cette séquence alors que le dimanche est pluvieux, que votre frigo est vide, que la Fnac est ouverte, que votre petite amie invoque les dieux de la chamanie que c'est les soldes et que vous êtes abandonné face à vous-même sur un canapé sans teint ? On parle de cette magnifique chorégraphie autour des frigos, une danse de l'humain qui fait tout de suite naître l'espoir et le positif au fond de vous. Certes, les frigos sont vides, comme le vôtre, mais quelle belle idée de les remplir avec autre chose que des victuailles !

    Du coup, après ces quelques secondes frigoristiques, je me sens tout revigoré. Jje vais bien trouver au fond de mon frigo une dégustation fraîche et mangeable. Je sais : je vous dévoile un peu de mon intimité. Il faut dire que Jackie m'y oblige un peu : toute cette agitation autour des frigos m'a donné faim.

    Chaque frigo sait qu'un jour, on tombera sur Jackie Chan

    Il y a quelque chose de fabuleux lorsqu'on ouvre un frigo presque vide. On trouve toujours quelque chose pour grignoter un bidule... Vous me suivez ? Un vieux Saint Môret non périmé, des cornichons, un morceau de fromage inconnu à peine vieilli... En fait, tout un tas de choses qu'on a repoussé, car nous ne voulions pas les manger (même si, dans un délire schizophrénique, c'est bien nous qui remplissons le frigo)

    Aujourd'hui, c'est la revanche : chaque frigo sait qu'un jour, on tombera sur Jackie Chan et que ce jour là, on finira les restes. Eh oui ! Avant de faire les courses, il faut finir les restes et ce jour est arrivé. Alors, je vous propose un truc simple : sortez tous vos restes, mettez-les sur un plateau et prenez du pain. N'oubliez surtout pas de prendre ce qu'il y a sur la porte. Il y a bien des fois où quelques sauces périmées sauvent la vie. Installez-vous convenablement devant votre Jackie Chan préféré et dégustez vos restes sur votre canapé sans teint. Ce n'est pas bien grave si vous ratez quelques minutes du film en tartinant un Saint Môret, cornichon, ketchup... Vous récupérez l'histoire sans souci ! Soyez imaginatif, fou : honorez votre frigo ! La vie est pleine de couleur, votre estomac vous le rendra... Peut être même aurez vous l'envie de vous battre dans votre cuisine, voire de danser... Faites des photos aussi : c'est toujours utile.

    Et passez ce long moment d'euphorie culinaire en compagnie de Jackie. Faites les courses et cherchez le pied de l'arc en ciel.

    ODF

    Rumble in the Bronx (Jackie Chan dans le Bronx), film d'action de Stanley Tong
    avec Jackie Chan, Anita Mui, Françoise Yip et Marc Akerstream
    Hong-Kong et Canada,
    1995, 86 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Rumble in the Bronx Frigo"
     

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  • Vendanges amères

    Le hasard est parfois bien fait : alors qu’il y a quelques jours je découvrais le podcast d’Affaires sensibles consacré à l’histoire de la plus grosse arnaque dans le monde du vin, cette semaine je tombais sur le film Sour Grapes consacré au même sujet, et qui est disponible sur Netflix.

    Le protagoniste de cette affaire s’appelle Rudy Kurniawan. Un pseudo en réalité, qui est aussi un hommage à un joueur de badminton indonésien. Notre Rudy Kurniawan vient lui aussi de ce pays, d’une famille à l’histoire compliquée pour la faire brève, et que le film de Jerry Rothwell explique dans les dernières vingt minutes de son documentaire.

    Lorsque le fringant jeune homme asiatique apparaît dans la communauté des collectionneurs de vin à partir de 2000, il se montre évasif sur sa fortune. Il se présente comme un héritier passionné de bons flacons, capable de dépenser une fortune dans des bouteilles d’exception, la plupart françaises, et dans des millésimes rarissimes : Mouton Rothschild 1945, Chambolle-Musigny 1962, Vosne-Romanée-Conti, Château Petrus 1947 ou des Clos-saint-denis millésimés de 1945 à 1971. Et sur à cause de ces derniers vins qu’il va se faire pincer.

    Omerta

    Rudy Kurniawan est doué d’une connaissance encyclopédique en œnologie et il impressionne ses nouveaux amis collectionneurs. En quelques années, il devient un personnage emblématique des salles de vente et il s’associe avec le commissaire-priseur new-yorkais John Kapon qui se charge de revendre les vins de sa collection. Non seulement Rudy Kurniawan gagne beaucoup d’argent, mais il contribue aussi à bouleverser le marché du vin et à faire grimper les prix. L’escroquerie va être dévoilée parallèlement par le milliardaire et collectionneur Bill Koch et le viticulteur bourguignon Laurent Ponsot qui s’aperçoit que certains crus… n’ont jamais existé.

    Pas la peine d’être un spécialiste du vin pour apprécier Sour Grapes (comme d’ailleurs le numéro d’Affaires sensibles). Le spectateur sera fasciné par l’histoire d’une arnaque savamment organisée qui a tellement roulé dans la farine des hommes d’affaire roublards qu’aujourd’hui encore on estime que près de 10 000 faux crus de Rudy Kurniawan sont encore en circulation dans le monde. Et personne ne semble vraiment tenir à ce qu’on les déniche.

    Une vraie omerta qui a tout de même conduit derrière les barreaux un brillant spécialiste et fraudeur en vin, sans que l’on sache complètement toutes les complicités. Le milieu des collectionneurs de vin n’a pas été le moins gêné par cette escroquerie exceptionnelle. Et dans un milieu régi par le bling-bling, le fric et les signes extérieurs de richesse, on pourrait résumer ainsi les réactions des acheteurs des vins made in Kurniawan : "Qu’importe si mon Domaine de la Romanée-Conti à 85 000 dollars la bouteille est faux, du moment que l’étiquette indique que c’est un Domaine de la Romanée-Conti…"

    Sour Grapes, documentaire américain de Jerry Rothwell, avec Laurent Ponsot, Jay McInerney, Jefery Levy, Maureen Downey et Rudy Kurniawan, 2016, 85 mn, Netflix
    https://www.netflix.com
    "Le vigneron et le faussaire", Affaires sensibles, France Inter, 2017, en podcast
    https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles

    Voir aussi : "Histoire sensible"

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