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Livres et littérature - Page 13

  • Nietzsche

    zweig,nietzsche,confrérie,essai,philosophie,philosopheLorsqu'un génie de la littérature parle d'un géant de la philosophie, cela donne forcément un livre hors norme. Ce petit essai est plus le portrait qu'une véritable biographie de Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844-1900).

    Stefan Zweig insiste sur la soif de liberté jusqu'à la folie de celui que l'on a caricaturé jusqu'à en faire un des inspirateurs du nazisme. En réalité, Nietzsche a rejeté son pays, sa famille et ses amis jusqu'à vivre dans une parfaite solitude. Un ermite toujours en mouvement, insatiable chercheur de vérité, conscient qu'avec sa mort s'éteignait un ancien monde.

    Sa prédiction d'une grande guerre européenne rend d'autant plus son oeuvre intéressante.

    Stefan Zweig, Nietzsche, éd. Stock, Le Cosmopolite, 152 p
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/06/27/21496134.html
    https://www.editions-stock.fr/livres/la-cosmopolite/nietzsche-9782234057012

    Voir aussi : "Schopenhauer"

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  • Génie vidi vici

    Que n’a-t-on écrit sur Léonard de Vinci ! Peu d’artistes ont été à ce point évoqués avec passion. Et peu de tableaux ont été aussi étudiés que La Joconde, sans pour autant que le tableau le plus célèbre du monde ait dévoilé tous ses secrets. Autant dire que le roman de Michel Douard, On m'a piqué la Joconde (éd. Eyrolles) n’entend pas élucider les secrets de Mona Lisa. Dans la postface de son roman historique, l’auteur revendique son travail de romancier, devant faire des zones d’ombres des espaces de fiction.

    On m'a piqué la Joconde retrace les dernières années de la vie du génie italien. Lorsque le roman commence, le peintre se morfond à Rome, sous-utilisé par son mécène, le pape et l’Église. Or, arrive 1515, la célèbre Bataille de Marignan qui voit François Ier triompher. Le jeune roi français en profite pour rencontre Léonard de Vinci et lui proposer de le suivre en Touraine pour y travailler en toute liberté et être logé "comme un prince". L’occasion est trop belle pour l’artiste qui accepte la proposition. Il amène avec lui ses disciples Mezlzi et Salaï ("son démon"), son serviteur Battista, ainsi qu’un tableau inachevé, La Joconde.

    Un objet pop

    Un nouveau roman historique sur la Renaissance, François Ier et Léonard de Vinci ? Rien de nouveau sous le soleil ? Et pourtant, si. Car le livre de Michel Douard entend revisiter un genre parfois poussiéreux pour en faire un objet pop. Comment ? D’abord par la facture éditoriale – couverture potache, tranche verte flashy – mais surtout par le style virevoltant de l’auteur.

    Michel Douard ne s’ennuie pas et n’ennuie pas non plus une seconde le lecteur, avec une histoire se déroulant entre les années 1515 et 1519 – non sans un flash-back vers les premières années du génie italien. L’humour est omniprésent dans ce formidable roman, en particulier dans les dialogues hyper modernes et parsemés de citations de chansons que beaucoup reconnaîtront ("Où sont les femmes ?", "Là-bas"…).

    On m'a piqué la Joconde frappe également par ses passages sur la relation mi amicale mi filiale entre le vieux maestro italien et le jeune roi âgé d’une vingtaine d’années. Entre les deux, il y a aussi et surtout cette Mona Lisa, étrange tableau dont la disparition au milieu du roman propose une explication partielle de l’existence de plusieurs versions de La Joconde. Après la lecture de ce formidable roman, il ne reste plus qu’à se précipiter vers un de ces nombreux essais sur Léonard de Vinci et sur La Joconde.     

    Michel Douard, On m'a piqué la Joconde, Histoire ébouriffante de Léonard de Vinci,
    éd. Eyrolles, 2023, 240 p.

    https://www.eyrolles.com/Litterature/Livre/on-m-a-pique-la-joconde-9782416009068
    https://micheldouard.com

    Voir aussi : "À l’ombre de Ponta

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  • Schopenhauer

    essai,confrérie,philosophie,philosophe,schopenhauerVoici un petit livre parfait pour qui veut avoir une initiation de l’œuvre d'Arthur Schopenhauer.

    Philippe Perrot parvient à nous faire comprendre les grands concepts philosophiques du penseur allemand : son pessimisme exacerbé (pour ne pas dire son dégoût) de l'homme, son rejet de la religion comme moyen de salut, son intérêt pour le corps et surtout le concept de la Volonté qu'il place au centre de la condition humaine.

    Après lui, et en dépit des contradictions de ses théories (que l'auteur esquisse dans une seconde partie à la fois plus intéressante et/car engagée), Schopenhauer a ouvert un boulevard à des penseurs majeurs comme Nietzsche ou Freud. Philippe Perrot voit même dans Schopenhauer un précurseur de l'engouement occidental pour la sagesse orientale.

    Après cette courte approche, il ne reste plus qu'à s'atteler au Monde comme Volonté et comme Représentation, l’œuvre phare de Schopenhauer. Mais ceci est une autre histoire...

    Philippe Perrot, Schopenhauer, éd. Quintette, 61 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/07/25/21676124.html 

    Voir aussi : "Six personnages en quête d’auteur"

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  • À l’ombre de Pontaniou

    Nous sommes d’accord. Le roman épistolaire a connu son heure de gloire, mais n’est plus vraiment au beau fixe aujourd’hui. C’est pourtant ce genre choisi par Élisabeth Le Saux dans son dernier opus, Courir sur ton ombre (éd. Michalon).

    Nous sommes à la fin des années 70. Anna Guibert, folle amoureuse d’Antoine, musicien de jazz, tue par passion la maîtresse de ce dernier. Condamnée, elle est emprisonnée dans la sinistre prison de Pontaniou. Là, elle écrit à Antoine, lui parle de leur histoire d’amour, de son manque, du vide de sa vie, de son désespoir, de la prison, mais aussi de création, d’art et de musique.

    Bientôt, la raison l’abandonne. Antoine lui répond, avant que la correspondance prenne un tour nouveau, à travers une troisième personne surgissant dans la vie du jazzman. 

    Partitions

    Courir sur ton ombre se compose de quatre parties – quatre "nocturnes", en référence aux terribles cellules mais aussi aux célèbres œuvres musicales. Les "partitions" I et II ont pour protagoniste principale Anna, correspondant avec un homme qu’elle a toujours aimé et pour qui elle a commis l’irréparable.

    Entre les deux, le lien ne s’est jamais tout à fait rompu, si bien que l’échange épistolaire apparaît comme une suite d’éclats lumineux. Élisabeth Le Saux parvient à dessiner le caractère d’Anna et ses démons ("Je suis la Madone en extase dans les bras du sauveur"), avec comme interlocuteur un homme toujours amoureux et aussi paumé qu’elle.

    À partir de la "Partition III", une autre correspondance s’ouvre, cette fois entre Anna et Antoine. C'est une autre relation, avec toujours la Bretagne et le jazz en filigrane.

    Le livre se termine sur un "Finale" non sous forme de lettre mais de nouvelle. Avec la musique omniprésnete car, comme l’écrivait Anna, "je cours désormais sur ton ombre, Antoine, et la musique est là, toujours là, plus vaste que la vie".

    Élisabeth Le Saux, Courir sur ton ombre ou Nocturne à Pontaniou, éd. Michalon, 2023, 124 p.
    https://www.michalon.fr
    https://www.facebook.com/elisabeth.lesaux.5

    Voir aussi : "Guerres et paix"

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  • Demain, les chiens

    clifford donald simak,roman,confrérie,sf,science-fiction,fableLe grand auteur américain de science-fiction Clifford D. Simak imagine un avenir très lointain avec une Terre gouvernée par une civilisation de chiens.

    La domination de ces animaux devenus intelligents est telle que l’existence même de la race humaine (la plupart se sont exilés sur Jupiter) est réduite à une vague légende relayée par huit contes. Ce roman (ou recueil de nouvelles ?) est une compilation de ces contes, présentés par un narrateur dubitatif au sujet de ces histoires.

    Très astucieusement, Simak suit un parcours chronologique et installe des personnages récurrents (en premier lieu le robot Jenkins) ainsi qu’une lignée familiale à la destinée hors du commun, les Webster : il fait ainsi de cette suite de huit histoires différentes un véritable roman homogène où se croisent des humains rongés par l’individualisme, des robots dévoués mais non dénués d’un certain sens de la destinée, d’un philosophe martien (c’est l’aspect le moins convainquant du livre), de mutants et bien sûr de chiens qui se sont émancipés de la tutelle des hommes.

    Le lecteur est convié à se perdre dans ces faux récits, héritages de traditions orales. Mais Clifford D. Simak, grand amoureux de la nature, entend surtout montrer son attachement à un certain sens de l’humanisme, de la morale et de la paix. Un classique de la SF.

    Clifford Donald Simak, Demain les Chiens, éd. J’ai lu, 311 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/07/18/21632171.html
    https://www.jailu.com/demain-les-chiens/9782290070628

    Voir aussi : "Six personnages en quête d’auteur"

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  • Six personnages en quête d’auteur

    luigi pirandello,théâtre,italien,italie,confrérieSix Personnages en Quête d'Auteur est une pièce majeure du théâtre du XXe siècle. Son sujet ? Une troupe de théâtre s'apprête à répéter une œuvre de Luigi Pirandello lorsque six personnages de théâtre font irruption et réclament un auteur afin de jouer leur propre rôle. 

    Mise en abîme vertigineuse, hommage au théâtre et réflexion philosophique sur l'illusion et sur la vanité de la condition humaine, cette œuvre de Pirandello peut être considérée comme précurseur du théâtre de l'absurde.

    Luigi Pirandello, Six Personnages en Quête d'Auteur, éd. Editions Folio Plus Classiques, 160 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/07/30/21706674.html
    https://www.librairie-gallimard.com

    Voir aussi : "Essai sur le libre arbitre"

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  • Guerres et paix

    Roman ? Récit ? Chronique familiale ? Qui que vous soyez, ouvrez ! De Tatiana Pécastaing (paru chez LC Editions) est un peu tout cela à la fois, au point de désarçonner le lecteur dès les premières pages, lorsque la découverte d’une mystérieuse lettre (avec l’énigmatique phrase "Qui que vous soyez, ouvrez !" inscrite sur l’enveloppe) nous fait passer du Kiev soviétique de 1968 à la Russie tsariste de 1912. Cette fameuse lettre aura son explication bien plus tard dans le roman.

    Tatiana Pécastaing suit deux familles, celles précisément de deux de ses grands-parents. Il y a, d’un côté, Gustave, né en Ukraine. Son père était un opposant au régime tsariste, au point de s’approcher d’une organisation terroriste révolutionnaire menée par Alexandre Oulianov, frère de Lénine, arrêté et exécuté après une tentative d’assassinat contre le tsar Alexandre II. Le père de Gustave, Mikaël, est arrêté puis relâché, obligé de se faire discret. Or, c’est le régime tsariste que soutient son fils Gustave, à telle enseigne que lorsque la Révolution de 1917 éclate, le jeune homme s’engage auprès de l’Armée Blanche antibolchévique. En 1924, Gustave s’exile en France, abandonnant en Ukraine sa famille, et en particulier ses sœurs.

    D’un autre côté, il y a Ludmilla, issue d’une famille de Stalingrad, au sud de la Russie, famille victime de la soviétisation du pays, puis de la seconde guerre mondiale. Lorsque le conflit éclate, Ludmilla et ses proches se sont installés à Rostov-sur-le-Don. L’occupation allemande conduit la jeune femme au travail forcé en Allemagne. Libérée à la fin de la guerre, l’ancienne prisonnière de guerre ne peut que craindre son retour en URSS. Or, elle a rencontré un Français au cours de sa captivité. Elle le rejoint donc à Paris. Entre-temps, Gustave s’est marié à une Française et a même des enfants. Les deux anciens exilés se croisent en 1945 dans un village du sud-ouest. Il reste cependant leurs familles respectives restées en Ukraine et en Russie. 

    L’histoire – la grande – à hauteur d’hommes et de femmes

    L’histoire – la grande – à hauteur d’hommes et de femmes : voilà quel est l’atout essentiel du récit romancé de Tatiana Pécastaing. En dévoilant l’histoire vraie de ses grands-parents, nés en Ukraine et en Russie, elle nous entraîne dans les tourbillons d’un XXe siècle dominé par deux guerres mondiales et par deux totalitarismes aussi impitoyables l’un que l’autre.

    De Kiev au village de Saint-Martin-de-Seignanx, en passant par Moscou, Stalingrad, Sprockhövel au nord-ouest de l’Allemagne ou Paris : la destinée familiale de deux exilés, l’un ukrainien et l’autre russe, mérite d’être lue et découverte.

    Là où le récit devient incroyable et bouleversant est lorsque Gustave et Ludmilla font le voyage retour en pleine Guerre Froide pour retrouver leurs proches – ou ceux qui restent car les guerres auront été impitoyables. Les retrouvailles de Gustave, après son installation en France et une vie paisible avec une grande et belle famille, sont contées avec un grand souffle romanesque, en particulier lorsque l’auteure raccroche les wagons avec cette mystérieuse lettre du premier chapitre.

    Publié cette année, soit un an tout juste après le décès de Ludmila, Qui que vous soyez, ouvrez ! a une portée particulière. Le lecteur ne peut qu’avoir en tête la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022 par une Russie lorgnant vers son passé d’empire tsariste puis soviétique. Comme le rappelle Tatiana Pécastaing en préambule, les relations entre les deux pays ont été liés depuis des siècles. Raconter la fondation d’une famille aux origines russo-ukrainiennes en France a tout son sens, et prend une valeur humaine dont il est impossible de rester indifférent.   

    Tatiana Pécastaing, Qui que vous soyez, ouvrez !, LC Editions, 2023, 402 p.
    https://editionslc.fr/produit/qui-que-vous-soyez-ouvrez

    Voir aussi : "Désir ou amour, tu le sauras un jour"

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  • Essai sur le libre arbitre

    shopenhauer,livre,essai,confrérie,philosophie,philosopheIl ne s'agit pas du livre le plus connu d'Arthur Schopenhauer mais c'est un essai très abordable qui permet de comprendre quelques bases de la pensée de ce philosophe majeur.

    Écrit en 1837, Essai sur le libre arbitre est en fait la contribution de Schopenhauer à un concours de la Société Royale de Norvège qui avait posé ce problème : "Le libre arbitre peut-il être démontré par le témoignage de la conscience de soi ?" Le philosophe allemand part de cette problématique pour mieux asseoir ses théories sur la liberté (elle n'existe que d'un point de vue moral) et le libre arbitre (c'est un leurre). 

    Arthur Schopenhauer, Essai sur le libre arbitre, éd. Rivages, 166 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/08/12/21781308.html
    https://www.payot-rivages.fr/rivages/livre/essai-sur-le-libre-arbitre-9782743641313

    Voir aussi : "Le Sang noir"

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